•24•

Antoine.

Je la regarde, surpris de cette révélation. Elle attend patiemment ma réponse.

- Écoutes Arya... Je t'aime bien mais ça va être chaud d'avoir une relation, sachant que tu es ma professeur.. >>
- Donc ce n'est pas réciproque ? >>
- Ce n'est pas ça mais... >>
- C'est bon , j'ai compris. >>

Elle se lève du lit, pour enfiler un peignoir. Je me lève à mon tour pour enfiler mon boxer ainsi que mon jogging. Elle se rapproche de moi rageusement.

- Donc les bisous, les câlins ne représentent rien pour toi ? Tu me sautais juste pour le plaisir ? Sans ressentir de sentiments ? >> Dit-elle en haussant le ton.
- Arya...
- Fermes la ! Tu m'as pris que pour le sexe ! Je n'arrive pas à y croire ! Je suis tellement naïve et aveugle que je n'ai pas vu ton petit jeu ! >>

Je pose ma main sur son épaule mais elle la repousse violemment, en me lançant un regard remplit de colère mélangé à de la tristesse.

- Tu es le pire des salauds ! >>
- Écoutes-moi bien, c'est toi qui a lancé ce foutu défi ! >>
- Si j'ai lancé ce défi, c'est parce que je ressentais quelque chose pour toi ! Je pensais que c'était réciproque ! >>

Elle commençait à pleurer. Putain, je l'ai fait pleuré. Je déteste faire pleurer les filles, je me sens faible. Je n'avais pas l'intention de la blesser. Je ne pouvais pas faire semblant de l'aimer si au fond de moi, je ne ressentais rien. Je voulais la prendre dans mes bras mais elle me repousse brusquement.

- Sors de ma chambre ! >> Crie-t-elle tout en sanglotant.
- Arya... >>
- Dégages putain ! >>

Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas la laisser seule ,surtout dans cet état. Je décide de rompre la distance entre nos deux corps mais sa main rencontre très vite ma joue, qui devient très vite en feu.

- Dégages ! >> Hurle-t-elle.

Je baisse les yeux, rapportant ma main à ma joue. Je ramasse mon t-shirt et quitte la pièce. Une fois dehors, je serre mon poing. J'étais dégoûté de moi. Je fais souffrir une personne qui a toujours été là pour moi, une personne qui m'a toujours soutenu. Je l'ai brisé. Mon poing part dans le mur, d'en face de moi et collé mon front contre ce dernier. Je ferme les yeux, et soupire.

- Tu as tout gâché ! >> Me parlant à moi-même.

•••••••••••••••
Quelques jours plus tard.

Aujourd'hui c'est notre départ. Notre semaine est terminée. Il nous reste une petite semaine et nous sommes enfin en vacances de Noël. J'ai hâte, car je vais pouvoir revoir ma famille qui habite très loin. Par contre ce qui ne me plaît pas du tout c'est qu'Arya est plutôt proche de Xavier. Si je n'aurai pas fait le con, elle me parlerait encore. Elle m'a ignoré tout le reste du séjour et je l'avoue que ça me blesse. Je mets mes bagages dans la soute du bus et monte à l'intérieur. Je me dirige vers le fond, à ma place habituelle. Je passe devant Arya et elle ne me lance aucun regard. Je baisse la tête et pars à ma place. Je m'installe et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles. J'appuie ma tête contre la vitre et met une musique au hasard. Je relève le regard et vous Arya rigolais avec Xavier. Mes dents se serrent à cette vue. Il la prend dans ses bras et elle ne bronche pas. Je baisse les yeux pour éviter de voir ce spectacle. Je pars dans mes contacts et tombe sur son prénom. Je clique dessus et pars dans les paramètres du contact. Plusieurs propositions s'affichent et mon doigt se dirige vers " Supprimer ce contact ". J'hésite à appuyer dessus ou laisses tomber, espérant qu'elle m'envoie un message. Mais comme elle était trop préoccupée avec l'autre, elle en a complètement oublié qu'elle a mon numéro. Mon doigt appuie et le contact disparaît de mon répertoire. Une main se pose sur ma cuisse, je relève le regard et croise celui de Benjamin.

- Ça va gros ? >> Demande-t-il.
- Oui oui. >>
- Arrêtes de mentir, ça fait quelques jours que tu n'es pas dans ton assiette. Je le vois dans ton regard. Qu'est ce qu'il se passe ? >>

Je souffle et hésite à lui dire. D'après tout, je sais qu'il ne me jugera pas. Il pourrait peut-être m'aider.

