•15•
Antoine.
- On a tout cassé hé ! On a tout cassé hé ! On a tout cassé hé ! >> Chantonne Paul tout en tapant sur la table.
Nous rigolons tous en prenant des vidéos de notre cher Paul. Ça fait plaisir de le voir comme ça. On passe un petit moment à quatre et j'aime beaucoup ces moments. Heureusement qu'ils sont là pour moi ou sinon je serai perdu.
- Je vais aller chercher nos commandes. >> Avoue Benjamin en se levant.
- Je prends comme d'habitude. >> Dis-je à Benjamin.
- D'accord. Et toi Paul ? >> Demande Benjamin.
- Comme d'habitude aussi. >>
Benjamin hoche la tête et Kylian se lève pour le suivre. Je me tourne alors vers Paul.
- Paul. J'ai quelque chose à te dire. >>
- Vas-y, dis-moi. >>
- Alors. Déjà si je suis venu avec Prune c'est pour les photos. Je ne veux pas qu'elle les publie. >>
- Je m'en doutais. >> Dit-il en levant les yeux au ciel.
- Et deuxièmement , Prune est amoureuse de toi. >>
- Quoi ?! >> S'écrie Paul.
- Oui, elle me l'a dit tout à l'heure. J'étais surpris et un peu mal car elle m'a oublié en si peu de temps. >>
- Mais elle a cru au Père Noël elle ou quoi ? Jamais je sortirai avec elle !
- Pourquoi ? >> Je questionne, impatient de savoir sa réponse.
- Car déjà de un, ce n'est pas réciproque. De deux, tu es son ex. De trois, je respecte mon meilleur ami. De quatre, je trouve ça irrespectueux de sortir avec l'ex de l'un de ses potes. >>
Ce que j'aime chez Paul, c'est qu'il a du respect. Le respect dans sa famille est important. Sa mère l'a bien éduqué, malgré la mort de son père.
Je souris après son explication.
- Tu es un meilleur ami en or. >> Je souris.
- Oui, je sais. >>
Je rigole. Paul n'est pas du genre narcissique mais je sais qu'il fait ça pour rire. Benjamin et Kylian reviennent quelques instants plus tard, en posant le plateau sur la table. Nous prenons notre boisson respective et commençons à parler de tout et de rien.
•••••••••••••••
Quelques jours plus tard.
Arya.
Aujourd'hui j'ai décidé de m'excuser auprès d'Antoine. Cela faisait bientôt deux semaines qu'on ne s'adressait plus la parole et ça me rend triste. Ça fait vide sans lui. Je sors de ma voiture et m'approche de la porte. J'entends des cris et des choses qui claquent. Je sursaute quand une voix rauque crie dans toute la maison et un bruit d'une gifle se fait entendre. Je lève la main pour toquer à la porte mais cette dernière s'ouvre bien avant que mon geste soit accompli. Antoine apparaît devant moi, le nez en sang et des sacs dans ses mains. Je fronce les sourcils en voyant ce désastre. Il passe devant moi et j'entends la voix d'un homme criait.
- C'est ça ! Casses-toi ! Tu n'es qu'un bon à rien ! >> Crie l'homme.
Je décide de déguerpir de l'allée, avant que l'homme me découvre. Antoine marche le long du trottoir, sac sur son dos ainsi que ses autres sacs et sa main droite est rempli de sang. Je me mets à courir derrière lui et lui retient le bras. Il se retourne vers moi.
- Vous ne devriez pas être là. >> Dit-il en reniflant légèrement.
- Antoine. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? >>
- Rien qui ne vous regarde. >> Réplique-t-il sèchement.
- Je sais que tu n'as pas envie de me parler mais... >>
- Exactement, et je ne vous parlerez pas. >> Me coupe-t-il.
Je sors un mouchoir de ma poche et lui tend. Il ne me remercie pas et essuie son nez.
- Tu comptes aller où avec ses sacs ? >>
- Faire le SDF. >>
- Oh que non. Je ne te laisserai pas dehors, seul et sûrement pas dans ce froid. >>
- Vous allez avoir des ennuis si vous m'hébergez. >>
- Ce n'est pas grave. Je ne vais pas te laisser seul. Tu vas venir à la maison, le temps que ça s'arrange. >>
Il souffle et semble réfléchir. Il finit par accepter et je souris. Il me suit et nous partons vers ma voiture. Nous grimpons à l'intérieur et je démarre le véhicule aussi vite que je peux pour partir du quartier. Une fois sur la route, je prends le chemin pour aller vers le lac, qui se trouve dans un petit bois magnifique. Antoine reste silencieux pendant le trajet. Il regardait le paysage défilé. Ça me faisait mal de le voir comme ça. Quand nous sommes arrivés devant le petit bois, je descends. Antoine fait de même. Je prends le chemin que je connaissais par coeur et nous sommes très vite arrivés devant l'endroit le plus magnifique de ce bois. Je m'installe sur l'herbe et Antoine se met à côté de moi, s'appuyant contre un arbre. Il était très silencieux.
