Chapitre 69
Ridicule, je me sens ridicule. Affublée d'un short deux fois trop grand pour moi, d'un débardeur qui laisse entrevoir mon soutif et chaussée de mes escarpins, j'ai l'air d'un épouvantail. Pourtant, Christian est tout sourire, en me voyant pendu à son bras. J'ose à peine décoller les yeux du sol quand on rentre dans le magasin.
- Pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça ? Tu as honte ?
Je le fusille du regard.
- Je ne ressemble à rien.
- N'importe quoi, dit-il en m'embrassant le sommet du crâne. Tu es trop mignonne dans mes vêtements.
Je lui sors une moue d'enfant boudeuse et il rit de bon cœur. Si je n'avais pas l'impression de faire tâche à son bras, j'aurais pu apprécier de me promener à ses côtés. Surtout en voyant le regard envieux des vendeuses. D'ailleurs, l'une d'entre elles se dirige droit vers nous, toutes dents dehors.
- Bonjour. Que puis-je faire pour vous aider ?
La pimbêche ! Elle me snobe carrément, ne regardant que Christian.
- On est venu chercher des vêtements pour ma copine.
Je me retourne aussi sec vers lui, un sourire niais scotché au visage. Il a dit que j'étais sa copine. Ma libido et mon cœur dansent la gigue, main dans la main. Bon sang, je n'aurais jamais cru que ça me donnerait autant la pêche. Du coup, je me fous royalement de ce que les autres pensent de moi. Je relève le menton de fierté et m'adresse à la vendeuse.
- J'ai besoin d'un ensemble. Jean et top. Taille S.
C'est alors qu'elle semble se rendre compte que j'existe. Et oui, idiote, c'est moi sa copine ! Et je ne te laisserai pas lui faire les yeux doux sans te montrer de quel bois je me chauffe.
- Bien, finit-elle par sortir, les lèvres pincées. Si vous voulez bien me suivre.
Nous lui emboîtons le pas et Christian se penche vers moi.
- Eh bien, tu as repris du poil de la bête ?
- Je n'aime pas la manière dont elle a minaudé avec... mon copain.
Son sourire s'étire jusqu'à ses oreilles. On dirait que ce mot a le même effet sur lui, qu'il a sur moi.
J'arrive à la cabine d'essayage avec quelques tenues. Christian est d'une patience incroyable. Je sais que les mecs ne sont pas friands des séances shopping. Qu'il m'y accompagne et qu'il me donne son avis me fait vraiment plaisir.
- Je vous laisse essayer. Si jamais il y a un souci de taille, n'hésitez pas à faire appel à moi. Je serais à l'accueil.
Tandis qu'elle tourne les talons, je me retiens de l'insulter.
- Non mais c'est moi où elle ne vient pas d'insinuer que j'étais une grosse vache ?
- Elle fait juste son job. Et tu n'as rien d'une vache. Tu es magnifique.
Mon beau blond a le don de trouver quoi dire pour m'apaiser. Après un grognement pour la forme, j'entre dans la cabine et tire le rideau. Alors que je retire le short, sa tête apparaît dans l'embrasure. Je sursaute en l'apercevant dans le miroir.
- Bon sang, Christian ! Tu m'as foutu la trouille. Ferme le rideau, on va finir par me voir.
- C'est ça ou je rentre avec toi.
Je fronce les sourcils.
- Pervers.
Il se contente de sourire mais continue de m'observer. Je crois que je n'ai pas vraiment le choix. Je continue à me déshabiller, tout en le fixant dans le reflet. Ses yeux brillent. Je crois qu'il apprécie le spectacle. Je réprime un rictus de fierté. Dire que hier soir, j'étais persuadée de ne jamais pouvoir le comprendre, et me voilà en train de me faire mater dans une cabine d'essayage. J'attrape un chemisier et l'enfile. J'attache, bouton par bouton, bien trop concentrée pour me rendre compte qu'il est entré derrière moi. Ce n'est que quand son bassin se colle au mien que je comprends.
- Christian ! Mais sors de là ! On n'a pas le droit !
- La vendeuse n'est plus là. Personne n'en saura rien.
Ses mains se posent sur mes hanches et me font pivoter. Je me retrouve coincée entre lui et le miroir. Son sourire de mauvais garçon est désarmant. J'aimerais l'envoyer bouler mais c'est plus fort que moi, je fixe avec envie sa bouche. Son index vient barrer ses lèvres et il se laisse glisser à mes pieds. J'écarquille les yeux quand ses doigts emportent ma culotte dans leur sillage.
- Non, mais t'es sérieux là !
Il ne répond pas et continue à enlever le bout de tissu.
- Lève les pieds.
Je m'exécute, complètement fascinée par la lueur furieusement sexy qui brille dans ses yeux. Ses mains remontent le long de mes jambes, se déplacent à l'intérieur de mes genoux et les repoussent. J'ai soudain très chaud en anticipant ce qu'il veut faire. Ses lèvres se posent sur mon ventre et me font frissonner. Je suis excitée et j'ai peur. Voir cet homme à mes pieds, la bouche parcourant ma peau et descendant de plus en plus vers mon intimité, tout en sachant qu'à n'importe quel moment quelqu'un pourrait arriver. Ces deux sentiments se mêlent, se confondent. Soudain, il s'arrête, relève la tête vers moi.
- Tu sais que je te fais confiance, mais...
Je prends quelques secondes pour comprendre ce qu'il insinue.
- Evidemment que je suis clean. Tu me prends pour qui ?
- Et ton prof de sport ? bougonne-t-il.
Ah oui ! Merde !
- On se protégeait si c'est ce qui t'inquiète, répliqué-je, un peu agacée par ses sous-entendus.
- Dans ce cas...
Sa langue qui s'insinue entre mes lèvres met fin à toute véhémence de ma part. Ma main agrippe aussitôt ses cheveux et un gémissement m'échappe.
- Il faudra que tu sois silencieuse sinon ça risque de tourner court.
Je réprime un nouveau soupir en sentant son souffle attiser le feu qui me brûle le bas-ventre. Sa bouche reprend ses douces caresses et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il met du cœur à l'ouvrage. Et moi je dois lutter, corps et âme, contre les cris de jouissance qui remontent dans ma gorge. Bientôt, ses doigts rejoignent sa langue taquine. Je serre ses cheveux si fort qu'il grogne contre moi, me procurant encore plus de plaisir.
- Mademoiselle ?Les essayages se passent bien ?
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