- Arya et moi, on ne se parle plus. >>
- Pourquoi ? >> Il fronce les sourcils.
- On a couché ensemble le dernier jour qu'on s'est parlé. Et à la fin, elle m'a avoué qu'elle m'aimait. Mais je l'ai recalé. >>
- Quoi ? Non ! Tu n'as pas fait ça quand même ? Tu l'as laissé filer alors que c'est une fille bien ? Tu t'en rends compte qu'elle est meilleure que Prune ? >>
- Oui je sais ça. Mais je lui ai dis que c'était impossible car c'était ma professeur. >>
- Eh ! Je vais te dire un truc, en espérant que ça te remette les neurones en place. Dans quelques mois, tu auras fini l'école. Elle ne sera plus ta professeur. Donc elle sera considérée comme une personne normale. Donc tu as merdé ! >>
- Je sais. Mais si j'arrive à intégrer l'école que je veux ? Comment on aurait fait pour se voir ? >>
- Tu es prêt à tout pour réaliser ton rêve et je trouve ça chouette que tu ne relâches pas. Bref, ce n'est pas le sujet. Et bien, tu aurais pu l'emmener avec toi. >>
- Tu as raison. Putain j'ai merdé ! >>
- Tu l'aimes ? >> Me questionne-t-il.

Il était sérieux. Je le regarde avec incompréhension. Même moi je ne le sais pas. Je ne sais pas ce que je ressens pour elle. C'est encore flou.

- Je ne sais pas moi-même. Je ne sais pas ce que je ressens pour elle. Tout en encore flou. >>
- Avec le temps tes idées deviendront plus claires. >>
- Qu'est ce que je dois faire Benjamin >>
- Laisses le temps faire, et quand tu te sens prêt tu vas lui parler. Laisses la un peu, le temps que la colère s'évapore et après tu fonces la voir. >>
- Merci. Merci d'être là. >>

Il m'adresse un sourire et me donne une petite tape à l'épaule. Je remets ma musique et plonge dans mes pensées.

Au bout de quelques heures, nous sommes revenus dans notre ville natale. Tout le monde sort du bus pour aller récupérer leur valise. Je commence à entamer le chemin pour aller chez moi quand quelqu'un m'interpelle. Je me retourne et Benjamin se retrouve en face de moi avec Kylian et Paul.

- On va se rouler un petit joint, tu veux venir avec nous ? >> Demande-t-il.
- Pourquoi pas. Ça tombe bien, je ne voulais pas rentrer chez moi. >>

Nous partons tout les quatre dans notre endroit. Un endroit isolé du monde.

••••••••••••••
Trois jours plus tard.

Aujourd'hui nous sommes mardi. Encore trois petits jours à tenir et nous serons en vacances. Je suis en cours d'anglais. Arya m'ignore toujours et moi aussi. Nous nous regardons même pas, elle ne m'interroge pas, je ne fais pas son travail et je ne participe pas. Je suis dans les nuages depuis le début du cours. La sonnerie retentit dans tout l'établissement et je range mes affaires. Pour une fois, je suis le premier à sortir de la salle mais Arya me retient. Mon cœur rate un battement. Une fois que tout les élèves sont sortis, Arya ferme la porte et se tourne vers moi. Je la scrute sans dire un mot.

- J'étais sérieuse l'autre jour, Antoine. >>
- Moi aussi, je l'étais. >>

Mensonge. Je suis qu'un menteur. Un putain de mytho.

- Mais de quoi as-tu peur bordel ? >> Commençait-t-elle à s'énerver.
- On en a déjà parlé. Tu ne vas pas remettre ce sujet sur le tapis. Tu ne vas pas me forcer à t'aimer. >>
- A... Alors ce n'est pas réciproque ? >> Bégaie-t-elle.
- Non ce n'est pas réciproque ! Tu ne vas pas me faire chier avec ça ! Je t'ai pris que pour ton cul, juste pour te baiser. C'est bon ,tu as compris ? >> Dis-je super énervé.

Je tape sur le bureau avec mon poing et elle sursaute. Elle n'osait pas me regarder. Je sors de la pièce en claquant la porte. Je me rends compte de ce que je lui ai dis. Ce n'était pas ce que je pense, pas du tout même. Je l'entends éclater en sanglot à travers la porte. Je passe mes mains sur mon visage et me traite de tout les noms. Je suis con , je suis con , je suis con ! J'ai merdé une énième fois et elle va me détester. Je quitte les couloirs et descends les escaliers à une vitesse incroyable. Je cours dans les couloirs, essayant de trouver Benjamin. Je l'aperçois au loin, en train de parler à une bande de mec. Je cours vers lui et je lui tapote l'épaule. Il se retourne et me sourit.

- Hey. Ça va pas ? Tu es tout pâle. >> Me fait-il comme remarque.
- J'ai besoin de te parler, c'est urgent. >> J'avoue étant essoufflé.
- D'accord, je te suis. >>

Je m'éloigne de la bande des gars et pars plus loin où il y avait peu de gens.

