•2•

Antoine.

Elle me regarde dans le blanc des yeux, n'osant rien dire. Je peux voir qu'elle a des frissons au contact de ma main sur sur sa cuisse. Je me rapproche d'elle un peu plus et claque mes lèvres dans le creux de son cou. Je laisse aller mes lèvres sur sa peau pour l'embrasser doucement. Je sors le bout de ma langue pour faire des cercles imaginaires.

- Arrêtes Antoine... >> Dit-elle.

Sa voix tremble légèrement , je l'entends. Mes mains sont placées sur ses hanches bien taillées et je peux sentir son corps vibrer. Je me détache d'elle et la regarde dans les yeux.

- Antoine... Tu es venu ici pour travailler et non pour aller plus loin. >> Explique-t-elle étant toujours chamboulée.

Quand j'ai terminé , je pensais qu'elle allait me donner une gifle ou me faire la remarque comme quoi c'est ma professeur. Mais non. Aucune des deux réactions. Et je me demande pourquoi elle ne m'a pas repoussé et m'a laissé le temps de terminer.

- Je sais mais c'était très tentant. >> Dis-je avec un petit sourire
- Bien. Est-ce que tu as mieux compris ? >> Demande-t-elle ignorant ma réplique.
- Oui beaucoup mieux. Je vous remercie d'être à l'écoute mademoiselle. >>

Je me lève par la suite et rangé mes affaires dans mon sac. Arya me regarde avec son doux regard.

- Tu pars déjà ? >>
- Ça fait une heure que je suis ici et mes parents vont se demander où je suis. Et je vous assure que j'ai bien compris. >>
- Donc tu penses être prêt pour le contrôle qui sera distribué dans quelques jours ? >>
- Je serai à la hauteur mademoiselle. >>

J'enfile ma veste et jeté mon sac sur mon épaule. Je sors de la cuisine, suivit d'Arya. J'ouvre la porte d'entrée et me retourne vers elle.

- Surtout mademoiselle , ne rêvez pas trop de moi. >> Dis-je en ricanant.
- Oh ça ne risque pas mon petit Antoine.
- On ne sait jamais. >> Je réplique en lui faisant un clin d'oeil.
- Au revoir Antoine et bonne soirée. >>
- Bonne soirée mademoiselle. >>

Je tourne les talons et descends les marches pour quitter son allée afin de me retrouver sur le trottoir. Je prends la direction jusqu'à chez moi et une fois devant ma porte , je rentre chez moi. Je jete mon sac dans le canapé et pars dans la cuisine où ma mère et mon père sont là. Je passe devant eux pour prendre une assiette ainsi que des couverts pour les poser sur la table.

- Ça a été ta journée ? >> Me demande ma mère.
- Très bien. >>
- Et ta nouvelle professeur d'anglais ? Elle est comment ? >> C'est au tour de mon père de me poser une question.
- Comme une professeur normale. >>

J'entends mes parents soupirer.

- Fiston , tu vas nous tirer la tronche encore longtemps ? >> Me dit mon père.
- Ça change quoi à votre vie que je parle ou pas ? >> Je réplique sèchement.
- Mon chéri , on fait ça pour ton bien. >>
- Pour mon bien ? J'hallucine ! Vous me punissez car je ramène des mauvaises notes ! Vous croyez que je suis encore au collège ou quoi ? >>
- On veut te faire comprendre que... >>
- Me faire comprendre quoi ?! C'est bon je suis au lycée ! Je suis en Terminale ! Je passe le BAC en fin d'année et non le brevet ! Alors vos manières de parents modèles vous pouvez les garder ! >>

Je me lève et pars en direction de la sortie mais la voix de mon père qui m'interpelle me fait arrêter.

- Si tu aurais eu ton BAC l'année dernière au lieu de faire tes conneries avec ta bande de petit con , on ne sera pas comme ça avec toi ! >> Réplique mon père , énervé.

Je me retourne pour être face à lui.

