CHAPITRE 4 - ELLE

PARTIE 04 - ELLE


Je suis lessivée... Je n'ai pas d'autres mots pour décrire mon état. J'ai couru partout aujourd'hui. Les urgences ont été pris d'assaut suite à un carambolage sur la quatre-vingt quinze, m'offrant le privilège de faire des heures supplémentaires.

Et heureusement, ma relève ne va pas tarder et je vais enfin pouvoir quitter l'hôpital.

Je vérifie mon téléphone et voit que Selena m'a envoyé un message. Elle me dit de la rejoindre au spa, m'indiquant l'heure et l'adresse. Elle me propose même de venir me chercher, ce que je refuses aussitôt en lui disant que je serais peut-être un peu en retard.

- Aalya, tu peux t'occuper du patient en salle d'examen numéro trois, dit Vanessa, une de mes collègues. Pour une perf.
- Oui, oui, j'y vais.

Je range mon téléphone dans la poche de ma blouse et sort immédiatement du bureau des infirmières.

J'ai l'habitude de vérifier les éventuels patients dans la salle d'attente et je suis soulagée quand je vois que la pièce est presque vide. Avoir du travail est une chose mais dans un hôpital, on sait que si les gens sont là, ce n'est pas pour le plaisir. Et ce matin, j'ai été affecté aux urgences pour remplacer une de mes collègues malade.

Je croise l'un des médecins urgentistes qui me demande de m'occuper de l'un de ses patients en salle numéro deux.

- Je dois faire une perfusion en salle trois, je dis.
- Je mets une autre infirmière en salle trois. Allez en salle deux, c'est pour un rappel antitétanique.

Il ne m'a même pas accordé un regard. Je déteste les médecins. Ils sont si supérieurs et s'évertuent à nous parler comme de la merde parfois. J'ai vraiment hâte de passer mon diplôme de sage-femme. En néonatalogie, les médecins sont plus respectueux et un esprit d'équipe est bien plus présent. Après, je peux comprendre aussi. Aux urgences, bah, on travaille dans l'urgence et on n'a pas le temps de faire des courbettes.

Le médecin urgentiste dépose le dossier dans mes bras et je comprends que je n'ai pas le choix. Je lève les yeux au ciel, me retenant de ne pas râler et prend déjà la direction de cette foutue salle d'examen.

Quand je rentre, je n'accorde aucun regard au patient, obnubilé par son dossier que je lis avec attention. Je redresse rapidement ma tête et sourit quand je vois qui est assis sur le lit.

Aaron est là et me fixe, un grand sourire aux lèvres.

- Salut, me dit-il.

Je souris. Il est toujours aussi beau. Non, je me mens, il est sexy et je lutte avec ma mâchoire pour qu'elle ne tombe pas au sol, ce qui me ferait passer pour une pauvre fille en extase.

- Aaron ? Quelle bonne surprise ! Je dis

Je tente de ne pas paraître conne et qu'il ne voit pas que je suis complètement sous son charme.

- Un soucis ?

Son sourire charmeur s'efface aussitôt et il semble gêné un instant. C'est assez marrant de le voir déstabilisé et je suis complètement flattée de savoir que c'est moi qui provoque cette réaction.

- Ouais, c'est bête. Je me suis ouvert le doigt en ouvrant une canette de soda et comme mes rappels de vaccin n'ont pas été faits, il était plus prudent que je viennes ici.

Je souris. Quel horrible menteur. Il va me faire croire qu'il a peur d'une canette de soda.

- C'est vraiment con comment je me suis ouvert. Je n'ai pas fait attention.

Mais bien sûr ! Continues petit menteur.

Je continues à sourire pour lui faire croire que je gobe son mensonge.

- Oh, oui, c'est vraiment très bête. Penses aux bouteilles en plastique la prochaine fois, je dis.

Il laisse échapper un petit rire alors que je m'approche du plateau. Je mets mes gants et prépare la seringue avec le rappel.

