CHAPITRE 3 - ELLE

Chapitre 3

Selena

☆☆☆

Mes yeux ne peuvent se détacher de sa cage thoracique. Elle monte et s'abaisse avec une certaine routine. C'est fou comment ce geste si anodin m'angoisse. Le pédiatre balaie son stéthoscope sur son petit corps frêle et fragile, se concentrant sur sa respiration. Ses yeux, qu'il a hérités de moi, ne cessent de fixer la poche de la blouse du docteur Morris avec envie.

Quand le docteur se redresse, il ébouriffe les cheveux de Sam en lui souriant.

— Tu as été un grand garçon, Samy !

Il passe son stéthoscope autour de son cou et me sourit. J'attrape le tee-shirt de Sam et le lui passe sans attendre.

— J'ai été sage ? demande Sam

— Oui, répond le pédiatre

Il contourne son bureau et s'assoit sur son fauteuil.

— Alors, est-ce que j'ai droit à une sucette ?

Le docteur Morris sourit et j'en fais tout autant. Sam est malin et quand il s'agit de confiseries, il l'est encore plus.

— Tu ne perds pas le nord, toi. Allez viens par ici !

Sam tourne sa tête vers moi, comme pour me demander la permission. Je lui souris et l'aide à descendre de la table d'examen.

Le pédiatre se penche légèrement vers Sam et l'expression « regarder comme une friandise » prend tout son sens quand je vois les yeux pétillants de mon petit homme. Il semble réfléchir, hésitant entre la sucette à la fraise ou celle à la pomme.

— Si je te dis que tu as été très sage et que tu as le droit à deux sucettes, ça peut t'aider à choisir ? Finit par dire le pédiatre.

Les yeux de Sam pétillent encore plus. Il sourit et attrape une sucette rose et une verte.

— Qu'est-ce qu'on dit, Sam ? Je le sermonne.

— Merci docteur Morris.

Le pédiatre parait amusé puis se redresse et note des informations sur le dossier de mon fils tandis que je m'assois face à lui. Sam, lui, a déjà ouvert sa sucette et la fourre dans sa bouche.

— Et si tu allais faire un beau dessin pour ta maman ? suggère le docteur.

Sam opine et part vers une petite table où il attrape tout de suite un crayon vert. Je sais d'avance ce qu'il va me dessiner. Une grande maison, avec un toit rouge et plein de fenêtres. Un chien, une tortue, des arbres et un grand jardin. Il y aura aussi une balançoire et je sais que quand il me dessinera, il me fera des cheveux violets car il sait que c'est ma couleur préférée. Il fait souvent ce dessin car c'est son rêve. Une maison et un jardin. J'aimerais tant pouvoir lui donner.

— Mademoiselle Suarez ?

Je lève ma tête vers le médecin. Il me regarde, l'air inquiet et je me mords les lèvres en sentant ma gorge se nouer. Je ne peux pas pleurer, c'est impossible. Pas devant Sam. Je ne dois pas pleurer devant lui.

— Je ne vous cache pas que je suis inquiet. L'état de Sam ne s'améliore pas.

— Je prends soin de lui donner ses médicaments tous les jours et ...

— Je sais, Selena. Mais comme je vous ai déjà expliqué, les médicaments ne sont pas efficaces à cent pour cent. Selon les patients, ça peut améliorer leur état mais chez certains, ce n'est pas le cas.

— Oui mais pour Sam, ça ne l'aggrave pas ? Je dis, inquiète.

Le docteur me sourit.

— Non. Ça n'aggrave pas le cas de Sam. Mais ça ne l'améliore pas pour autant.

— Qu'est-ce que vous suggérez, docteur ? Que j'arrête de lui donner son traitement ?

Il secoue la tête.

— Non. Il est important que Sam ait son traitement au quotidien. Ça stabilisera son état.

Qui est déjà critique...

— Vous vous rappelez quand nous avons parlé d'une greffe ?

J'opine de la tête. Bien sûr que je m'en souviens. Ce jour-là, j'étais en pleurs et effondrée.

— Ça reste la solution la plus efficace pour guérir votre fils.

— Je sais. Vous me l'avez déjà dit mais je n'ai pas les moyens de payer cette opération.

