Chapitre 18 : Rencontre et révélation
Cette journée s'annonce déjà épuisante. Je me lève, je prends des habits au hasard dans ma garde-robe et je file sous la douche. Il est actuellement sept heure du matin et Sohan dort encore paisiblement dans sa chambre. J'attrape mon téléphone portable et j'appelle Déborah :
- Coucou Déborah, c'est moi, je peux venir chez toi ce matin?
- Je vais déjà voir ta gueule toute la journée et tu veux aussi me voir dés le réveil?!
- Eh c'est pas comme si t'étais irréprochable non plus. 8h ce matin, ça te va?
- Ai-je vraiment le choix Théo? Ai-je vraiment le choix? demande-t-elle en mettant l'accent sur sa deuxième question.
- Tu connais la réponse, j'arrive.
Déborah vit seule, même si elle est mariée. Elle préfère garder sa part d'indépendance, de liberté tout en aimant un homme qui respecte pleinement ses choix. Lorsque je frappe à sa porte, un beau jeune homme bleus aux yeux bruns vient m'ouvrir. En torse-nu, il est seulement vêtu d'un bas de pyjama, un short rose, sûrement vendu aux rayons dame dans les magasins.
- Salut, tu dois être Théo. Viens entre, dit-il comme s'il était le videur d'une boite de nuit.
- C'est bien moi et toi, tu es qui au juste?
- Le petit frère de la sorcière qui est dans la salle de bain en ce moment.
- Ah Andrew, c'est ça?
- Yes c'est moi, acquiesce le jeune homme aux cheveux bruns foncés.
- Juste une question : pourquoi tu es habillé en rose?
- J'ai juste piqué le pyjama de ma sœur. Je viens dormir chez elle pour quelques jours car mes parents me saoulent...
- Pourquoi ils te saoulent?
- Ils m'insultent de pédale, ils ne veulent pas que je prenne des cours après l'école, ils refusent que je joue de la guitare, ils ont détruit mes plans de bénévolat, ils râlent dés que je prends une décision, j'en ai ma claque.
- Si j'avais dit ça à mes parents, ils auraient pleuré de joie et m'auraient même peut-être béni. Certains parents sont vraiment toxiques, surtout les vôtres, dis-je en m'asseyant dans le fauteuil du salon.
Après une réflexion plus approfondie, j'ajoute :
- Attends... Ils t'insultent de pédale, tu es gay?
- Non, je suis allée à une gay pride avec une de mes potes pansexuelles et ça y est, c'est la fête. Ils font de ces suppositions comme c'est pas permis.
- Ah d'accord, je vois le bazar. Tu as quel âge? 22, 23 ans? Qu'ils te fichent la paix omg, c'est pas comme si tu allais te droguer avec un gang. Tu es une bonne personne avec de bonnes intentions. Tu fais bien de les envoyer chier. Ils reviendront en rampant quand ils verront ce qu'ils ont perdu.
- J'ai 23 ans mais ils ne voudront jamais comprendre... Ils ne cherchent même pas à me comprendre... s'attriste le jeune homme qui en a lourd sur le cœur.
Déborah arrive, les cheveux mouillés, en vêtements de travail. Elle prend place dans un des fauteuils et affirme :
- Nos parents sont cons, c'est tout. Ne cherche pas à avoir leur approbation Andrew, tout ce qu'ils veulent, c'est qu'on leur rapporte du pognon. Alors dés que tu peux, fuis!
- Merci Déb.
Je vais devoir lui dire. Même si le travail est flexible, je m'arrange toujours pour venir tôt et donc, finir tôt.
- Andrew, tu peux nous laisser s'il-te-plait? Je dois avoir une discussion avec ta sœur.
- Ok je m'éclipse. Content de t'avoir rencontré Théo. A plus la sorcière!
- M'appelle pas comme ça l'Abomination de la nature!
Des qu'Andrew n'est plus dans mon champ de vision, je me relève du fauteuil pour parler à Déborah en face à face. J'avoue à la chef d'édition :
- J'aime Danaé, Danaé m'aime et on sort ensemble.
- Quoi?! s'étonne-t-elle.
- Tu as bien entendu.
- Ce n'est pas permis et tu le sais.
- Oui je le sais et je m'en fiche. On s'aime tous les deux. C'est pas comme si le consentement n'était pas la chose la plus importante au monde.