Quand je me retourne, Aaron semble tétanisé.

Pauvre petit chou, il a peur d'une vilaine aiguille !

- Tu as peur des piqûres ? Je demande

Il se ressaisit aussitôt et se redresse.

- Non, non. Pas du tout. J'évite juste de les rencontrer trop souvent.

Je laisse échapper un rire. Il me dit non mais je vois bien qu'il n'est pas à l'aise.

- Très bien, alors je vais pouvoir faire ton rappel et tu vas pouvoir quitter l'hôpital, je dis. Abaisses ton pantalon.

Je ne sais pas d'où me vient cette idée mais je la trouve brillante.

- Pourquoi ?

Je lève la seringue.

- Pour le rappel.
- Mais, ce n'est pas mieux dans le bras ?
- Non, le mieux est dans la fesse. Ça fait effet plus vite, je mens.

Il laisse échapper un petit "ah" puis commence à défaire son pantalon. Je me mords la lèvre, fière du petit coup que je viens de lui jouer. Quand je lui demande de s'allonger sur le ventre, je le vois déglutir et il s'exécute.

La vision que j'ai est plus que parfaite. Je suis vraiment brillante parfois. Je m'approche de lui et affiche un petit sourire.

- Ouais, je sais, j'ai un cul sexy, dit-il, vaniteux.

Je remonte mon regard vers lui. Il a posé sa tête sur ses bras et me regarde du coin de l'oeil.

- Mouais, c'est pas mal, je dis en haussant les épaules.
- Arrêtes, c'est plus que pas mal. Je sais que tu te dis que c'est le plus beau cul que tu n'as jamais vu. Tu te trahis avec ton petit sourire.

Il a raison. Son cul est parfait. Je prends une gaze stérile et désinfecte la partie de ses fesses qui lui feront bientôt mal jusqu'à ce soir.

- Non, mon sourire, c'est parce que je suis une sadique qui aime piquer le cul de ses patients.

Son regard change et quand je lève la seringue, il devient de plus en plus nerveux.

Je me penche alors sur lui. Un peu trop près peut-être. Je sens l'odeur de son parfum légèrement muscé et carrément viril. J'ai envie de blottir mon nez dans son cou tellement il sent bon.

- Non je plaisante bien-sûr, je lui murmure à l'oreille. Je ne suis sadique qu'avec les horribles petits menteurs qui me racontent des bêtises avec leur histoire de canettes.

J'enfonce l'aiguille dans sa chair et il se raidit aussitôt. Il fait moins le malin et j'aime l'idée de l'avoir à ma merci. Mais j'aime encore plus la nouvelle Aalya.

J'appuie sur la seringue, libérant tout le liquide contenu.

- Mais je dois t'avouer que je t'ai menti aussi. Tu as un petit cul à croquer.

Je me redresse et retire la seringue de sa fesse. Je repasse une compresse imbibé de sérum dessus.

- C'est fini Aaron. Tu peux te rhabiller.

Il se redresse alors que je jette seringue, gants et compresses dans la poubelle.

- Un petit cul à croquer ? demande-t-il.

Je ris aux éclats. Pire que ça, son petit cul, je... Pff, je ne trouve pas de mots. Je lui offre un petit sourire.

- Et tu n'as pas envie de faire plus amplement connaissance avec lui ?

Je ris une nouvelle fois.

- Ou une tout autre partie de mon corps ?

Ce mec est dingue. Oh oui, je crève d'envie de rencontrer chaque partie de son corps.

- Alors ? demande-t-il.
- Alors, vous pouvez partir, Monsieur... Je réponds en vérifiant son dossier. Monsieur Davis.

Il affiche une petite moue vexée. Ce cher Monsieur Davis ne semble pas apprécier qu'on lui résiste.

Je lui souris puis me dirige vers la porte. Au moment où je m'apprête à abaisser la poignée, il m'interpelle.

- Aalya ?

