Chapitre 104
Ce mec me fait apprécier de plus en plus les douches. Maintenant, je me sens propre comme un sou neuf et regonflée à bloc. J'ai un sourire qui doit bien atteindre mes oreilles. Le sourire de celle qui vient de s'envoyer en l'air avec son petit ami. Alors que je refais ma tresse devant le miroir de la salle de bains, j'admire mon bel apollon en train de se rhabiller. Dire que ce corps magnifiquement sculpté est à moi. Je suis une veinarde. Christian capte mon regard lubrique dans la glace et me sourit de toutes ses dents.
- On n'a pas le temps de remettre ça, mon ange. Alors arrête de me dévorer des yeux comme ça.
Je cligne des paupières et joue à l'innocente.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Il se glisse derrière moi et m'enferme dans le cocon rassurant de ses bras.
- Ne joue pas à ça avec moi ou j'annule le cours.
Je me tortille pour lui faire face et pose mes mains sur son torse.
- Pas question ! J'ai un besoin vital de ce cours. Cette semaine a été éprouvante et il faut que j'évacue toutes ces tensions.
- Je connais une excellente méthode pour évacuer tes tensions.
Sa bouche se pose, gourmande, dans le creux de mon cou.
- Christian !
Il lâche un long soupir de résignation, avant de s'écarter de moi, les mains levées.
- Alors tu as intérêt de sortir d'ici dans les secondes qui viennent.
Je me précipite dans le salon et enfile mes baskets. Christian me rejoint et dépose un baiser sur ma nuque avant d'ouvrir la porte. Nos mains se lient naturellement tandis que nous traversons le jardinet pour rejoindre le chemin de la plage. Alors que nous marchons, collés l'un à l'autre, mon regard se porte sur la rue et bloque sur la berline que j'avais remarqué plus tôt. Mon sourire se fige et ma main serre un peu plus fort celle de Christian. Ce dernier se penche vers moi pour me parler à l'oreille.
- Un souci ?
- Continue d'avancer. Je te dirais ça dans les escaliers.
Quand nous sommes enfin hors de portée, je me tourne vers lui.
- Il y a une voiture qui me suit depuis ce matin. Je pense que c'est le détective engagé par Jared. Mais...
- Mais tu n'en es pas sûre.
Sa mâchoire se crispe. Son regard se durcit.
- Calme-toi. Je suis certaine que ce n'est rien.
- Sauf que ça peut aussi être les hommes de Fierro, marmonne-t-il entre les dents.
C'est aussi ce que je me disais. Tout ça nous rend parano. J'attrape mon téléphone prépayé et compose le seul numéro enregistré.
- Qu'est-ce que tu...
Je lève la main devant son visage pour lui intimer de se taire. A l'autre bout du fil, on décroche.
- Dépêche-toi. Je n'ai pas beaucoup de temps. Josie commence à avoir des doutes. Elle est dans la salle de bains pour l'instant.
- Le détective que tu as engagé pour Jared, est-ce que tu sais quel genre de voiture il a ?
- Une berline Chevrolet grise. Pourquoi ?
Je lâche un soupir.
- J'ai remarqué une voiture qui me suit depuis ce matin.
Tony se met à ricaner.
- Quand je vais lui dire qu'il a été dépisté, Rob ne va pas s'en remettre !
- Merci, tu me rassures.
- Bon, je te laisse. Elle vient de couper l'eau.
Je raccroche et me sourit à Christian.
- C'est le détective. Tout va bien.
Pourtant, il a du mal à retrouver sa bonne humeur.
- Vivement qu'on en finisse. Je n'en peux plus de passer mon temps à baliser pour toi.
J'attrape son bras et me colle à lui.
- Je sais. Moi aussi.
Quand nous arrivons, le groupe est déjà installé. Je suis soulagée que Maxine n'est pas pointée le bout de son nez. Quand Christian me gratifie d'un long et langoureux baiser, je vois toutes les filles du cours virer au vert. Et ouais ! Va falloir vous y habituer. C'est mon homme à présent.