— Je sais Selena. Je sais. Vous m'avez expliqué votre situation et j'en suis désolé. Mais tant que vous n'avez pas de sécurité sociale, Sam ne pourra jamais être inscrit sur la liste des demandeurs d'organes. Et il ne pourra donc jamais recevoir un nouveau cœur.

Je baisse la tête.

Parfois, la vie est si cruelle. Pour Sam et moi, c'est d'être nés du mauvais côté de la frontière.

— Et dans votre pays ? Peut-être pourriez-vous faire une demande d'aide

Je secoue la tête. Impossible pour moi de retourner là-bas. J'ai déjà eu tellement de mal à en partir.

Je sens une larme couler le long de ma joue et l'essuie rapidement avant que Sam ne la voie. Le docteur se lève alors, contourne son bureau et s'assoit près de moi. Il me fixe, le regard désolé.

— Écoutez Selena...

Il prend ma main dans les siennes et je remonte mon visage vers lui.

— Il ne faut pas que vous perdiez espoir. Sam est un petit garçon courageux et je suis sûr qu'il tient ça de sa maman.

Je hausse les épaules. Je ne sais pas si je suis courageuse. Je suis avant tout une mère, qui se bat pour son enfant.

— On va trouver une solution. Ce pays ne laisse pas ses habitants dans ces conditions, qu'ils aient la nationalité américaine ou pas. J'ai entendu parler d'une association qui aide les parents en difficulté financière et si vous le souhaitez, je peux me charger de les contacter pour qu'ils voient le dossier de Sam.

Je souris, me disant que ce médecin est un homme qui vaut tout l'or du monde.

Je me rappelle que quand j'ai toqué à la porte de son bureau, presque cinq ans plus tôt, mon bébé dans les bras, lui expliquant ma situation, il a été le seul à ne pas me claquer la porte au nez. Il m'a aidée, s'est occupé de Sam et a même refusé que je lui paie ses consultations. Il fait partie des bonnes âmes de la vie et la vie de mon fils dépend de cet être généreux et altruiste.

Mais je ne peux pas le laisser une fois de plus m'aider. Il en fait déjà suffisamment pour nous.

— Merci docteur, mais je vais m'en charger.

— Très bien. Je vais vous donner les coordonnées de cette association. Et n'hésitez pas à leur donner mon numéro, je défendrai becs et ongles le dossier de Sam.

Je lui souris, remotivée par lui. Il a raison, je dois être courageuse pour Sam.

— Vous êtes super, Docteur ! Merci.

— Oh ! Ça ! répond-il modestement. Dites-le plutôt à ma femme, elle dit que je travaille beaucoup trop.

— Elle ne sait pas la chance qu'elle a.

Et je le pense vraiment. Le docteur Morris est génial et sa femme devrait s'en rendre compte. J'aimerai avoir quelqu'un dans ma vie aussi travailleur et généreux que lui.

— Je ne fais que de lui dire pourtant, plaisante-t-il.

Le docteur Morris rit aux éclats et arrive à me décrocher un sourire.

Nous nous levons alors ensemble, mettant fin à la consultation. J'appelle Sam, qui ronchonne car il n'a pas terminé son dessin mais obéit tout de même et part saluer le docteur Morris.

Quand je claque la porte de son cabinet, je souris en voyant qu'une fine pluie tombe. Il était temps. Cette chaleur devenait insoutenable. Soudainement, la pluie s'intensifie encore plus, je rentre mes épaules dans mon cou.

— Maman, il faut y aller, me dit Sam. On va être tout mouillés.

Il tire son bras et me force à avancer. Je souris encore plus, savourant la fraîcheur de la pluie.

Je souffle sur mon thé et porte la tasse à mes lèvres. Face à moi, Becky me regarde, un petit sourire désolé. J'ai l'impression de lui faire pitié et mon Dieu, je déteste ça.

— Ne me regarde pas comme ça

— Comme quoi ?

— Comme si j'allais mourir demain.

Becky sourit alors que la porte d'entrée se fait entendre. Amber dépose ses paquets sur le canapé, près de moi. Je me décale et lui fais de la place.

— Ça va, ma belle ?

— Oui, oui, je dis, loin d'être crédible.

— Mouais, répond-elle en grognant

Elle se penche et attrape ses paquets qu'elle laisse sur ses genoux. Je plisse le front quand je vois qu'elle me fixe lourdement.

— Avant que tu t'énerves, sache que je n'ai pas dépensé un centime.