Je ferme les yeux et me retourne rapidement. Il est là, debout, un petit sourire au coin des lèvres.

Mon Dieu ! La tension entre nous est plus que palpable. Un peu comme hier soir, dans ce bar où si je m'étais écouté, j'aurais suivi le conseil d'Ellya et je l'aurais attirer jusqu'à mon appartement. Mais comme je l'ai dis la veille, je ne peux pas régler mes problèmes en cinq minutes. Et ma priorité est de devenir une Aalya forte et déterminée. Une femme qui ne se laisse plus faire.

- Tu finis à quelle heure ?

Je regarde ma montre. Merde, il est déjà presque quatorze heures. Ce qui me laisse trente minutes pour me changer, prendre un taxi jusqu'au spa. Heureusement que j'ai prévu de prendre mes affaires.

- Normalement, il y a deux heures.
- Oh ! Donc, tu finis bientôt.
- Oui, bientôt. À plus tard, Monsieur Davis.

J'abaisse la poignée de la porte et sors sans lui laisser le temps de répondre.

***

J'accroche minutieusement ma blouse sur le cintre et le pend dans mon casier. Je vérifie l'heure. C'est officiel, je serais en retard au spa.

Je m'apprête à envoyer un message à Selena quand Vanessa s'appuie sur le casier près du mien.

- Aalya, je te cherchais

Putain ! Pourvu qu'elle ne me demande pas de rester plus longtemps.

- Je me demandais si tu pouvais me remplacer ce soir. J'ai un truc de prévu avec mon mec.

Je souffle d'agacement. Je referme mon casier un peu trop violemment après avoir pris mon sac.

- Je ne peux pas ce soir, je dis fermement
- Ah bon ? Tu as un truc de prévu ?

Mens, Aalya, mens !

- Oui, je suis avec mon mec.

Piètre mensonge !

- Ah bon ? Tu as un mec ? dit-elle étonnée

Elle me regarde de la tête aux pieds. Je déteste quand on fait ça. Seule ma soeur a le droit. Et je crois que je vais devoir prendre ses conseils et peaufiner mon maquillage comme elle dit. Elle a raison après tout. Nous sommes jumelles, le physique est le même. Si elle arrive à plaire aux mecs, la logique veut que je puisse plaire à mon tour.

- Oui, j'ai un mec. Et il m'attend justement, je dis. Je suis désolée pour toi, mais il va falloir que tu trouves quelqu'un d'autre.

Je réajuste la bretelle de mon sac sur mon dos et tourne les talons. L'ancienne Aalya se serait fait avoir, pas la nouvelle.

Je sors des vestiaires en prenant mon téléphone. J'avertis Selena que je pars de l'hôpital en traversant le couloir.

- Aalya ? j'entends alors.

Je relève la tête et voit Aaron, plus beau que jamais qui me sourit, adossé contre le mur du couloir. Il se redresse et s'empresse déjà de me rejoindre.

- Alors ?

Je plisse les yeux et incline la tête.

- Alors quoi ? je réponds
- Tu n'as pas répondu à ma question.

Vanessa passe derrière Aaron et le lorgne sans discrétion. Elle lève alors les yeux vers moi et lève ses deux pouces en l'air en m'offrant un large sourire.

- Laquelle ? Je dis en me concentrant de nouveau sur Aaron
- Celle qui te propose de rencontrer la partie de mon corps que tu souhaite.

Je ris aux éclats. Ce mec est fou. Il est resté à l'hôpital juste pour avoir une réponse.

- J'ai déjà rencontré ton petit cul à croquer, je dis. Et ça me suffit amplement.
- Et les autres parties sont jalouses maintenant. Il va falloir que tu les calme au plus vite.

Je ris encore plus. Ce mec est dingue et il n'a pas froid aux yeux. Et ça me fait rire. Ça change de tous les connards que j'ai déjà eu qui se sentent obligés de sortir les fleurs et les violons pour mieux vous faire entrer dans leur lit. Aaron est direct et c'est appréciable en quelque sorte. Mais j'ai très vite cerné comment il était. Un coureur de jupons qui ne dort jamais deux nuits de suite dans le même lit.

