3. d é r a i s o n n a b l e

Le soir même, j'avais forcé Isabella à nous accompagner Lorenzo, Matthew et moi en boîte de nuit. Enfin, c'est elle qui s'est sentie obligée de venir avec nous pour surveiller Lorenzo. Car oui, ce bel Italien était un aimant à meufs. Il les attirait toutes et elles avaient du mal à se décoller de lui. Mais bien sûr, il n'avait dieu que pour Isabella. Malgré leurs disputes incessantes, ils ne cessaient de se tourner autour et de s'aimer plus qu'ils ne se détestent. Je ne crois pas à l'amour mais s'ils s'aiment, je n'y peux rien.

Je finis de boucler mes cheveux avant de m'appliquer minutieusement un rouge à lèvres noir. Je mis ensuite du fond de teint puis quelques coups de mascaras. Qui sait, peut-être que je ne repartirai pas seule ce soir. Je portais un t-shirt noir qui laissait entrevoir mon nombril et un jeans noir déchiré un peu partout. Mes pieds étaient chaussés de bottes en cuir noires elles-aussi à talon. Satisfaite de mon apparence, je pris ma veste en cuir noire, y introduit mes clés ainsi que mon téléphone avant de dévaler les escaliers quatre à quatre. Ma mère n'étant pas présente, je vérifiai que toutes les fenêtres étaient fermées puis j'éteignis toutes les lumières. Je verrouillai par la suite la porte d'entrée et fus accueillie par le klaxon de la voiture de Matthew.

"Woah t'es une vraie bombe Zel !" s'écria-t-il alors que je fis le tour de la voiture pour m'installer sur la banquette arrière, à côté d'Isabella. Cette dernière croisait les bras, elle faisait la gueule. Lorenzo se trouvait devant, à côté de mon meilleur ami. Matthew démarra le moteur et nous partions pour le London Royal Pub. On discuta tous les trois joyeusement à propos de nos goûts musicaux similaires tandis qu'Isabella se contentait de soupirer longuement et de rouler des yeux toutes les trois secondes. Quelle rabat-joie. On arriva au bout de quelques minutes. Matthew se gara sur le parking déjà bondé alors qu'il était à peine vingt-trois heures et trente minutes. Tout le groupe descendit, on alla se placer derrière la file. Lorenzo passa son bras autour des épaules de sa belle et lui chuchotait des trucs qui la firient sourire brièvement. Le vigile vérifia nos identités, sachant qu'on dépassait tous maintenant la majorité puis on entra dans la salle déjà bruyante.

"On va se saouler ce soir ~ !" criai-je à leurs oreilles sur un ton enjoué. Isabella me scruta d'un oeil inquiet tandis que les deux autres poussèrent un petit rire amusé. La musique éléctronique sonnait comme une douce musique enchanteresse à mes oreilles. Lorenzo prit Isabella par la main et l'entraîna sur la piste de danse. J'attirai Matthew contre moi avant de lui parler fort pour qu'il m'entende. "Il va sûrement la baiser, ça leur fera du bien surtout à Isabella !" Matthew jeta sa tête en arrière en explosant de rire. Sa pomme d'Adam vibrait et je ne pus que m'imaginer déposer un baiser dessus. Non, il fallait que je me contrôle. Je me rappelai qu'une fois, lorsque j'étais complètement défoncée et Matthew de même, nous nous étions embrassés comme des fous mais rien de plus. Le lendemain, j'ai fait comme si de rien était et Matthew n'avait pas l'air de s'en rappeler mais c'était pas plus mal. Je ne voulais pas le blesser. Pas lui.

Mon ami me hurla qu'il allait lui aussi sur la piste de danse pour "se dégoter une belle gazelle à dévorer", ce qui me fit lever les yeux au ciel puis il partit. J'en profitai pour aller faire un tour au bar. Le barman vint m'accueillir avec un sourire bien plus que poli aux lèvres et essaya misérablement de me parler d'une voix séductrice. Je répondis que je voulais une vodka à la fraise. Il m'amena bien plus vite que prévu la boisson et me demanda le prix ainsi que mon numéro. Je roulai des yeux et lui donnai juste l'argent. Il parut déçu et repartit, appelé par un autre client. Je bus une gorgée de ma boisson avant de fermer les yeux. La boisson était forte comme je l'aimais et délicieuse. Je léchai mes lèvres et rouvris les yeux. C'était comme si j'avais eu un orgasme gustatif.

