•52•
Antoine.
- Je ne pensais pas que j'allais recevoir quelque chose dans la gueule ! >> Gémit Paul tout en tenant la poche de glace. Finalement, je l'ai laissé rentrer pour m'excuser de mon acte.
- Je te l'ai dis Paul , une porte d'entrée existe. >> Je croise les bras et soupire.
- Oui mais n'essaie pas à me comprendre , je suis bizarre parfois. >> Avoue-t-il.
- Je l'ai remarqué. >>
Je tourne les talons pour monter dans ma chambre. Mais avant d'aller dans celle-ci , mes yeux se braquent sur une autre porte. Je m'approche d'elle et pose ma main sur la poignée. Je me pince les lèvres et décide d'ouvrir. L'odeur de renfermé parvient à mes narines et j'allume la lumière. La pièce n'avait pas changé... Je suis dans la chambre de mon frère. Les meubles étaient poussiéreux ainsi que l'armoire. Le lit deux places était encore intact et les draps étaient bien tendus en formant des coins au carré. Je regarde autour de moi quand je vois une photo de moi et de lui sur la table de chevet. Je prends le cadre entre mes doigts et admire la photo. Je ferme les yeux et essaie de revivre ce moment.
- Aller Antoine vient jouer avec moi au foot ! >> Insiste Maxime.
- Non , je suis concentré dans ma lecture. >>
- Mais on s'en fout de ton livre ! Le foot c'est mieux. >>
- Ça se voit que papa t'a vraiment influencé pour aimer ce sport. >> Je soupire.
- Aller ça va être marrant. >>
Je souffle et pose mon livre à côté de moi. Un sourire se dessine sur les lèvres de mon frère et je me lève. Je pars m'installer devant le but et je me positionne correctement afin de ne pas laisser le ballon passait. Maxime pose le ballon dans l'herbe et se place pour tirer par la suite. Je fixe la balle qui fuse vers moi. Je saute sur le côté pour sauver mon camp mais au lieu de l'attraper, elle atterrit violemment dans mon nez. Je retombe à terre en gémissant de douleur et Maxime éclate de rire.
- Arrêtes de rire comme ça ! Ça fait mal ! >> Je me tiens le nez en espérant que la douleur allait passer.
- Oh c'est bon , ça aurait été tu t'aurais moqué aussi. >>
Je me lève et je me rapproche de Maxime quand je vois ma mère arrivait avec l'appareil photo en main.
- Mes poussins j'ai envie de prendre une photo. Ce n'est pas tout les jours qu'Antoine joue au foot. >> Dit-elle avec un grand sourire.
- Maman ! >> Je râle.
- Aller on sourit ! >> Ma mère m'ignore totalement et se place devant nous avec un grand sourire pour prendre sa photo.
J'ouvre subitement les yeux et je souffle. Des mains viennent se poser sur mes épaules et je frissonne à ce contact. Je reconnais très bien les mains d'Arya.
- C'était sa chambre ? >> La voix de cette dernière casse le blanc.
- Oui... >>
- Tu sais Antoine, je ne pense pas qu'il soit heureux de te voir dans cet état. Il aimerait voir son frère sourire , rire, vivre sa vie comme elle se doit. Il ne faut que tu te renfermes sur toi-même. Peut-être que tu es triste, peut-être que c'est dur car il te manque mais c'est comme ton père, il restera à jamais graver dans ton coeur. >>
Je pose le cadre là où je l'ai trouvée et je me tourne vers Arya. Elle pose ses mains sur mes joues et contemple mon visage triste.
- Viens avec nous en bas. Tu ne vas pas rester tout seul , je ne veux pas que tu déprimes. >>
- J'arrive. >>
Elle me lance un petit sourire et se décolle de moi pour quitter la pièce. Je regarde autour de moi quand quelque chose me saute aux yeux. Ceux-ci se fronçent et je m'approche doucement. Ma main agrippe et arrache une photo, qui était accrochée sur le mur à l'aide d'une punaise. Je remarque que c'était Maxime avec une fille blonde. Ils étaient tout les deux avec un grand sourire. Je retourne la photo et je remarque que c'était écrit le prénom Aurore avec la date. Aurore c'était pour qui il avait des sentiments. Donc il aurait eu une relation avec avant sa mort ? Je ne comprends plus rien du tout... Je me laisse tomber sur le lit quand un bruit se fait entendre, signe que quelque chose était tombé à terre. Je baisse la tête vers cet objet et je vois un journal intime. Je l'attrape et je le fais tourner dans mes mains. Je décide alors de l'ouvrir et la première page était blanche. Je décide de tourner la page et je vois des écritures. Je décide de lire.
