•3•

Antoine.

Je pars dans la cuisine pour ouvrir le frigo afin de me prendre la bouteille de jus d'orange. Je prends un verre et le remplit. Je remets la bouteille à sa place et quand je me retourne , je vois mon père me fusiller du regard.

- Ne me parles pas sur ce ton Antoine ! Je ne t'ai pas éduqué comme ça ! >>
- Ah bon ? C'est toi qui m'a éduqué ? Depuis que je suis petit je vois plus maman que toi. >>
- J'ai toujours été là pour toi ! >>
- Pas assez je crois. >>

Je ramène mon verre à la bouche et prends une gorgée mais mon père fait voler celui-ci de mes mains. Le verre se brise et une grosse tâche orange se forme sur le sol blanc.

- Mais tu es malade putain ! >>

Je crie et passe à-côté de lui pour prendre le balai et le ramasse-poussière. Je repasse une nouvelle fois à côté de mon géniteur et l'odeur de l'alcool me pique le nez. Je comprends vite qu'il a été se prendre une cuite avec ses amis. Quand mon père est bourré , il est vraiment méchant jusqu'à être violent. Je préfère l'ignorer et ramasse ses bêtises. En fait , je suis en guerre avec mon père depuis qu'il a trompé ma mère. Je suis le seul au courant car je l'ai surpris en train de baiser avec la femme. Du coup , il me tient par le bout du nez pour que je me tais mais s'il commence à me chercher , je serai capable de tout balancer à ma mère pour la sauver. Par contre le point positif c'est qu'il n'a jamais levé la main sur ma mère. Et il n'a pas intérêt car c'est moi qui lui refera la face. Père ou pas. Mon père n'était pas comme ça avant. Il était mieux et plus cool. Et depuis ce qu'il s'est passé il y a trois ans , il n'est plus le même. Moi non plus d'ailleurs.

- Tu n'es qu'un bon à rien Antoine ! >> Crie mon père.

Je ne préfère pas l'écouter et poursuit mon occupation.

- Des fois , j'ai honte de t'avoir comme fils avec toutes les conneries que tu fais !

D'un coup, je sens mon coeur se brisait. Entendre ces mots sortir de la bouche de son père, c'est blessant. Je me retourne vers lui.

- C'est quoi ton problème avec moi ? >> Je demande tout en me rapprochant de lui.
- Mon problème ? C'est toi !
- Que c'est mignon ! Content de le savoir car c'est réciproque.

Je le fusille du regard et pars dans le canapé. Je prends la télécommande et zappe les chaînes. Il n'y a rien à la télé. Je soupire et entends mon père hurlait mon prénom. Il est vraiment bourré. Je me lève et je vais le rejoindre. Il a mon carnet de correspondance dans ses mains.

- Tu te fous de ma gueule là ?! >>
- Quoi encore ? >>
- Tu as vu tout ce que tu as dans ton carnet ? Les retenues, les avertissements, les mots, les absences, les retards ! C'est quoi tout ça ?!
- Tu devrais savoir, tu les as tous cité.

D'un coup, il me donne un coup de carnet dans le visage. Ce n'était pas un petit coup.

- Tu me fais honte ! C'est une honte ! >> Hurle mon père.
- Et c'est maintenant que tu le remarques ? C'est comme ça depuis la seconde. >>
- Et t'es content de le dire petit con !
- Un peu.

Et là, sa main rencontre ma joue. Celle-ci me brûle et je dois avoir la trace de ses cinq doigts imprimés sur mon visage. Je le regarde avec un air choqué.

- T'es sérieux ?
- Je déteste qu'on se foute de ma gueule !
- Je te déteste plus que tout !

Je me retourne pour aller vers les escaliers mais il me rattrape bien que j'atteins la rambarde. Il me tourne vers lui et il me donne un coup de poing dans le nez. Je lâche un gémissement de douleur et tombe par terre. Je peux sentir le sang coulait de mon nez et je n'aime pas ça. Mon père se rapproche de moi tout en me jetant son regard noir. Il faisait des bords. Il me donner un coup de pied dans le ventre et je me tord de douleur. Il enchaîne très vite ses coups de pied un peu partout sur mon corps. C'était désagréable à ressentir. Dans ma bouche, il y avait le goût de sang. C'était horrible.

- Mais arrêtes ! Pourquoi tu le frappes ?! >> La voix de ma mère résonne dans la maison.

