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Antoine.

Je serre les dents en l'entendant. Mais sa voix n'était pas normale. Je me lève et me retourne pour lui faire face. Il avait un sourire mauvais sur les lèvres.

- Tu es fier de toi ? Tu as réussi à traumatiser Eva et tu as bien démoli Arya. Tu trouves ça amusant de frapper une fille ? D'après tout chacun ses bails mais je trouve ça un peu honteux de faire ça surtout par jalousie. Tu sais si Arya ne veux plus de toi , il faut accepter. On a pas tout ce qu'on veut dans la vie. Surtout sois fier , car tu l'as déjà eu. Tu aurais pu la garder plus longtemps mais tu as préféré jouer aux cons en la battant. >> Je serre les poings à la fin de ma réplique.
- Arya aurait encore voulu de moi si tu n'aurais pas débarqué dans sa vie. >> Réplique Raphaël.
- Elle ne voulait déjà pas plus de toi bien avant que je débarque dans sa vie. Ne te voiles pas la face et rentres bien ça dans ta tête qu'elle ne t'aime plus ! Ce n'est pas en la battant pour te venger qu'elle retombera dans tes bras ! >>

Il serre les dents et me lance un regard noir. Je le regarde dans les yeux , ne voulant pas lâcher le premier.

- Antoine... >> La voix faible d'Arya retenti dans mes oreilles.

Je me retourne et je vois qu'elle me regarde. Son oeil , où l'arcade a été touchée, se ferme à moitié. Je m'approche d'elle et m'abaisse pour être à sa hauteur.

- Tu es venu... >> Elle passe une main sur ma joue.
- Eva m'a appelé. >>

Elle se blottit contre moi et je resserre son petit corps fragile contre mon torse. Elle aurait pu y rester si je ne serai pas intervenu. Raphaël n'y a pas été de main morte , il l'a vraiment démoli. Il a détruit son visage d'ange.

- Antoine ! >> Crie Arya en me repoussant.

Je retourne et Raphaël avait pris un couteau. Il s'approche de moi et je retiens son poignet bien avant qu'il essaie de faire quoique ce soit. Il me lance un regard noir et je serre son poignet. Au bout de quelques secondes, il lâche son couteau qui retombe par terre.

- Je vais devoir appeler les flics pour ce que tu as fais. >> Je dis à Raphaël.
- Quoi ? Non non ! >> Arya répond.
- Arya tu as vu ce qu'il t'a fait ? Là, ils auront assez de preuve pour prouver que tu n'es pas une folle ! >> Je réplique violemment et Arya se tait.

Je repousse Raphaël et prends mon téléphone. Je compose le numéro de la gendarmerie et le met à mon oreille.

- Tu ne vas pas faire ça Antoine ? >> Me demande Raphaël. Je pouvais entendre une pointe de panique dans sa voix.
- Tu as commis quelque chose d'inégal Raphaël. Battre une femme c'est lâche. >>
- Vous ne croyez pas qu'avoir une relation avec sa professeur ce n'est pas inégal ? >> Dit Raphaël sèchement.
- Je préfère avoir une relation avec ma professeur qu'être lâche. >>

Après quelques minutes à attendre , un gendarme décroche. Je commence à lui expliquer la situation dans laquelle on était et dit l'adresse de la maison. Raphaël me regardait , ayant un regard noir. Le gendarme explique qu'il envoie une patrouille qui sera là dans quinze minutes environ. Je le remercie et raccroche. Tout le long de la conversation , j'ai regardé Raphaël dans le blanc des yeux. Comme quoi , je n'ai rien à me reprocher et qu'il l'a cherché.

- Tu as eu ce que tu as voulu Raphaël. >> Dis-je en remettant le téléphone dans ma poche.

