Point de vue de Blake.

Don't you give up

Nah Nah Nah

I won't give up

Nah Nah Nah

Let me love you..

Let me love you...

J'agitais ma tête au rythme de la musique. Elle glissait lentement dans les tempes de mes oreilles, et m'éloignait à petit feu de la lecture de Caligula, un roman théatrale d'un auteur français: Albert Camus.

Nah Nah Nah

Let me Love you.

A l'instant même où les beat de la musiques s'apprêtaient à retentir, elle fut stoppée. Je rugis, Emily avait eut l'idée d'enlever mes écouteurs de mon téléphone. Elle m'offrit un de ses magnifiques sourires et je la toisai.

—Tu trouves cela drôle peut être ?

—Bienvenue dans la réalité m'annonça t-elle en m'ouvrant ses bras. Pas besoin de t'énerver pour une simple musique de Justin Bieber. Ce gars est un vrai mollusque.

—Parce que d'après toi, Zayn est mieux?

Ma petite soeur sauta sur sa chaise, et tendit les bras en l'air.

—Il n'y a pas photo. Zayn, c'est mon bébé.

Notre père se retourna vers nous en nous jetant un regard sévère.

—Les seuls bébés ici, c'est vous. Vous êtes mes bébés, je vous interdit de dire que ces gars sont vos bébés.

Maman soupira avant de s'asseoir elle aussi, autour de la table. Papa attrapa une tranche de pain avant de s'éloigner vers la porte . Maman l'attrapa par le bras, lui demandant de s'arrêter dans son rush.

—Tu ne prends pas le goûter avec nous ?

—Désolé trésor, j'ai un coup de fil à passer et quelques trucs à régler. Je reviens au diner.

Maman bouda, il fut contraint à l'embrasser délicatement sur ses lèvres. Je trouvais cela affreusement gênant. Le pire est que ce n'était pas la première fois, ils se bécotaient sans gène devant nous, pardi ! Je n'en avais rien à faire de leurs relations privées.

Une fois qu'ils eurent tous les deux leur ration, papa nous embrassa brièvement et fila.

Je servis la délicieuse tarte aux fraises que Gloria, notre cuisinière, nous avait préparée. J'étais une vraie fanatique des tartes aux fruits rouges, et pas seulement parce qu'à côté d'un café cela était un cliché parfait pour instagram. Enfin oui, mais pas que.

Un silence s'introduit dans la pièce, personne n'avait vraiment l'envie de parler. L'école m'avait tuée intérieurement. C'était presque les vacances, et j'étais au bout de craquer, j'avais peut être un peu trop travailler. Émily  ne semblait pas épuisée à force d'user de ses capacités pour travailler, mais plutôt à force d'ouvrir sa bouche pour n'importe dire quoi.

Ne vous méprenez pas, même si nous nous chamaillons beaucoup, j'adore ma petite soeur. Nous sommes très différentes mais très complices. Nous disputer parfois est comme un jeu, rien à prendre au sérieux.

Mon téléphone vibra. Emily m'arracha mon téléphone des mains  toute excitée. Je tentai de le récupérer.

—On se voit ce soir ? lit-elle à voix haute.

Putain, pour le coup, elle était une vraie chieuse.

—C'est Jay ? Demanda ma mère intriguée.

Je récupérai le cellulaire de ses mains, furieuse, je détestais que l'on lise mes messages, et encore plus ceux avec Jay.

—Roh ça va, rétorqua ma sœur en relevant les yeux. Ca fait plus d'un an que vous êtes ensemble, tu as pas besoin d'être gênée que je lise vos messages.

—Bref, oui c'est Jay. Ca te dérange si ce soir je sors avec lui ? demandai-je à ma mère tout en ignorant Emily.

Ma mère réfléchit un instant avant de grimacer.

—Shawn passe ce soir. Je pense qu'il aimerait te voir, si tu veux, tu peux inviter ton ami. On voulais faire un petit barbecue sympa.

Mon regard se bloqua un instant. Inviter Jay? Quelle idée pire pouvait avoir ma mère?

—Tu sais très bien que la personne qui déteste le plus Jay, autre que papa c'est Shawn.

Elle haussa les épaules et grimaça.

—Ca serait un moyen de les réconcilier tu ne penses pas ?

—Ou une occasion mémorable afin de tuer Jay, rétorqua Emily avec un sourire sadique. Un Jay cramoisi, ça vous dit?

—Emily! la repris-je.

—Ça va, un peu d'humour ne fait pas de mal.

Bref, l'unique raison pour laquelle mon père et Shawn détestaient Jay était stupide. Il y avait certes la peur de perdre leur petite fille mais ce n'était pas tout.