- Et si vous vous séparez et que Danaé porte plainte à la police? me questionne-t-elle.
- Je ne compte pas le quitter et Danaé ne portera pas plainte. En plus, la police s'en fiche totalement d'une affaire pareille, il est majeur et consentant.
- Et s'il raconte à la police qu'il n'était pas consentant. Et si aussi vous vous séparez et que Danaé ne veut plus continuer son stage ici? clarifie-t-elle.
- Avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille.
- Mais c'est quoi c'te expression de 1817 là?
- Ça signifie simplement qu'on peut imaginer tout et n'importe quoi avec des "si". Je voulais juste te prévenir qu'on sort ensemble. Je ne désire pas ton approbation, je sais ce que je fais.
- Je reste sceptique. En plus, il a sept ans de moins que toi Théo.
- Je suis déjà sorti avec un homme de 45 ans. J'ai déjà aussi été en couple avec un homme plus jeune que moi. L'âge, je m'en fous, dis-je aussi déterminé que jamais.
- On t'a déjà dit à quel point tu étais borné? soupire la femme.
- Toi aussi tu es bornée.
- Bon. Je respecte ta décision. Par contre, s'il t'arrive un truc, que Danaé porte plainte ou je ne sais quoi, je ne serai pas là pour te couvrir, tu te démerderas seul.
- Merci, j'ai toujours appris à me débrouiller seul. Tu veux que je te conduise au boulot?
- Oui. Par contre, tu peux aller dire à Andrew de se dépêcher pendant que je vais me sécher les cheveux. Il commence à 9h30 les cours.
Je réponds seulement un petit "ok" puis je monte les escaliers et j'entre dans la chambre d'ami. Je tombe nez à nez sur un Andrew entièrement nu en train d'enfiler son caleçon. Sous le choc, les mains du garçon laissent tomber le sous-vêtement sur le sol.
- Théo t'es un type sympa mais on t'a pas appris à frapper aux portes?!
- Ah pardon.
- Bon... Peux-tu attendre à l'extérieur pendant que je m'habille? me questionne l'homme, les joues rouges en train de cacher ses parties intimes avec ses mains.
- Oui.
C'est Lynne qui va être contente... Et en disant ça, je ne parle pas seulement des parties intimes d'Andrew mais de son corps tout entier. Des tablettes de chocolat bien dessinées, des jambes galbées, des bras musclés, une œuvre d'art pour les amateurs de mecs musclés. En terme de préférence, les hommes doté d'une musculature plus fine, tels que Danaé, m'attirent davantage. Mais j'avoue qu'il est pas mal. Après cinq minutes, le jeune homme m'invite à rentrer.
- Je voulais juste te dire que ta soeur te demande de te dépêcher pour aller à l'école.
- Je suis déjà prêt.
Nous montons tous en voiture et, en premier, je dépose Andrew à son université. Il nous salue puis Déborah et moi arrivons au bureau vers 9h15. Roméo, lui, est déjà là. Comme à son habitude, il est plutôt chic avec une chemise en flanelle et un pantalon noir. Il se prépare un chocolat chaud avec des petits marchmallows. J'arrive près de lui, il me sourit puis je lui admets :
- Roméo j'ai un truc à te dire. Danaé et moi sommes en couple.
Son visage pâlit et il me souhaite sans aucun entrain :
- Ah super, félicitations.
- Bordel t'as quoi aujourd'hui?
- Rien juste un coup de pompe.
Il traine le pied jusqu'à son bureau, l'air pensif. J'appelle Max, le journaliste indépendant.
- Hey Max tu vas bien?
- Hey Théo! Oui ça va, Célia m'a menti sur son bulletin, ça m'énerve un peu mais ça va et toi?
- Ça roule. Je t'appelle pour te dire que j'ai un nouveau copain, il s'appelle Danaé, il est stagiaire ici.
- Ohh cool! Toutes mes félicitations, beaucoup de bonheur a vous deux! Il a quel âge?
- Il a 20, t'inquiète.
- Super! J'ai hâte de le rencontrer.
- Je vais tous vous inviter au resto pour que vous appreniez à le connaitre, disons demain soir? Je vais voir si ça convient à tout le monde.
