YOSH.
Ça fait un mois que j'ai écris ce truc. Et j'ai hésité à le poster parce que ça n'apporte rien à l'histoire et on ne peut pas vraiment qualifier ça de bonus à proprement parler.

Mais au fond, j'ai pris plaisir à retrouver mes personnages parce qu'ils me manquent et j'espère que de votre côté vous serez contents de les retrouver :')

Merci à Lauliilau d'avoir corrigé mes fautes ~

_______

Il pensait que ça passerait.

Naïvement, il pensait que les choses pouvaient encore changer, encore s'arranger, que tout n'était qu'une question de temps. Mais il avait tort. Tout ça, toute cette merde qu'était sa vie, ça n'allait pas le lâcher aussi facilement. Il était condamné à vivre avec, condamné à faire comme si tout ça lui convenait. Et au final, n'était-ce pas le cas ? Puisqu'il était encore là, à subir, à prendre sur lui, à vivre dans cette baraque alors que rien de bon ne l'attendait jamais à l'intérieur.

A chaque coup, il observait son père s'acharner. Et il lui semblait reconnaître un éclat de lucidité dans son regard, un petit rien, comme un semblant d'excuse qu'il tentait de lui faire passer à chaque fois que sa main s’abattait sur sa joue ou que son poing s’enfonçait si facilement dans son estomac. Et lui, dans son coin, en encaissant chaque coup, il lui pardonnait inlassablement.

Dans sa tête raisonnait la voix de sa mère.

Supporte-le, TaeHyung.

Oui, parce que ça, il en était capable. Il pouvait supporter ça et rester là à récolter toute cette haine que son père cultivait chaque jour et qui, chaque fois qu'elle devenait trop dure à contenir, se retrouvait dirigée contre lui. Pas contre sa mère, pas contre son frère, mais juste contre lui. Et peut-être qu'il méritait tout ça.

Il resta là, assit contre le mur pendant un long moment. Pourtant, tout était terminé. La colère de son père s'était envolée aussi vite qu'elle l'avait submergée et il aurait dû avoir envie de se barrer d'ici. Mais il souffrait. Pas tant des nombreuses blessures que lui avait laissé son géniteur, mais plutôt de voir à quel point ce dernier pouvait si facilement passer à autre chose. C'était comme un foutu bouton ON/OFF.

_ Tu devrais aller chercher ta mère, mon grand. Il se fait tard, mh?

Puis il s'était simplement détourné de lui, avait enjambé la nourriture qui jonchait le sol et s'en était retourné à son occupation précédente, comme si rien ne s'était passé. Comme s'il ne venait pas de le passer littéralement à tabac. Il était là, assit par terre, à regarder un épisode de Bob L'éponge ; un qu'il avait déjà vu cent fois, qui plus est.

Et il s'était mis à rire. Parfois, il se tournait un peu vers lui et riait encore, en lui montrant l'écran du doigt.

Et TaeHyung riait douloureusement lui aussi. A l'intérieur de lui tant de choses ne cessaient de se reconstruire pour finalement se rebriser inlassablement. Et aussi parce que l'expression enjoué de son père était réelle et tellement plaisante à regarder. Parce qu'il aimait le son de son rire et la façon qu'il avait d'être si heureux, soudainement.

Il riait de lui-même, aussi, un peu. Parce que cette situation semblait tellement absurde que s'en était presque comique. Mais il était habitué à tout ça et il aurait dû trouver la force de se casser de là, de se soustraire à cette vision de son père qui le tabassait superposée à celle de maintenant : son père riant joyeusement devant un dessin animé et cette étincelle dans ses yeux dès qu'il se tournait pour le regarder, son prénom effleurant doucement ses lèvres.

Et il aimait tant quand son père l'appelait comme ça, le sourire aux lèvres. Et, à chaque fois que cela se produisait, il en arrivait à la même conclusion.

Comment pouvait-il le détester, puisque son père l'aimait autant qu'il le haïssait ?