Je m'étais retrouvée un jour à peloter Jay dans mon lit. J'étais un soutiens-gorges, et lui buste nu. Oui cela peut porter à confusion, mais nous ne faisions rien de mal. J'avais chaud c'est tout, et ses bras étaient très confortables, nous n'avions aucune main déplacée. De toutes les façons, je n'étais pas prête pour cela.

C'est à ce moment que mon père et Shawn ont débarqué dans la chambre. Vous ne pouviez pas savoir à quel point j'avais honte, j'étais presque à moitié à poil devant eux.

Ils se sont enflammés comme de la braise. En effet Jay est plus âgé que moi, il a dix-sept ans, et dans un moins dix-huit. Ils se sont imaginés tout un tas de scénario comme quoi Jay était un prédateur sexuel qui avait pour but de me sauter.

Notre relation avait failli partir en vrille à cause d'eux, il traitait ma famille de tarée. Au final, j'avais réussi à arranger les choses. Une seconde fois, je n'y arriverais pas.

—Il en est hors de question.

—Je te promets ma chérie, si ton père ose intimider ton petit copain, je lui brise les couilles , ça te va?

Je remontai mon regard vers elle peu rassurée.

—Quand bien même je voudrais, Jay sera contre.

—Pas du tout! Regarde ce qu'il vient de répondre !

Je n'avais même pas remarqué qu'Emilie pianotait depuis un instant sur mon téléphone. Elle me fourra l'écran devant les yeux, je reculai mon corps.

Moi: Je ne peux pas désolée, mais ma famille organise un barbecue ce soir? Ca te tente?

Jay: Avec Plaisir.

Avec plaisir? Jay se fichait-il de ma gueule ? Depuis quand était-il enchanté à l'idée de se faire tyranniser par ma famille ? Avait-il perdu la tête? J'aurais dû connaitre son goût pour le masochisme plus tôt.

Voyant que je m'activais à écrire une excuse, qu'il ne s'agissait que d'Emily et de ses dingueries, ma mère me confisqua mon portable.

—J'ai déjà dit: Aucun téléphone à table, c'est irrespectueux.

Je la toisai, elle était elle même en train de rédiger un message à Papa( En vue de son sourire, j'étais prête à parier que leur discussion était tout sauf saine), elle était contradiction, elle voulait uniquement me pousser à bout,tout comme ma sœur.

Je m'enfilai une bouchée de gateau dans la bouche, mais ça n'eut même pas la prétention de détendre mes papilles. J'étais énervée de leur coup bas.

—Au faite, commença ma mère un peu gênée.

Elle tournait ses doigts dans tous les sens et s'amusait à boucler ses cheveux. Ses deux prunelles bleues n'osaient pas me faire face.

—Mhh ? répliquai-je la bouche emplie de gâteau.

—Vous n'avez toujours pas...?

—Toujours pas quoi? demandai-je normalement.

Ma mère lança un coup d'œil à ma sœur, lui faisant signe de l'aider dans sa détresse. Emily respira un long coup puis se lança.

—Ce que maman veut te dire est: est-ce vrai que toi et Jay vous n'avez toujours rien fait ensemble?

—Ensemble du genre? Cinéma ? Bowling...

—Tu es d'une naïveté, soupira ma plus jeune sœur. Vous avez déjà couché ensemble?

Oh merde. A cet instant précis, le gâteau passa de travers, je toussai, j'étais en train de m'étouffer sérieusement. Comment ma sœur âgée de treize ans pouvait-elle me parler sexe si ouvertement? Elle était beaucoup trop jeune. Ma mère vint me frapper le dos pour m'aider.

—Ecoute, je comprends si tu ne veux pas en parler... Mais personne ne croit à votre histoire. Vous étiez dans la chambre uniquement en train de vous peloter... Vous avez déjà dû coucher ensemble au moins une fois ce n'est pas possible, sinon...

—Mais tous les gars n'ont pas un pénis à la place du cerveau! Putain! Vous êtes lourdes ce soir. Laissez moi tranquille.

—Ma chérie, il faudra bien que l'on en parle. Chaque mère se doit d'avoir une telle conversation un jour. Ça devient de plus en plus sérieux entre vous. Il parait logique que l'on s'imagine des choses. Jay est un homme très séduisant, tout homme à des désirs particuliers, et toi aussi tu grandis, alors...

—Ça suffit, on arrête cette discussion, l'arrêtai-je. C'est juste ... trop bizarre.

Je voulus me relever mais ma mère renchérit.

—Ecoute, il est de mon devoir d'en parler, tu n'as pas à en avoir honte ma chérie, c'est tout à fait normal. Tu sais papa et moi, on est plutôt très compétent dans ce domaine, donc si tu veux de mes conseils...

Mon cœur commençait à battre vivement. Je vivais dans une famille de tarés.

