Le message

Ce soir-là, elle reçut un message, qui la laissa sans voix.
Elle ne cessa de le lire, encore et encore, comme pour graver à jamais ces mots dans sa mémoire.
Chloé, je suis désolé. Désolé de m'être emporté, de t'avoir insultée, de t'avoir mise minable.
J'ai fait ça pour te faire réagir. C'était stupide, mais je ne savais plus quoi faire d'autre.
Je t'aime, mais te voir au fond du trou depuis trois mois m'est insupportable.
Tu fous tout en l'air, et pour quoi?
Pour souffrir, pour ne plus être toi-même.
Chaque week-end, lorsque je te vois, t'as les yeux éteints, les traits tirés.
Les photos que tu me montres ont des sourires faux, ton maquillage dissimule ta fatigue.
À la fin du week-end, t'es heureuse, reposée, je retrouve la boule d'énergie et de joie que je connais depuis toujours.
Et ça recommence. Tu m'appelles en pleurs durant la semaine, tu te mets en colère pour des broutilles.
Tu vas me demander pourquoi je t'ai envoyé cette photo.
Pour moi, cette photo, c'est toi.
Sans maquillage, décoiffée, à moitié dévêtue, éblouissante.
Tu te rappelles, tu venais de danser, c'était sur du Shakira, " Hips don't lie".
Tu étais magnifique, envoûtante.
Puis tu t'es assise par terre, face à moi, et tu m'as laissé faire une série de photos.
C'était l'époque tu me serrais dans tes bras, l'époque de notre amour, l'époque tu m'appelais "chou", même si on trouvait ça niais.
C'était l'époque de nos conneries, de nos fous rires, de nos baisers.
Tout n'a jamais été rose entre nous, mais ça a toujours été intense.
On a toujours été sincères.
Et c'est pour ça que je vais l'être maintenant avec toi.
Comme je te l'ai déjà dit, je t'aime.
Et qui tu aimes, je n'en sais rien.
Cependant, je sais qu'entre ton copain et toi, ça ne peut pas marcher.
Ça ne peut être que douloureux.
Regarde tout le mal qu'il t'as fait.
Regarde-toi.
Tu n'es plus que l'ombre de toi-même, sauf quand tu n'es pas avec lui.
Quand tu reçois un message, d'un ami par exemple, je t'entends t'exclamer "Ah! Un message de Maxou!", mais quand c'est lui, tu restes silencieuses.
Quand tu parles de tes proches, tu as un air attendri sur le visage, mais quand ça le concerne, ton visage est dur et inexpressif.
Alors, en attendant que tu ouvres les yeux, je vais me taire.
Je vais arrêter de me battre contre toi.
Je vais continuer à te soutenir, quoi qu'il arrive.
Mais ne me demande pas d'arrêter de penser ce que je pense.
Et je ne te demanderai pas de m'oublier à jamais.
Réfléchis bien, à tout ça.
D'ici là, tente de vivre, chou.
Je sais que ce sera dur, que je ne suis sûrement pas le seul à te tenir ce discours.
Mais trace ta route, sans rien oublier.
Alors, elle s'est mise à pleurer, les yeux fixés sur cette image d'elle-même.

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