Je quitte avec regret Christian en fin de journée. Etant donné que le détective nous a vus, main dans la main, sortant de chez lui, après une visite prolongée qui ne laissait place à aucun doute sur ce qu'on avait fait là-dedans, nous nous sommes dit qu'on pouvait bien profiter de ce moment pour rattraper cette semaine, où nous avions été obligés de rester séparés. Je laisse Christian, au pied du tram après l'avoir embrassé une dernière fois.
Lundi, je reprendrai mon rôle, mais là ce soir, je n'ai pas envie de faire semblant d'être fâchée contre lui. Je me soupire d'aise et me laisse aller contre le siège, tout en admirant les lumières de la ville qui s'allument peu à peu. Lorsque je passe la porte de mon appartement, il est tout juste vingt heures. J'ai une faim de loup. Beaucoup trop d'activités physiques rassemblées en une seule journée m'a ouvert l'appétit. Je file vers mon frigo et y déniche de quoi me faire un sandwich sur le pouce. La première bouchée m'arrache un grognement de plaisir.
Tout à coup, mon téléphone vibre. Toute contente, je décroche et m'attends à entendre la voix suave de mon beau surfeur.
- Michelle, où es-tu ?
Ma déception est aussi grande que ma surprise. Qu'est-ce qu'il me veut encore ?
- Chez moi. Pourquoi ?
- Je passe te chercher dans un quart d'heure. Fais-toi belle.
- Quoi ? Mais pour...
Trop tard, il a déjà raccroché. Non mais c'est quoi cette attitude ? Je ne suis pas à ses ordres. Je voudrais le rappeler pour lui dire que je ne suis pas à sa disposition, mais le numéro est masqué. Crotte ! Eh bien, soit ! Il n'a qu'à se pointer. Je le recevrais comme il se doit. Je mange avec rage mon repas du soir, file me doucher et enfile le pyjama le plus hideux que j'ai en réserve.
Un coup de sonnette m'indique que mon visiteur indésirable est à ma porte. Je me lève prestement et fonce lui faire un accueil digne de ce nom. J'ouvre la porte d'un geste brusque pour découvrir un regard bleu acier qui me détaille et qui ne semble pas apprécier la vue.
- Mais c'est quoi ce machin ?
- Bonsoir, Monsieur Patton. Je tiens à vous signaler qu'on est samedi soir et que je ne travaille pas le samedi. Alors veuillez me recontacter lundi matin pour que nous puissions planifier un rendez-vous.
Je referme aussi sec mais il place son pied dans l'embrasure, m'empêchant de la refermer tout à fait.
- Tu joues à quoi là ?
- A la fille qui bosse pour vous et qui n'est pas votre laquais, Monsieur Patton.
Il repousse violemment le battant et entre dans mon appartement sans que je l'y autorise. Soudain, une vague de panique commence à monter en moi.
- Je suis venu te chercher parce que j'organise une soirée chez moi et que ta présence est obligatoire. Alors pas de discussion. File dans ta chambre, enfile une jolie robe et ramène tes fesses illico.
Son ton cinglant me fait légèrement frémir.
- Mais je...
- Si tu ne fais pas toi-même, je te jure que je t'arrache ses fringues immondes avant de te trainer en sous-vêtements jusqu'à ma voiture. Tu finiras bien par te calmer et mettre des vêtements comme je te l'ai demandé.
Cette fois, je tremble carrément. Il fait un pas vers moi et je recule, effrayée. Il me toise d'un regard noir et je comprends qu'il est très sérieux dans ses menaces. Alors, je recule à la va-vite jusqu'à mon dressing, fermant à clé la porte de ma chambre, de peur qu'il veuille me suivre. Dix minutes plus tard, je le rejoins, apprêtée et morte de trouille. Il m'accueille avec un large sourire satisfait.
- Ben voilà ! Tu vois quand tu veux !
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