—Maman! Stop! Je t'en pris. Stop! C'est adorable mais... Pas avec toi, je ne veux pas en parler.

Elle afficha une mine un peu déçue et triste. Cela suffit à me toucher, elle était maladroite , mais elle tenait à avoir cette discussion , je ne sais pas pourquoi, mais cela semblait important. Je demandai gentiment à Emily de s'éclipser, elle avait du temps devant elle avant de se voir un jour concernée par cette situation.

—Tu sais, j'ai longtemps eu peur moi aussi de ça, exposer mon intimité ça m'a toujours fait peur. Tu as l'âge pour en parler. Alors?

—Alors quoi?  répondis-je avec de gros yeux.

—Je connais les garçons, continua ma mère, enfin... je connais surtout ton père, elle soupira. Je connais ses réactions et je suis à peu prêt sûre que Jay n'est pas si commode qu'il le semble. T'a t-il déjà dit qu'il voulait passer à l'étape supérieure?

—Non, répondis-je du tac au tac.

Elle soupira puis m'attrapa la main. Elle était toute tremblante, elle prenait sur elle pour rester un maximum sérieuse.

—Ma  chérie tu sais que tu peux tout me dire.

—Ok ok, soufflai-je. Oui, il me l'a déjà dit. Enfin, depuis le malheureux incident, oui il en a envie. Il m'a dit qu'il aimerait bien essayer, mais... Il a aussi compris quand je lui ai dit que je n'étais pas prête.

—Il a comprit que tu ne voulais pas coucher avec lui ? Décidément, il n'est pas comme ton père, chuchota t-elle de sorte à ce que je n'entende rien. Mais tu sais, il n'y a pas de mal à ça.

—Oui maman, je sais, soupirai-je en relevant les yeux. Mais j'ai quand même la trouille. Tu imagines si je ne lui plais pas ? Si je m'y prend mal? S'il est déçu ? Tout est parfait entre nous, je n'ai pas envie de tout changer...

Ma mère fit la moue, attendrie par mes propos, peut être était-elle touchée que je me livre enfin à elle. Elle m'attira dans ses bras, je reposai ma tête contre ses épaules me laissant faire.

—Ma chérie. Je sais très bien, c'est ton tempérament, tu aimes tout contrôler, tu aimes tout réussir. Là c'est différent. Jay t'aime, il comprendra, il sera patient. Si ça peut te rassurer j'étais toujours vierge alors que ton père avait déjà couché avec des centaines de filles avant moi lors de ma première fois. Bref, c'était à cause d'une histoire de cupcake. Je n'étais pas forcément à l'aise tu sais, ton père me rassurait, en me disant que j'étais belle, que j'étais parfaite, que je le faisais bien, bon maintenant je sais qu'il se foutait de ma gueule à cet époque, mais tu sais quoi, je me suis améliorée. Rien n'est parfait la première fois, c'est génant, c'est bizarre, mais si tu le fais avec quelqu'un que tu aimes, il ne faut pas se prendre la tête avec cela, c'est la découverte de quelque chose d magique. C'est quelque chose de nouveau et agréable. Ça vous rapprochera plus qu'autre chose. Ca te rassure?

Plus ma mère parlait et plus j'étais effrayée. Premièrement elle avait parlé à toute vitesse, sûrement stressée, elle aussi d'aborder ce sujet et puis j'étais dégoûtée par son discours. J'aurais préféré ne jamais entendre cela. La première fois de ma mère et puis quoi encore?

Elle était complètement tarée. Je n'allais plus pouvoir dormir tranquille pendant neuf ans consécutifs.

—Non, j'ai envie de vomir maintenant. C'est normal?

Ma mère rit et me serra un peu plus fort contre elle, jusqu'à m'étouffer.

—Oui, c'est normal. Bon, sujet clot. J'arrête. J'ai dit tout ce que j'avais à dire. Mais sache que je suis là si tu veux pas parler.

J'hochai la tête, toujours sous le choc.

—Je t'aime fort, mon cœur.

A cet instant précis, Emily débarqua dans la cuisine.

— C'est bon je peux rentrer?

—Ouais ! fit ma mère. Bon, ce soir on va recevoir le petit chou de cet adorable petit cœur, répliqua ma mère me berçant toujours.

Je n'arrivais toujours pas à me sortir ses mots de la tête, j'étais comme anéantie, choquée de l'intérieur. Papa... Maman...Cupcake... Gène ? Putain.

—Il faut donc que tout soit parfait! reprit-elle. Vous m'aidez?

—Let's go ! S'enthousiasma Emily tout sourire.

Ma mère me relâcha et je me laissai tomber contre la table, putain, maintenant j'avais des images étranges de mes parents dans la tête, je voulais me suicider mais ma mère ne semblait ne s'en inquiéter.