- Ma bande de petits cons comme tu dis très bien , ils sont là pour moi tandis que vous , vous êtes jamais là. >>
- Toi non plus tu ne passes jamais de temps avec ta mère et moi, tu es toujours dehors en train de te déchirer le crâne à fumer des joints avec tes amis. Quelles fréquentations ! Tu as bien changé mon grand. >>
- Tu sais très bien pourquoi j'ai changé ! Tu le sais pourquoi je suis devenu comme ça ! Mais personne est là pour moi ! Personne ! Vous me laissez tomber ! >> Je hurle tandis que ma mère commence à pleurer.
- Tu dis qu'on est jamais là pour toi mais si tu aurais eu ton BAC , tu serais venu travailler avec moi. >>
- Je ne veux pas devenir footballer putain ! Je déteste ce sport !
- Et tu crois que danseur professionnel c'est mieux ? Tu n'y arriveras jamais. Si tu ne fous rien à l'école, ce sera la même chose en école de danse. >>

Et là , j'ai l'impression que mon coeur se brise. Il n'a jamais été méchant avec moi. Ça fait des années que je rêve de devenir danseur professionnel et m'a toujours soutenu. Et là , il suffit qu'une dispute éclate pour me dire ça. C'est qu'il l'a toujours pensé... Et ça me blesse. Je le regarde avec tellement de haine que si j'avais des mitraillettes à la place des yeux il serait à terre.

- Tu as de la chance que tu sois mon père. >> Dis-je en le pointant du doigt.

Je tourne les talons et pars vers les escaliers pour aller dans ma chambre. Je claque la porte et me jete dans mon lit. Je soupire et passe mes mains dans mes cheveux. J'ouvre mon tiroir et sors une cigarette ainsi que mon briquet pour me lever. Je m'approche de mon balcon, ouvre la baie vitrée et sors dehors. Je mets la cigarette entre mes lèvres et l'allume. Je tire une énorme taffe tout en regardant le soleil se coucher. Le temps était encore paisible pour ce mois de Septembre. Pourquoi ce n'est pas moi qui est parti ?

••••••••••

Le lendemain.

- Putain arrêtes Benjamin ! >> Dis-je avec une pointe d'agacement dans la voix.

Nous sommes en cours d'anglais et Benjamin n'arrête pas de me lancer des petites boules de papier. Il m'agace , il m'agace , il m'agace ! J'ai envie de le tuer putain. Je déchire une feuille de mon cahier pour faire des boules et pris un crayon vide. Je mets une boule dans le crayon et met le bout du crayon dans ma bouche. Je souffle et la boule atterrit dans la joue de Benjamin. Il lâche un petit cri et se frotte la joue. Kylian se retourne vers nous et à ce moment, je souffle une nouvelle fois. Kylian rigole et fait la même chose que moi. Benjamin est alors attaqué par nous.

- Les garçons ! >> Cria Arya.

Kylian arrête directement tandis que moi je continue , ignorant Arya. Elle vient alors m'attraper ma sarbacane et je la regarde dans les yeux.

- Tu t'es cru en école maternelle Antoine ? >> Demande Arya.

Je lève les yeux au ciel et soupire.

- Tu me regardes quand je te parle ! >> Elle haussa alors le ton.
- C'est bon, je vous écoute. Pas besoin de vous regarder. >>
- Ton comportement est insupportable aujourd'hui ! >>
- Là je suis gentil mais dans les autres cours je suis pire que ça, alors ne vous plaignez pas. >>
- Je crois que tu vas finir par être collé, Antoine. >>
- Ce n'est pas ça qui me fait peur. Collez-moi si vous voulez , j'en ai rien à faire. >>

Arya me regarde et des éclairs se forment dans ses yeux. Elle tend alors son bras et je fais semblant de ne pas comprendre.

- Ton carnet ! >>
- Je ne l'ai pas , je ne le prend jamais. >> Dis-je avec un sourire amusé.
- Ton heure de retenue va être doublée. Au lieu d'une heure , ce sera deux heures. Tu sais j'ai tout mon temps. >>
- Moi aussi ne vous inquiétez pas. >>
- Très bien, tu viendras passer ton temps libre en retenue ce soir de 16h à 18h. Tu en penses quoi ? >>
- C'est parfait !

Je la regarde avec un grand sourire et elle leva les yeux au ciel et partit à son bureau pour continuer son cours.

•••••••••••

Je suis devant la salle d'anglais , en attendant qu'Arya arrive. Deux heures c'est le temps idéal pour essayer de me rapprocher d'elle. Justement elle me voit foutre le bordel mais ne voit pas Benjamin me provoquer. Je regarde le plafond tout en sifflotant. Quand le bruit des talons me fait tourner la tête. C'était Arya. Elle est très belle. Elle est vêtue d'un pull fin gris foncé qui moulait parfaitement sa poitrine , un jean bleu foncé qui moulait ses cuisses et certainement des fesses. Elle portait des cuissardes à talons noirs et une petite veste en cuir noir. Elle a fait sa queue de cheval et son rouge à lèvres matte faisait ressortir ses lèvres.

