What Is Love (Part 1)

Chanson d'inspiration :

Période, décembre 2020 (après le cyber harcèlement/boycott de Xiao Zhan).

*Wǒ ài nǐ : je t'aime


  

    Inutile de songer à ce qu'aurait été l'avenir. Les choses devaient être ce qu'elles sont. Deux âmes destinées, vouées à ne jamais plus s'approcher. Car si les choses en avaient été autrement, cette rencontre n'aurait jamais existé.

    A la veille d'un évènement plus angoissant qu'aucun autre, Zhan se poste à la porte de l'homme qui l'a aidé à traverser l'épreuve de sa vie ; a séché ses larmes lorsque le monde entier lui a craché au visage ; l'a épaulé durant des mois, dans l'ombre, envers et contre tout.

    A présent, il est temps de graver le mot de fin. Le dernier soupir d'un amour condamné dès son premier jour.

— Zhan Ge ? Je te croyais à Wuhan, avant les Awards de demain...

    Yibo laisse entrer son compagnon et l'enlace sitôt la porte close. Le souffle chaud de son émoi se dépose au creux de son cou. Les jours où ils se sont retrouvés ensemble se comptent sur les doigts d'une main, ces derniers mois. Malgré cette longue attente, les bras de Zhan restent curieusement inertes. Inquiet, Yibo lui retire son masque et examine ses traits fatigués, traces d'insomnies.

    Il fronce un sourcil soucieux et penche la tête sur le côté.

— Ge, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

    Les yeux de Zhan se baissent, fuyants. Yibo relève son menton et décèle sur son visage une douleur froide, bien différente des journées les plus rudes.

— Explique-moi, s'il te plaît, dit-il en retournant dans son salon.

    Mais Zhan demeure silencieux dans l'entrée, sans faire un pas de plus dans l'appartement qu'ils ont tous deux partagé maintes fois.

— Je ne reste pas, Wang Yibo.

    L'expression de Yibo s'affaisse. Une lueur bien plus grave traverse ses yeux agrandis. Il se retourne lentement et découvre la crispation de son ami. Une froideur qui ne lui ressemble pas ; forcée. Il en frissonne.

    Leurs regards se rencontrent pour ne plus se lâcher. Les mots seraient de trop. L'évidence saisit Yibo à la gorge. La raison de sa présence se révèle. Dans les yeux de son amour s'enhardit une assurance qu'il ne lui avait encore jamais vu. Une certitude effrayante, reniée, repoussée, ignorée à tant de reprises. Et ces choix-là ne connaissent aucun retour.

    Son ventre se noue. Lorsqu'il s'avance vers Zhan, celui-ci fait un pas en arrière. Un pas qui gifle Yibo avec force. Il ouvre la bouche sans émettre aucun son. Tout se lit déjà dans la brillance de leurs pupilles, dans le magnétisme qui les a liés jusqu'ici, à ce moment rejeté.

    Fragile, sa voix se noie dans les supplications tues au fond de lui.

— Xiao Zhan...

    Les lèvres de Zhan oscillent, pincées quelques instants. Les larmes resserrent sa gorge, contraintes à rester muettes. Mais les paroles dont son cœur souffre ne pourront s'en séparer.

— Wang Yibo, je t'ai aimé... Je t'ai aimé comme je n'ai jamais aimé...

    Heurté de plein fouet, Yibo secoue lentement la tête, les yeux rivés sur son amour.

— Mais tu t'apprêtes à m'effacer de ta vie...

    Zhan se mord la lèvre. Son silence meurtri prive de tout espoir.

— Zhan Ge... je t'en prie... !

— S'il te plaît, nous le savions...

— Nous savions quoi ? Que ce serait dur ? Oui. Mais à quel moment avons-nous été des gens normaux ? A quel moment avons-nous été faibles ? Tu as enduré le pire, pourquoi maintenant ?!

— Parce que nous n'avons aucun avenir ensemble !

    Les larmes lui grimpent aux joues.

— On le savait... Wang Yibo. On le savait...

    Sa voix se déchire sur ses derniers mots.

    Yibo écarquille un regard brisé. Le déni a atteint ses limites. La réalité s'impose, implacable. Son visage se referme, ses poings se serrent.

