Antoine.

Quand j'entends quelqu'un toquer à ma porte. J'ouvre les yeux et je ne prends pas la peine de répondre qu'en quelques secondes ma mère est rentrée dans ma chambre , plateau en mains. Elle s'approche de moi tout doucement.

- Qu'est ce que tu as Antoine ? Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette. >> Me fait-elle la remarque en posant le plateau sur mon bureau. Elle vient s'asseoir sur le rebord de fenêtre avec moi.
- J'ai été sur la tombe de papa. Et c'est vraiment dur. >> Je ravale mes larmes qui menaçaient de couler. << Ça fait mal de se dire que papa est enfermé dans un cercueil , sous terre et qu'il ne reviendra plus parmi nous. >>
- Je sais mon chéri. Je sais ce que ça fait. >> Elle pose sa main sur mon épaule.
- Non maman tu ne comprends pas ! >> Elle a un mouvement de recul quand elle entend mon ton sec. << Tu ne comprends pas ! Tu passes ton temps à aller à droite à gauche pour oublier la douleur et le vide en toi. Mais ce n'est pas ça la bonne solution ! Il faut qu'on se reprenne en main maman. Moi aussi je vais le faire. Car moi je ne suis pas du tout un ange. Depuis la mort de papa je ne suis plus le même. Je redeviens le monstre d'avant , comme il y a trois ans. Je m'énerve pour rien , je suis impulsif, je me me bats avec tout le monde et je passe mes nerfs sur Arya. Ce n'est pas le vrai Antoine ! De base , je suis quelqu'un de gentil qui a son caractère quand même , qui dit tout le temps des conneries, qui en fait même par moment. Mais pas celui là ! Je me colle une personnalité qui ne me ressemble pas ! >> Je finis mon monologue tout en éclatant en sanglots.

Ma mère vient me prendre dans ses bras et caresse le haut de mon dos tout en embrassant mon crâne.

- On va s'en sortir Antoine. On est fort , il faut se serrer les coudes pour remonter la pente ensemble. >> Elle me chuchote ses mots tout en continuant ses gestes de réconfort.

****************

Arya.

Quelques jours plus tard.

Je suis chez moi et aujourd'hui je dois garder mes nièces : Eva et Émilie. Tout se passe bien pour une fois. Je suis en train de prendre le bain d'Émilie quand j'entends Eva criait en bas. Je sors vite Émilie de l'eau et la sèche. Je lui mets son peignoir ourson et la prends dans mes bras , décidant de l'habiller après pour voir ce qu'il se passe en bas. Je descends et vois qu'Eva est sur le canapé en train d'imiter Jack Sparrow. Oui , je lui ai mis Pirates des Caraïbes pour que j'ai la paix. Elle adore ce film donc pour ne pas l'entendre je lui ai mis , mais je regrette déjà. Mais je suis soulagée qu'il ne lui arrivait rien de spécial.

- Eva tu ne peux pas rester calme ? J'ai eu une peur bleue quand tu as crié. J'ai cru qu'il t'arrivait quelque chose. >> Dis-je en fronçant les sourcils.
- Désolée tata mais Jack est un très bon pirate. Je veux trop devenir comme lui ! >> S'exclame-t-elle.

Ce qui m'épate chez ma nièce c'est son originalité. Elle n'est pas comme les autres petites filles à penser aux princesses et aux licornes. Enfin , il y a une période si , elle avait des déguisements de princesse mais du jour au lendemain elle voulait devenir un pirate. Elle me disait souvent que Jack Sparrow est son amoureux et qu'elle voulait combattre les méchants avec lui. Elle a cinq ans et est déjà comme ça. Je me demande quand elle sera adolescente, je plains ses parents avec son caractère s'il prend de l'ampleur.

- Bien. Je venais m'assurer que tout se passait bien. Je retourne en haut pour aller habiller ta petite soeur. >> Je la préviens et remonte en haut.

Je l'allonge sur le matelas à langer et lui enlève son peignoir. Je prends une couche propre et lui mets. Je l'habille d'un pyjama grenouillère et je la prends dans mes bras. Je vais la mettre dans son berceau et je lui mets son doudou à son visage. Je lui dépose un baiser sur son front et quitte la chambre. Je descends à l'étage de dessous et pars dans la cuisine. Je plonge ma tête dans le réfrigérateur pour prendre une boisson et quand je me retourne je suis face à Raphaël. Je lâche un hoquet de surprise et lâche ma boisson que j'avais dans ma main. Un sourire narquois naît sur son visage maléfique.