Je plisse encore plus le front. Alors là, je ne pige pas. Elle sort du paquet des vêtements et me tend la pile. Je comprends enfin.

— Non, non, non. Je refuse que tu paies quoique ce soit...

— Je t'ai dit que je n'avais rien dépensé.

Mes yeux s'écarquillent.

— Attends ! Tu les as volés ? Je dis, consternée.

Elle roule des yeux, comme si je venais de dire la pire connerie au monde. Ça ne serait pourtant pas une nouveauté. Amber est une véritable kleptomane et s'est déjà fait pincer plusieurs fois par les flics.

— Je te rassure, je n'ai rien volé. Pas depuis hier du moins.

Becky laisse échapper un rire en secouant la tête. Je les sermonne du regard. Jamais de ma vie je n'ai volé quoi que ce soit, je n'en ai pas le courage mais c'est surtout mon éducation qui m'en empêche. Pourtant, j'aurais pu avoir plusieurs occasions.

— Comment tu...

— Roberto, me coupe-t-elle. Tu sais, le mec que j'ai rencontré à l'église.

— Que tu as rencontré au 3G oui, intervient Becky.

Je me retiens de rire. Je sais que Becky a sûrement raison. Amber ne doit même pas savoir où se trouve l'église la plus proche. Je ne suis même pas sure qu'elle soit déjà entrée dans une église une fois dans sa vie.

— On s'en fout de comment je l'ai rencontré. Enfin bref. J'avais rendez-vous avec lui et je lui ai menti en disant que c'était l'anniversaire de mon neveu. Je te jure, c'est lui qui a insisté pour tout payer, me dit-elle rapidement.

Bien sûr, je ne la crois pas une seconde.

— Eh bien, ton Roberto est très généreux mais tu vas aller rapporter ça aux magasins.

— Oh zut ! J'ai perdu le ticket de caisse ! fait-elle, en très mauvaise menteuse.

Je laisse échapper un rire devant son attitude. Elle a de la chance de faire partie de mes amies sinon, je l'étranglerais bien sur place.

Elle me tend toujours le tas de vêtements que je finis par prendre. Des vêtements neufs, je n'en ai jamais acheté à Sam. Il se récupère toujours les fringues des friperies ou des collectes de vêtements. Je fixe l'étiquette et pour la première fois, je l'arrache d'un vêtement. Ça me fait un bien fou. C'est dingue comment une petite étiquette d'un vêtement peut faire autant de bien.

— J'ai pris du six ans. Ça sera un peu grand mais il pourra les garder un moment.

Je sens un frisson et des larmes traitresses apparaissent aux coins de mes yeux. En une phrase, tout a basculé. Je fais si pitié que ce sont mes amies qui achètent des vêtements à Sam.

— Merci, je souffle.

Amber me saisit par le cou et m'attire vers elle. Il ne m'en faut pas plus pour fondre en larmes sur son épaule. Elle me caresse lentement mes cheveux tout en m'assurant que ça va aller.

— Non, Amber. Ça ne va pas aller. J'ai trois mois de loyer en retard. Ma voiture est sur le point de rendre son dernier soupir, je me suis fait virer du seul job que j'avais et pour couronner le tout, le pédiatre de Sam vient de m'annoncer que son état ne s'améliore pas malgré qu'il prenne ses putains de médicaments à cent dollars le flacon.

Mon amie parait navrée. Quand je suis sortie du pédiatre tout à l'heure, j'étais pourtant remontée à bloc mais quand je suis arrivé dans mon immeuble, et que le concierge m'est tombé dessus, réclamant les trois mois d'impayés, mon moral a vite retrouvé le fond de mes chaussettes. J'ai prétexté aller chercher la somme au distributeur de billets, chose impossible étant donné que je n'ai pas de compte en banque et nous avons filés rapidement dans le seul endroit où je me sente bien, hormis mon appartement.

Quand Becky m'a ouvert la porte, j'ai fondue en larmes. Je lui ai tout expliqué, comment ma vie était compliquée. Ce n'est pas vraiment l'argent le problème. Je peux très bien me démerder comme je le fais depuis quatre ans. Non, le véritable souci, c'est Sam. Je m'inquiète, comme n'importe quelle mère et le fait qu'il soit malade ne retire rien à mes inquiétudes. Au contraire, ça les augmente.