— Non. Je ne veux pas.

    Mâchoire serrée, Zhan ravale le chagrin qui menace de le faire sombrer.

— S'il te plaît...

— Et si moi je ne suis pas d'accord ?

    Zhan secoue la tête fébrilement, le regard implorant. Désemparé.

— Ne me fais pas ça...

    Les mains de Yibo emprisonnent les siennes pour les serrer fort. Sa voix tremble dans ses murmures.

— Ne pars pas, Lao Xiao... ! Je t'en prie, ne me quitte pas... !

    Dans ses yeux embués, le cœur de Zhan se fissure. Cède sous le poids de ses maux. Les larmes perlent sur ses joues. Ses lèvres murent les chauds sanglots qu'il s'interdit de verser.

    Ses doigts se retirent, abandonnent les siens. Les suppliques silencieuses de son âme sœur le transpercent. Sa bouche tremblante appelle la sienne, assoiffée de ses baisers. Les plus doux, les plus réconfortants. Les plus divins, par l'amour qu'ils renfermaient.

    Comme s'il lisait dans ses pensées, Yibo glisse ses mains dans son cou pour l'attirer à lui et capture ses lèvres. Zhan a un instant de recul et agrippe ses avant-bras, d'abord réfractaire. Puis, son souffle chaud se mêle au sien. Sa langue redécouvre la sienne, la saveur de sa tendresse la plus chaude. Dans ses volutes, la volonté chavire. Ses mains remontent le long des bras de son homme jusqu'à se nicher dans ses cheveux pour appuyer ce baiser volé. Là, leur perte dérive. S'égare et se noie dans une étreinte qui consume tous leurs sens, aveugles.

    Leurs corps percutent le mur et se pressent, tandis que leurs doigts parcourent les courbes de chacun, chemins intimes si bien connus l'un de l'autre. Le désir, par sa déchéance, en est décuplé. Car plus rien ne peut exister en dehors de cet instant, entre deux larmes endeuillées. Bientôt, les murmures se transforment en plaintes. Mélodie sucrée de l'union le plus sacré. La puissance de leurs deux corps remplace la douleur et la jouissance de l'instant inhibe toute raison. Dans leur union, leurs parfums se fondent à nouveau en un. Éternel. Leur lien se redessine, impossible à briser.

    Puis, la passion s'adoucit et les flammes s'estompent dans la tendresse.

    Un sourire se dessine sur le visage de Yibo, empreint d'espoir. Il effleure la joue de son amant, debout contre le mur réconciliateur de leur amour ; sincérité la plus spontanée.

    Le cœur aussi fragile que ce bonheur est éphémère, Zhan lui rend son affection par un tendre sourire avant de laisser place à une suave gravité ; reflet de son réel dessein.

    Il dévisage cet être merveilleux comme s'il gravait chaque trait de son visage dans son esprit, imprégnait son cœur de son odeur – dès le premier instant, son parfum l'avait transi. Ses doigts glissent sur la finesse de sa mâchoire pour en mémoriser la délicatesse, l'inscrire au plus profond de son âme.
Wang Yibo, à l'encre indélébile.

    Suivant l'immuable, il fait un pas en arrière et, par la force inhumaine qui le contraint au désespoir, il parvient à s'emparer de la poignée. Et se fait violence.

    Le bonheur de Yibo se teinte d'incertitude. Anxieux, il regarde son amour franchir lentement le seuil de sa porte. Il hésite avant de prononcer les mots qui, il le sait, au fond, sonneront faux.

— On essaye de se voir avant que la cérémonie ne commence, comme prévu... ?

     Zhan s'arrête dans le couloir, déjà trop loin de lui. Il se retourne, un sourire fébrile crispé aux lèvres. Le silence sera son unique réponse. Car il n'y en a aucune autre.

    Sans jamais quitter les yeux brillants de son amour, il recule de ces pas précieux, les ultimes en ces lieux. Son regard larmoyant se perd dans le déchirement du sien.

    Avant de tourner les talons, incapable de prononcer un mot sans que sa voix ne se brise de sanglots, ses lèvres muettes dessinent le deuil de ses dernières paroles.

— Wo ai ni...

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