Je secoue la tête puis reprend ma marche. Il me suit, je le sais car je sens l'odeur de son parfum viril.

- Tant pis pour elle, je dis. Elles vont devoir se faire à l'idée.

Sa main s'abat alors sur mon bras et je m'arrête aussitôt. Son contact me donne des frissons. Dans le bon sens, bien-sûr. Comme la fois où je lui ai laissé mon numéro de téléphone.

- Tu n'as pas envie de t'éclater avec moi ?

J'ecarquille les yeux. J'en crève d'envie mais je ne veux pas prendre le risque de souffrir une nouvelle fois. J'ai bien trop peur de m'attacher à ce mec, et clairement, sa réputation me mènera droit au mur. Je souffrirai.

- Qui te dit que je m'éclaterai ?
- Avec moi, on s'amuse toujours. Et les femmes ont un petit goût de "reviens y". Même toi, tu en redemandera.

Je ris devant son assurance. Mais quel prétentieux !

- Peut-être. Mais je n'ai pas envie d'être un des noms qui complétera la longue liste du tableau de chasse d'Aaron Davis.

Il libère mon bras, déçu. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il me tenait toujours tellement nos contacts semblent si naturels.

- Je vais être en retard, Aaron.

Je lui souris puis tourne les talons.

***

Une employée m'accompagne jusqu'à une grande véranda. Je les vois toutes les trois, riant entre amies. Je sens aussitôt un petit pincement au coeur. Avec Iris, on adorait aller se faire masser. C'était nos moments entre filles que nous apprécions. On prenait le temps de rire tout en se faisant chouchouter.

La tête de Becky se lève et elle m'offre un large sourire.

- La voilà ! dit-elle.

Les deux autres têtes se redressent et m'offrent le même accueil. Des sourires chaleureux, il n'y a rien de mieux.

- Désolée pour le retard, je dis.

Selena affiche un plus grand sourire.

- Pas de soucis. Ton travail est prenant. Viens t'installer.

Elle se tourne vers sa masseuse et lui dit.

- Leslie, vous pouvez appeler une de vos collègues pour s'occuper de mon amie ?
- Bien sûr Madame Lawson.

Le nom m'interpelle aussitôt. Lawson ! Comme Lawson Enterprise ? Il me semblait bien avoir déjà vu Ben quelque part. Il est juste l'un des plus gros hommes d'affaires de ce pays.

Je me déshabille et m'allonge sur la table de massage.

- Alors ? Aaron ? lâche Amber.

Je relève la tête. Les trois amies me fixent, impatientes. L'employée du spa revient, en compagnie d'une collègue qui s'approche déjà de ma table.

- Bah quoi, Aaron ? Je dis.
- La petite marrante. Elle croit qu'on est dupe, fait Amber.
- Elle nous prend pour des débutantes, enchérit Becky.
- On a très bien vu comment vous vous bouffiez du regard, continue Selena.

Ok, je suis piégée. Et vu leurs petits regards malicieux, je vais subir un véritable interrogatoire.

- Non, on ne se bouffe pas du regard, je dis.
- Mais quelle menteuse ! dit Becky.
- Quelle pitoyable menteuse tu voulais dire, corrige Amber.
- Pire encore, fait Selena.

Selena attrape son téléphone posé sur une petite table. Elle le déverrouille, pianote dessus et le tend jusqu'à moi.

L'écran affiche une conversation et je saisis son téléphone. Je souris quand j'en vois le contenu. Il se renseigne sur moi, essayant de soutirer des informations à Selena.

- Il veut juste me sauter, je dis en rendant le téléphone à Selena.

Elle l'attrape en secouant la tête.