Elle vient tirer mon père pour qu'il arrête de me frapper. Je ne sais pas pourquoi il m'a frappé. Pourtant je ne l'ai pas insulté. Mais l'alcool joue bien son rôle. Ma mère crie sur mon père et elle vient s'agenouiller à mes côtés. Elle prit mon menton entre ses doigts et regarde le dégât.

- Oh mon dieu ! Je vais te soigner viens avec moi.

Je me relève et elle jete un regard mauvais à mon père. Nous montons les escaliers pour aller à la salle de bain. Je m'assois sur le bord de la baignoire et ma mère cherche dans le placard à pharmacie. J'ai mal aux lèvres, j'ai l'impression qui me les a éclaté. Ma mère revient avec du désinfectant, du coton, des compresses. Tout les objets dont elle a besoin. Elle s'agenouille à ma hauteur et imbibe le bout de coton. Elle le place sur mes lèvres et j'ai un mouvement de recul.

- Antoine arrêtes de bouger. >> Gronde ma mère en essayant de nettoyer le sang.
- Ça pique ! >>
- Tu n'es plus un bébé. >>
- Si le tien. >>

Un sourire se dessine sur ses lèvres et sur les miennes par la suite.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec ton père ? >> Demande-t-elle en désinfectant mes lèvres.
- Il a pété un plomb. Il a dit qu'il a avait honte de m'avoir car je fais beaucoup de connerie, que j'étais un bon à rien. Il a regardé mon carnet de correspondance et quand il a vu qu'il était bien rempli, il m'a pété un plomb dessus. Tu me connais maman, j'ai du répondant, donc je lui ai répondu mais pas méchamment. Je ne l'ai pas insulté non plus. Et il s'est jeté sur moi. >>
- Il ne tient pas l'alcool et tu le sais. Demain il oubliera. >>
- Peut-être mais même sans alcool il est sec avec moi. Il me punit pour rien. Il a changé maman. >>
- Et c'est pour la même raison que toi chéri. >>

Je ne répond pas et la laisse me désinfecter. Je grimace parfois. Une fois terminer, elle jette toutes les choses usées par le produit et le sang. Elle remet la salle en ordre et je la regarde. Je suis tellement heureux d'avoir une maman comme elle. Jamais elle n'a levé la main sur moi. Pourtant j'en ai fais des connerie, je lui ai montré la vie dure mais elle a su être forte, elle a su comment reprendre les commandes. Bon c'est vrai que j'en fais encore, mais c'est différent qu'avant. Elle se tourne vers moi et sourit.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? >>
- Je me dis que j'ai de la chance de t'avoir. >>
- Oh mon poussin. >>
- Par contre, je peux te laisser dire que je suis ton bébé mais pas ton poussin s'il te plaît. C'est gênant. >>

Elle rigole et attrape mon visage doucement. Elle dépose un baiser sur mon front et quitte la pièce. Je quitte à mon tour la pièce et pars dans ma chambre.

•••••••••••
Quelques jours plus tard.

Je suis en cours d'anglais et avec Benjamin on était en train de faire un morpion. Et c'est lui qui gagner. Il est content en plus. En ce moment là, j'ai juste une envie de lui couper ses bouclettes tellement qu'il m'énerve.

- Et c'est qui le maître ? C'est qui ? C'est Benjamin Pavard ! >>
- Tu es plus Jeff Tuches que le maître. >> Intervient Kylian.
- Ah ah c'est très marrant, j'en pleure de rire. Tes commentaires débiles tu peux les garder pour toi. >>
- C'est qu'il rage le petit. >> Rajoute Paul en rigolant.
- Toi fermes-la. >>

Je rigole légèrement face à leur dispute. Qu'est-ce que je ferai sans eux ? La sonnerie me sors de mes pensées et range mes affaires dans mon sac. Benjamin se lève et m'attends. Tandis que les deux autres partit sans nous attendre. Nous sommes les derniers à sortir. Nous passons devant le bureau et disons au revoir à la professeur.

- Antoine ? >> Arya m'interpelle avant que je passe la porte.
- Oui ? >> Dis-je en me retournant.
- Je pourrai te parler ? Seul ? >>

Elle lance un regard insistant à Benjamin et il comprend. Il partit et ferme la porte derrière lui.