- Salut poupée. >> Dit-il d'une voix assez rauque.
- Euh... Salut Raphaël. >>
- Alors comme ça on continue de parler à Antoine ? Tu n'as pas pensé aux conséquences qui pourraient se produire ? >> Il ouvre le réfrigérateur pour se prendre une boisson à son tour. Il ne semblait pas être dans son état.
- Euh... Je... Je vais dire à Eva d'aller dans sa chambre. >> Je veux quitter la pièce mais il me retient par le poignet.
- Tu as tes nièces aujourd'hui ? >>
- Ou...Oui. >> Je le regarde tout en bégayant.
- Je suis venu le mauvais jour. >> Il lâche un rire amer. << Mais fais donc ça , mets la dans sa chambre. >> Il enroule une mèche de mes cheveux autour de son doigt.

Je hoche la tête et sors de la cuisine. C'est dingue comment je peux être soumise à lui. J'éteins la télévision et Eva se met à râler.

- Ma chérie , tu vas aller jouer dans ta chambre d'accord ? >> Dis-je dans une voix douce.
- Pourquoi ? >> Elle me réponds en croisant les bras.
- Parce que... Tata doit faire quelque chose d'important et ça ne concerne pas les enfants. Tu comprends ? >>
- D'accord... >>

Elle se lève du canapé et pars vers les escaliers tout en traînant les pieds. Une fois que je l'ai perdu de vue , je sens des mains sur mes hanches. Je ne bronche pas et sens la peur montait d'un cran. Ma respiration devient saccadée.

- Je te sens très tendue Arya. >> Il pousse mes cheveux pour les mettre sur le côté.
- Je...Je suis normale. >>
- Arrêtes de mentir. Quand je pose mes mains sur ton corps , je le sens que tu te braques. >> Il pose ses lèvres dans mon cou.

J'avais juste une envie c'était de lui hurler d'arrêter mais je sais que ça allait mal se passer. Donc je préfère me taire et sentir ses mains ainsi que ses lèvres dégoûtantes sur ma peau. Il me retourne pour que je sois face à lui. Ses yeux n'étaient pas comme d'habitude. Ils avaient une drôle de lueur.

- Je reprends ma question. Est ce que tu continues de parler à Antoine ? >>
- Non. >> Je m'apprête de répondre.
- Arrêtes de me mentir. Je répète, est ce que tu continues de parler à Antoine ? >>
- Ou...Oui. >>
- Voilà. Je préfère que tu sois honnête même si la réponse ne me plaît pas. >>

J'avale ma salive de travers en entendant sa réponse. J'allais passer un mauvais quart d'heure. Mais je ne voulais pas couper les ponts avec Antoine malgré les conséquences qu'ils pourraient se produire de notre relation de professeur/élèves. Et il n'y aura pas nous qui prendront aussi. Il y aura aussi ses amis. Benjamin , Kylian et Paul. Car eux aussi me parlent comme si j'étais leur pote. D'un coup , Raphaël me pousse violemment dans le canapé et il grimpe sur moi. Il resserre le haut de mon t-shirt pour l'arracher violemment. Je lâche un cri de surprise et essaie de me débattre mais il attrape mes poignets pour les plaquer au dessus de ma tête. Il rapproche son visage du mien et s'arrête à quelques centimètres de mes lèvres.

- Ne bronches pas. Fais comme tu faisais au début , c'était parfait. Alors pourquoi tu veux tout gâcher ? >>

Je pouvais sentir l'alcool à plein nez. Je l'avais dis il n'était pas dans son état normal. Il était bourré. Je le repousse mais il me donne une grosse gifle. Ma tête part violemment sur le côté et je pense que je devais avoir les traces des cinq doigts de la main inscrit sur ma joue. Les larmes commencent à monter aux yeux mais je les ravale très vite. Il me prend par les cheveux et me lève du canapé. Je lâche des gémissements de douleur en essayant de le faire lâcher son emprise.

- Lâches - moi ! >> Je crie tout en essayant de lui faire enlever ses doigts de ma chevelure.
- Ta gueule ! >>

Il me plaque contre le mur et enroule ses mains autour de mon cou pour resserrer ce dernier a l'aide de ses doigts. Il commence à faire une pression et je commence à manquer d'air. Je suffoque et ouvre la bouche pour essayer d'inspirer un minimum d'air. Car si je ne faisais pas ça , j'allais être à cours d'oxygène. J'entends des pas dans les escaliers et des cris se font entendre par la suite.