—Let's go to the beach, beach! Let's go get away! ma mère chantonnait l'air de Starships de Nicky Minaj.

Elles se mirent toutes les deux à chanter et à danser devant mon air meurtri, telles deux petites lionnes déchaînées.

—Allez Blake vient! m'entraina Emily.

Elle tira sur mon bras pour me relever. Je retrouvai le sourire tant elles étaient adorables à danser et chanter haut et fort.

Emily avait eut de la chance d'hériter du magnifique dont de notre mère. Quoi que, moi aussi je l'avais, mais la voix de ma petite sœur faisait bien plus rêver que la mienne. Elle était déraillée et très puissante.

Je m'accrochai à la tignasse brune de ma petite sœur et me mit à sauter autour d'elle.

—Starships ! We're meant to flyyyy...

****

—Tu as trouvé cette idée drôle à un moment ? répliquai-je d'une voix sévère.

—Drôle ? Non. Mais c'était soit ça, où passer la soirée avec ma sœur et son copain. Croit moi, il n'y a rien que de plus lourd de les entendre baiser à chaque instant.

—Et tu t'es dit que te faire assassiner par mon père et mon frère serait une meilleure idée?

Jay se gratta la tête, un peu stressant.

—Honnêtement? Ouais. Et qui sait, peut êtres m'apprécieront-ils !

Je lui ris au nez.

—Tu crois vraiment à ce que tu dis?

—Pas vraiment, rit-il. Prête?

Jay me vola un rapide baiser avant de sonner à la porte. Je sentais les mains de Jay moites contre les miennes. Il avait aussi peur que moi. J'espérais que cela se passerait mieux que la fois précédente.

La porte s'ouvrit et j'aperçus le corps imposant de mon grand frère. Emily était sur son dos et le tenait fermement. Elle ne semblait pas vouloir le lâcher. Cela ne l'empêcha pas pour autant de venir se blottir dans mes bras.

Notre relation à tous les trois était très fusionnel. Shawn s'était beaucoup occupé de nous la période durant laquelle nos parents couraient sans cesse, cela nous avait beaucoup rapproché.

Il avait maintenant vingt quatre ans ! C'était un grand bonhomme ! Il avait malheureusement quitté la maison, il y a cinq ans, préférant se trouver un appartement cosy et à lui seul à Los Angeles, et se libérer de cette attache presque trop paternel des parents.

Il passait nous voir tous les week-end, mais ces derniers temps il ne venait pas tout le temps, il préparait un nouveau film et avait peu de temps à lui. D'ailleurs qu'est-ce qu'il est canon mon frère quand il joue!

Seule ma mère avait ralentit le temps de sa carrière, depuis quelques années, elle avait décidé de se consacrer uniquement à sa musique. Elle adorait Hollywood, mais elle ressentait que nous avions besoin d'elle en cette période d'adolescence. Papa, lui était toujours réalisateur. Il pouvait n'avoir aucun boulot pendant deux ans, comme aucune minute à nous accorder pendant six mois. Mais bon, il se rattrapait toujours dans ses périodes vides.

—Oh tu m'as manqué Shawn.

—Parle pour toi, ta petite sœur ne veut pas me lâcher depuis qu'elle m'a vu.

—Ocho! Je t'entends ! parla l'âme démoniaque de ma soeur.

Je ris et laissai apparaître ma jolie dentition. Ocho, ce fameux surnom qu'elle n'avait pas abandonné depuis sa naissance.

Jay apparut derrière moi, le regard de Shawn devint automatiquement froid.

—T'es qui toi?

—Euh... Je suis...

—Ah oui, je vois, l'enfoiré que nous avions aperçus baiser ma sœur.

—Je ne...tenta Jay.

—Hey p'pa. Viens voir quel enfoiré se trouve devant notre porte! hurla Shawn.

Bon sang, j'allais le buter. J'attrapai la main de mon petit ami et la serrai fort contre ma poitrine. Je poussai mon grand frère et l'entraînai Jay à l'intérieur.

—Tu te calmes de suite Chase! Tu te calmes! Ne me fait pas un coup à la Matthew! hurlait la voix de ma mère dans l'autre pièce.

—Me calmer ? Je vais me faire une joie de le buter ouais.

J'aperçus mon père débarquer dans la salle de vie, alors que ma mère tentait de le retenir. Génial, ça commence bien...

Lorsque mon père arriva à ma hauteur, d'un regard menaçant je le poussai en arrière.

—P'pa, tu touches à Jay, je me casse et je vais vivre chez lui.

—Tu n'oserais pas.

Non je n'oserais pas. Mais je comptais sur mes yeux noirs et froid pour faire comprendre que j'étais sérieuse. Il détourna son regard et me poussa.

—Je voulais juste lui serrer la main, rien d'autre, répliqua t-il d'une voix faussement hypocrite.