*****************

- Dites-moi monsieur , est-ce que c'est la première fois que vous intervenez ? >> Me demande un gendarme.
- Oui. Oui c'est la première fois que j'interviens entre eux. Arya m'a déjà parlé de son passé mais je n'ai jamais été témoin de leur bagarre. >> Le gendarme notait tout ce que je disais sur l'ordinateur. Il faisait sans doute un rapport. << Mais je voyais dans ses yeux qu'elle était paniquée. Quand elle me parlait de lui , je voyais une lueur d'angoisse traverser ses pupilles. Par jalousie , il a même menacé Arya de ne plus lui parler ou sinon il recommencera. Et bien , à ce que je vois , ce ne sont pas des paroles en l'air. >> Je me justifie.
- Bien. Comment avez-vous su qu'elle était en danger ? >> Poursuit le gendarme.
- Elle gardait ses nièces. Et la plus grande m'a appelé en disant de venir tout de suite. J'entendais un vrai fracas en bruit de fond. Donc je me suis douté que quelque chose clochait donc je me suis déplacé. >>
- Combien de temps connaissez-vous Mademoiselle ? Comment vous vous êtes rencontrés ? >>

Je fronce les sourcils face à ses questions.

- Pourquoi vous me posez ces questions ? C'était censé être des questions par rapport à cette situation et non sur notre vie privée. >>
- Monsieur , nous sommes obligés de poser ces questions pour compléter notre rapport. >>
- Pourquoi ? Vous avez un doute ? >>
- Non non mais ce sont des questions banales monsieur. >>

Je soupire tout en me tortillant les doigts. Je ne sais pas comment je vais faire pour esquiver ses questions. Je ne sais pas comment je vais faire pour mentir. Je ne sais pas comment je vais faire pour inventer une rencontre , alors que vous même vous savez comment nous nous sommes rencontrés. Je n'ai pas envie de lui faire plus d'ennuis. Elle en a déjà assez comme ça. Le gendarme est là à me fixer , attendant une réponse de ma part. Mais quelqu'un vient nous interrompre en toquant à la porte. Le gendarme autorise à la personne de rentrer et une gendarme rentre avec Eva , en la tenant par la main. Je fronce les sourcils en la voyant. Je me tourne brusquement vers le gendarme.

- Vous n'allez tout de même pas l'interroger ? >> Je demande en le regardant avec des gros yeux.
- Nous sommes obligés. >>
- Obliger d'interroger une gamine de 5 ans ? Elle va vous raconter quoi ? Elle va comprendre à peine la moitié de vos questions. >>
- Monsieur , nous savons ce que nous faisons. Nous savons exercer notre métier. >> Intervient la femme.

Je souffle et me lève , laissant la place à Eva. Le gendarme reste à me regarder.

- Nous reprenons notre interrogatoire après Monsieur Grieamann. >>

Je lève les yeux au ciel et m'appuie contre une armoire , en croisant les bras. Eva s'assoit sur la chaise et la femme prend place devant elle.

- Alors ma chérie , qu'est ce que le monsieur a fait à ta tata ? >>
- Il... Il a commencé à lui crier dessus. >> Sa voix commence à se casser. << Quand je suis descendue pour aller voir ma tata , il avait mis ses mains là. >> Elle place ses mains autour de sa gorge pour mimer. Je pouvais comprendre qu'il l'a étranglé. << J'ai pleuré et crié et il l'a lâché. Tata m'a dit d'aller dans ma chambre du coup je suis retournée voir ma petite soeur. >> Elle commence à pleurer. Je la regarde intensément et je sens une pointe au coeur. Je pouvais ressentir toute sa douleur. << J'ai vu le téléphone de ma tata sur la table basse donc je l'ai pris et j'ai appelé le premier numéro et c'était Antoine. Mais moi je n'ai pas pu faire grand chose, je suis encore une petite fille. >> Ses larmes perlaient sur ses joues.
- Tu as sauvé ta tata et sois fière. En ayant l'idée d'appeler ce jeune homme pour qu'il intervienne c'est vraiment adorable de ta part. >> Réplique la jeune femme.

Eva hoche la tête et essuie ses larmes. Pendant son témoignage, j'ai eu un petit pincement au coeur. De la façon qu'elle a parlé, qu'elle a su s'exprimer correctement malgré son jeune âge. Ça a dû la traumatiser , je pense que cette image restera graver dans sa mémoire à vie. La gendarme se lève vient prendre Eva par la main pour sortir de la pièce. Je m'avance vers la chaise et m'assois. Je pose mes mains sur la table et regarde le gendarme qui me faisait face.

