Chapitre 13 : Violence
Les semaines passent et, finalement, le rendez-vous avec la professeur de Danaé a été décalé à la cinquième semaine de son stage au lieu de la 3ème. Ma relation avec le blond n'a pas beaucoup avancé mais nous avons appris à mieux nous connaître au fil de ces semaines. Contrairement à moi, Danaé est fils unique et ses parents sont divorcés. Il sourit souvent mais a une petite manie, celle de toucher une mèche de cheveux lorsqu'il est gêné. Quand il se sent, au contraire, plus anxieux ou déprimé, il croise les bras et devient muet.
Cet après-midi, je nous conduis jusqu'à son école. Les bâtiments de l'université de Danaé sont larges et étendus mais pas très hauts, ils doivent avoir un ou 2 étages à tout casser. Lorsque nous arrivons dans la cours de recréation, beaucoup de regards sont fixés sur le blond, comme si c'était la star et, en même temps, l'ennemi public de l'école. Certaines filles l'approchent pour lui demander comment va son stage. Poliment, il leur répond que ça se passe bien et passe son chemin pour ne pas continuer la conversation. A force de voir des étudiants nous regarder, je lui demande :
- Comment ça se fait qu'ils te regardent tous? Tu joues de la guitare? Tu es populaire sur les réseaux?
- Non, je pense que c'est parce que j'ai des piercings aux oreilles alors qu'on ne peut pas.
- Mais moi aussi j'ai des piercings... Et je ne pense pas que ce soit la raison.
Le blond ne répond pas. Un groupe constitué de deux jeunes filles blondes et d'un étudiant imposant arrivent près de nous dans la cour. Les deux étudiantes restent en retrait, l'une est ronde, jolie et assez naturelle, avec des boucles et l'autre, maquillée à l'excès, a une expression figée. L'air énervé, le jeune homme aux cheveux noirs s'avance à quelques dizaines de centimètres de Danaé. Même s'il n'est pas musclé, sa carrure est énorme. Il n'est pas immense en hauteur, 1,85 m à tout casser, mais en largeur, il l'est. Il doit au-moins peser une bonne centaine de kilogrammes.
- Je comprends pas pourquoi les filles t'admirent. T'es p'tit, tu as prénom de meuf, tu sais rien faire, déclare-t-il en poussant Danaé.
- Il est peut-être petit mais toi t'es con et c'est une évidence, dis-je calmement au garçon.
Une trentaine d'étudiants ayant vu la scène appellent leurs camarades. Un cercle se forme autour de moi, du stagiaire et du groupe de brutes. Ensuite, le grand nous jette un regard noir et crache sur les chaussures de Danaé.
- Arrête ton cirque gamin, lui dis-je.
- Pourquoi je le ferai? J'en ai ma claque de ce petit enfoiré.
- C'est mon stagiaire. Et puis franchement, t'y gagnes quoi de faire culpabiliser quelqu'un sur sa taille? Tout le monde te déteste encore plus.
- Ah parce que t'es pas un étudiant toi!? Et au moins il prend pas trop la confiance ce petit merdeux! Je continuerai à le faire chier quand il sera revenu de stage cet enfoiré.
- Viens avec moi, lui dis-je.
- Pourquoi je viendrai?
- Sinon j'écris un article sur le harcèlement scolaire avec images à l'appui et témoignages.
- Il ne mérite pas autant d'intérêt, lance Danaé, en observateur désintéressé, comme si cette situation ne le concernait pas.
- Je vais le dire au directeur! s'emporte l'étudiant à la carrure large.
- Dire quoi? Que Danaé est le plus réfléchi de vous deux? Laisse tomber.