"C'était le geste le plus sexy que j'ai vu de toute ma vie." entendis-je quelqu'un murmurer à mes côtés. Ma tête se tourna légèrement sur ma gauche pour apercevoir un métisse. Il m'était familier. Je l'avais déjà vu. M'enfin, ce devait dater de l'année dernière, quand je vivais encore en Angleterre. Je bus le reste de ma boisson avant de parler d'une voix pâteuse :

"Si tu veux baiser avec moi, il faut bien plus que ça pour m'avoir, mec." Il poussa un petit rire adorable qui me donna une forte envie de boire un deuxième verre d'alcool. J'appelai d'ailleurs le barman qui faisait la gueule et lui demandai un deuxième verre.

"La même chose, s'il vous plaît." exigea le gars à mes côtés. Je le regardai d'un mauvais oeil. Pourquoi était-il encore là ? L'alcool et moi, c'est ensemble pour la vie, tu peux pas m'piquer ma boisson préférée comme ça. "Je suis Hakeem et toi, comment tu t'appelles ?" Je ne pus retenir un rire de s'échapper de ma bouche. Hakeem, hein ?

"Enchantée, moi c'est Clémence." ris-je en ressortant le vieux surnom que j'avais donné à une de mes poupées d'enfance. Je n'avais pas envie de dévoiler mon identité. Si je la lui aurais dite, ça n'aurait plus été marrant. Il sembla un instant déstabilisé puis reprit vite son sourire.

"Je sais que tu mens." J'éclatai de rire avant de répondre.

"Je m'appelle Alice." souris-je et il mordit sa lèvre en me détaillant du regard. Le barman déposa nos boissons sur le comptoir, Hakeem paya pour nous deux et l'autre mec repartit aussi vite qu'il était venu. Je bus cul-sec mon verre. Hakeem n'eut même pas le temps de toucher au sien que je pris sa main et l'amenai avec moi sur la piste de danse. Je me mis à sauter dans tous les sens sous les rires de celui qui m'accompagnait puis il m'attrapa la taille pour me coller contre lui et on dansa un collé-serré assez sexy. Il était doué en danse. Il baisa la peau juste en dessous de mon oreille et les pores de ma peau ressortirent malgré moi. Il me faisait de l'effet, c'était indéniable. Je me retournai, prise d'un désir inavoué, et me l'embrassai d'abord tout doucement puis il accéléra les choses en caressant le flanc de ma hanche. Il entrelaça par la suite nos doigts et me mena jusqu'aux escaliers qui conduisaient à l'étage, là où se situait le carré V.I.P mais aussi les chambres. Il ouvrit une porte et nous fit entrer dans le couloir. Il me plaqua contre le mur et nos bouches se rejoignèrent.

"Tu" Il murmura entre deux baisers. "sais" Un baiser. "dès que" Un bas gémissement. "je t'ai vue, j'ai" D'autres embrassades "su que" Quelques caresses. "c'était toi Anz--" Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il fut ôté de ma portée. Je lâchai un couinement désapprobateur alors qu'on me tira violemment jusque dans une chambre. La porte s'ouvrit, se referma et je fus plaquée contre celle-ci. Un gémissement, cette fois-ci, de douleur m'échappa et je fis face à deux yeux perçants dans laquelle deux flammes émeraudes dansaient.