- Qu'est-ce que vous voulez Mademoiselle ? >>
- Ta dernière évaluation est toujours aussi... Mauvaise que les autres.
- Je sais. Vous devez le savoir non ?
- Mais elle est mieux que les autres.
- Ah bon ? J'ai eu combien ?
- Tu es passé de 3 à 8. Tu as encore des efforts à faire pour obtenir la moyenne. Est-ce que tu travailles chez toi ? >>

Je ne veux pas, je peux pas et je n'y arrive pas.

- Pour être honnête ? Non. >>
- Je pense que tu devrais avoir une aide. >>
- Non ça ne sert à rien. Même avec une aide supplémentaire je n'y arriverai pas.
- Et même si c'est moi qui t'aide ? >>

Je suis surpris qu'elle me propose son aide. Je ne pensais pas qu'elle est prête à aider un gars comme moi, paumé et surtout nul.

- Vous ferez ça ? >>
- Bien sûr. Il y a le BAC en fin d'année et je veux que tu réussisses. Je ne veux pas que tu vives une seconde défaite. >>
- Comment vous savez que j'ai échoué ? >>
- Tu sais, les professeurs se parlent entre eux et savent beaucoup de renseignement sur les élèves. >>
- Wow. Limite vous êtes des psychopathes. Vous ne voulez pas savoir la couleur de mon boxer pour rajouter ce petit détail dans mes renseignements ? >>

Elle rigole et se lève de sa chaise. Elle vient se positionner devant moi, s'appuyant sur le bureau.

- Tu acceptes ou pas ? >>

Je reste à la regarder sans rien dire. Si elle m'aide je pourrai réussir à avoir mon BAC. Mais le seul inconvénient c'est qu'on pourrait se faire choper et ça créerait des soupçons. Oh et d'après tout c'est pour moi. Je m'en fous des autres.

- J'accepte. >>
- Bien. Alors rejoins-moi ce soir chez moi. Et surtout prends bien tes cours avec toi. >>
- D'accord. >>

Elle me sourit et je pars de la salle. Je descends les escaliers pour traverser le long couloir afin d'arriver dans le hall. Benjamin, Kylian et Paul m'attendent sur un banc. Je les rejoins alors.

- Vous faites quoi ici ? On a fini notre journée. >> Je demande en les regardant un par un.
- On t'attendait. >> Répond Benjamin.
- Pourquoi ? >>
- On veut que tu viennes avec nous aux entraînements de foot. >> Avoue Kylian.
- Wow wow. Je déteste le foot et vous m'obligez à venir vous voir courir derrière un ballon ?
- Oh aller Antoine, tu préfères rentrer chez toi ou venir avec nous ? >> Rajoute Paul.

La question ne se pose même pas.

- Je viens avec vous. >>
- Génial ! >> Dit Paul en souriant.

Ils se lèvent et nous quittons le hall. Ils sont tous au courant de l'histoire avec mon père. Ils sont là à me soutenir et me faire sortir pour oublier ce souvenir horrible.
Nous étions arrivés au terrain, qui était derrière le lycée et nous descendons la grande côté qui nous mener jusqu'à la pelouse. Tout autour il y a des bancs, ainsi que des gradins. Ce n'est pas un grand stade mais c'est parfait pour les garçons pour s'entraîner. Ils partent se changer et moi, je m'assois sur un banc. Je balaie le terrain du regard et vis une personne que je redoute le plus. Prune. Mon ex. Elle fait partie de l'équipe de danse. Et je sais pourquoi elle était là. Car son copain joue dans la même équipe que Paul. Et oui en quelques semaines elle a réussi à me remplacer. Elle tourne la tête et elle me voit. Putain. Il manquait plus que ça. Insister à un entraînement de foot et croiser son ex, il n'y a pas pire que cet enfer. Elle se rapproche de moi et il faut avouer qu'elle était belle. Elle est brune avec un carré effilé, elle se maquille très bien faisant ressortir ses yeux marrons. Son style vestimentaire est cool mais un peu trop léger à mon goût. Son seul défaut est qu'elle se la pète. Mais elle a un bon fond. Elle s'assoit à côté de moi mais je ne la regarde pas.

- Salut. >> Commence-t-elle pour entamer la conversation.
- Salut. >>
- Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. >>
- En même temps, quand on remplace son ex petit-ami quasi facilement, on est beaucoup occupé. >> Dis-je sèchement.

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Comment trouvez-vous ce chapitre ?
J'aimerais avoir vos avis. Des avis constructifs s'il vous plaît.
Bisous.

- Pauline 💕

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