Chapitre huit
Emma
Lorsque nous franchisons la porte de notre appartement, je ris si fort que j'en ai les côtes douloureuses. Je tournoie sur moi-même en souriant à Liam, qui ferme la porte derrière lui et laisse glisser la ganse de mon sac à main sur mon épaule. Il touche à peine le sol que je m'avance dans le couloir en oscillant. Oups ! Je crois que j'ai un peu trop bu, me dis-je en rigolant. Dès que j'entre dans le salon, mes pieds se prennent dans le rebord de la carpette et pour la deuxième fois ce soir, des bras virils m'empêchent de tomber. Hilare, je me retourne dans l'étreinte de mon sauveur et passe mes bras autour de sa taille. La tête inclinée vers l'arrière, je lui lance un sourire ravageur. Son regard d'un brun clair pailleté d'or plonge dans le mien avant de descendre lentement vers mes lèvres. Sa main se pose délicatement sur ma joue. Du bout du pouce, il caresse tendrement mes lèvres tout en avançant le visage vers moi pour les prendre avec douceur.
Sous leur contact, ma respiration s'accélère alors qu'une douce chaleur m'envahit. Peut-être est-ce dû à mon ivresse avancée ou à toute cette frustration sexuelle qui me consume depuis ma rencontre avec Scott. Prise d'un désir urgent, je me dresse sur la pointe des pieds, glisse mes bras autour de son cou et approfondis notre baiser.
Nos lèvres s'entrouvrent. Il explore d'abord ma bouche avec une certaine timidité. Sa langue trouve la mienne et elles se lancent dans une danse sensuelle. Il a un léger goût de bourbon et de fruits, probablement dû aux cocktails qu'il a bu au club. Tout en m'embrassant, il prend mon visage entre ses mains et caresse tendrement mes joues. Lorsqu'il s'aperçoit que je suis à bout de souffle, sa bouche humide quitte la mienne. Il incline légèrement ma tête et dépose une pluie de baisers sur la peau sensible de mon cou, déclenchant le long de mon corps un frisson de plaisir.
Mes doigts glissent sur ses bras. Arrivée près de son ventre, je tire doucement sur sa chemise pour la faire sortir de son jeans. Mes mains se faufilent sous le tissu, puis remontent en caressant la fine toison qui recouvre son torse. Lorsque du bout des ongles, je frôle ses mamelons, Liam se raidit. Contre mon ventre, son sexe s'éveille et palpite d'envie. Il me jette un regard incertain, mais lorsque je glisse une main dans son dos pour le retenir il reprend mes lèvres dans un baiser ardent. Ses mains glissent le long de mes flancs et il colle mon bassin contre le sien. Le contact de son sexe bandé m'enflamme. Cela fait si longtemps que je n'ai pas senti le corps d'un homme contre le mien.
Sans rompre notre baiser, il me fait lentement reculer jusqu'au canapé. Il glisse ses bras sous mes genoux, me soulevant dans ses bras. Il s'assoit et m'installe sur ses cuisses. Nos bouches avides se lancent dans un combat divin, prenant, donnant à tour de rôle. Afin que nous reprenions notre souffle, les lèvres de Liam quittent les miennes. D'une main, il relève mon visage. Liam embrasse mon menton, le suçotant doucement, avant de descendre à une vitesse exaspérante le long de ma gorge. Lorsqu'il atteint la jonction de mon épaule nue, ma respiration s'accélère. Ma peau s'électrise sous le contact de sa langue et je gémis en renversant la tête vers l'arrière.
— Si tu savais comme...
Sa main qui remonte le long de mon flanc pour se poser sur mon sein me fait perdre la tête. Il murmure des trucs contre ma peau enflammée, ses phrases sont si saccadés que ces mot en sont incohérents. Au travers les brumes qui embrouille mon cerveau ivre la sonnerie d'un téléphone retentit. Réalisant que ce n'est pas celle de mon portable personnel ni du sien, je repousse Liam.
— Merde !
— Emmy, laisse sonner bébé. Ils rappelleront, dit-il en essayant de m'attirer de nouveau à lui.