"Qu'est-ce que t'étais en train de faire putain ?" me hurla Harry et il leva son poing en l'air dans le but de me frapper. Je fermai les yeux, m'attendant à recevoir un coup mais tout ce que j'entendis fut un "boom". Il avait frappé le mur, juste à quelques centimètres de mon crâne. J'avais peur mais je le cachais du mieux que je pouvais. Il fermait les yeux un instant, et se pinçait l'arête de son nez, comme s'il tentait de ne pas devenir hors de contrôle. Il rouvrit ses yeux, qui était beaucoup plus foncés que d'habitude. Il s'écarta de moi et s'asseya sur le lit deux places. Il se mit à rire presque sombrement. "Tu ne sais pas..." chuchota-t-il mais il ne finit pas sa phrase. "Anzel, Anzel, Anzel..." chantonna-t-il et je me reculai même si j'étais déjà contre le mur. Il paraissait tellement effrayant. Ses cheveux bouclés étaient ébouriffés et il portait un long manteau noir. "Réponds clairement à ma question." grinça-t-il entre ses dents puis il se releva et claqua ses mains de chaque côté de mon visage avant de placer son visage face au mien. Il loucha sur mes lèvres pendant quelques brefs secondes puis planta son regard dans le mien. "Est-ce que..." Son nez frôla ma joue et un immense frisson parcourut ma peau. De la peur, juste de la peur, me rassurai-je. "Est-ce que tu comptais le baiser ?" Je mis du temps à comprendre ce qu'il voulait dire par là. Mon cerveau fonctionnait au ralenti depuis que nous étions entrés dans la pièce.

"Je ne..." Il me coupa.

"La vérité. Dis-moi la vérité bordel." murmura-t-il d'une voix craquelée, et je savais qu'il était en train de crever de jalousie. Sa jalousie frôlait presque la possessivité... Alors pourquoi avait-il embrassé quelqu'un d'autre il y a un an de cela ?

"Oui." répliquai-je finalement et je vis sa mâchoire se contracter encore plus mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, on toqua à la porte.

"Haz, chéri, t'es là ?" entendis-je la voix de sa soi-disante petite amie demander. Oh, mon petit "Haz" comme c'est mignon. J'avais envie d'exploser de rire mais je me retins. Le destin paraissait donc être de mon côté, j'ai hâte de voir quelle excuse il allait trouver pour se sortir de ce pétrin.  Quelque chose disparut dans ses yeux, il secoua la tête et se détourna de moi.

"J'arrive, deux secondes." déclara-t-il. "Cache-toi s'il te plaît Anzel." Il ouvrit une armoire et me poussa à l'intérieur.

"Wow, tout doux Harry, c'est pas comme si on était amant." Un sentiment semblable à du désir jaillit un instant dans ses yeux mais il disparut aussi vite qu'il était venu. Son visage redevint dur et un froncement de sourcil se grava sur son beau visage. Il referma la porte, me plongeant dans un presque noir. Il avait du culot quand-même... Mais je fis abstraction de cette remarque et laissai quand-même la porte légèrement entrouverte. Je regardai à travers le petit passage que j'avais créé et observai ce qu'il se passait. Harry ouvrit la porte tout sourire et sa petite-amie entra. Elle lui sourit et analysa du regard la pièce. Je crus un instant qu'elle m'avait repérée quand ses yeux croisèrent les miens mais elle les détourna immédiatement sur Harry.

"Tu as trouvé l'ami que tu cherchais ?" s'enquit-elle avec un sourire de nunuche. Qu'est-ce qu'elle m'insupporte celle-là. Harry me jeta un bref coup d'oeil avant de lui sourire telle une guimauve. Ugh.

"Non mais ne t'en fais pas, on peut s'en aller Daniella. Je prendrai bien le temps de lui parler plus tard." Il sous-entendait qu'on continuerait notre conversation plus tard et sans personne autour. Mais oui, je n'en doute pas Bouclette. Je levai les yeux au ciel. Harry sortit de la pièce sans même jeter un coup d'oeil vers moi. La dite Daniella resta dans la pièce quelques secondes et fixa la porte d'où Harry venait de sortir puis elle fit demi-tour et ses yeux se posèrent sur moi. Elle ne cilla pas avant de s'exprimer sur un ton clair mais cassant :

"Ne t'approche plus de lui, sale traînée." Elle quitta la pièce avant même que je n'eus le temps de répliquer. Je sortis du placard, un brin étonnée. Mais c'est qu'elle peut mordre celle-là. Si cette pétasse continue de me chercher, la "traînée" pourrait bien se venger.

Attends de voir Godzilla, toi non plus, je n'vais pas te ménager.

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