•14•

Arya.

J'arrive dans le bar dont j'ai l'habitude d'aller avec mes amies. Je les vois au loin et pars m'asseoir sur une chaise. Je pose mon sac à main par terre et souffle un grand coup.

- Qu'est-ce que tu as ? >> Demande Emmie.
- J'ai fais une grosse connerie les filles. >> Dis-je en passant mes mains sur mon visage.
- Et tu as fais quoi ? >> Questionne Liv.
- J'en veux à Antoine et je l'ai rejeté quand il est venu me parler. >>
- Pourquoi ? >> Poursuit Emmie.
- Il y a quelques jours, j'ai vu Antoine se déchirer la tête en fumant des joints. Il a commencé à s'énerver sur moi. Certes il n'a pas levé la main sur moi mais il m'a fait peur. >>
- Je ne comprends pas pourquoi tu lui en veux. >> Ajoute Liv.
- Je lui en veux car il se détruit la santé. Il fume de la merde et le voir se détruire petit à petit me fait mal. Je me dis que si je ne lui parle plus ça va peut-être lui faire un déclic et va arrêter. >>
- Mais tu es consciente ou pas ? >> S'écrie Liv.

Emmie et moi, on se met à la regarder intensément pour qu'elle continue son explication.

- Tu l'as laissé tomber ! S'il fume des joints, qu'il part en quart de tour c'est qu'il a des problèmes et qu'il a besoin se vider la tête. Tu le laisses tomber car il fume ? Il comptait peut-être sur toi pour que tu l'aides à le relever et non le faire tomber au plus bas. Tu n'as jamais pensé à lui demander ce qu'il a ? >> Explique Liv.
- J'essaie de lui demander, j'essaie qu'il se confie à moi mais il ne parle pas. >>
- C'est peut-être des problèmes graves. >> Dit Emmie.
- Peut-être mais si Arya n'aurait pas fait l'inconsciente , et qu'elle aurait réfléchi ,sans doute qu'Antoine se serait confié. Mais elle l'a rejeté comme un mal propre. >> Avoue Liv tout en me regardant.

Je soupire.

- Donc tu penses qu'il faut que j'aille m'excuser ? >> Je demande en les regardant chacune leur tour.
- Oui. >> Répond Emmie.
- Mets ta fierté de côté et fonces. Car si tu attends, tu pourras lui dire au revoir car il sera trop tard. >> Ajoute Liv.

Je hoche la tête et prends mon sac avant de me lever.

- Merci les filles. >> Je souris.

Je quitte le bar et monte dans ma voiture. Mais par contre je ne sais pas où il peut être. Je sais qu'il n'est pas chez lui car ce n'est pas son habitude de rentrer chez lui à cette heure. Je roule dans la ville et je vois des gouttes commençaient à claquer sur mon pare-brise. Je souffle et continue de conduire. Quand une idée me vient : le parc. Il m'a dit qu'il aime aller au parc pour réfléchir. Je fonce jusqu'au parc et la pluie tombe à flot. Je me gare devant l'entrée du parc et descend de mon véhicule. Je rentre dans le parc et balaie la pelouse du regard. Il n'y avait pas beaucoup de monde et pas d'Antoine en vue. Je décide de me rapprocher de notre banc mais il n'est pas dans les alentours. Je sors du parc et je le vois au loin.

- Antoine ! >>

Il se retourne et quand il me voit, il se tourne une énième fois pour continuer son chemin. Je me met à courir sous la pluie, afin de le rejoindre. Je le retiens par le bras et le pivote pour qu'il soit en face de moi. Ses yeux bleus me transpercent et ses cheveux étaient tout trempés.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? >> Demande-t-il.
- Antoine... Je suis désolée, je ne sais pas ce qu'il m'a prit. >>
- Pourquoi ? Pourquoi vous m'avez rejeté ? >>
- Je ne sais pas... Mais comme je t'ai dis, te voir te détruire me rend mal, Antoine. >>
- Je vais vous dire une chose Mademoiselle. Si vous m'en voulez par rapport à ça , ne me parlez plus alors. Vous aurez encore le temps d'attendre. >>
- Pourquoi ? >> Je demande tout en fronçant les sourcils.
- Car je fumerai toujours cette merde comme vous dites. Ça me détend et ça m'aide à oublier. >>
- Mais... Je suis là pour toi, tu peux tout me dire. >>
- J'en ai rien à foutre que vous soyez là pour moi ! Laissez-moi seul ! Je m'en sortirai très bien ! >> Dit-il en haussant le ton.

