Chapter F O U R

AU DÉBUT JE n'avais même pas réalisé ce qui venait de se passer. J'étais fatiguée, exténuée, j'avais survécue à une comète, sauvée une vie. Si j'avais été en pleine possession de mes moyens je n'aurai même pas pensé à plonger dans ce trou. Mais je l'avais fait. 

Douleur.  

Un hurlement retentissait parmi le calme de la foret à son petit matin. Les cris se répercutèrent sur les montagnes environnantes. Les oiseaux volèrent en nuées désordonnées. Les petits animaux se cachèrent dans leur terrier. 

Et moi. Moi, je hurlais à m'en fendre les cordes vocales. Je ne tenais même plus sur mes jambes. Je n'avais même pas la force de pleurer. J'avais l'impression d'agoniser tant la douleur était forte.

J'avais l'impression qu'on insérait un objet pointu et tranchant dans ma colonne vertébrale, et que cet objet s'étendait petit-à-petit dans tout mes os. Et mes yeux. Oh mes yeux. Si on me les avait arrachés avec une petite cuillère, la douleur aurait été la même. 

Alors comme une enfant je tombais sur le sol en me recroquevillant. 

Et comme une enfant j'appelais ma maman au secours.

J'étais souvent dans les vapes en ce moment. C'était comme dormir, en moins reposant et encore plus ensommeillé. Et on était confortable. J'étais tellement apaisée. Plus de douleur. Plus de comète.

J'espérais que Mamá n'allait pas me tuer en sortant d'ici. Et que Joséphine n'allait pas me faire des câlins, si elle était toujours en vie, évidemment. Je n'aimais pas le contacte physique en général, sauf quand je le voulais. Sinon ça ne faisait que m'agacer. D'habitude les enfants sont plutôt câlins avec leur parent, moi je montrais mon affection en jouant avec ma mère. Je pensais que ça lui faisait plaisir de jouer avec quelqu'un. Elle me trouvait mignonne quand je lui proposais une partie de loup. 

Mes pensées divaguaient de moins en moins, je revenais sur Terre. Je n'avais pas hâte, mais j'étais curieuse. Où m'avait-ils emmenés ? Dans un hôpital ? Dans une clinique privée ? Je m'étais évanouie dans la montagne, ils auraient dû ramener un hélicoptère. À moins que Bob (le plus fort physiquement après ma mère) ne m'avait porté jusqu'à la voiture. Mais ça aurait été compliqué de déplacer Joséphine à cause de son bras. J'avais lu dans un magazine de science que déplacer une personne avec ce genre de blessure pouvait aggraver la situation. 

Alors je décidais d'ouvrir les yeux.

Première impression du nouveau monde: j'étais seule dans ma chambre. 

Je râlais, qui avait laissé les volets ouverts ? La lumière me brulait les yeux. Je réalisais que la douleur d'hier avait totalement disparue comme si rien ne s'était passé. Je me levais en panique, oui hier, j'avais eu mal, je m'effondrais sur le sol à cause de mon empressement, je me remis droite, devant mon miroir et soulevais mes cheveux courts. 

Une envie de vomir me saisis violemment.

À ma peau était accroché le scarabée bleu de la nuit dernière. Il ressemblait à un tatouage, tellement bien encré dans ma peau qu'il semblait en faire partie. Je passais la pulpe de mes doigts dessus, je pouvais sentir la légère bosse qu'il faisait. 

Ce n'était un rêve. Ce n'était qu'un rêve. Je répétais sans cesse dans ma tête cette phrase. Je suis à l'hôpital. Oui c'est ça, je suis à l'hôpital, dans les pommes à cause de... À cause de ma chute. Oui, à cause de ma chute. Parce que.

Je me rendis compte que la situation était grotesque dès le départ. 

Ma vie était grotesque. 

Je me pliais en deux quand je sentis un choque à l'arrière de ma tête. Je regardais dans le reflet du miroir devant moi pour détailler ma mère. La main encore levée de la claque qu'elle m'avait mise. Isia, dans une tenue totalement décompressée ce qui m'étonnait, tenait dans sa main gauche un plateau contenant un bol de soupe et une serviette humide. Son regard était embué de larmes et je ne saurais dire si elle était triste, en colère ou heureuse. Elle déposa donc doucement dans des gestes lents et contrôlés son plateau sur ma table de chevet. Et sauta presque sur moi, toujours au sol et ébahie devant son manège. 

-μωρό μου, mon petit bébé, j'ai eu si peur pour toi petite idiote, disait-elle en enrobant ses bras autours de mon corps.

Je n'aimais pas ce contacte mais Mamá avait l'air si chamboulée que je la laissais faire. Elle sanglotait doucement contre mon épaule, je ne savais pas vraiment quoi faire de mes deux mains, alors j'ai commencé à lui caresser les cheveux en murmurant des long "chuut", elle faisait la même chose quand j'étais petite. Vite calmée, elle se reprit et partie de la chambre en m'adressant un regard tendre, mais à peine le pas de la chambre passé, je criais son nom. Isia se retourna, le visage rouge mais ayant reprit contenance et n'ayant pas perdu de sa splendeur naturelle. 

-Ma', j'ai un scarabée dans mon cou, disais-je sans détour.

-Je sais ma chérie, sinon tu serais à l'hôpital.

Et elle partit, me laissant seule sur le parquet. 

Avec mon insecte dans la nuque et une tâche humide sur mon épaule.

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μωρό μου: moró mou: mon bébé

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Franchement ce chapitre est complètement bof mais ça signe surtout le commencement, et ça,  c'est bien :)

corrigé

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