Chapitre 103
La porte claque sous l'impulsion du coup de pied pressant de Christian. Nos bouches ne se lâchent plus, nos corps ne se détachent plus. C'est comme si nous essayons de rattraper cette semaine pendant laquelle nous étions privés l'un de l'autre. Il finit quand même par me poser à terre. Nos regards restent accrochés tandis que nous nous déshabillons. Sa main cherche à tâtons la poignée du tiroir duquel il sort plusieurs emballages. D'accord, il annonce la couleur et ma peau réagit en frissonnant.
Ses yeux d'émeraude me dévorent littéralement. J'y vois un tel désir que je suis déjà toute trempée. Il avance vers moi, telle une panthère vers sa proie. Je recule. Et plus il s'approche, plus je m'enfonce dans la douche à l'italienne. Bientôt mon dos bute contre le carrelage glacé qui me tire un hoquet de surprise. Christian comble la distance. Maintenant il me surplombe et je meurs d'envie qu'il se rue sur moi. Mais il reste là, m'observant avec gourmandise. Il lève la main te frôle ma clavicule.
- Tu m'as tellement manqué. J'ai cru dépérir sans pouvoir te voir, te toucher. Une vraie torture.
Un pas de plus. Je peux sentir à présent sa poitrine monter et descendre au même rythme frénétique que la mienne. Il se retient de se jeter sur moi. Le manque est tellement fort que j'ai l'impression de m'asphyxier à petit feu.
- Christian...
Son nom se perd dans le baiser sauvage qu'il m'arrache. Il me plaque contre la faïence fraîche, imprime dans mon bassin son érection. J'en gémis d'anticipation. Mes doigts s'enfoncent dans sa chevelure hirsute, ma jambe se relève pour l'encourager. Sa main empoigne aussitôt ma fesse pour la monter plus haut contre lui. J'ondule, me frotte à lui, tandis que sa bouche s'empare d'un de mes seins. Je brûle de désir, deviens folle sous ses caresses.
- Tu crois que je pourrais faire ça avec une autre maintenant que je connais le goût de ta peau ?
Sa phrase incongrue me fait rouvrir les yeux. Les siens me fixent avec intensité.
- Tu m'as envoûtée, mon ange. A chaque fois que je ferme les yeux, à chaque fois que je sens le désir monter, c'est en pensant à toi. Il y a bien longtemps que je ne pense plus à personne d'autres. Depuis, que tu m'as fait bander dans cette chambre, lors de notre troisième séance. Personne n'avait jamais provoqué ça chez moi.
Ses lèvres se rabattent violemment sur les miennes. Sa déclaration m'a chamboulée. Sans que je ne le veuille, les larmes se mettent à couler.
- Ne pleure pas, je t'en prie, dit-il d'une voix rauque, essuyant les perles roulant sur mes joues.
Ce n'est pas de la tristesse. Juste du soulagement. J'ai cru un moment qu'il allait m'échapper. Avec tout ce que nous traversons, je ne sais pas comment on fait pour tenir encore. Mais, là, en me disant cela, il me rassure, me montre à quel point il tient à moi. Et je veux qu'il comprenne que c'est réciproque. Je pose mes mains sur ses épaules et l'écarte. Il fait bloc un instant, grogne de frustration d'être stoppé dans son élan. Mais quand il me voit m'agenouiller face à lui, son regard se fait incandescent.
- Michelle...
Un juron lui échappe quand mes lèvres recouvrent sa verge tendue. Quand mes doigts se referment sur lui et entament un va-et-vient sensuel, ses mains se plaquent sur le mur. La tête penchée, il m'observe lui donner du plaisir. Et j'avoue qu'être à la place de celle qui donne est aussi excitante que d'être celle qui reçoit. Je m'applique, réagit à chacun de ses soubresauts, de ses râles. Je sens bien qu'il ne tarde pas à basculer alors je redouble d'effort. Mais il m'arrête en repoussant mon visage.
- Ça suffit. Je ne veux pas finir comme ça.
Il m'aide à me relever et m'embrasse avec passion.
- Tourne-toi et attends-moi.
Je lui obéis sans broncher. Le bruit de l'enveloppe qui se déchire provoque en moi une vague de chaleur. Bientôt, je le sens derrière moi. Ses mains viennent s'emparer de mes seins et les malaxe avec envie. Lentement, il se glisse entre mes jambes. Je soupire de plaisir en le sentant entrer en moi. Puis doucement, il se retire et recommence l'opération, maintes et maintes fois. Sa lenteur est douloureuse. J'ai tellement besoin de sa fougue. Je cambre un peu plus pour l'accueillir plus profondément. Ses doigts viennent s'ancrer dans ma hanche mais il n'accélère pas pour autant. Je grogne de frustration.
- Je suis obligé de ralentir le rythme sinon ce serait bien trop court pour toi, susurre-t-il contre mon oreille.
Il reprend sa danse sensuelle, me poussant un peu plus contre le carreau. Je pose la tête contre le mur, me cale à son rythme. La volupté s'empare de moi, petit à petit, de plus en plus fort. De gémissements, je passe aux cris. Christian accélère enfin. Mes doigts tentent de trouver un endroit où s'agripper mais ils glissent sur la faïence. Ma tête tourne de plus en plus, envahie par l'orgasme imminent. Son bras entoure ma taille pour me maintenir contre lui, tandis que ses coups de boutoir se font plus forts. Je finis par me liquéfier entre ses doigts, terrassée par un plaisir sans fin. Il me rejoint peu de temps après, prononçant mon prénom dans un soupir.
- Ne doute plus de ce que je ressens pour toi, ajoute-t-il après avoir repris son souffle. Tu es la chose la plus importante dans ma vie. Tu lui as redonné un sens. De l'espoir. Je t'aime plus que tout, mon amour.
Il resserre son étreinte, pose un délicat baiser sur mon épaule. A ce moment-là, je sais que mes doutes n'ont plus de raison d'être. Il a besoin de moi, comme j'ai besoin de lui. Il me donne la force de me battre dans chaque mot qu'il me dit, dans chaque regard qu'il pose sur moi. Jamais, auparavant, je n'ai eu l'impression de compter autant pour un homme. Jamais Nathan n'a su me procurer ce sentiment d'être à la place qu'il me revient. Avec Christian, c'est exactement ce que je ressens, et rien ni personne ne pourra nous enlever ça ou nous empêcher de vivre cette osmose. Pas même Jared et sa détermination à nous séparer.
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