Il tourne les talons et commence à partir. Je le regarde s'éloigner, n'ayant aucune force de le rattraper. La pluie tombe à flot sur mon corps et comme une conne, je reste planter au milieu du trottoir, en espérant qu'il revienne. Je baisse la tête et retourne dans ma voiture. J'éclate en sanglots et tape un grand coup sûr mon volant. J'ai tout gâché. C'était le seul garçon qui pouvait me faire oublier mon passé, c'était le seul garçon qui me faisait vivre à nouveau. Et je l'ai perdu...

Antoine.

Je rentre chez moi, tout trempé. Mon père était sur le canapé et me regarde. J'enlève mes chaussures ainsi que ma veste.

- Ça va fiston ? Déjà rentré ? >> Me questionne mon père.
- Oui. Je suis allé faire un tour au parc et comme il pleuvait, je suis rentré. >>

Il hoche la tête et je me dirige vers les escaliers. Je rentre dans ma chambre et pose mon sac dans un coin. Je prends un jogging et un haut , pour me diriger vers la douche.

Une fois que ma douche est terminée, je retourne dans ma chambre. Je m'installe dans mon lit et fais un tour sur les réseaux sociaux. Je tombe sur une chorégraphie et essaie de l'apprendre. Danser me permet de me vider la tête.

••••••••••••••
Quelques jours plus tard.

Quelques jours sont passés , Arya et moi nous nous reparlions pas. On s'ignore comme on peu, même si ça la démange de venir me parler. Pour l'anglais, je me débrouille pas mal. Car oui, depuis notre petite dispute, je ne vais plus chez Arya pour les cours particuliers. Ça ne sert à rien car je sais très bien qu'on va s'engueuler. Donc ce n'est pas la peine de prendre le risque. Je suis à présent devant mon casier, en train de prendre mes cahiers dont j'ai besoin pour la matinée. Le mercredi je n'ai jamais cours une journée entière. D'un coup, une main referme mon casier. Je me tourne vers la personne en question et vois Prune. Je soupire en la voyant.

- Qu'est-ce que tu me veux ? >> Je demande en levant les yeux au ciel.
- Tu voudrais venir avec moi voir les garçons jouaient au foot cette après-midi ? >>
- Tu sais très bien que je déteste le foot. Et rester quatre-vingt dix minutes dans des gradins, avec des bourreaux qui gueulent. Non merci. >>
- Oh aller viens. Ça va être sympa. Et puis tu pourras encourager tes amis. >>
- J'ai dis non. N'insistes pas Prune. >>

Son regard change et elle me plaque contre les casiers.

- Penses aux photos, Antoine. Penses aux photos. >>
- J'en ai plus rien à foutre de ses photos. >>
- Oh ! Tu t'es disputé avec ta petite professeur et tu as le coeur brisé ? >>
- Non, pas du tout. Mais si ça aurait été le cas, elle aurait été raisonnable comparé à toi. >> Dis-je sèchement.

Elle se décolle de moi et baisse la tête. Je referme mon casier à clé et la remet dans ma poche. Je quitte donc les couloirs, en la laissant seule.

••••••••••••••

Bon finalement, je me retrouve dans les gradins en train d'encourager mes amis. Enfin, je ne crie pas mais ma présence les motive. Prune n'arrête pas d'hurler et saute. Moi, je reste neutre. Il n'y a aucun but de marquer. Mais je parle trop vite. Paul vient de marquer et Prune crie plus fort.

- Oui Paul ! C'est bien ! >> Crie-t-elle en applaudissant.

Je la regarde intensément suite à cette action. Elle tourne la tête et me regarde toujours avec son sourire sur les lèvres.

- Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? >>
- Pourquoi tu es contente ? Tu n'aimes pas mes potes. Tu devrais les huer et non les applaudir. >>
- Oh. Et bien... Je peux les encourager quand même. >>

Je ne préfère pas répondre et regarde le match. Paul remarque un but et Prune redevient hystérique. Alors là, il y a quelque chose qui cloche. Ça ne tourne pas rond.

- Pourquoi tu l'acclames comme ça ? Tu es en love sur lui ou quoi ? >>

Prune ne dis rien et continue de regarder le match.

- Eh oh ! Je te parle Prune. >>
- Antoine... J'ai quelque chose à te dire. >>
- Je t'écoute. >>
- Je... Je ressens quelque chose pour Paul. >>

Et là, mon coeur rate un battement. Ma mâchoire s'ouvre automatiquement, limite ma mâchoire allait toucher le sol. Je ne le montre pas mais je ressens encore quelque chose pour Prune. Je ne peux pas oublier mon premier amour. Je fais tout pour la détester, pour l'oublier mais j'ai une partie de moi, qui l'aime toujours. Je baisse les yeux et décide de me retourner pour passer dans la foule. Mais une main me retient. Je me retourne et vois Prune.