Avec cette phrase, je coupe court à la conversation et je m'en vais avec Danaé. Le garçon corpulent arrive derrière moi puis me pousse violemment. Je m'écrase sur le sol en béton et j'essaie de me relever au plus vite. Mes mains sont en sang et mes genoux, écorchés, me font souffrir. Néanmoins, l'étudiant n'en démord pas et se met au-dessus de moi. Il me donne un coup de poing dans le ventre, puis un deuxième. Je veux me défendre mais je ne souhaite pas risquer d'avoir des problèmes à cause d'une bagarre avec un étudiant. Danaé examine la scène, inquiet, et heurte la brute à la tête avec son sac à dos. Le costaud se retourne contre le blond puis essaie de le frapper au visage. Heureusement, Danaé tourne sa tête et évite la main de l'autre étudiant. En colère, je donne au jeune un coup de pied dans son visage. Il perd conscience quelques minutes mais revient à lui rapidement. Des coulées de sang dévalent le long de sa bouche, telle une scène digne d'un film d'horreur.
Accompagné de Danaé, du garçon violent et d'une dizaine d'étudiants, je me rends dans le bureau du directeur. J'explique ma version des faits, que tous les jeunes approuvent, même les 2 filles qui accompagnaient la brute. Elles ont l'air terrifiées et arrivent à peine à regarder dans ma direction. Le garçon, lui, ne dit rien. Il masse juste sa joue, aussi rouge qu'une marre de sang. Sa lèvre est également coupée et son nez commence à saigner.
- William Siméon, je pense sérieusement à vous renvoyer. C'est votre première année ici mais c'est déjà la deuxième fois que vous venez dans mon bureau cette semaine. Et cette fois-ci, vous agressez une personne extérieure à l'école. Je ne peux tolérer un tel comportement dans mon établissement...
- S'il-vous-plait, ne me renvoyez pas M. Maréchal! Je ferai ce que vous voudrez. J'ai toujours été torturé à cause de ma taille et de mon poids alors j'ai voulu inverser la donne... Mais je vous jure que je ne le ferai plus! Je suis vraiment désolé Danaé, explique William en panique.
- Tu seras de toute façon exclu pendant une semaine. Danaé, tu vas pouvoir décider. Est-ce que, pour toi, cet étudiant doit être renvoyé?
- Non je ne veux pas qu'il soit renvoyé parce que ses gestes n'ont rien à voir avec ses cours et le travail qu'il fournit à l'école. Par contre, je veux que tu comprennes William, je ne joue pas à un jeu. Même si j'attire l'attention pour je ne sais quelle raison, je n'ai pas souhaité tout ça. Je ne veux pas te nuire. Et aussi, tu devras payer pour les blessures de Théo et donc lui acheter du désinfectant, des cotons et des sparadraps. Mais attention, si un jour, tu oses me faire mal ou si tu touches encore à un seul cheveu de Théo, j'appelle la police et je demande ton renvoi. Battre une personne sans raison, c'est pathétique, vraiment pathétique.
A cet instant, le monde présent dans la pièce se rend compte de la prestance et du charisme de Danaé. William acquiesce, gêné, n'osant toujours pas me regarder. Lui et les autres étudiants sortent de la pièce afin que le directeur, M. Maréchal, s'adresse personnellement à nous et raconte :
- Bien. Merci à vous et à M. Castella. Danaé, nous ferons le nécessaire si William s'en prend à vous à votre retour, surtout que vous êtes connu au conseil des professeurs.
Danaé le gratifie d'un sourire. Je vais, ensuite, me laver les mains à l'eau claire afin de retirer les coulées de sang. Dans cette université, il n'y a pas d'infirmerie, juste une armoire avec des produits désinfectants, des médicaments pour les maux de tête, des sparadraps, des bandes, des crèmes pour les coups et blessures ainsi que d'autres pour les piqures d'insecte.
Je m'assieds sur le sol et je désinfecte d'abord mes genoux. Ensuite, Danaé me rejoint, attrape le désinfectant et s'occupe de mes mains. Il passe doucement un coton imbibé d'alcool sur mes paumes. Le contact peau-alcool pique mais je garde mon sang-froid, pas de quoi paniquer. Après ça, le blond réfléchit quelques secondes, me dépose un bisou sur la joue, passe son bras derrière mon dos et pose sa tête sur mon épaule.