_________



_ Nan, tu fais aucun effort là, DaeJung.

Le principal concerné soupira et se gratta la tête, la gardant baissée sur ses devoirs. TaeHyung l'observa du coin de l’œil et se fit la réflexion que le tableau qu'ils offraient tous les deux devait être pitoyable. Parfois il se demandait où était passé le DaeJung qu'il avait connu, celui qui l'appelait "Hyung" d'une petite voix fluette, qui trimballait son lion en peluche qu'il lui avait offert partout avec lui, celui qui le suppliait tout le temps de jouer aux billes avec lui...Ce gosse-là lui manquait souvent. Mais les années passant, le neveu de NamJoon avait changé. Les bleus sur son visage en témoignaient bien trop souvent. Il se dit qu'il ressemblait un peu trop à son oncle, sur ce point-là. Il avait un don quand il s'agissait de se foutre dans les embrouilles.

Par contre, pour ce qui était des devoirs et des bonnes notes, ce n'était pas tout à fait ça.

Il détailla le profil de DaeJung pendant qu'il était en train de faire semblant de piger son devoir. Il n'aimait pas beaucoup retrouver le gosse dans cet état, avec un œil au beurre noir et cette lueur triste qui brillait un peu trop dans son regard. Bien sûr que c'était évident, que DaeJung se sentait seul, déprimé, rejeté...Mais TaeHyung ne savait plus vraiment comment s'y prendre avec lui. Comment lui faire comprendre qu'il était là en cas de besoin et pas seulement quand il était question de soigner les coups qu'ils s'étaient pris à la sortie du collège ou pour tenter péniblement de lui faire rentrer ses leçons dans le crâne.

Il aurait aimé que sa relation avec le collégien évolue. Mais depuis quelques temps, DaeJung semblait ne plus faire confiance à personne, conséquence directe des relations catastrophiques qu'il entretenait avec le reste du monde. Parfois, il avait envie de lui dire que ça s'arrangerait, avec le temps. Qu'il finirait par se faire des amis. Qu'il finirait par sortir, par s'amuser, par sourire sans faire semblant et qu'il trouverait ça merveilleux d'être lui-même sans se soucier d'être différent. Mais il avait peur que finalement DaeJung ne trouve jamais sa réelle place dans le monde.

Comme lui ne l'avait jamais vraiment trouvé non plus.

_ Hyung, on ne pourrait pas jouer un peu à la play, maintenant ? 

Il soupira et accepta sous la moue attendrissante que le plus jeune lui offrait.

Certaines choses n'avaient cependant pas changé. Comme le fait qu'il avait toujours eu du mal à refuser quoi que ce soit au neveu de NamJoon.

Ils passèrent plusieurs heures à jouer au jeu de combat préféré du plus jeune. TaeHyung se faisait laminer à chaque fois, mais voir DaeJung aussi enjoué lui faisait du bien. Il s'était dit tant pis pour ses devoirs, pour cette fois il allait juste rester là et se laisser battre à ce foutu jeu vidéo. Le collégien méritait ce moment de détente plus que personne d'autre.

Quand la mère de DaeJung rentra du travail, il décida qu'il était temps pour lui de partir et, presque naturellement, il se dirigea tranquillement vers chez NamJoon. Devant sa porte, il hésita, puis toqua finalement, son ami ne perdant pas de temps avant de lui ouvrir, une expression étonnée sur le visage.

_ Eh bah, j'étais persuadé que t'étais mort.

TaeHyung poussa le grand blond de l'entrée pour pouvoir rentrer à l'intérieur, ignorant la remarque.

_ Sérieux, tu branlais quoi, mauviette ?

La mauviette en question se laissa tomber sur le canapé en soupirant d'aise et laissa choir sa tête sur le dossier en fermant les yeux, murmurant qu'il était juste crevé.

_ Et la fatigue t'empêche de répondre à mes putains d'appels ?

