Chapter N I N E


TOUT ALLAIT bien pour l'instant, Eros était au fond du bus, seule, allongée sur la banquette arrière, elle s'était étalée de tout son long en entrant dans l'habitacle que les adolescents n'avaient pas voulu la déranger. Mais cela faisait bientôt trois heures qu'elle dormait et ils avaient finalement un peu peur qu'elle ne sombre dans un coma, alors la chose la plus logique à faire était d'installer un mini-conseil du Club d'Escrime à l'extrémité de la jeune fille.

- Ok je pense qu'elle va mourir si on la réveille pas, s'exclama Garett.

- Ce n'est pas possible de ne pas bouger pendant trois heures consécutives, je pense qu'elle est déjà morte, étudia Sky.

- C'est bizarre de pas vouloir d'amis, vous trouvez pas ? Demanda Peter.

- Peut-être qu'elle a juste des problèmes avec sa famille, on ne devrait pas s'en mêler -le blondinet secoua sa tête en finissant sa phrase-, ce ne sont pas nos affaires.

- Imaginez si elle était une sociopathe, s'excita silencieusement Garett.

- Tu dis des conneries.

- Réfléchissez deux secondes, les caractéristiques sont: la personnalité antisociale, un attrait pour le mensonge...

- Elle nous a jamais raconté de mensonge, coupa le sportif.

Les garçons n'avaient même pas le temps de finir leur discussion que la voix horriblement rocailleuse du Coach se faisait entendre pour crier à qui voulait l'entendre que le bus était arrivé, et que ce n'était surtout pas grâce au Coach Dean.

Ils descendirent en ribambelle du bus, Eros fermant la marche. Les élèves déjà présents étaient excités de voir d'autres adolescents dans leur école, et ne se faisaient pas prier pour chuchoter quand le petit groupe marchait dans les couloirs pour rejoindre leur nouveau lieu d'entraînement. Garett s'en donnait à coeur joie. Il avait serré tous les muscles de son corps au maximum, avait bombé le torse et relevé le menton. Il voulait ridiculement plaire, Peter et Sky ricanaient à ses côtés de sa stupidité. 

La jeune fille marchait à deux mètres d'eux, regardant ses pieds, le teint plus pâle que d'habitude. Elle était tellement habituée à rester chez elle, avec sa Mamá, dans sa foret calme et doucereuse, ce même calme qui avait été chamboulé par cet extraterrestre, et puis ensuite par ce chasseur, et finalement en rentrant au chalet après l'accident du braconnier et la mort de la louve, sa maman avait pleuré toute la soirée dans sa chambre. Et puis maintenant elle découvrait  que le stress rendait le scarabée extrêmement démangeant. 

Eros regratta encore une fois sous son écharpe, une petite douleur la fit se crisper et elle examina ses doigts; du sang recouvrait leur pulpe. Elle soupira bruyamment, génial, elle avait enfin une excuse pour se barrer en douce sans avoir à inventer une excuse stupide.

"J'ai un scarabée dans le cou, et il gratte beaucoup parce que je suis un peu stressée depuis que je l'ai chopé, il est un collant dans le genre, vous voyez ? Bref il a saigné."   

La réelle excuse était plus stupide qu'une fausse. 

La noiraude poussa la porte des toilettes, dans le miroir elle pouvait apercevoir de l'hémoglobine sur le bas de sa joue. Pour mieux s'inspecter, elle décida d'enlever son écharpe, elle prit néanmoins le soin de fermer à clef pour qu'aucun inconnu ne rentre. Alors le bout de tissus glissa autour de sa peau pâle et retomba sur le bord du lavabo beige. Ses yeux se faufilèrent doucement vers l'épiderme. Ce n'était pas si terrible que ça. Un peu de papier et d'eau, et le tout était réglé. Ainsi se retrouvait l'adolescente, le cou mouillé mais propre, à se fixer dans le miroir sale et légèrement brisé. 

- Qu'est-ce que ?! s'exclama soudainement une voix forte.

Eros se retourna violemment, un sourire crispé sur le visage, devant elle se tenait une jeune fille rousse qui devait avoir son âge, des tâches de rousseurs lui parcouraient tout le bas des yeux ainsi que le nez, comme si un ange s'ennuyait et avait décidé de jouer à relier-les-points avec ses copains. L'inconnue avait des yeux ronds et gros. Exorbités. 

- T'as quoi dans le cou, bordel de merde ? paniqua t-elle.

Elle pointa du doigt le miroir et Eros se sentit stupide d'avoir oublié son reflet, alors elle releva juste la bras en appuyant sa main sur son extraterrestre, elle essaya de faire une pause naturelle et posa son autre main sur le bord du lavabo.

- Alors, tu aimes... traîner dans les toilettes ? commença la garçonne. 

- C'est quoi dans ton cou, bordel de merde ? répéta la rousse.

Son ton irrita la descendante Shepherd. 

- C'est une forme d'art comme une autre, -le ton sec de l'escrimeuse lui fit faire la grimace mais elle ne dit rien- l'Amérique est un pays libre, c'est bien un truc de nazi de pas accepter les autres.

Pendant qu'elle parlait, Eros avait remis son écharpe et avait balancé une fausse oeillade désappointée vers la pseudo-nazie. Elle se retourna pour ouvrir la porte quand l'inconnue lui barra le chemin en posant sa main sur son épaule. 

La rousse touchait la noiraude. 

On avait empiété sur sa zone de confort. 

Son souffle s'accéléra brusquement. En quelques secondes sa respiration se fit hachée. Près de ses mains, une brume bleuâtre se dégageait de la pulpe de ses doigts pour se séparer en deux traînée. Sans réfléchir, l'esprit embrumé dans une prison de colère insensée et vive, son bras gauche suivit la nébulosité et saisit la main envahissante d'un mouvement sec. Elle la retourna d'un élan fort et contrôlé. La rousse tourbillonna le bras coincé dans le dos, immobilisée. L'inconnue gémissait. Avec son autre membre elle lui poussa le dos, alors la jeune victime s'étala de tout son long sur les carreaux beiges des toilettes des filles. 

Et Eros s'enfuyait en courant.


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she dumb af

Sinon voilà c'est tout mdr bye-bye.


- Votre joyeuse amie Ankh'.


corrigé



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