- Qu'est ce qu'il y a ? >>
- C'est Arya. >>
- Encore ? Ne me dis pas que tu y as été trop fort. >>

Suite à sa réponse, je me tais et me pince les lèvres. Il me lance un regard en biais ayant ses mains posées sur ses hanches.

- Qu'est ce que tu lui as dit ? >>
- Je lui ai dis qu'il fallait qu'elle arrête de me faire chier avec ce sujet, que je l'avais pris pour son cul. Mais je suis un mytho car c'est faux. J'étais énervé je te jure. Je ne le pensais. J'ai dis ça car ce sujet me fait peur. J'ai peur de retomber amoureux. >>
- Ah oui effectivement tu as été trop fort. Je comprends que tu aies peur mais Arya n'est pas Prune. Arya est beaucoup mieux. Elle saurait te rendre heureux. >>

Je baisse la tête et gratte ma nuque.

- En fait, je suis en train de me mentir à moi-même. >> J'avoue tout en regardant le sol.
- Effectivement. >>

Je souffle et Benjamin vient me prendre par les épaules.

- Ne t'inquiète pas, tout va s'arranger. >>

Arya.

- Les notes d'Antoine sont mieux. Mis à part que je le trouve un peu ailleurs. >> Dit la professeur de sciences.
- Effectivement, il n'a pas l'air d'être dans son assiette depuis qu'il est rentré du séjour. >> Poursuit Éric.

Et tout ça était à cause de moi. Si je ne lui prendrai pas la tête, il ne se mettrait pas dans ces états. Les autres professeurs font la même réflexion et se tourne soudainement vers moi.

- Et toi ? Qu'est ce que tu as dire sur Antoine ? >> Demande le proviseur.
- Euh... En ce moment, je le trouve passif. Mais ses notes ont augmenté en anglais. Il a réussi à atteindre la moyenne et je suis fière de lui. Mais il est dans les nuages. Ce matin, c'était le cas. >> J'affirme ce que les autres ont dit, sans trop être méchante.

Le conseil de classe se passe bien.
Quand cela est terminé, je fonce directement à ma voiture et monte rapidement à l'intérieur pour casser le froid. Je souffle dans mes mains et allume le chauffage. J'allume la voiture et quitte le parking pour rentrer chez moi au plus vite.
Quand je suis arrivée devant chez moi, je me gare devant ma résidence et sors du véhicule. Je prends soin de la fermer et traverse mon allée. Je sors les clés et l'insère dans la serrure.

- Hey. >>

Je sursaute à l'entente de la voix masculine et je lâche les clés. Je me retourne et je suis face à Raphaël. Il ne manquait plus que ça.

- Oh. Salut Raphaël. >>

Je me penche pour ramasser les clés et ouvre la porte.

- Je suis passé plusieurs fois cette semaine et tu n'étais pas là. >>
- C'est normal, j'étais en classe des neiges avec mes élèves. >>

Je rentre chez moi et me tourne vers lui.

- Tu veux rentrer ? >> Je propose par politesse.
- Pourquoi pas. >> Accepte-t-il.

Il rentre et je referme la porte. J'enlève mon manteau et l'accroche. Je pars dans la cuisine et sors deux verres.

- Tu veux boire quoi ? >>
- Du coca ça ira s'il te plaît. >> Il s'assit sur une chaise du bar.

J'hoche la tête et sors la bouteille de coca du réfrigérateur. Je verse la boisson dans chacun des verres et en donne un à Raphaël. Il me remercie et bois une gorgée. Je m'assois à côté de lui.

- Que me vaut ta visite ? >> Je demande en buvant une gorgée.
- Je te veux. >>

Je tousse , manquant de m'étouffer. Je repose le verre sur le bar.

- Pardon ? >>
- Oui Arya. Je te veux. Je n'arrive pas à t'oublier. >>

Il pose sa main sur la mienne. Je fixe nos mains liées et je retire la mienne brusquement.

- J'ai réussi à t'oublier Raphaël. Je suis passée à quelque chose d'autre. Oublies-moi Raphaël. >>

Il me regarde, sa mâchoire se crispe. Il claque le verre et se lève du tabouret.

- Je suis désolée.. >> Je chuchote.
- Je vais te récupérer. Et crois-moi, je vais t'avoir. >>
- Une menace ? >>
- Non , c'est la vérité. >>

Il quitte la cuisine, ainsi que la maison. Je souffle en passant mes mains sur mon visage.

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Comment vous trouvez ce chapitre ?
J'aimerais bien avoir vos avis s'il vous plaît.

La dispute entre Antoine et Arya ?
Vont-ils se réconcilier ?

Bisous.

- Pauline 💕

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