- Merci Théo.
- Pourquoi?
- Pour tout. Je m'en fiche totalement des insultes de William et je pense que c'est ça qui a renforcé sa haine envers moi. Mais je ne croyais pas qu'il en viendrait aux mains pour une bêtise alors merci de l'avoir frappé et de m'avoir défendu, me gratifie Danaé.
A cet instant, je suis étonné, étonné des remerciements de Danaé mais surtout attendri. Il est beaucoup trop craquant, avec ses pommettes rouges. J'essaie de résister à l'envie de le couvrir de bisous, surtout que je porte, presque tous les jours, un baume à lèvres coloré. Son corps serait rempli de petites traces roses de baiser, et si je m'y mets bien, peut-être de morsures... Je ne pense plus à ça et je lui demande :
- Merci aussi de lui avoir balancé ton sac dans la tronche. Mon torse me fait mal, peux-tu me mettre un peu de crème anti-coup?
Je pourrai très bien me mettre de la crème tout seul. J'avoue, j'en profite un peu, même beaucoup. Danaé soulève mon tee-shirt et applique la pommade aux extraits de plante aux endroits où la brute m'a frappé. Ma peau frissonne au vu de la fraicheur de la crème mais, heureusement, je ne ressens qu'une petite douleur. En fait, non au contraire, je ressens un énorme plaisir à avoir les mains de Danaé sur moi. J'aime tellement qu'il me touche et j'en veux plus... Les mains du jeune se baladent sur mon torse et frôlent accidentellement un de mes tétons. A cet instant, je pousse un petit gémissement incontrôlé.
Le jeune homme, rouge comme une pivoine, descend vite mon tee-shirt et recouvre ma peau dévêtue.
- Je ne t'ai pas fait mal?
- Non au contraire... dis-je avec un sourire narquois.
Il m'adresse un sourire charmeur et nous nous dirigeons enfin vers la salle de classe de sa professeur.
- Désolé pour le retard Madame Colin, nous avons eu un petit incident avec un, retenez moi l'expression, un imbécile de première, lui dis-je.
- Le directeur m'a envoyé un message pour me prévenir, aucun souci. Prenez place.
- Alors Danaé, que penses-tu de ton stage pour le moment? ajoute la femme.
- Je passe du temps avec des personnes très différentes au bureau et je rencontre des gens incroyables aux conférences de presse ou en faisant passer des interviews. C'est vraiment génial. En plus, mon maître de stage, Théo, enfin M. Castella m'apprend beaucoup de nouvelles choses, aussi bien du métier mais aussi en terme relationnel.
- Je vois que ces cinq semaines ont été très enrichissantes! Je suis contente que tu t'y plaises. Et vous, M. Castella, comment trouvez-vous Danaé? Il a su bien s'adapter?
- Malgré mon tempérament parfois un peu fort, il a réussi à s'adapter au travail et à notre mode de fonctionnement. Maintenant il est presque indépendant et il arrive à bien synthétiser et hiérarchiser les informations, ce qui était difficile pour lui les premiers jours. Je suis vraiment satisfait de son travail et des progrès qu'il réalise de jour en jour. Il n'hésite pas à sortir de sa zone de confort. Et en plus, il fait bon usage de la machine à café!
- Danaé est un bon élève, il travaille dur. Mais il n'est pas très proche des autres étudiants. Au début de l'année, je le voyais souvent errer seul avec ses écouteurs en-dehors cours. Je suis contente qu'il soit tombé sur un maître de stage comme vous Théo.
Hellloooo! J'espère que vous avez apprécié ce chapitre 😂💕! Si oui, quelle a été votre moment préféré? J'ignore pourquoi mais moi c'est celui où Théo donne un coup de pied dans le visage de William et aussi quand Danaé touche le téton de Théo 🤣😂. Bisous mes lemons 🍋🍋❤
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