Chapitre 12
Je prie intérieurement pour qu'il ne regarde pas avec pitié ou dégoût. Ce serait le pire.
- Eh bien, Michelle, tu es une femme pleine de surprises. Et avec une sacrée volonté.
J'ouvre les yeux et je ne vois que son regard doux posé sur moi. Aucun jugement aucune moquerie.
- Crois-moi. Ce n'est pas un choix délibéré. C'est juste que depuis ma séparation... je suis comme bloquée.
Je soupire bruyamment, dépitée par ma situation. Aucun doute, je suis pathétique. Sa main caresse l'ovale de mon visage.
- Je comprends, murmure-t-il à mon oreille.
Ses lèvres douces se posent sur ma pommette et un frisson dévale le long de ma colonne vertébrale. Ses doigts parcourent avec paresse ma nuque et me tirent tout contre lui. Son souffle se glisse dans mon cou, ses jambes s'entremêlent aux miennes. Mon cœur bat plus fort. Depuis Nathan, c'est le seul mec qui est réussi cet exploit. C'est vraiment perturbant. Sa main quitte mon cou pour aller se promener sur mon bras dénudé. Elle ne fait que me frôler, mais c'est comme si elle répandait du napalm sur ma peau. A chaque passage, j'ai de plus en plus chaud. Je ferme les yeux et me laisse aller à ces sentiments dérangeants. Mes doigts s'accrochent à lui, serrant avec force son tee-shirt pour essayer de garder un minimum de contrôle.
Il ne fait rien de particulier. Il laisse seulement ses doigts explorer mon corps. Jamais aucun geste déplacé. Il contourne habilement ma poitrine, ne s'approche même pas de mon entre-jambe. Pourtant c'est le moment le plus érotique que je n'ai vécu depuis des lustres. Mon souffle devient erratique, à chaque fois que le sien effleure mon oreille. J'ai envie qu'il me touche. Vraiment, mais je sais qu'il ne le fera pas. J'avais raison, c'est une pure torture, mais affreusement délicieuse. Mon corps s'imprègne du sien, je me gave de son odeur masculine. Il sent l'océan, le sable, le monoï et le produit que les surfeurs utilisent pour lustrer leur planche.
Je n'ai jamais été autant excitée, juste en me collant à un mec. Mon bassin commence à onduler, sans que je me rende vraiment compte. Ce n'est que quand sa main se pose dans le creux de mes reins et me guide dans cette danse sensuelle que je comprends ce que je suis en train de faire. Au lieu de m'arrêter, il accentue le mouvement, se rapproche plus encore. Je laisse échapper un gémissement quand il empoigne ma fesse pour accélérer. Bordel ! il va réussir à me faire jouir. Mes vêtements frottent douloureusement sur mon clitoris. Je me mords les lèvres pour me contenir.
- Cesse de réfléchir. Fais-le. Prends du plaisir. Je suis là pour toi.
J'expire bruyamment en attendant sa voix chaude vibrer dans mon cou. Je ne suis plus capable de réfléchir correctement. Mes doigts s'enfoncent dans son épaule. Il respire plus rapidement. Je devrais relâcher ma prise, mais il en va de ma santé mentale. Mes seins endoloris frottant sans cesse contre son torse, mon entrejambe en feu, je n'arrive plus à me raisonner. J'ai envie de ce putain d'orgasme que je sens monter. Non, j'en ai besoin. Et savoir que c'est lui qui va me le procurer décuple ces délicieuses sensations. Je le serre plus fort contre moi quand enfin mon monde s'enfonce dans une volupté sans nom. Je laisse échapper un grognement et Christian ne peut que comprendre que j'ai pulvérisé mes stats de jouissance. Ses mouvements ralentissent, nos respirations s'apaisent. Il me garde encore contre lui, la tête posée sur son cœur que j'entends battre à une vitesse folle. Pour lui aussi, ça a été une épreuve d'endurance.
Et là, je me pose la question qu'il ne fallait pas. A-t-il pris autant que plaisir que moi dans ce corps-à-corps endiablé ? vu ce que je ne sens absolument aucune réaction contre ma cuisse, j'en déduis qu'il n'a pas ressenti les mêmes choses. Je m'aventure à regarder son visage. Ses yeux sont fermés et ses lèvres pincées. Ça a été si désagréable que si pour qu'il est l'air de s'ennuyer à mourir ? je me dégage de son étreinte, dérangée par ce constat. Christian me ramène à lui.
- Ça va ?
- Oui.
Réponse laconique à la mesure de la tempête qui agite mes pensées. J'ai pris un pied d'enfer, mais pas lui visiblement. Et ça, ça me dérange. C'est trop bizarre, trop humiliant. Je sens bien dans ses gestes que ce n'est pas son intention, mais je me sens mal. J'aimerais avoir une vraie relation, pas ce simulacre de partie de jambes en l'air.
C'est dans cet état ambivalent que je m'en vais. J'ai tout fait pour masquer mes sentiments et il semblerait qu'il n'est rien vu. Putain, j'ai besoin de me saouler la gueule. Je sors mon téléphone et pianote avec mauvaise humeur le numéro de Josie. Elle va se régaler de cette histoire croustillante, ça me fait chier, mais c'est la seule qui soit capable de me changer les idées.
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