" Je crois que je suis vraiment amoureux d'elle... À chaque fois que je la vois, mon coeur bat la chamade. Son sourire me fait fondre. Mais malheureusement il y a quelqu'un qui nous sépare... Jérémie. Ce fils de pute m'empêche d'aller vers Aurore. Je suis prêt à aller la voir , à aller avouer mes sentiments mais impossible. "
Je tourne la page et continue ma lecture.
" Ça y est ! Je suis enfin en couple avec Aurore ! Mais je regrette un peu d'être avec elle... Déjà que c'était difficile d'y accéder mais maintenant que c'est ma copine , Jérémie est plus puissant. Il n'accepte pas le fait que je sois son copain alors que soit disant, c'est lui qui mérite ma place. Alors , il commence à jouer avec moi. Il me provoque , m'insulte , tout ça avec des potes. Je sais qu'au fond de moi c'est un début d'harcèlement mais je me dis que c'est passager, juste le temps qu'il se remette de ses émotions et qu'il accepte que je sois avec Aurore. Cela va durer quelques petits jours. "
Mon frère se faisait harceler ? Juste pour une fille ? Et je n'étais pas au courant ? Soudain, un sentiment de regret et de culpabilité monte à la surface. Mon frère se faisait harceler et je n'ai rien vu. Je n'ai pas remarqué qu'il était malheureux. J'ai fais l'aveugle alors qu'il était dans une période de souffrance. Je m'en veux... J'aurai pu l'aider, le soutenir.
Je souffle un bon coup et tourne la page. J'appréhende ce que je vais lire par la suite...
" J'avais tord sur toute la ligne... Jérémie continue... Cela fait quelques mois que ça dure à présent. Je me fais frapper, insulter, humilier. Et le pire dans tout ça c'est qu'Aurore ne fait rien. Elle ne bouge pas d'un pouce. Elle ne me soutient pas, elle ne dit pas à sa bande de petit con d'arrêter. Mais bon , il faut que je m'accroche. "
J'avale ma salive de travers en imaginant ce qu'il a pu subir. Je tourne la page.
" Alors là j'en ai vraiment marre ! Tout devient plus difficile pour moi. Je n'ai même plus envie de remettre les pieds dans ce bahut de merde ! Jérémie devient insupportable et ses coups deviennent de plus en plus douloureux et laissent pleins de marques sur ma peau. Antoine n'est pas au courant et heureusement. Je cache tout mes bleus pour qu'il ne remarque rien. Ça fait quelques jours que j'ai des idées noires. J'ai tellement envie de mettre fin a tout ça... Je sais que ce serait lâche de quitter sa famille mais cette histoire pèse beaucoup sur mes épaules. Je devrait sortir du silence et en parler tout autour de moi mais je n'ai pas la force. Je préfère garder tout ça en moi et j'ai trouvé une bonne solution pour fuir tout ça : la mort. Vendredi soir , je vais faire exprès de dire à Antoine que je pars à une soirée , que je tiens à y aller car je dois voir ma crush. Alors que non. Je vais simplement aller sur la colline, où on a une belle vue sur toute la ville afin de la regarder une dernière fois éclairée. Je prendrai la voiture des vieux et je partirai avec. "
Je l'avais dis ! Je l'avais dis qu'il avait planifié sa mort. Car la lettre que j'ai retrouvé et qui s'adressait à moi, il ne l'aurait pas écrite comme ça d'un coup de tête. Il avait planifié sa mort , il a quitté ce monde à cause de la méchanceté des gens... J'ai perdu mon frère à cause de plusieurs personnes qui leur manquaient un cerveau et qui ne réfléchissaient à leurs actes , ni aux ressentis de la personne. Je ferme brutalement le journal intime et le jette à terre. Je passe mes mains sur mon visage et me laisse tomber en arrière.
Je regarde le plafond une bonne dizaine de minute et je décide de reprendre le dessus en me redressant. Je me lève et reprend le journal. Je le range à l'endroit où je l'ai trouvé et quitte la chambre. Je retrouve la mienne et je vois Arya assise sur le lit.
- Paul est parti ? >> Je demande.
