Il a suffi de quelques heures pour qu'il me tire, encore, de ma joie de vivre fraîchement retrouvée.
Jambes faibles.
Panique intense.
Mal de crâne.
Tremblements incontrôlables.
État de choc, en somme.
Je pourrais le détester à nouveau.
Lui hurler dessus.
Le frapper.
Ou céder à ses désires.
Oh, j'me tais, les gars.
Vous ne savez pas le tiers de ce qu'il me dit, me fait subir implicitement.
Jusqu'où ira-t-il?
Quand trouvera-t-on une solution?
Combien de temps vais-je pouvoir supporter tout ça, tenir face à ça?
Assise par terre, je repense à notre discussion, avec Lucas, indéfectible et réel soutien depuis plusieurs années maintenant.
À nos pleurs.
Et à son discours, déchirant.
Je t'aime, je t'aime tellement que j'ai l'impression que parfois je pourrais crever.
Je me souviens de tout, de tout ce que tu nous refuses désormais.
Et je te vois devenir une femme que tu n'es pas, à cause d'un mec malade.
Je ne te reconnais plus.
Je te vois, tu sais.
Malade, amaigrie, épuisée, vide, terrorisée, brisée.
J'aimerais tellement mettre un terme à tout ça à ta place, mais je ne peux pas.
Tu sais que tu es la personne la plus forte que je connaisse.
Je sais que tu me racontes absolument tout, parce que tu as besoin d'en parler, de le rabâcher pour pouvoir t'en défaire, et je t'encourage à le faire, sinon, je ne sers plus à grand chose!
Mais s'il te plait, empêche-le de continuer.
Ne le laisse pas lever la main sur toi comme il a pu le faire.
Ne le laisse pas te détruire psychologiquement encore.
Ne le laisse pas t'atteindre.