- Tu me dis ce qu'il ne va pas ? >>
- Je n'ai pas envie d'en parler. >>
- Antoine. Je suis là pour t'écouter, tu peux me parler. Je ne te jugerai pas. >>
Je lui prends sa main dans la mienne pour le mettre en confiance. Il regarde un instant nos mains et souffle.
- J'ai appris que Prune est amoureuse de Paul. Mon meilleur ami. >>
- Et ça te fait mal ? >>
- Bien sûr que oui ! Même si je ne le montre pas, au fond de moi, je ressens encore quelque chose pour elle. J'ai du mal à l'oublier, et elle, elle me remplace d'ici du jour au lendemain. C'était mon premier amour. >>
- C'est difficile. C'est une épreuve très difficile. >>
- Au moins, vous me comprenez. >>
Je lui fais un petit sourire et regarde l'eau. C'était apaisant et très agréable comme endroit.
- Et je me fais battre par mon père. >>
Mes yeux se reposent sur lui et il évite mon regard.
- Antoine... C'est horrible. >>
- Il n'était pas comme ça avec moi avant. Tout rouler comme sur des roulettes. On était heureux. Et depuis que cette chose est arrivée dans notre vie, tout a été chamboulé. J'ai changé, je suis devenu un cancre. Mon père a changé aussi et est devenu alcoolique. Il revient déglinguer à la maison quand il boit avec ses collègues. Et il se défoule sur moi. Il m'insulte, il a honte de m'avoir comme fils. >>
- C'est... C'est vraiment horrible... >> Ma voix déraille en prononçant cette phrase. J'étais mal pour lui.
- Dites Arya. Suis-je vraiment un garçon horrible ? Est-ce que je mérite de souffrir ? Je suis vraiment un déchet. Je fais honte à tout le monde. >>
- Ne dis pas ça Antoine. Tu es un garçon bien, tu es adorable. Peut-être que des fois tu es insupportable mais c'est comme ça. Je sais que tu ne voudras pas m'expliquer la chose pour laquelle tu as dérapé mais c'est à cause d'elle si tu es la personne que tu es aujourd'hui. Tu ne mérites pas de souffrir. Tu mérites le bonheur Antoine. Et tu ne fais honte à personne. Tu n'es pas un déchet, car crois-moi si tu ferais honte à tout le monde, tes amis ne seraient pas à tes côtés. Et Prune ne t'aurait pas aimé. >>
- Peut-être mais elle m'a laissé tomber. Elle m'a trompé et elle m'a remplacé. >>
- Certes mais elle t'a aimé. Mais si elle a décidé de partir, c'est son choix mais elle est passée à côté de quelque qui est extraordinaire. Elle ne sait pas ce qu'elle rate. >>
- Vous le pensez vraiment ce que vous dites ou c'est pour me faire plaisir ? >>
- C'est la vérité, Antoine. >>
Il sourit et se rapproche de moi. Il pose sa main sur ma joue et la caresse tout doucement. Il rapproche ses lèvres aux miennes et les frôle pour me faire languir. Je romps la distance et capture ses lèvres. Il pose sa main libre sur ma hanche tandis que je passe mes bras autour de sa nuque pour approfondir le baiser. Antoine me pousse doucement pour que je sois allongée sur l'herbe. Il passe sa main sous mon t-shirt et ses lèvres viennent picorer mon cou.
- Pas ici, Antoine... >> Je souffle.
- Pourquoi ? Ce serait original de faire l'amour dans un endroit magnifique comme celui-ci. Vous ne trouvez pas ? >>
- En été ce serait mieux. >>
- C'est vrai. Je n'avais pas pensé à ce détail. >> Dit-il en rigolant.
Il se redresse et se lève. Il tend sa main devant mes yeux et je la prend. Il me tire pour que je sois sur pieds et nous reprenons le chemin du sens inverse pour rejoindre la voiture. Nous montons à l'intérieur et je prends la route pour partir chez moi. J'entends Antoine fredonner les paroles des chansons qui défilaient à la radio.
Une fois arrivés devant chez moi, nous descendons et j'ouvre la porte pour rentrer au plus vite à l'intérieur de la maison pour nous réchauffer. J'enlève mon manteau et Antoine fait de même.
- Est-ce que je peux me permettre d'aller prendre un bain ? >> Demande Antoine.
- Oh oui. Je vais préparer le dîner en attendant. >>
Il hoche la tête et monte à l'étage. Ce n'est pas la peine de lui montrer , il connaît ma maison à force de venir.
Antoine.