- Oui. Il voulait passer du temps avec toi mais il a vu que tu n'étais pas dans ton assiette alors il est parti. Il repassera plus tard. >>
Je hoche la tête et m'assis sur le bord du lit. Je tortille mes doigts et regarde le sol. Je sens qu'Arya passe ses bras autour de mes épaules et colle son petit corps contre mon dos.
- Qu'est ce que tu as Antoine ? >> Après d'avoir posé cette question , elle pose un bisous sur ma joue.
- J'avais raison Arya. >>
- De ? >>
- Maxime a planifié sa mort. J'ai retrouvé son journal intime et... Il se faisait harceler. Il était en couple avec la fille dont il a toujours rêvé. Sauf qu'un gars était dans son chemin et comme il était jaloux , il lui faisait vivre un putain d'enfer. Et sa copine ne faisait rien. Elle le laissait tout seul , il n'avait aucun soutien. Il avait prévu d'aller se suicider sur la colline mais son heure est arrivée bien avant. >> Je soupire et les bras d'Arya se resserrent légèrement. << Aurore , sa petite-amie , je la connais un peu. Je sais même où elle habite. Je vais aller lui rendre un petite visite. >>
- Non Antoine, tu n'iras pas ! >> S'écrie Arya.
- Pourquoi ? >>
- Premièrement, car c'est une fille. Deuxièmement, c'est malheureux à dire mais elle a dû passer à autre chose et l'avoir oublié. Et troisièmement, tu mets ton nez dans une affaire qui ne te vise pas. >>
- Et bien, j'irai avec ou sans ton accord. >> Je me lève et pars choisir mon pyjama.
J'entends Arya soupirait derrière mon dos mais ce n'est pas son opinion qui allait me faire changer d'avis.
Le lendemain.
Je suis devant la maison d'Aurore. Je pris intérieurement qu'elle réside encore dans cette superbe bâtisse. Je décide de sonner et quelques secondes plus tard , une petite blonde vient m'ouvrir.
- Bonjour. Je peux vous aidez ? >> Me demande-t-elle.
- Bonjour , tu es Aurore ? >>
- Oui c'est bien moi. >>
Maxime avait du goût.
- Pourquoi ? >> Reprend-elle.
- Je voudrai te parler de quelque chose d'important. >>
Aurore hoche la tête et me laisse rentrer dans la maison. Je regarde autour de moi et pars m'asseoir dans le canapé. Aurore s'asseoit devant moi.
- Aurore , je viens te parler de mon frère. >> Je lâche tout en la regardant dans les yeux.
- Ton frère ? >>
- Oui, Maxime. >>
Et là , je la vois déglutir sur place. Son visage devient pâle , très pâle.
- Maxime Griezmann ? >> Elle demande pour être sûre d'elle.
- Tu connais qu'un Maxime et c'était ton petit-ami. >>
- Pourquoi tu viens me parler de lui ? >> Elle arque un sourcil.
- Parce que j'ai appris qu'il se faisait harceler par un certain Jérémie. >> Elle écarquille les yeux. << Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas su qu'il était mal. Tu étais sa petite-amie et tu ne l'as même pas aidé. >>
- Si tu es venue me reprocher son suicide dans la gueule, tu peux faire demi-tour et me laisser tranquille. >> Elle hausse le ton.
- Je ne viens pas pour ça mais j'ai l'impression que ça ne te retourne pas que ton ex petit-ami est décédé. Surtout que c'est ton abruti d'ami qui l'a poussé à bout. >>
- C'est bon , j'en ai assez entendu ! >> Elle se lève du fauteuil. << Vas-t-en s'il te plaît. Mon petit-ami va bientôt rentrer. >>
Je me lève et pars vers la porte. Je me tourne vers elle une dernière fois.
- Je ne comprends vraiment pas... >> Je suis coupé par la porte qui s'ouvre. Je me retourne et je suis surpris de reconnaître Jérémie.
Cet enfoiré je le connaissais de vue et il avait une réputation de connard. Un air de surprise traverse son visage.
- Qu'est-ce que Griezmann fout chez toi Aurore ? Tu ne l'avais pas téje ? >> Lâche-t-il sèchement.
- Euh... Et bien... >> Aurore ne savait plus où se mettre , ni quoi répondre.
- Ce n'est pas Maxime qui est en face de toi. Mais Antoine. >>
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Comment vous trouvez ce chapitre ?
J'aimerai bien avoir vos avis s'il vous plaît.
Bisous.
- Pauline 💕
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