Il haussa les épaules tandis que NamJoon venait s'installer près de lui, n'ajoutant rien de plus. En réalité, il avait passé ces derniers jours à se demander à quoi rimait sa vie, à remettre en question tout et n'importe quoi, incluant l'étrange relation qu'il entretenait avec le blond. Il avait parfois l'impression de stagner ou d'avoir le cul entre deux chaises. Il ne savait jamais comment se comporter avec NamJoon. Leur relation représentait trop de choses à la fois, c'était épuisant.

Ils pouvaient être amis un jour et ennemis le lendemain. Et parfois, il le détestait autant qu'il pouvait l'aimer. C'était tellement fort. Il ne savait juste plus où donner de la tête et, surtout, il ne savait plus quel genre de sentiment il était censé avoir pour NamJoon.

Et ça faisait quatre ans que ça durait.

NamJoon se redressa après lui avoir proposé un café qu'il refusa d'un signe de tête.

_ Tu sais que Jin sort de prison demain.
_ Putain, qu'est-ce que tu veux que ça me foute ? Pourquoi tu me parles de ce type, au juste ?

Le blond revint avec sa tasse de café à la main, haussant une épaule.
TaeHyung ne pût s'empêcher de lui en vouloir de remettre tout ça sur le tapis. Jin n'était pas son sujet de conversation favori et NamJoon le savait. Alors que cherchait-il, exactement ?

_ Je voulais juste que tu le saches, au cas où tu venais à le croiser.

TaeHyung secoua le menton, agacé. Quand bien même il croisait cette tête de con, il ne ressentait plus rien d'autre à son égard qu'un profond dégoût. La colère avait disparu avec le temps. Peut-être qu'il serait tenté de lui cracher dessus, cependant.

Ils passèrent plusieurs minutes sans rien n'avoir à se dire, le silence seulement brisé par la cuillère que NamJoon remuait dans sa tasse. Il se demanda pourquoi exactement il était venu ici, puisqu'apparemment ils n'avaient rien à se dire. Pourtant, une question continuait de le tarauder depuis que le sujet Jin avait été évoqué.

_ Tu comptes le revoir ?

Le blond tourna la tête vers lui et ils restèrent quelques longues secondes à se jauger du regard. Dans l'instant, il le trouva beau. C'était plus fort que lui.

_ Ouais.

Il lui accordait au moins le mérite d'être sincère. Mais cette réponse était loin de lui faire plaisir.

_ Je connais ce connard depuis le jardin d'enfants, TaeHyung. C'est mon pote, c'est comme ça.

Ouais, c'était comme ça et il aurait dû s'en douter.

Il se redressa.

_ Tu te casses, ducon ?

Il ne répondit rien puisque ça lui semblait évident que, oui, il se barrait. Cette situation lui tapait sur les nerfs et parler de Jin avec NamJoon ne faisait que raviver des souvenirs dont il pensait s'être débarrassé.

Le blond le rejoignit avant qu'il n'ouvre la porte.

_ C'est quoi ton problème, aujourd'hui ? Tu cherches une excuse pour m'en vouloir ?

_ Parce que le fait que tu revois le type qui a buté ma mère me dérange, ça ressemble à une excuse pour toi ?

TaeHyung s'adossa au mur en le dévisageant.

_ Très bien, trancha NamJoon. Alors je devrais t'en vouloir moi aussi, tapette, vu que tu fais semblant de pas piger pourquoi j'arrête pas de te proposer de vivre ici.

Il fronça les sourcils, le regard toujours flanqué dans celui du blond qui s'était approché de lui, l'empêchant de s'en aller.

_ J'fais pas semblant de pas comprendre, c'est toi qui saisis pas que pour l'instant, c'est non.

Le plus vieux passa une main dans ses cheveux en riant légèrement.

_ Ah oui, excuse-moi, ça semble évident que tu préfères vivre chez ton père.

Il se recula et lui montra la porte de l'appartement d'un geste de la main.