Il tendit la main à Jay. Ce dernier hésita avant de la serrer. Je l'aperçus grincer des dents lors de la poignée. Mon père devait abuser avec sa force. Quel connard!

Avant que nous débarquions tous dans la salle à manger, mon petit ami m'arrêta.

—Tu ne leurs as pas dit que je venais? répliqua t-il sévèrement.

—Je pensais que ma mère l'avait fait... Je suis désolée.

Il releva les yeux en l'air et me dépassa. Il suivait de près ma petite sœur, la seule personne dont il ne semblait pas avoir peur.

Je découvris que Payton était elle aussi là. Payton, la belle fille de Matthew.

Tant mieux, Shawn allait pouvoir me lâcher avec Jay ce soir. Elle était très proche de Shawn et nous ne savions pas vraiment quel était l'état de leur relation. Ils se clamaient meilleurs amis, mais nous savions tous qu'il y avait bien plus.

Shawn avait eut divers relation, notamment la petite polytechnicienne, mais au final il l'avait trouvée ennuyante, et je cite, pas du même délire. Il s'était aussi tapé sa prof de cours particuliers ( ça c'était un secret, jamais je ne le dirais aux parents. ) Il y avait eu d'autres filles aussi, il alternait entre le sérieux et l'amusement.

Moi, je savais que la raison était simple: c'était Payton dont il était amoureux. Ils n'étaient pas de la même famille de sang, mais le fait qu'elle soit la belle fille de Matthew compliquait les choses. Ils n'osaient pas avouer leur attirance, c'est bien dommage. Ce n'était pas de l'inceste, c'était juste ambiguë.

Je les soupçonnais d'avoir déjà eu des relations au lit, mais malheureusement, Shawn ne me l'avait jamais avoué, sur ce sujet, il était aussi fermé qu'une brique. Mais il l'aimait, il l'aimait comme un dingue je le savais bien assez.

Nous étions assis dans le jardin. Shawn et papa discutaient tout en faisant griller la viande dont l'odeur chatouillait nos papilles. Payton était en pleine discussion avec ma mère. Emily observait d'un oeil passionné mon couple. Elle était dans sa période où pour elle, l'amour est la plus belle chose de l'univers.

Jay et moi étions de notre côté à observer ce cadre familial. Sa main caressait lentement ma cuisse et je ne pouvais m'empêcher de repenser à ce que ma mère m'eut dit plus tôt. Je trouvais tout à coup cela comme un geste déplacé. Je frémis et retirai sa main.

—Un problème ?

—Ta main fait de l'électricité statique, lui expliquai-je.

Il me sourit puis continua sa conversation. Il me racontait sa journée plutôt bien remplie. Je l'écoutais d'un œil intéressée. Mais ce n'était qu'apparence. Je ne pouvais m'empêcher d'observer ses lèvres et de m'imaginer quelle sensation pourraient-elles me procurer sur mon corps. Putain, pourquoi, moi je pensais à cela? Tout ça, la faute à ma mère.

Jay agita ses mains devant mon visage afin que je me réveille de mon état de mortelle.

—Tu ne m'écoutes pas?

—Euh si. .Tu disais que... ton prof t'a...enfin ton prof ou ta mère... je ne sais pas...

Il me regarda d'un air grave.

—Blake, qu'est-ce qu'il  y a ? Tu sembles dans la lune.

Je détournai mon regard et me relevai vivement. Non, il ne fallait pas que je laisse ces pensées m'envahir. Pas maintenant. A cet instant précis, papa passa devant nous, le plat remplit de viande succulentes. Il se tourna vers Jay.

—Tu l'as veux comment ta viande? A point? Ou..saignante?

Il insista sur le dernier mot tout en approchant l'objet de cuisine pointu près de la tête de Jay. Bordel, mon père était barré. Mon petit-ami adorait la viande saignante, mais l'attitude de mon père suffit à le dégoutter.

—Je voudrais une bonne grosse merguez, monsieur répliqua t-il.

Il dit cela avec le sourire. Je ne sais pourquoi, peut être, pour le provoquer. Cela suffit à faire rager mon père. Attendez, y avait-il un contre sens aux paroles de Jay?

—Alors bouge ton cul et va te servir sur la table.

De son air le plus angélique, il me tendit une entrecôte avant de tourner le dos. Il y avait des merguez dans le plat ! Il le faisait exprès!

—Je suis désolé Jay, mon père est vraiment con. Je vais aller te servir.

J'étais mal à l'aise, depuis le début de la soirée, tout partait en vrille. Je ne contrôlais rien. Ma mère m'élança un regard pour s'assurer que tout se passait bien. Je ne voulais pas qu'elle se mêle de cette histoire alors je la rassurai d'un sourire.

