Chapitre 67

Christian se penche vers moi, inquiet.

- Ça va ?

Je jette un coup inquiet vers l'extérieur. Elle est toujours là, me lançant un regard noir et me faisant de grands gestes vers la porte d'entrée. Je plaque mes mains sur ma poitrine et me lève prestement.

- File-moi le tee-shirt. Il faut que j'aille ouvrir.

- Je ne te suis plus, dit-il en fronçant les sourcils.

- Habille-toi et viens. Tu comprendras.

Je traverse le salon tout en enfilant le vêtement et m'arrête devant l'entrée. Christian me talonne, toujours en caleçon. Je le fusille du regard, il se contente de hausser les épaules.

- Je suis chez moi.

J'aurais presque envie de l'insulter. Je n'ai vraiment pas envie qu'elle se rince l'œil quand j'ouvrirais. Quoique, ce serait peut-être un moyen d'éviter les insultes. Je prends une grande inspiration et appuie sur la poignée. Lentement, la porte s'efface, laissant place à une Josie remontée. Quand elle est comme ça, les mains posées sur les hanches, le nez retroussé et les sourcils froncés, elle fait vraiment peur.

- Bordel de merde, Michelle ! J'ai eu la trouille de ma vie !

Aïe ! Elle va me clasher grave.

- Depuis hier soir, j'essaie de t'avoir au téléphone et tu ne me réponds pas. Je suis allée chez toi, à la salle de sport, partout où tu pourrais être. Et rien ! J'étais comme une lionne en cage, mais Tony m'a dit que je devais te laisser un peu respirer. Mais il ne te connait pas que je te connais. J'ai craint le pire. Alors ce matin, je me suis levée aux aurores pour te trouver. Je me suis dit qu'il ne restait qu'un seul endroit où tu pouvais être.

Elle lève alors les yeux vers Christian, qui s'est positionné derrière moi, appuyé nonchalamment contre le chambranle de la porte. La chaleur de son corps contre le mien ne m'aide pas à me concentrer. Pourtant, il va me falloir beaucoup d'intelligence dans la répartie pour désamorcer la bombe Josie.

- Je suis désolée, Jo. J'ai oublié mon portable au club.

- Quel club ? depuis quand tu vas dans un club ?

Je grimace. Elle est vraiment furax.

- J'y suis allée parce que...

Merde, comment lui expliquer la situation sans qu'elle veuille tuer Christian. Déjà qu'elle a envie de lui arracher les parties génitales pour m'avoir tournée en bourrique pendant une semaine.

- Elle y est allée pour moi, reprend Christian calmement. Je lui devais une explication et maintenant, c'est réglé.

Jo le dévisage, suspicieuse.

- Tu essaies de me faire croire que c'est elle qui t'a foutu tous ces hématomes ?

Christian lui sort un sourire en coin.

- C'est vrai que c'est une sauvage au lit, mais non. Juste une histoire avec un mec.

Je manque de m'étrangler. Il veut ma mort ! Je vire aussitôt au rouge cramoisi. Josie réprime un rire et ses traits se détendent.

- Donc vous avez fait la paix tous les deux ?

- On va dire ça, répond-il, en passant la main sur ma hanche.

Immanquablement, les yeux de ma meilleure amie dévient sur la tenue minimaliste de Christian et un de ses sourcils se lève. Je sens que je vais avoir droit à des commentaires graveleux quand nous serons seules toutes les deux.

- Tout va bien, Josie. Tu peux y aller.

Elle balaie de la main ma réflexion et affiche un sourire satisfait.

- Maintenant que je suis là... On prend le petit déjeuner ensemble ?

- Disons qu'on avait prévu autre chose pour commencer la journée, bougonne Christian.

- J'avais cru comprendre.

Jo ne se démonte pas. Elle lui en veut et n'a pas l'intention de le laisser s'en tirer à si bon compte. Elle sait qu'il s'est mal comporté depuis le moment où Jared est apparu. J'ai peur qu'elle essaie de lui tirer les vers du nez. Sauf qu'il n'est pas prêt pour ça et ça va finir en joute verbale pas très agréable. Alors je décide de couper court.

- J'ai cours de yoga à dix heures avec Christian. Autant que je reste ici. Et puis, si tu m'as cherché toute la nuit, il vaut mieux que tu ailles te reposer. On se verra à midi et on pourra discuter.

Josie va pour ouvrir la bouche et protester mais Christian prend les devants.

- Je vais bien m'occuper d'elle. On va aller au club de James récupérer ses affaires puis on passera chez elle pour qu'elle puisse se changer. Et après le cours, je te la ramène où tu veux.

- James ? Vous étiez à l'Exhibition Room ?

Merde !Jo est passée en mode investigation.    

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