Elle sort ses clés pendant sa marche et se met à mes côtés.

- Très étonnant que tu sois impatient d'aller en retenue. >>
- J'ai l'habitude mademoiselle. >>

Elle ouvre la porte et rentre à l'intérieur de la salle. Je pose mon sac sur la première table et m'assis contre le mur. Arya pose sa mallette sur son bureau et sors un tas de feuille. Elle en prend deux ou trois pour me les tendre.

- Tu vas faire ça le temps que je te trouve un autre travail à faire. >>

Je ricane tout en sortant ma trousse. Je pris la première et rien qu'à lire la première phrase , je ne comprends rien. Je soupire et me lève ayant les trois feuilles. Je me rapproche du bureau et Arya ne me quitte pas du regard.

- Tu as besoin d'aide ? >>
- Non. >>

Je froisse les trois feuilles pour les mettre en boule et les mettant à la poubelle. Arya est surprise par mon geste.

- Tu es en retenue pour travailler et non pour te tourner les pouces Antoine. >>
- Oh c'est bon, je comprends rien à l'anglais. >>
- Je suis là pour t'aider. Hier, tu as bien travaillé donc pourquoi tu ne continues pas ?
- Car aujourd'hui je n'ai pas envie tout simplement. >>

Je pars me réinstaller à ma place et Arya me fixe toujours.

- Non. >>
- Pardon ? >> Je demande en fronçant les sourcils.
- Je vois que tu es perturbé par quelque chose. Je le vois Antoine. Tu ne peux pas le nier. >>
- Je vais très bien. >> Dis-je sèchement.
- Bien , je ne préfère pas insister. Mais saches que si tu as besoin je serai là pour toi. Tu pourras te confier à moi le temps que tu voudras, d'accord ?

Je la regarde et hoche la tête. Je ne suis pas prêt pour parler à qui que ce soit. Seul Kylian , Paul et Benjamin savent pour mon passé compliqué. Mais mes parents ne sont jamais là pour moi , pour me soutenir. Ma mère est infirmière et mon père footballer. Il n'est pas trop connu mais commence à l'être petit à petit. Je suis un garçon et le sport que je déteste le plus c'est le foot. J'ai horreur de ça. Mes potes adorent ça et font parti d'une équipe à l'école mais je suis le seul à ne pas les avoir suivi.

Je soupire et sors mon téléphone. Normalement mon père me l'a confisqué et j'ai réussi à l'avoir ce matin. Je fais un tour sur mon compte Facebook et là une main attrape mon téléphone. Je sais que c'est Arya. Je souffle et la regarde.

- Pas de téléphone ici. >>
- Vous allez me le redonner. >>
- Oh que non. Il va être soigneusement sur le rebord de mon bureau. >>

Elle pose mon téléphone sur le bord de son bureau. Je me lève et me rapproche d'elle. Elle est de dos à moi. Alors je lui attrape la taille et la retourne pour qu'elle soit face à moi. Je la plaque contre le bureau et la regarde dans les yeux. Elle se pince les lèvres et soutient mon regard. Mes mains resserrent sa fine taille , je crois qu'elles vont se briser dans mes paumes.

- Vous êtes magnifiques aujourd'hui. >>
- Euh... Merci. >>

Je souris et descends mes mains un peu plus bas. Mais elle les rattrape bien avant que ma main droite attrape mon téléphone. Je me mords la lèvre inférieure tout en plaçant une main sur sa joue. Je rapproche mes lèvres des siennes et elle est déstabilisée. Je descends une nouvelle fois ma main et je réussis à attraper mon téléphone. Je souris et me détache d'elle.

- C'était plutôt facile. >> Dis-je en souriant en faisant tourner le téléphone entre mes doigts.
- Tu n'es pas possible. >> Répond-elle en soupirant.

Je souris et pars m'asseoir en attendant sagement que le temps passe.

••••••••••

Une fois que mon pied rencontre le carrelage de la maison , mon père apparaît dans l'encadrement de la porte , sépare le salon et l'entrée. Ne soupire et ferme la porte.

- Tu étais où ? Tu ne devais pas finir à 16h ? >> Me demande mon père.
- Quelque part. >>

Je passe à côté de lui , en lui donnant un coup d'épaule pour passer.

- Tu étais en retenue c'est ça ? Comme d'habitude , ça ne changera pas.
- Ça peut te faire quoi ? Je préfère être en retenue qu'être ici. >>

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Bisous.

- Pauline 💕




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