Mesdames, notre combat.

9 octobre 2016

Elle avait toujours aimé être hors des codes. Dire merde aux diktats imposés aux femmes.
" Une petite fille ça aime le rose, ça joue aux barbies, ça a les cheveux longs toujours bien coiffés, ça fait de la danse ou de la gym, ça a un amoureux."
Elle détestait le rose, préférant le bleu. Elle jouait aux petites voitures. Elle avait les cheveux courts. Elle jouait au foot avec son père. Elle n'était pas amoureuse.
" Une ado, elle doit être féminine, sensible, écouter de la pop. Elle doit séduire les garçons. Elle doit se taire et ne pas ouvrir sa bouche lorsque quelque chose lui déplaît. Elle doit avoir un tas d'amis."
Elle ne pleurait presque jamais. Écoutait Eminem à longueur de temps. Repoussait tout ceux qui tentaient de la séduire. Elle était qualifiée de grande gueule. Si on l'appréciait, elle ne laissait que peu de personnes rentrer dans son cercle d'amis.
" Une femme, doit être mère au foyer. Faire le ménage, la vaisselle. Tenir la maison. Si elle travaille, elle ne doit pas avoir de poste important. Ne doit jamais parler de sexe, elle serait vulgaire. Ne doit pas rire trop fort. Ne doit pas râler, toujours sourire. Faire la potiche devant le patron de son époux. La parfaite maîtresse de maison."
Elle travaillait, partageait les tâches ménagères avec son mari. Elle était PDG d'une grande entreprise. Elle parlait de sexe sans gêne avec ses amis. Riait souvent à gorge déployée. Râlait, parfois vulgairement, lorsque quelque chose n'allait pas. Pleine d'esprit en toute circonstance. Elle n'était pas une maîtresse de maison, elle était une femme accomplie.
On croit souvent que tout ces clichés et diktats font partie du passé, mais c'est faux. Nous sommes, mesdames, sous l'emprise, encore et toujours, de toutes ces conneries sur l'image qu'une femme doit donner d'elle même.

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