Chapitre 36
La semaine est passée sans que je m'en rende vraiment compte. J'ai fait mes séances avec Mike. Il a continué à me draguer. J'ai continué à l'encourager, sans pour autant franchir les limites. Je ne sais pas si je fais bien, mais il semble que ça l'amuse. Comme si j'étais un nouveau challenge pour lui. Il m'a même refilé son numéro personnel, au cas où. Ben voyons ! Je vois très bien dans quel cas il aimerait que je l'utilise.
Je n'ai pas eu de nouvelles de Christian et je n'ai pas cherché à en avoir non plus. Peut-être qu'un peu de distance me fera le plus grand bien. C'est ce dont j'essayais de me persuader jusqu'à ce que je reçoive un message de sa part.
« Salut. Maxine m'a invité à une fête chez elle. Ça te dit de m'accompagner ? »
Je fixe l'écran, incrédule. Je dois rêver. Après avoir relu une bonne dizaine de fois, je dois me rendre à l'évidence. Il vient bien de me filer un rencard. Je pousse un cri strident et sautille comme une gamine. Heureusement que je suis toute seule au bureau. On se calme. Je ne dois pas m'emballer. Je réfléchis à comment lui répondre. Il faut que ce soit neutre. Ne pas lui laisser entrevoir ce que je ressens. De toute façon, ça ne l'intéresse pas.
« Pourquoi pas. C'est quand ? »
La réponse arrive immédiatement.
« Vendredi soir. »
Crotte ! J'ai mon cours avec Mike. Il faut que je décommande. Impossible de laisser passer une occasion pareille de changer les choses.
« Super. On s'organise comment ? »
« Je passe te chercher. Envoie-moi ton adresse. 20 heures, ça te va ? »
« Je serais prête. A vendredi. »
« A vendredi. ;) »
Son petit smiley me fait sourire. Je suis en train de laisser mon cœur espérer un peu trop. Je me secoue un peu pour me sortir de cet état contemplatif. Il faut que j'appelle Mike. J'hésite un instant et décide de l'appeler directement sur son téléphone.
- Oui ?
- Bonjour Mike, c'est Michelle.
- Michelle ! reprend-il avec enthousiasme. Que me vaut l'honneur ?
- Je t'appelle parce que je dois décommander pour vendredi.
- Un souci ?
- Hé bien...
Je m'en veux de lui faire ça, mais autant être honnête.
- J'ai un rendez-vous. Une soirée qui commence à 20 heures. Donc je ne pourrais pas venir. Désolée. Tu ne m'en veux pas ?
Un silence accompagne ma déclaration.
- Pourquoi t'en voudrais-je ? Tu as le droit de t'amuser aussi. On se verra lundi. Il n'y a pas de souci.
- Merci, Mike. Tu es un ange.
- Je me ferais le plaisir de te le rappeler. J'espère que tu passeras une bonne soirée et que tu n'abuseras pas des bonnes choses. Ce serait bête de ruiner tous nos efforts. Sinon il faudra que je sois encore plus sévère avec toi la semaine prochaine.
Je sens bien l'amertume derrière. Mais il ne semble pas se démonter pour autant.
- Je suis sûre que tu en serais ravi. Tu adores me torturer, tenté-je pour apaiser la situation.
- Tu ne crois pas si bien dire. Allez, il faut que je te laisse. J'ai une cliente qui m'attend. A plus, tigresse.
Je raccroche en secouant la tête. Je crois qu'en fait, ça l'a encore plus motivé. Cet homme est un vrai pitbull. Il ne lâchera pas l'affaire tant que je ne lui aurais pas mis devant le fait accompli.
Bon, maintenant, j'appelle Josie. La situation demande une aide urgente de ma styliste personnelle. La nouvelle l'a faite hurler au téléphone et j'ai dû perdre quelques points d'audition au passage. Mais, c'est réglé, on va aller faire du shopping ce soir. Il va falloir mettre les petits plats dans les grands. C'est l'occasion ou jamais pour harponner mon beau surfeur.