Lorsque je revins aux côtés de mon petit ami,  Shawn s'approcha de nous. C'était de mal en pire.

—Alors les gosses, ça va ?

Je ne lui adressai aucun regard et me concentrai sur Jay lui aussi gêné. Je lui tendis son assiette, il me remercia.

—Comme c'est minable. C'est elle qui te sert? Tu ne peux même pas te bouger un peu ? Tu as pris ma sœur pour ta bonne ?

C'était trop, trop. Shawn allait trop loin. Jay bouillait intérieurement, par respect il ne faisait rien, mais je sentais, il voulais cogner mon frère.

—Shawn dégage.

—Blake, s'il veut se défendre, il a une langue. Du moins, s'il est un vrai homme. Pour l'instant j'en doute.

Jay se releva immédiatement et fit face à mon frère, tel un coq prêt à se battre. Mon frère le dévisagea, tout en exprimant un rictus. Il se moquait de lui.

—Tu..

—Fait attention à ce que tu vas dire ou faire gamin.

Mon petit-ami respira un bon coup puis ferma les yeux. Il était un pur sang chaud, mais il savait aussi qu'user de sa force ici entraînerait plus d'ennuie qu'autre chose. Je tirai sur son bras pour l'éloigner de la provocation.

—Jay, calme toi, on part.

Il ré ouvrit les yeux et se retourna, me forçant à le lâcher au passage.

—Non, tu restes, je me casse.

Pardon? Il me força violement à lâcher son bras et je bloquai un instant. Venait-il vraiment de me parler sèchement?

Je me mis à courir derrière lui telle une demeurée. Putain, il était énervé et ce n'était pas bon signe. J'avais envie d'insulter Shawn, mais je n'avais pas le temps pour le moment.

*****

Point de vue d'Alexis.

— C'est une belle soirée non?

— En effet.

Chase répondit cela avec un léger sourire sadique, je ne pus m'empêcher de trouver cela bizarre.

  — Où est Blake ? Et Jay?

— Oh... J'en sais rien.

Un sourire était toujours étiré contre ses lèvres. Je fronçai les sourcils.

— Chase, qu'est-ce que tu as fait ?

— Absolument rien, mon coeur.

J'en étais sûre, il était beaucoup trop calme ce soir. Il avait fait fuir ce pauvre Jay. J'avais promis à Blake que je ne laisserais pas son père déborder sur la situation.

Je me relevai immédiatement mais mon compagnon me retint par le bras.

— C'est bon Alexis, elle va se débrouiller, elle est grande.

— Tu sais quoi, va te faire foutre toi et tes manies de vieux papa jaloux et obsédé.

Son regard se noirci et il me força à s'asseoir sur ses jambes. 

— C'est bon Alexis je t'ai dit, si ce gars prétend l'aimer il devrait pas partir.

— Il ne devrait pas ? C'est du conditionnel. Rien n'est certain. Tu sais pourtant comment Blake l'aime ! Tu ressembles à mes parents là... Je suis déçue.

Ses mains remontèrent vers ma nuque tendrement, m'étirant un long frisson.

— Ok, promis, je ferais un effort, la prochaine fois, du moins si y'en a une...

Il se mit à rire devant moi tel un enfant et je soupirai. J'espérais pour lui que les choses entre Blake et Jay s'arrangeraient sinon, ce serait mon genoux dans les jambes dont il honorerait.

Mon regard fit attiré vers l'arrière de l'épaule de Chase, plus loin. Shawn était assis à côté de Payon, ils étaient en train de discuter calmement. Je pouvais clairement constater tout l'amour dont il faisait preuve à son égard. Ca me rappellait Chase, plus jeune.

Mon beau-fils était adorable, cela suffit à me détendre. Je m'accrochai aux bras de mon compagnon, me laissant à aller à ce doux câlin. 

  — Tu crois qu'il va passer un jour à l'étape supérieure? Je demande.

Chase plissa un sourcil mais finit par comprendre où je venais en venir.

— Il m'a demandé un ABPVPC tout à l'heure donc... Il faut croire, rit-il.

— ABPVPC ?

— Un Anti-bébé pour vie pas chiante, Alexis... il soupire comme si j'étais une inculte.

Je ne pus m'empêcher de rire face à cette abbréviation. Etait-il sérieux? C'est la première fois qu'il nomme le préservatif de cette façon.

— Tu m'aimes ? Je demande subitement.

Il se crispa instantanément et serra ma mâchoire entre ses mains. Ses deux yeux marrons me jaugèrent un long moment.

— C'est quoi cette question?

— Réponds moi.

Il me dévisagea tentant de sonder mes pensées.

  — Non.

Je le frappai sur l'épaule de toutes mes forces.