_ Bah vas-y, rentre chez toi.

Mais TaeHyung ne bougea pas et resta là à observer l'étincelle de colère transparaître dans le regard de son amant. Et encore une fois, il le trouva beau.

_ Il finira par te tuer, TaeHyung.

Il murmura qu'il savait. Il savait mais ça ne l'empêchait pas de rentrer chez lui. Parce qu'il ne pouvait pas abandonner son père. S'il n'était plus là, s'il ne se sacrifiait pas un peu, qui s'occuperait de lui ?

NamJoon vint passer une main dans les mèches de ses cheveux et, juste un peu, il s'abandonna à la caresse aérienne.

_ Sérieusement, viens vivre ici avec moi.

Sur l'instant, il était tenté d'être faible et de dire oui. Au fond, il en avait envie, même s'il savait que la cohabitation ne serait certainement pas de tout repos. Sa main vint rejoindre celle de NamJoon toujours dans ses cheveux et il entrelaça doucement leurs doigts ensemble. Le blond se laissa faire et dans ses yeux brilla une lueur d'espoir.

_ J'en ai envie, avoua-t-il, jouant avec les doigts du plus vieux qui ne le lâchait pas du regard. Putain, Nam, t'es beau.

Le concerné eut un petit rire, faisant ressortir ses fossettes que TaeHyung ne se lassait toujours pas d'admirer. Le blond vint poser son front contre le sien, riant toujours tout doucement, un petit air gêné peignant ses traits.

_ Ça te prend souvent de sortir des conneries pareilles ? Bordel, on était sur le point de se foutre sur la gueule y a à peine deux minutes, ducon.

_ C'est toi qui cherche la bagarre.
_Bah voyons.

L'une de ses mains toujours accrochée à la sienne, le blond releva l'autre jusqu'à venir caresser la base de sa nuque, son nez effleurant le sien. Finalement, il vint déposer un baiser au coin de ses lèvres et TaeHyung se laissa simplement faire.

_ Tu sais que ça manque de me rendre dingue, de te voir débarquer avec la tronche fracassée.

Il acquiesça lentement, accueillant une nouvelle fois les lèvres de son amant en un soupir satisfait.

_ Le pire, c'est que je peux rien faire pour t'aider.

Il ne s'en rendait pas compte, mais NamJoon l'aidait déjà énormément. À sa façon. Qu'ils se voient pour se balancer des vacheries, pour regarder un film, pour s'embrasser, s'aimer un peu ou se détester beaucoup, ça lui faisait toujours du bien. Et c'était terrible, parce qu'il savait qu'il était incapable de se passer de lui, quand bien même leur relation ne rimait absolument à rien.

Ils restèrent dans l'entrée à s'embrasser pendant de longues minutes. TaeHyung avait oublié combien il était en colère contre NamJoon pour lui avoir parlé de Jin et NamJoon avait cessé de l'être concernant le fait que TaeHyung ne viendrait sans doute jamais vivre avec lui. De ses doigts, NamJoon redessinait les contours de son visage, frôlant seulement les bleus encore visibles sur ses pommettes, tremblant un peu, comme s'il avait peur de lui faire mal.

_ Et si je restais un peu, finalement ?

Il pencha la tête en arrière, les lèvres du blond s'attaquant à sa nuque.

_ Tu devrais.

Oui, il devrait.

Il devrait mettre de côté toutes les pensées parasites qui n'avaient eu de cesse de tournoyer dans son esprit tout au long de cette maudite journée et rester un peu ici. Dans les bras de NamJoon.

Après tout, pour le moment, il n'y avait que ça qui avait le pouvoir de lui faire tout oublier.

______

Oui, ce bonus n'apporte absolument rien à l'histoire de base :'))

Pas grave. Je le poste quand même. Et si l'envie m'en prendre, j'en posterai d'autres, sans doute tout aussi inutile que celui ci ~

CHU.