Chapitre 6
Mes larmes ont fini par se tarir et je me sens maintenant épuisée. Epuisée et idiote. Je viens d'inonder son tee-shirt et je dois sûrement avoir le nez qui goutte. Et que va-t-il penser de moi ? que je suis une folle dingue dépressive en plus d'être bizarre ? Franchement, Michelle, tu es pitoyable. Je le repousse doucement. J'ai besoin d'un peu d'espace. Christian n'oppose pas de résistance. Il se contente de s'allonger à côté de moi, le bras posé derrière la tête. Son doux regard me couve et un léger sourire flotte sur ses lèvres.
- Je ne pensais pas qu'on pourrait aller si vite. Je vous avais sentie tellement tendue et réfractaire.
- Je suis désolée pour votre tee-shirt.
- Arrêtez d'être aussi négative envers vous-même. C'est très bien que vous acceptiez vos sentiments.
Sa main vient se lover contre ma joue.
- Vous êtes une belle personne, Michelle. A l'intérieur comme à l'extérieur. Cela se voit tout de suite. Il faut juste que vous l'acceptiez.
Je lui souris timidement. J'aimerais le croire mais certains événements de mon passé le contredisent fortement.
- Ecoutez, je ne comptais pas passer à la dernière étape, mais... je pense que ça vous ferait le plus grand bien.
Je fronce les sourcils, un peu perdue.
- Etes-vous d'accord pour qu'on passe à la phase finale ?
Maintenant que je viens de pleurer dans ses bras, je crois de moins en moins à la thèse du gigolo. Peut-être est-il réellement thérapeute. Mais un drôle de thérapeute en tout cas. Je ne sais pas ce que c'est cette étape finale, mais au stade où j'en suis, autant y aller. Je hoche timidement de la tête et prends une grande inspiration.
Brusquement, il me fait basculer sur le dos et se retrouve au-dessus de moi. Sa main se pose sur ma hanche, glisse sur ma fesse et attrape ma cuisse pour la coller contre lui. Et hop ! le volcan reprend de plus belle. Oubliées les larmes versées quelques secondes avant, bonjour brasier incandescent qui va bientôt enflammer ma petite culotte. J'avoue que là, je reste sans voix, les yeux écarquillés. Finalement, on va peut-être finir tous nus. J'en suis toute émoustillée. Son autre main s'empare de la mienne et la pose sur sa hanche. Je pense que mon visage est passé en mode chaufferie sur le point d'exploser, mais il ne me fait aucune remarque. Il se contente de sourire, satisfait de l'effet qu'il a sur moi. Sa bouche tentatrice se rapproche de la mienne. Bordel de dieu ! mais elle dévie de son objectif, pour finir dans le creux de mon épaule. Son souffle chaud me fiche la chair de poule. Mes tétons réagissent au quart de tour. C'est certain que, vu notre position, son torse appuyé contre le mien, il a dû noter le changement. Il prend une grande inspiration et remonte un peu plus ma jambe, pour pouvoir mieux se glisser entre mes cuisses.
Mes yeux se ferment et un soupir d'extase m'échappe. Je sens contre ma peau son sourire s'élargir. Ce mec va me rendre folle. Il n'a encore rien fait et pourtant, je suis au bord de l'implosion. Ses lèvres frôlent la peau de ma nuque, jusqu'à atteindre mon oreille. Ma respiration se bloque.
Tout à coup, un bruit de sonnette retentit. Nous nous figeons, attentifs au moindre bruit. Encore une fois, la sonnerie stridente se fait entendre.
- Il semblerait que votre amie soit arrivée. Je crois que malheureusement notre séance s'arrête ici.
Quoi ? comment ça elle s'arrête ? Non, mais je ne suis pas d'accord. Je veux le voir nu, toucher ses tablettes de chocolat, profiter de ses compétences qui j'imagine prodigieuses. Mais, non, lui, il se relève promptement et me laisse en plan sur le lit. Complètement frustrée.
- Je vais aller l'accueillir. Retrouvez-nous dans le salon. Prenez votre temps.
La porte claque et je me sens comme abandonnée. Mais pourquoi tant de haine ? Je boue littéralement de l'intérieur et lui, il n'essaie pas de m'éteindre avec sa lance à incendie ! Je suis... déçue, affreusement déçue. Je lâche un juron, tout en quittant ce lit maudit. Quand j'arrive dans le salon, Christian est en pleine conversation avec ma traitresse de meilleure amie. Quand elle me voit, ses lèvres tressaillent dans un rictus de fou rire contrarié. Je vais lui tordre le cou dès qu'on sortira d'ici. Intrigué par le regard amusé de Josie, Christian se retourne. Il me gratifie de son sourire charmeur.
- J'expliquais à votre amie que la séance a été intéressante et qu'il nous manquait juste un peu de temps pour la conclure comme il le faudrait.
Je ne réponds pas, bien trop gênée par les sous-entendus contenus dans ses propos. Je me focalise sur mes chaussures que j'enfile à la hâte, me contentant de fourrer mes chaussettes au parfum mortel dans ma poche de jeans. En parfait gentleman, Christian nous raccompagne jusqu'au portillon. Je suis tellement énervée que j'aurais bien réduit en bouillie un de ses mobiles neuneus suspendus à un arbre.
- Quand vous serez prête pour une autre séance, n'hésitez pas à m'appeler.
En guise de réponse, je le salue et fonce vers la voiture de Josie. J'ouvre la portière passager, me laisse tomber sur le siège et claque la portière. Jo s'installe à mes côtés et dès que la tête de Mr Bombe sexuelle a disparu du décor, elle éclate de rire.
- Ben alors, Miss Grumpy, je te laisse avec Mister Chaud bouillant pour qu'il te détende et je te retrouve de plus mauvaise humeur encore. Qu'est-ce qui t'arrive ? aurais-je interrompu quelque chose ?
- Oh ! Toi, la ferme ! Tu m'as piégée ! Je ne te le pardonnerai jamais.
Josie rit de plus belle.
- Ne me dis pas qu'il ne t'a pas fait d'effet. J'ai bien vu ta tête quand je t'ai laissée tout à l'heure.
- Ramène-moi chez moi avant que je ne décide de t'étrangler et de balancer ton corps dans l'océan.
Malgré ses quintes de fou rire, elle réussit à me ramener à bon port. Je ne me suis pas sentie aussi frustrée depuis des lustres. Même après des mois sans mec, ça ne m'avait jamais paru aussi dur. Je crois qu'une longue douche crapuleuse sera de rigueur pour éteindre le feu que Christian a réussi à rallumer en moi.
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