- Tata ! >> La voix d'Eva résonne dans la pièce. Je pouvais entendre qu'elle sanglotait.

Raphaël me lâche et se tourne vers la petite. Je retombe à terre et masse mon cou pour essayer de reprendre ma respiration normale.

- Je croyais que tu l'avais emmené dans sa chambre ! >> Raphaël crie et je sursaute.
- Eva... Retournes dans ta chambre ma chérie. >> Ma voix était faible.

Les pleurs d'Émilie retentissent et Eva court dans les escaliers pour aller la retrouver. Raphaël m'agrippe une nouvelle fois les cheveux pour me relever. Je me débats et il me jette au sol. On était arrivé dans la cuisine. Il commence à me donner une série de coups de pieds dans tout le corps et je me mets en boule pour éviter qu'il touche ma tête. Il me relève mais je le repousse malgré le manque de force qu'il y avait en moi. Il prend ma tête entre ses mains mais pour me libérer, je baisse ma tête pour esquiver ce qu'il allait me faire. Mais sans y attendre, son genou rencontre brusquement mon arcade sourcilière. Je hurle de douleur et ma main se pose automatiquement sur la partie touchée. Je pleure à chaude larme tellement que la douleur était insupportable. J'entends une nouvelle fois Eva hurlait.

Antoine.

Je suis dans mon lit , en train d'écouter ma musique en dessinant. Quand ma musique se coupe et mon téléphone vibre. Je fronce les sourcils en voyant que c'était Arya qui m'appelait. Je décide de décrocher.

- Salut poupée. >> Je dis avec une voix sensuelle.
- Antoine ? Viens tout de suite ! >> Crie une voix enfantine. Mais ce n'était pas Arya ! C'était Eva.
- Eva ? Qu'est ce qu'il se passe ? Arya est où ? >>
- Antoine... S'il te plaît viens ! >> Elle était en pleurs. << Tata ! >> Elle hurle et j'entends un fracas en bruit de fond. Arya devait être en danger.
- Ne bouges pas ma puce , j'arrive. >>
- Fais.... >> Elle n'a pas eu le temps de terminer sa phrase que ça avait coupé.

Je me lève de mon lit et enfile un haut comme j'étais torse-nu. Je mets une veste ainsi que mes chaussures. Je prends mon téléphone et mon skate. Je descends mes escaliers en trombe et ignore ma mère qui me parlait. Je sors de la maison et pose mon skate au sol. Je mets ma capuche et grimpe sur ma planche à roulettes. Je prends le chemin pour aller chez Arya.

Une fois devant chez elle , je saute de mon skate et le mets sous mon bras. J'enlève ma capuche et rentre dans l'allée. Avant que j'empoigne la poignée de porte j'entends des cris dans la maison. Je rentre à l'intérieur et tout ce fracas venait de la cuisine. Je pose mon skate et pars dans la direction de ce vacarme. En rentrant dans le salon, je vois Eva , contre le mur et mains sur les oreilles. Elle sanglotait. J'accours vers elle et elle ouvre les yeux.

- Antoine ! >> Elle s'écrie et me prends dans ses bras.
- Ça va ma princesse ? >>
- Je croyais que tu n'allais jamais venir. >>
- Je suis là ma chérie. >>

Quand une pensée me vient en mémoire. Émilie... Je me détache d'Eva et la prends par la main. Je cours dans les escaliers en tenant fermement la main de la petite. Je rentre dans la chambre du bébé et je vois que Émilie était dans son berceau. Je suis soulagé. Je m'agenouille en agrippant ses épaules.

- Eva , ma chérie. Restes ici avec ta petite soeur s'il te plaît. Je vais voir en bas. >> Je m'apprête à me lever mais Eva me tire la manche.
- Non ! Le monsieur est méchant ! >>
- Il faut que j'aille aider Arya. Je suis là, le monsieur va vite se calmer d'accord ? >>

Elle hoche la tête et je me relève. Je sors de la pièce et ferme la porte derrière moi. Je descends les escaliers et pars dans la cuisine. Je vois Arya à terre. Elle était de dos à moi. Je cours vers elle et je la tourne vers moi. Je mets ma main sur ma bouche en voyant l'état de son visage. Elle saignait de la lèvre et du nez , son arcade était gonflée et commençait à devenir bleu , quelques griffes étaient présentes sur ses joues.

- Je le savais que tu allais venir. >> La voix de Raphaël résonne derrière mon dos.

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Bisous.

- Pauline 💕