— Ca va je blague! Dit-il d'une voix forte. Bien sur que je t'aime Alexis, enfin quand tu es pas chiante.

— Tu sais que c'est la plus belle de tes déclaration d'amour? Je dis sincèrement.

Il rit et me serra très fort contre son torse. Je me demandais encore comment après tout ce temps je pouvais être si dingue de lui. J'appréciais toujours tous nos contacts.

— D'ailleurs, j'ai trouvé ta façon de me qualifier tout à l'heure très vexante. Vieux papa jaloux et obsédé? Je vais te démontrer que je ne suis pas vieux, tu verras, ce soir.

Je ne pus m'empêcher de lâcher un rire et de poser mes lèvres contre les siennes. Con un jour, con toujours, non?

**** 

—Jay, s'il te plait, attends moi.

Il se retourna, et m'incendia du regard.

— Tu me gaves Blake.

—S'il te plait, pas ici. Ne nous disputons pas ici. Les paparazzis sont partout.

Jay se passa la main dans ses cheveux nerveusement. Il tentait de se calmer, mais il n'y arrivais pas.

J'agitai les clés devant son air furieux.

—Tu n'as toujours pas ton permis. Je suis juste obligée de te ramener.

—Je rentrerais à pied.

—Arrête, tu en as pour une demi-heure de marche.

Il me jaugea du regard puis s'installa dans la voiture en rogne. Je flippais. Jamais il ne m'avait parlé si sèchement, mise à part l'autre fois où nous avions faillis rompre, et pour la même raison. S'il en venait vraiment à me quitter et ce à cause de ma famille, je ne m'en remettrais pas.

J'avais juste besoin de temps pour que l'on s'explique.

Je fis trembler le moteur et bientôt nous disparurent du quartier. Aucun de nous deux ne parlait. J'attendais qu'il exprime le fond de ses pensées mais cela peinait à arriver. Je désespérais. J'en voulais à mon père et Shawn indéniablement.

Le trajet en voiture m'avait semblé plus court que prévu. Je me trouvais maintenant, à ralentir bêtement devant sa très jolie villa.

Il ne me lança aucun regard juste un minable bye. Putain Blake. Il faut agir!

Je ne voulais pas avoir à galérer pour le récupérer à la petite cuillère. Comme ça, ça l'air d'une vulgaire dispute, mais non, là il s'agit de Jay. Il est quelqu'un de très attentionné mais de très vexable.

J'arrêtai le moteur et m'élançai à sa poursuite. Ma mère m'avait toujours dit : Ne cours jamais derrière un garçon. Je l'emmerde, c'était elle qui avait eu la stupide idée d'inviter Jay ce soir.

J'eus le temps de le rattraper et d'attraper son polo. Il défit notre contact bien vite et me repoussa en arrière.

—Blake, tu veux l'entendre en quel langue? Dégage.

—Tu veux rompre hein? C'est ça?

Je croisai les bras. Il commençait à faire un peu froid, ma robe légère me protégeait nullement.

—C'est plus compliqué. Ca fait un an que l'on se connait, je ne renis pas mes sentiments. Mais ce soir, alors que j'avais besoin de toi au maximum, tu n'as pas été là, tu étais ailleurs. Ton frère m'insulte, ton père, par respect, je ne dis rien. Mais toi non plus. Tu leurs demande d'arrêter, c'est tout. C'est tout! hurla t-il. Je pensais au moins que pour cette seconde fois tu arriverais à leurs faire entendre que tu m'aimais. Tu sais, jamais tu ne le leur as dit devant moi.

Mon torse se bombait et se rabaissait frénétiquement. Je ne savais pas que cela avait tant d'importance pour lui. Je ne voulais juste pas provoquer mon frère et mon père au risque d'aller trop loin. Je ne voulais pas créer de tension dans ma famille.

—Quelle importance ? Tu sais que je t'aime, je ne vais pas le crier sous tous les tois.

—Certes. Mais ça me ferait plaisir que tu l'affirmes au moins devant ton frère. Je respecte le fait que tu ne veux pas que nous couchions ensemble, mais au moins que tu cries à ton frère que tu m'aime? Ça j'aurais aimé. Il croit que je suis un connard sorti de nul part et tu ne l'as jamais nié devant lui. Alors comment penses tu une seconde qu'ils pourraient avoir une bonne image de moi? As tu déjà essayé de leurs donner une bonne image?

Il me laissa alors sans voix. Je n'avais pas l'impression d'être allée si loin. C'est vrai, mise à part à ma mère, je n'avais jamais osé parler sincèrement de ce que Jay représentait pour moi, je pensais juste que les deux hommes ne comprendraient pas. Je détendis les bras le long de mon torse et rabaissa la tête. Les mots me manquaient.

—Je ne sais pas quoi te dire... Je...

