Chapitre 24
Mais qu'est-ce que je suis en train de faire, bordel ? Pourquoi est-ce que j'ai écouté Jo et ses idées à la con ?
- Jeudi prochain, 19h. A cette heure-là, c'est mort, il n'y a presque personne. La plupart des gens rentre chez eux pour manger et les couche-tard ne sont pas encore arrivés. On ne sera pas dérangé.
- Génial, réponds-je, sentant mes cheveux se dresser sur la tête.
A ce moment-là, j'entends des bruits de pas derrière moi et une main vient se poser sur mon épaule. Le visage de Josie apparait à côté de moi. Je reprends enfin mon souffle. Ce que je suis contente de la voir !
- Alors, Mike, tu as fait la connaissance de Michelle ? N'est-elle pas géniale ?
- Magnifique en effet.
J'ai envie de m'enfuir en courant. Je crois que j'ai dû virer aussi rouge que mon sac de sport.
- Bon, il faut qu'on y aille. On se voit bientôt, bafouillé-je, pour couper court à mon embarras.
- J'ai hâte. A bientôt, Michelle.
J'attrape Jo par le bras et la tire pour sortir au plus vite d'ici. Une fois sur le trottoir, je pousse un énorme râle de frustration.
- Je ne me suis jamais sentie aussi ridicule.
- Mais non ! Tu exagères ! Tu as géré comme un chef.
Je roule des yeux, tout à marchant à ses côtés jusqu'à sa voiture.
- Il doit me prendre pour une tarée.
- Il n'avait pas l'air de s'en soucier. Il était sous le charme.
Je fais une grimace en guise de réponse.
- Parce que tu ne le trouves pas mignon ?
- Ce n'est pas la question. C'est juste... ce n'est pas moi.
Jo se place face à moi, pose ses mains sur mes épaules et dit le plus sérieusement du monde.
- Il est temps de passer en mode guerrière, Mlle Muller. Parce qu'il faut que tu te bouges le cul si tu veux faire craquer ton beau surfeur.
Sans attendre ma réaction, elle me tire vers sa voiture. L'après-midi promet d'être mémorable.
Alors qu'on arpente les rues du centre-ville, mon esprit est bien loin d'ici. Entre un beau blond et un brun musclé. Dire que ma vie sentimentale était un désert il n'y a pas si longtemps, et me voilà avec deux hommes qui viennent perturber mes pensées.
- Eh bien, chérie, qu'est-ce qui te rend si silencieuse ? serait-ce ta matinée bien remplie ?
Je tourne la tête vers Josie. Son regard malicieux me dit tout de suite qu'elle est en train de se foutre de moi. Ça l'amuse fortement de me voir patauger dans ce marasme de phéromones.
- Tu n'es pas gentille. Tu vois bien que je suis carrément à côté de la plaque.
- Je ne trouve pas. Qui aurait cru que sommeillait une tombeuse dans ce corps musclé ?
- Tu parles. Me voilà avec un rendez-vous avec un mec que je ne veux pas, et sans nouvelle de celui qui m'intéresse.
- Tu veux dire que si Mike te proposait de te faire visiter sa salle d'entrainement personnelle, tu refuserais ?
Je fronce les sourcils en réfléchissant à ce qu'elle vient de me dire. Je ne peux pas nier que Mike est bien foutu. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. Un corps à damner même les bonnes sœurs. Un sourire ravageur qui doit souvent enflammer les petites culottes. Cependant... il n'a pas cette force tranquille, cette douceur rassurante qui émane de Christian. Avec Mike, je me sens sur le grill, une pièce de viande qu'il va bientôt croquer avec appétit. Rien à voir avec les émotions intenses et si complexes qui m'envahissent quand mon bel apollon me prend dans ses bras. Je lâche un soupir d'agacement.
- Je vais finir par virer folle, Jo. Tout ça va me rendre marteau.
Elle se met à pouffer, en poussant la porte d'une énième boutique de vêtements.
- Arrête de prendre tout ça tellement au sérieux. Ce n'est que du sexe. Profite, ma chérie. Envoie-toi en l'air avec le premier des deux qui se montrera convaincant et basta. Ça fait trop longtemps qui tu te prives bêtement. Tu as besoin de t'éclater.
Je marmonne pour moi-même. Ce n'est pas si simple. Machinalement, je me dirige vers un présentoir et pousse les cintres, sans même les regarder, bien trop plonger dans mes réflexions.
- Je n'aurais jamais cru que tu prendrais mes conseils autant au sérieux.
La voix amusée de Josie me sort de ma rêvasserie. Je la dévisage, ne comprenant pas de quoi elle peut bien parler. Son regard espiègle fixe ce que je tiens à la main. Et là, je percute ! et je lâche le bout de tissu, comme si je venais de commettre un sacrilège. Je bloque sur la pièce de dentelle qui s'agite devant mes yeux, tandis que ma meilleure amie la décroche du portant.
- Tu devrais l'essayer. Je suis sûre que tu seras d'enfer avec ça.
Je lâche un rire jaune. Quelques femmes se retournent et me lancent des regards réprobateurs.
- Franchement, Josie, des fois, ton sens de l'humour laisse à désirer. Moi, porter un de ces machins ? je ne sais même pas comment ça s'enfile.
- Ce n'est pas sorcier non plus, dit-elle en le plaquant contre la poitrine. Et pendant qu'on y ait...
Elle se remet à farfouiller et me sort une culotte assortie à un soutien-gorge. Enfin si on peut appeler ça une culotte. Je n'ai jamais vu un vêtement avec si peu de tissu, et aussi transparent.
- Je crois que c'est la bonne taille. Allez, à l'essayage.
Elle me pousse littéralement vers le fond du magasin. La vendeuse nous regarde bizarrement quand on franchit à deux le rideau de la cabine.
- Déshabille-toi. Je veux voir ce que ça donne sur toi.
- Non ! Je ne vais pas me mettre toute nue devant toi. Tu as beau être ma meilleure amie, c'est hors de question.
- Cesse de faire le bébé. Je t'ai déjà vue à poil. Tu as oublié les fois où on dormait l'une chez l'autre.
- On avait quinze ans et c'était seulement parce qu'il fallait qu'on partage la salle de bains.
Josie lève les yeux au ciel et finit par sortir.
- Je vais te chercher des bas. Dépêche-toi de te désaper parce que, prête ou pas, quand je reviens, je rentre.
Elle tire le rideau et ses talons s'éloignent en claquant sur le sol lustré de la boutique. Précipitamment, j'enlève mes vêtements. Je sais qu'elle serait capable d'ouvrir le rideau, sans même demander si je suis habillée ou pas.J'enfile le machin qui sert de culotte et tente de mettre le soutien-gorge.Saleté ! il est trop petit. On dirait que ma poitrine est sur le point d'exploser. Je hais les essayages.
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