Enfin seul. Je pose mes sacs à terre et ouvre l'un d'eux pour choisir un pyjama. Je prépare une serviette ainsi qu'un gant et remplit la baignoire d'eau. Je me déshabille doucement et arrête l'eau quand elle était arrivée à la moitié. Je rentre dans l'eau et cela me faisait un bien fou. Je repense de ce qu'il s'est passé il y a quelques heures et je finis par craquer. J'éclate en sanglots. Je n'ai jamais pleuré mais là , je suis à bout. Ça me surprend de pleurer alors que d'habitude je suis fort. Mais les nerfs ont fini par lâcher. J'essaie de me calmer et essuie mes larmes. Je me mords la lèvre pour éviter de fondre une deuxième fois en larmes. Je décide de me mettre sous l'eau, comme quand j'étais petit. La règle du jeu est de rester le plus longtemps en coupant sa respiration. Mais je décide de rester plus longtemps que prévu et mes yeux commencent à se fermer. Et là c'est le trou noir...
Arya.
Cela faisait une demi-heure qu'Antoine était en haut. Il ne faut pas ce temps pour prendre un bain. Après je peux comprendre, il voulait peut-être rester tout seul pour décompresser un peu. Mais je décide d'aller voir. Je monte en haut et toque à la porte.
- Antoine ? >>
Mais aucune réponse. Je décide de toquer une énième fois mais aucune parole , ni aucune autorisation de rentrer. Je rentre dans la salle de bain, une chance qu'elle n'était pas fermée à clé. J'écarquille les yeux en voyant Antoine, sous l'eau. Je me précipite vers lui et le remonte à la surface. Je le secoué pour le réveiller mais sans succès, il s'est évanoui. Je vérifie son pouls et il était très bas. Je le sors de l'eau avec un peu de difficulté et le met par terre. Je lui fais un massage cardiaque, ainsi que du bouche à bouche mais aucun signe.
- Aller Antoine ! Réveilles-toi ! >>
J'exerce les mêmes gestes mais toujours rien. Je me lève et prends le téléphone pour appeler les ambulances. Je retourne aux côtés d'Antoine et le sèche doucement. Je décide de l'habiller, pour ne pas le présenter nu devant les ambulanciers. Je réussis, avec difficulté mais j'y suis arrivée.
Quelques minutes plus tard, les ambulanciers arrivent et transportent Antoine dans une civière. Je décide de prendre ma voiture, pour les suivre.
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Cela faisait deux bonnes heures que j'étais dans la salle d'attente, en train d'attendre qu'un fichu médecin arrive pour me donner des nouvelles. En parlant du loup, un médecin arrive. Je me lève et me rapproche de lui.
- Alors ? >>
- Tout va bien. Vous avez appelé à temps. >>
Je suis rassurée.
- Vous pouvez aller le voir dans sa chambre. Il est réveillé. >> Annonce-t-il.
- D'accord. Merci beaucoup. >>
Je serre la main de ce dernier et pars dans la chambre d'Antoine. Je rentre dans la pièce et je le vois. Il était allongé dans le lit. Quand il me voit, il ne prend pas la peine de me sourire car il le sait comment je vais réagir. Je me rapproche et m'assis sur le fauteuil d'à côté de lui.
- Qu'est-ce qu'il t'a pris de faire ça Antoine ? >>
Il ne répond pas et fixe la télé, qui était éteinte.
- Je suis déçue que tu as essayé de mettre fin à ta vie. >>
- Je... Je suis à bout. >> Dit-il faiblement.
- Ce n'est pas une raison ! >>
- Je n'ai plus personne. Tout le monde me fait du mal. Je dois être toxique pour eux. Je n'ai pas ma place dans ce monde. >>
- Tu t'entends parler ?! Antoine, je suis là pour toi ! Kylian, Benjamin et Paul sont là ! Peu de gens sont là, mais ce sont les vrais. Ceux qui ne te laisseront jamais tomber. Sois patient et le bonheur te tendra les bras. >>
- Je... Je suis un lâche. >>
- Sur ce coup, oui, tu l'as été. >>
Une larme roule sur la joue d'Antoine mais je me précipite pour l'essuyer.
- Eh. Ne pleures pas s'il te plaît. Je ne veux pas te voir comme ça. >> Dis-je en caressant ses cheveux.
- Je me fais honte. Je n'arrive pas à croire que j'ai pensé au suicide. Je n'arrive pas à croire que j'ai failli y laisser ma vie. >>
- Tu es dans un moment de faiblesse, Antoine. Mais tu vas remonter la pente. Je te promets. Je serai là pour t'aider. >>
Je prends sa main dans la mienne et lui dépose un baiser sur sa joue.
- Merci. >>
- C'est tout à fait normal. >>
- Je pourrais sortir quand ? >> Change-t-il de sujet.
- Ils vont te garder en observation cette nuit. Reposes-toi. >>
Il hoche la tête et ferme les yeux. Je pose ma tête sur son torse et ferme les yeux à mon tour pour dormir un peu.
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Comment vous trouvez ce chapitre ?
J'aimerais bien avoir vos avis s'il vous plaît.
Bisous.
- Pauline 💕
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