—Je vais rentrer, demain on a cours. Si tu pouvais juste... ne pas me capter demain, je t'en serais reconnaissante.

— Tu vas loin... C'est ridicule de me faire la gueule pour ça.

— Si tu trouves que cela est ridicule, alors peut être que oui, il serait temps que l'on fasse une pause toi et moi.

Pas de larmes, non, pas de larmes par pitié.

Trop tard. Bordel, j'étais un vrai cœur d'artichaut. Je ne savais pas quoi répondre. Je ne voulais pas de cette pause, je n'en voulais pas. Je n'étais pas la seule fille plutôt jolie et intéressante au lycée, sa meilleure amie Kesiah était aussi proche de lui, et je savais qu'elle n'hésiterais pas d'une faille entre nous pour s'approprier Jay.

Tout à coup j'eus une idée.

—Ok, j'étais dans mes pensées ce soir. C'est vrai.

Je repris mon courage à deux mains, j'avais toute son attention.

—Je pensais à certaines choses en effet, et ça m'a un peu déstabilisé.

Il plissa les sourcils.

—Tu pensais à quoi?

—Je ne peux pas trop en parler tu vois ?

Il haussa les épaules, et souffla.

— Alors autant ne rien me dire.

—Alors toi, alors toi quand tu t'y mets, tu peux vraiment être très con.

Il semblait perdu. Il ne voyait pas où je voulais en venir. Il hésitait entre se retourner et regagner sa villa, où m'écouter délirer.

—Viens là, tu vas comprendre.

Plus déterminée que jamais, je l'attrapai par le col. Il s'y attendait si peu que le choc entre nous fut brutal. Je posai mes lèvres contre les siennes. Il fut immédiatement réceptif à ce baiser. Mes mains s'accrochèrent à sa mâchoire alors que les siennes creusaient mon dos.

Il voulait que l'on fasse une pause? Mon cul, même lui il n'y croyait pas.

Ma main descendit le long de sa colonne vertébrale doucement. Fait lui confiance m'avait dit m'a mère.

Voyant mes mains descendre de plus en plus bas, il arrêta brusquement notre baiser.

—Ok, on va arrêter là.

J'étais jeune, j'avais seize ans, je n'avais rien demandé au monde même pas d'avoir ce petit ami parfait qui était Jay, alors pour une fois, je devais me battre.

—Non.

Je tentai d'approcher ses lèvres, mais il tourna la tête.

—Tu fais cela uniquement pour te faire pardonner, non, Blake non.

Je stabilisai sa tête entre mes mains afin de l'embrasser à nouveau. Ma mère disait toujours que les hommes réfléchissaient après leurs pulsions, Jay ne devait pas être bien différent, du moins je l'espérais.

Mes lèvres remontèrent à ses oreilles.

—Toute la soirée, je me suis imaginée quelle sensation pouvait avoir tes lèvres sur mon corps.

J'intégrai sensuellement mes mains dans son T-shirt. Il respira nerveusement.

—Blake... Pas après tout ce que je viens de dire... pitié.

Il allait craquer. Je couvris sa mâchoire de baiser avant de descendre vers sa nuque. Je ne m'y connaissais pas vraiment, mais c'était comme si mon corps me guidait. De toutes les façons, s'il voulait me quitter je tenais au moins à avoir ma première fois avec lui. Je me sentais à l'aise et rassurée, je ne voulais être avec personne d'autre.

—Non, lâcha t-il.

Il me repoussa. Il n'y avait pour moi rien de pire que ce geste. Je faisais déjà des efforts sur humains pour paraître sensuelle et calme, alors qu'il me rejette de cette façon...? Je perdais toute confiance en moi.

Contre toute attente, il m'attrapa la main et se dépêcha d'ouvrir sa porte d'entrée.

Il enleva ses chaussures à une vitesse folle et me força à faire de même. Après avoir vérifié que sa sœur dormait il m'attira dans sa chambre. Il ferma à clé la porte de sa chambre. Il alluma une lumière tamisée et se retourna enfin vers moi. J'avais crus comprendre qu'il détestait plus que tout faire l'amour dans une pièce sombre, il avait besoin de voir.

—Ici c'est mieux.

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YO

Nouveau Chapitre ! Ptdr mes personnages grandissent en un coup d'oeil c'est trop bizarre !

Malheureusement c'est le dernier chapitre que j'ai d'écrit dans mes notes. Je ne suis pas sûre d'en poster un autre... Vu que j'écris une autre histoire !

💤Que pensez-vous de Jay?

💤Que pensez-vous de Blake ?

💤Shawn et Payton ?

Malheureusement non, bien que cela puisse être intéressant il n'y aura pas de tome sur Shawn.

A bientôt dans Dangerous Love❤️

Bonne rentrée !