D'un bon, je me lève du canapé avant de me précipiter vers mon sac. Je galère plusieurs secondes avec la fermeture Eclaire, mais je réussi à prendre l'appel avant qu'il ne tombe sur la boîte vocale.
— Allo ! Je réponds le souffle court à cause de ma course dans le couloir.
— Mlle Parker, on a une urgence à l'agence. Je veux vous voir demain matin, à huit heures trente, dit mon patron avant de raccrocher.
C'est quoi son problème à celui-là ? On ne travaille jamais le samedi. Sous l'effet de la colère, les vapeurs d'alcool commencent à se dissiper. Je relève les yeux et croise le regard de Liam assis sur le canapé, sa chemise partiellement déboutonnée. Ce qui vient de se passer entre nous me revient en pleine tronche. Merde! J'ai failli couché avec mon meilleur ami ! Maintenant, je dois faire face à Liam et lui expliquer que ce qui vient de se passer entre nous est une terrible erreur. J'inspire profondément et m'avance vers lui.
Lorsqu'il voit mon pas hésitant, il se lève du canapé, me prend par la main pour me serrer de nouveau contre lui. Un sourire désolé aux lèvres j'ancre mon regard au sien. Il doit se douter de ce que je m'apprête à lui dire, car son regard se durcit.
— Liam... je suis vraiment désolée. Ce qui vient de se passer était vraiment... Tu es mon meilleur ami et je ne veux pas que ça change à cause d'une partie de jambe en l'air.
— T'inquiète, ça va, dit-il avant de lâcher ma main et de prendre la direction de sa chambre en claquant la porte derrière lui.
Je l'ai blessé et je m'en veux. Mais je tiens trop à lui pour le perdre dans un moment d'égarement, aussi intense soit-il. Il me fera probablement la gueule pendant quelques jours, mais il me pardonnera. Je ramasse ma robe sur le fauteuil et prends à mon tour la direction de ma chambre. Après des heures à tourner dans mon lit, rongée par la culpabilité, je finis par m'endormir.
Lorsque mon réveil sonne, quelques heures plus tard, je gémis de frustration. Bordel, ce que j'ai envie de le passer par la fenêtre celui-là ! Ce devrait être interdit de faire travailler les gens le samedi matin. C'est de l'esclavage ! Personne ne lui a dit qu'on avait aboli cette pratique depuis des lustres. Ah oui, j'oubliais, il est Anglais ! Peut-être devrais-je lui laisser une copie du treizième amendement sur son bureau. Je me redresse et me passe la main dans les cheveux, mes doigts restant pris dans les nœuds qui se sont formés pendant la nuit.
Les boucles c'est l'horreur au réveil. Cela va me prendre un temps fou pour démêler tout ça. Poussant, un soupir irrité, je me lève du lit et saute sous la douche. Mettant un peu plus de revitalisant qu'à l'habitude, je réussis à défaire ces foutus nœuds. Il faut vraiment que je trouve du temps de libre pour passer chez le coiffeur. De retour dans ma chambre, j'attrape une jupe et un chemisier, les enfile en vitesse et quitte l'appartement.
Lorsque j'arrive à la porte de l'immeuble, où sont situés les bureaux de l'agence, Jerry le gardien de nuit vient m'ouvrir.
— Bonjour Mlle Parker. M. Scott vous attend dans son bureau.
— Merci Jerry. Passez une bonne nuit.
J'entre dans l'ascenseur et monte au quinzième. J'ai à peine déposé mon sac sur ma table de travail qu'Adam ouvre la porte communicante à son bureau.
— Dépêchez-vous ! On n'a pas toute la journée.
Sa voix chaude réanime mes sens difficilement calmés après mon intermède avec Liam. Je m'en veux encore ce matin pour ce qui s'est passé entre nous. Heureusement, la culpabilité s'envole dès que je me remémore les raisons pour lesquelles j'ai renoncé à une partie de jambe en l'air avec lui. Je prends mon cahier de notes et mon stylo et je suis mon patron dans son bureau.
