Chapitre 4
Je l'imite, ne sachant pas trop ce qu'il faut faire. Il fait le tour du canapé et se dirige vers une des deux portes sur la gauche. Il l'ouvre et me fait signe de la suivre. Je trottine jusqu'à lui et le suit à l'intérieur. Et là, c'est le choc. Non mais c'est quoi cette histoire foireuse ?
La pièce de thérapie en question est en fait une chambre. Un grand lit rond recouvert de tissus bariolés trône au milieu de la pièce. Ne me dites pas que ce mec canon est en réalité un gigolo. Je crois que je vais mourir. Mr bombe sexuelle se dirige vers la fenêtre et tire les rideaux. Merde, merde. Je fais quoi ? Je me tire ? ou je le laisse faire son travail ? j'avoue que je suis partagée entre l'envie de lui arracher les vêtements avec les dents et une honte apocalyptique.
- Est-ce que l'encens vous dérange ?
Je secoue la tête vigoureusement, complètement tétanisée. Il en allume quelques bâtons avant de se retourner vers moi.
- Ne soyez pas aussi tendue. Ça va bien se passer.
Non mais c'est ça qui m'inquiète justement ! Ce n'est pas que je n'ai pas envie de lui, mais quand même. Un gigolo ! Je suis tombée si bas que ça ? Il se rapproche de moi, m'attrape la main et m'emmène vers le côté de la pièce où se situe une statue d'une dieu hindou, décoré d'un collier de fleurs jaunes safran. Il allume une petite lampe à l'huile, posée dans un panier dans lequel il y a quelques fruits. Puis il me tend un bâton d'encens et en prend un qu'il cale entre ses paumes jointes. Machinalement, je fais de même.
- C'est le dieu Krishna. Il va nous aider à ouvrir vos chakras.
Si c'est seulement pour ouvrir mes chakras, ça va alors. Je lui jette un coup d'œil. Il a les yeux fermés et prie. C'est qu'il prend ça très au sérieux. Je devrais peut-être faire pareil. Mais avant de pouvoir faire quoi que ce soit, il relève déjà la tête et récupère le bâton entre mes mains. Je suis complètement déstabilisée par ce cérémonial. C'est quoi ce gigolo spirituel ? c'est une nouvelle pratique que je ne connais pas ? Ah ! j'y suis ! ce n'est pas le truc hindouiste, tantri-machin chose. Bon sang, Josie, dans quel merdier tu m'as fourrée ?
Mon dieu vivant m'attrape la main et me tire vers le lit. A quelques centimètres du lieu de toutes les tentations, il me lâche pour aller mettre de la musique. Ok ! Alors c'est de plus en plus bizarre ! Une musique apaisante, du genre que j'ai entendu dans le spa branché de Josie où elle réussit à me trainer une fois par mois. Il revient vers moi, me dépasse et se met en tailleur sur le bord du lit.
- Si vous voulez bien vous allonger, nous pourrons commencer.
Allez, Michelle ! Ce n'est pas le moment de faire ta chochotte. Quand un beau mec t'invite à s'allonger dans un lit avec toi, tu dois foncer. Je fais un pas timide vers lui.
- Ne soyez pas aussi anxieuse. Ce n'est que la première étape.
Facile à dire ! Lui, il a l'habitude, pas moi. Et je dois faire quoi exactement ? M'allonger ? toute habillée ou j'enlève tout de suite mes fringues ? Christian tapote doucement le matelas pour m'indiquer où m'installer. Je prends une grande inspiration et finis par m'allonger devant lui.
- La tête sur mes genoux, s'il vous plait.
Ok ! Contact physique. Prends sur toi, Michelle, prends sur toi. Je remonte doucement et finis par m'installer sur lui. Je n'ose pas le regarder, alors, comme une idiote, je fixe mes orteils. Pourquoi est-ce que je n'ai pas mis du vernis ? Ce serait tellement plus joli. Gourde que je suis. Heureusement que j'ai pensé à m'épiler, sinon la honte ! ses mains viennent se placer au-dessus de ma tête. Instinctivement, je reporte mon attention sur elle.
- Fermez les yeux et détendez-vous.
J'obéis, sans moufeter. Mon cœur commence à s'emballer. C'est que ça fait un bail que je n'ai pas été aussi proche d'un mec. Si on met de côté les transports en commun, où on est tous agglutiné les uns sur les autres. Ou dans l'ascenseur lors du rush du matin. Bordel, Michelle, reste concentrée. La douce chaleur de son corps se diffuse à travers ma peau. Je sens, sous moi, les muscles de ses cuisses se contracter à chacun de ses mouvements. Il avance, recule, passe les mains au-dessus de mon corps sans jamais le toucher. En fin de compte, ce n'est pas si terrible que ça. Juste une séance bizarre de massage, où on ne te touche pas. Je laisse retomber mes épaules et cale ma respiration sur la musique d'ambiance.
- C'est bien. Vous commencez à vous relâcher.
Il glisse ses mains sous ma tête et se dégage. Aussitôt, mes yeux s'ouvrent et rencontrent son regard lagon. Ma respiration se bloque car il n'est qu'à quelques centimètres au-dessus de moi. Pour un peu, il pourrait m'embrasser. Va-t-il le faire ? je meurs d'envie qu'il le fasse.
- Gardez les yeux fermés. Nous passons à l'étape suivante si vous êtes d'accord. Un petit massage pour continuer à se détendre ?
Un sourire béat naît sur mes lèvres. Enfin, je vais sentir ses mains sur moi. Sa grande main se glisse dans ma tignasse et commence à malaxer mon cuir chevelu. Bonté divine ! s'il y a bien quelque chose que j'adore, c'est qu'on joue dans mes cheveux. Et en plus, il masse fabuleusement. Pour un peu, je gémirai d'extase. Ses mains continuent leur chemin vers ma nuque, puis mes épaules. Je crois bien que je suis au nirvana ou un truc du genre. Où un bel apollon est là pour satisfaire à toutes mes demandes, à commencer par un massage de la mort qui tue. Ses doigts appuient avec vigueur sur chaque point de tension de mon corps. Ce délice de sensations s'accompagne du chant des oiseaux. C'est ça, je suis au paradis. Il finit par les pieds. Quand il commence à les toucher, j'ai un moment de panique, puis je me souviens que je les ai lavés avec son savon qui sent si bon le mâle. Alors je me laisse aller et apprécie.
- Je suis content de voir que vous avez enfin lâcher prise. Je pense que vous êtes prête pour l'étape suivante. Je vous rappelle juste que tout ceci est purement professionnel. Vous comprenez bien ?
Oh oui, bébé ! Je suis déjà passée au-delà des préjugés. Déshabille-toi qu'on passe à la suite.
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