- Alors Antoine. >> Commence-t-il. << Je répète mes questions. Comment avez-vous rencontrer Mademoiselle Grande ? >> Je soupire et baisse les yeux.
- C'était une amie à un de mes potes. Je l'ai rencontré dans une soirée dans un bar. On a commencé à se parler , on a fait connaissance. On s'est revu plusieurs fois et on a commencé à s'attacher. J'avoue qu'on a eu une petite relation de quelques semaines mais on s'est quitté. Et depuis ce temps, on ne s'est pas remis ensemble mais on une complicité quand même. Voilà comment je l'ai rencontré. Une rencontre banale. Il n'y a rien à rajouter. >> Je boucle la discussion en le regardant.

Il note ce que je lui ai dis et boucle son rapport. Il se met à me regarder.

- Bien. Vous allez attendre dans la salle d'attente car Mademoiselle Grande n'a pas encore terminé son interrogatoire. >> M'annonce le gendarme.

Je hoche la tête et je me lève. Il m'accompagne jusqu'à la porte et pars m'installer sur un siège. Je passe mes mains sur mon visage et soupire. Et si jamais ils découvrent que j'ai menti ? Et s'ils découvrent que c'est ma professeur en réalité et qu'elle a plus d'ennui ? Moi aussi j'en aurai car j'aurais menti. Je prie intérieurement que les flics ne se doutent de rien.

****************

- Quoi ?! Mais je n'ai rien fais ! Je suis innocent ! Jamais je lèverai la main sur une fille ! >> Je m'écrie en me débattant des mains qui me tenaient.
- Antoine, nous avons aucune preuve que ce soit l'autre jeune homme. Ce dernier a dit qu'il n'a jamais rien fais et Arya n'a pas ouvert la bouche pour témoigner. Donc nous allons vous mettre en garde à vue pendant 48 heures pendant que nos pistes soient éclaircies. >> Avoue le gendarme, a qui j'ai eu affaire tout à l'heure.
- Mais je vous dis que ce n'est pas moi ! La petite a témoigné et la vérité sort toujours de la bouche des enfants non ? Une gamine de cinq ans ne va pas mentir surtout sur une histoire comme ça , si ? >> Je commence à m'énerver.
- Antoine , même si la petite a témoigné, on a pas de preuves. Tant que la victime n'a pas témoigné nous pouvons pas faire un procès à l'un à l'autre. Donc on vous met en garde à vue tout le deux pendant 48 heures. Vous n'avez pas votre mot à dire de toute façon. >>
- C'est abusé ! Vous faites ça car vous ne m'aimez pas ! Car ma tête ne passe pas ! >> Les autres gendarmes qui me tenaient par les épaules , me tire violemment pour sortir de la pièce. << Je voudrai voir Arya. >>

************

- Pourquoi tu n'as rien dis Arya ? >> Je suis dans une pièce et Arya est devant moi. Seule une vitre est entre nous deux.

Elle hausse les épaules et baisse la tête.

- Je n'ai pas eu la force... >> Avoue-t-elle.
- Pas eu la force ?! Tu te fous de moi Arya ? J'appelle les flics pour te sortir de la merde et là tu ne témoignes pas ?! Tu aurais préférée rester sur le carreau ? Putain Arya, je me retrouve en garde à vue car tu n'as pas parlé. Ils doutent de moi alors que je n'oserai pas te frapper. Tu te rends compte Arya ? Tu te rends compte ?! >> Je tape un grand coup dans la vitre ,tellement que la colère montait. Arya a un mouvement de recul. Les larmes commencent à perler sur ses joues. << Tu dois parler Arya ! Fais le pour toi ! Fais le pour moi ! Je ne tiens pas à rester des années en taule juste pour quelque chose que je n'ai pas commis ! >> Je tape une seconde fois dans la vitre et un gendarme vient me retenir pour me faire reculer.

Il me tire en arrière pour me faire sortir de la pièce. Je me débats tout en regardant Arya.

- Tu dois parler Arya ! >> Je hurle pour qu'elle entende car j'étais bien éloignée d'elle.

Je la regarde une dernière fois et je suis sorti de la pièce. Le gendarme me pousse violemment en avant , manquant de perdre l'équilibre. J'avance et me pince les lèvres. Si mon père voit cette scène de là haut , il doit trouver ça injuste que son fils est en garde à vue alors qu'il est innocent.

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Comment vous trouvez ce chapitre ?
J'aimerai bien avoir vos avis s'il vous plaît.

Bisous.

- Pauline 💕

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