Je viens à peine de poser mes fesses sur le fauteuil en cuir qu'il m'explique la raison de ma convocation de ce matin.
— Kayla a chopé un virus et ne pourra pas jouer son rôle dans le film qu'elle doit tourner la semaine prochaine. Nous devons lui trouver rapidement une remplaçante. Elle aura trois jours pour apprendre le texte, c'est peu. Il nous faut une actrice talentueuse qui a le potentiel pour jouer la femme fatale à sa place.
Il n'avait qu'à demander à sa copine du Angel. Oh, peut-être n'a-t-elle pas assez de QI pour apprendre un texte.
En me faisant cette réflexion, je prends ma lèvre inférieure entre mes dents pour m'empêcher de pouffer de rire.
— Puis-je savoir ce qu'il y a de drôle, Mlle Parker ? me demande-t-il en haussant un sourcil.
— Rien, M.Scott, dis-je le rouge me montant aux joues.
— Dans ce cas, commençons.
Après plusieurs heures, à éplucher les dossiers des actrices qui peuvent convenir au rôle, je commence à en avoir marre. Chaque fois, que je lui suggère quelqu'un, il me regarde comme si je venais de dire une bêtise. Quel con ! Pourquoi m'a-t-il demandé de venir si c'est pour la choisir seul ?
Lorsque je pousse un soupir de contrariété, il lève les yeux vers moi.
— Il y a un problème ?
— Vous voulez savoir s'il y a un problème, vraiment. Oui, il y en a un. Je ne sais pas du tout ce que je fais ici. Vous m'avez ordonné de venir travailler un samedi matin, presque aux aurores pour que je vous aide. Ce qui selon moi ressemble plus à de l'esclavage, pratique qui a été abolie en 1865 je vous ferais remarquer, qu'à une simple demande de services. Tout ça en m'avertissant à la dernière minute. À chacune de mes suggestions, vous me regardez comme si j'étais une extraterrestre. Si vous n'avez pas besoin de mon aide, je vais tout simplement rentrer chez moi !
Ma voix est rude et froide, mais il y a tout de même des limites. Et ce matin, il a définitivement atteint mon seuil de tolérance.
Sans jeter un regard dans sa direction, je me lève de ma chaise. J'entre dans mon bureau comme une furie et attrape mon sac en vitesse avant de prendre la direction de la sortie.
— Qu'il aille se faire foutre ! dis-je tout haut en m'avançant dans le couloir.
À peine ai-je atteint l'ascenseur, que les portes s'ouvrent devant moi. Je fais un pas à l'intérieur, lorsqu'une main saisit mon poignet et me tire vers l'arrière. Avant même que je ne comprenne ce qui m'arrive, je me trouve collée contre le torse musclé d'Adam, ses lèvres dévorant les miennes. Mon corps s'enflamme instantanément sous son baiser fiévreux, excitant mes sens si intensément que mes mamelons pointent sous la fine dentelle de mon soutien-gorge. Sa bouche a un goût délicieux, mélange de café et de menthe fraîche. Dans un soupir, je me laisse aller aux sensations que son baiser fait naître en moi et me blottis dans la chaleur de ses bras. Mes mains remontent jusqu'à son visage, les poils drus de sa barbe naissante piquant mes paumes, et j'y réponds avec autant de fougue qu'il m'est possible. Une montée de chaleur parcourt mon corps se déversant entre mes cuisses au contact de sa langue. Lorsque nous sommes à bout de souffle tous les deux, il relâche doucement mes lèvres. Je rouvre les yeux et l'ampleur de ce qui vient de se passer entre nous me saute au visage. Merde ! J'ai laissé mon patron m'embrasser à pleine bouche au milieu du couloir ! Ça y est, je suis en train de devenir folle !
Horrifiée et en colère contre lui, mais surtout contre moi, je le gifle et appuie sur le bouton de l'ascenseur. Dès que les portes s'ouvrent à nouveau, je m'engouffre à l'intérieur, fixant son regard brûlant alors qu'il porte une main à sa joue, jusqu'à ce qu'elles se referment devant moi.
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