- Je ne pense pas. Ce n'est pas le genre d'Aaron
- De quoi ? De vouloir sauter une fille ?
- Non, de se renseigner sur une fille.

Je souris. Ah bon ? Non, je ne dois pas prendre le risque.

- Et bien, je suis flattée mais ce n'est pas pour moi, je dis
- Pourquoi ? demande Becky.

Elle m'offre un petit sourire.

- Je n'ai jamais fait ça. Je n'ai jamais couché avec...
- Quoi ? Tu es vierge ? s'étonne Amber.

Les yeux d'Amber sont écarquillés et sa mâchoire s'est décrochée. Sa réaction me fait rire.

- Non, bien-sûr que non, je ne suis plus vierge. C'est juste que je ne couche pas sans sentiments. Et je n'ai jamais le temps de me donner à un mec car il me trompe bien avant.
- Oh ! On dirait Selena, souffle Becky.
- Eh ! gronde Selena.

Les trois amies pouffent de rire. Je ne comprends pas grand chose et je ne cherche pas à comprendre. Cette histoire ne me regarde pas.

- Tous les mecs que tu as eu t'ont trompés ? demande Becky.
- Pas tous. Six sur huit.
- Ah quand-même ! dit Selena, dégoûtée.

Et oui, triste constat de ma vie amoureuse. Et l'expression de son visage prouve que ma vie sentimentale est pathétique.

- Tu veux que je te dise quelque chose ? dit Amber.

J'hoche la tête. Je prends tous les conseils et le peu que je connaisse de cette fille me dit qu'elle va me donner le même conseil qu'Ellya. Profiter de la vie, sucer de la bite et coucher sans sentiments.

- J'ai fait galérer Hunter pendant des semaines.
- Elle l'a rendue fou, précise Becky.

Je souris. Oui, j'imagine très bien.

- Elle a refusée de coucher avec lui, dit Selena fièrement. Sous mes précieux conseils.

Elle me sourit, satisfaite.

- Oui, je crevais d'envie de le faire. Je suis légèrement nymphomane, avoue Amber.
- Non, tu l'es complètement, corrige Becky.

Je ris en même temps que Selena.

- Et du coup ? je demande, curieuse de savoir la suite.
- Et bien, une fois qu'il était carrément cuit, je lui ai accordé ce qu'il désirait le plus. Et je peux te dire qu'il était déjà bien accroché.
- Elle a carrément changé Hunter de Casanova en petit toutou amoureux, dit Selena.

J'écarquille les yeux. Comment elle a fait ça ? Cette fille est une magicienne.

- Et pourtant, il était bien pire qu'Aaron, dit Becky.
- Donc, ce que vous essayez de me dire, c'est que je devrais faire languir Aaron ?

Les trois filles se regardent et se mettent à pouffer de rire.

- Il paraît que tu n'étais pas intéressée ? dit Becky.

Je me mords la lèvre en souriant. Elles rient encore et cette fois-ci, je me joins à elle. Je me suis faîte griller à des kilomètres.

- Bon, ok, j'avoues, ce mec est à tomber. Mais comme je vous l'ai dit, je ne veux pas prendre le risque que mon coeur finisse en lambeaux.
- Alors tu as deux solutions ma belle, dit Selena.

Je tourne mon visage vers elle.

- La première, tu succombes et tu t'éclates. Tu sais comment est Aaron et tu sais d'avance à quoi t'en tenir.

Oui, elle a raison. Je sais que si je m'amuse avec un mec comme Aaron, l'histoire ne finira pas comme avec tous les autres. Avec Aaron, les règles sont claires sans que l'un de nous n'ait besoin de les exposer. Du sexe et rien que du sexe. Sans sentiments, sans attentes, sans prises de tête.

- Ou alors ?

Selena glousse.

- Ou alors tu résistes. Mais connaissant Aaron, il n'est pas près de te lâcher tant qu'il n'aura pas eu ce qu'il désire. Et ça le rendra encore plus fou de toi...

***

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