- Pourquoi tu réagis comme ça ? >>
- Je ne vais pas passer par quatre chemins Prune. Tu m'as oublié alors que moi j'ai du mal à t'effacer de ma mémoire. Je fais tout pour te détester mais au fond de moi, je ressens toujours un petit truc. Tu es mon premier amour, je... Je ne peux pas t'oublier comme ça. Et toi, tu me fais un coup de pute, en étant amoureuse de mon meilleur ami ! Me tromper ne t'a pas suffit ? Tu veux me voir souffrir ? Tu veux me voir au plus bas ? >> Ma voix se met à dérailler à la fin de ma phrase.
- Antoine... Je... >>
- Non. Fermes ta gueule ! Plus jamais tu m'adresses la parole. Je ne veux plus te voir. >>

Je me dégage de son emprise et descends les marches pour rejoindre le sol. Je sors une cigarette de ma poche ainsi que mon briquet. Je l'allume et prends plusieurs lattes. Arya qui ne me parle plus, Prune qui veut sortir avec mon meilleur ami, ça fait beaucoup de problèmes. Ça m'a refroidi. Comme une douche froide. Je crois que je ne suis pas fait pour le bonheur. Ni pour l'amour. Je finis ma première cigarette et la jette pour l'écraser. J'en reprend une autre mais quelqu'un m'en empêche. Je vois Prune devant mes yeux.

- Dégages. >> Je crache en me détachant de son emprise.
- Antoine... Je ne pensais pas que tu allais le prendre comme ça. >>
- Tu pensais que j'allais le prendre comment ? Que j'allais sauter de joie ? >>
- Non mais que tu allais accepter. >>
- Déjà que tu me trompes, en plus tu es amoureuse de mon meilleur ami. Tu veux quoi à la fin ? Tu as des photos de moi et de la prof d'anglais et tu me menaces. Tu sais très bien que si Paul sort avec toi, il va toujours rester avec toi. Tu essaies de m'embrouiller avec Benjamin et Kylian. C'est quoi ton but ? De me faire souffrir ? Tu veux que je me retrouve seul ? Tu es quel genre de salope dis-moi ? >>
- Antoine... >>
- Fermes ta gueule ! Je me demande comment j'ai fais pour tomber amoureux d'une grosse pute comme toi. Et le pire dans tout ça, c'est que j'avais de vrais sentiments pour toi. Mais tu as tout gâché. Mais tu sais quoi ? Je souhaite qu'un jour, tu souffres comme moi je souffre. La roue tourne et ne t'inquiètes pas, tout le mal que tu m'as fais, reviendra vers toi. C'est l'effet boomerang, tu ne connais pas ? Et bien, tu vas bientôt le connaître. >>

Je la regarde une dernière fois et pars. Le coup de sifflet final retentit et c'est l'équipe de Paul qui a gagné. Je souris en les voyant heureux. Paul me voit au loin et traverse le terrain en courant. Il vient me prendre dans ses bras ainsi que Benjamin et Kylian.

- Jamais j'ai fais un doublé ! Je crois que c'est toi qui m'a porté bonheur ! >> Avoue Paul.
- Arrêtes, ne dis pas n'importe quoi. >> Je rigole.
- Si si, je t'assure. >> Reprend Paul.
- Tu devrais venir plus souvent. >> Poursuit Kylian.
- La prochaine fois viens sans Prune. Car elle porte malheur , je n'ai pas réussi à marquer un seul but. >> Dit Benjamin en faisant la moue.
- Oh pauvre Jeff Tuche. >>

Je rigole tout en lui ébouriffant les cheveux. Il râle et mon rire redouble.

- Aller les garçons. Allez vous changez. >> Crie le coach de l'équipe.
- Tu nous attends ? >> Demande Paul.
- Oui pas de problème. >> J'affirme en hochant la tête.
- On va fêter notre victoire dans un bar. >> Interviens Benjamin.
- Si tu veux, mais va te changer car tu pues. Je le sens d'ici. >>

Benjamin me présente son doigt d'honneur et je ricane. Ils rentrent dans les vestiaires tandis que moi je les attends. Qu'est-ce que je ferai sans eux ?

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Comment vous trouvez ce chapitre ?
J'aimerais bien avoir vos avis s'il vous plaît.
Bisous.

- Pauline 💕

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