- Moi ça me va, j'ai déjà hâte. Oh attends, on m'appelle sur mon téléphone fixe, à plus tard et tiens-moi au courant pour le restaurant.
- T'inquiète, à plus Max.
Il au moins une personne dans ce monde qui prend bien la nouvelle. Je balaye l'actualité en attendant mon cher stagiaire. Danaé arrive légèrement en retard de cinq minutes à cause de son bus. Ses cheveux blonds, mouillés à cause de la pluie, lui donnent un air plus sauvage. Il pose son parapluie sur le sol puis se dépêche d'enlever sa veste et de l'accrocher sur le porte-manteau. Ensuite, l'étudiant présente ses excuses à l'équipe et vient me rejoindre. Roméo nous regarde tous les deux du coin de l'œil, toujours avec son air pensif. Avant que mon copain se soit assis, je l'avertis :
- J'ai dit à Déborah et aux autres qu'on était en couple.
Danaé jette son sac sur le sol. Il me fusille du regard en allumant l'écran de son ordinateur. Puis il me prend par la main et m'emmène hors du bâtiment. Le blond me lance d'un froid incroyable, plus glacial qu'une brise hivernale :
- Tu crois pas que tu aurais pu m'en parler avant?
- On aurait dû leur dire un jour ou l'autre.
- La prochaine fois, préviens-moi au moins!
- Ok, ok...
- Théo, c'est sérieux. On est en couple, cette décision nous concerne tous les deux, pas seulement toi. Ça ne me dérange absolument pas que tu en parles à tes collègues, c'est même important mais le tout est de m'avertir avant, tu ne crois pas?
- Je suis sincèrement désolé, j'aurai dû t'en parler avant.
- Merci.
- Attends... Toi? Théodore Castella? Tu reconnais tes tords? ajoute le jeune sur un ton moqueur.
- Je suis peut-être un peu têtu mais lorsque j'ai tord, je le reconnais. Et ne m'appelle pas Théodore!
- Théodore! Théodore!
- Mon lapin mon lapin!
- Mon Théodore d'amour que j'aime de tout mon cœur, s'amuse Danaé en rigolant.
- Oh putain j'ai les oreilles qui saignent.
- C'est ton prénom qui te fait saigner les oreilles?
- Tu vas voir toi... mon lapinou trop chou. Au mon dieu j'ai eu froid dans le dos en disant cette phrase, j'aurai essayé mais sur ce coup là tu as gagné niveau amour écœurant. On dirait les surnoms que se donnent les couples sur Facebook "mon sang" "ma vie" qui font des longs textes pour cracher leur amour sur la toile. Épargnez-moi.
- Tu détestes ça à ce point? me demande le jeune, le sourire aux lèvres.
- Mais tellement! Les autres je m'en fous, ils gèrent leur relations comme ils veulent. Mais en ce qui me concerne, je ne supporte pas des textes facebookiens bourrés de " tu es le sang de la veine ma vie". C'est trop gnangnan, trop mielleux.
- Eh bien tu sais quoi? Vu ta confession, j'avais un peu deviné... Mais je suis d'accord, trop d'amour mielleux, ça m'écœure aussi. Surtout dans ce style là.
- Y a une limite à ne pas dépasser quoi. Ah oui et aussi je prévois d'inviter tout le monde au resto demain, tu es libre? dis-je à mon copain.
- Oui aucun souci, me répond le blond.
Je dépose un baiser sur le front de Danaé en lui glissant dans l'oreille "encore désolé". Ses joues prennent une couleur rosée et il me répond que ça arrive de faire des erreurs. En regagnant le bâtiment, je pense à Max et je m'enthousiasme :
- Tu vas enfin rencontrer Max!
- Il est comment?
- Un beau gosse en fin de trentaine, un peu rien à foutre sur les bords pour certains trucs et qui a souvent une barbe de trois jours. Il est hyper sympa, tu verras. Tu vas l'adorer.
- Wow tu n'as dit que du positif sur lui. C'est assez étrange, se méfie Danaé.
- Tu verras par toi-même, tu comprendras.
Heyyy my lemons 🍋🍋!! Vous avez quoi comme sentiments à propos de ce Max dont on parle tout le temps mais qu'on ne voit jamais? 😂😂 Je vous rassure, vous allez bientôt le découvrir ce cher Max 😂! Merci de me lire mes lemons 🍋❤
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