Le jour fatidique est arrivé. Je me scrute une dernière fois dans la psyché adossée au mur de ma chambre. Je me demande si je n'en fais pas un peu trop. D'accord, c'est notre premier rendez-vous, si on ne compte pas notre sortie de réconciliation. Je me tourne pour regarder ma chute de reins. Damned ! c'est vachement court derrière. Le tissu remonte bien au-dessus du genou. Si je ne fais pas gaffe, on verra cet engin de torture que Josie m'a fait acheter. Sérieux, il m'a fallu bien un quart d'heure pour savoir comment enfiler ce fichu porte-jarretelles. Sur ou sous la culotte ? j'ai dû même l'appeler à la rescousse. Franchement, je suis une bille en matière de sexy attitude. Après un débat houleux, elle m'a intimé l'ordre de le mettre par-dessus, même si ça va être galère pour aller aux toilettes.
Maintenant que je suis habillée, il faut avouer que ça a de la gueule. Et cette robe, une tuerie. De moi-même, je ne l'aurais jamais achetée mais ma meilleure amie, en fine connaisseuse, me l'a mise dans les mains. Je suis contente de lui avoir fait confiance. Je jette un dernier coup d'œil à mon horloge dans le salon. Flûte ! il faut que je me coiffe. J'examine ma crinière. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ça ? Les attacher de manière esthétique va me prendre des heures, que je n'ai pas. Je saisis ma brosse et me contente de les coiffer. Je les place sur une épaule, puis derrière, les soulève. Je finis par renoncer. Ils vivront leur propre vie, je n'y peux rien.
Tout à coup, la sonnette retentit et mon cœur fait un bond en même temps. Je me précipite vers l'interphone. La voix chaude de Christian me donne un coup de speed. Le moment fatidique approche. J'espère juste que cette longue préparation aura les effets escomptés. Je file vers la salle de bains pour vérifier une dernière fois mon maquillage. J'ai opté pour du rouge à lèvres bordeaux. Enfin, Josie me l'a fortement conseillé. C'est un peu voyant, mais c'est l'occasion ou jamais.
De nouveau, le son strident de la sonnette me fait sursauter. Je cours vers la porte et freine des quatre fers en arrivant dans le couloir. Merde, mes chaussures ! Tant pis, je les mettrais après. J'ouvre la porte, un peu essoufflée. Mes yeux s'arrondissent en voyant ce qu'il y a derrière. Un torse moulu à la perfection dans un tee-shirt de coton blanc, un jeans noir slim tellement près du corps qu'il me faut lutter pour ne pas regarder de plus près une certaine partie de son anatomie, et un veste cintrée calée dans le creux de son bras droit. Je déglutis avec peine, tout en remontant jusqu'à son visage. Le regard qu'il pose sur moi me donne aussitôt la fièvre. Ne m'a-t-il jamais regardé ainsi ? j'ai l'impression de me consumer sur place, d'être mise à nue. C'est franchement dérangeant, mais putain ce que c'est excitant.
- Je... bonsoir.
Ma voix brise ce lien étrange et Christian change d'attitude. Il se redresse, passe une main dans ses cheveux et me sourit, un peu crispé.
- Bonsoir... je n'arrive pas trop tôt ?
Ses yeux fixent mes jambes. J'ai presque envie de serrer les cuisses pour masquer le feu qui ravage cet endroit de mon corps. Et là, je percute.
- Non, non ! Ça va ! Je finis de me préparer. Il me reste juste à récupérer mon sac et mes chaussures.
Je me détourne rapidement de son regard émeraude avant de perdre tout contrôle et de lui sauter dessus. Je me précipite dans ma chambre et tente de reprendre mes esprits. Oh bon sang ! La soirée s'annonce caliente.
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