Parfois, au réveil, je m'imagine que la solution miracle à cette maladie vient d'être découverte. Je m'imagine dire à Sam qu'il va avoir un nouveau cœur qu'il ne prendra plus les médicaments qu'il déteste tant et qu'il va pouvoir jouer au foot comme n'importe quel enfant de son âge.

Mes amies me fixent, le visage triste. Becky essuie même une larme de sa joue.

— Pourtant, chaque jour qui passe s'avère être une déception. Alors la seule chose à faire, c'est attendre qu'un cœur soit disponible. Et vous savez, le plus frustrant dans l'histoire, c'est que ce jour n'arrivera pas. Parce que je suis en situation irrégulière ici, et je n'ai pas de sécurité sociale. Sam et moi, on n'existe pas dans ce pays.

La main de Becky se pose alors sur moi et me caresse lentement. Mes amies sont là, elles me soutiennent, mais parfois, ce n'est pas suffisant. Parfois, j'aimerais que l'on soit deux à se battre pour Sam. Ça serait peut-être beaucoup plus simple, moins dur de partager cette épreuve à deux.

— Ce jour arrivera, Selena. Et quand Sam aura son nouveau cœur tout neuf, je te promets que je lui achèterai le ballon de foot le plus cool du monde, me dit Amber.

Je souris. Quand il est question de claquer du fric, Amber est la première. Même si son penchant pour le vol est bien plus jouissif pour elle.

— Je l'espère, je souffle. Il me faudrait un miracle.

— Ou un mari, lâche Becky.

Amber et moi tournons nos têtes vers elle. Voilà qu'elle va encore me faire chier avec ça ! Quand va-t-elle se rentrer dans le crâne que je n'ai pas le temps pour un mec ? J'ai déjà suffisamment de problèmes pour ajouter un macho insatiable au lit.

— Euh, Becky, là, ce n'est pas le moment, tu ne crois pas.

Becky sourit et secoue la tête.

— Non, non. Je ne dis pas qu'elle doit trouver l'amour. Juste qu'elle doit trouver un mari.

— Euh... ok. Tu nous éclaires ? Parce qu'on ne parle pas le blond, dit Amber.

— C'est pourtant simple. Elle trouve un mec, se marie et bim, elle a une sécurité sociale !

Je la regarde, désabusée. Elle croit que la vie est si simple ? Qu'un mec se trouve aussi facilement ? Elle vit vraiment dans un rêve.

— Je ne plaisante pas. Il y a beaucoup de monde qui le fait. C'est arrivé à Destiny. Elle avait besoin d'une couverture sociale et elle a trouvé un mec pour se marier. Une fois ses implants posés, ils ont divorcé !

— Attends ! Elle a fait ça pour des seins ? Je demande, choquée.

— Je savais qu'ils étaient faux, crache Amber. Bien qu'elle dise le contraire.

Becky rit à pleine dents.

— Mais le pauvre, elle a carrément profité de lui.

— Mais non. Il était au courant. Je crois que le gars était gay. Il s'est marié pour rassurer sa mère ou sa grand-mère, enfin bref. Il n'empêche que grâce à ça, elle a doublé ses pourboires au 3G.

Mon Dieu ! Mais où va le monde ?

— Et ? Elle a eu une couverture sociale ? demande Amber

— Oui. Et comme elle était mariée, ses enfants ont également été pris en charge. Vous comprenez enfin ? fait Becky.

Je comprends surtout que les gens sont fous.

— Tu devrais faire ça, Selena, dit alors Amber, tout joyeuse.

— Pardon ? je réponds, choquée.

— Oui, tu trouves un mec, tu lui explique la situation et tu te maries. Sam fait partie de la liste des receveurs et tu n'as plus de soucis à te faire pour son traitement.

— Et en plus, tu obtiens la carte verte, ajoute Becky.

— Qui te donnera la nationalité américaine et le droit à une couverture sociale après ton divorce, continue Amber.

Elles me regardent toutes les deux, enjouées. Sont-elles vraiment en train de me suggérer de faire un mariage blanc pour une couverture sociale ?

— Mais vous êtes folles ! Je lâche.

Leurs sourires s'effacent.

— Carrément folles, je continue, abasourdie parce que j'entends.

— C'est toi qui es folle. Tu devrais y réfléchir.

Réfléchir ? Mais c'est déjà tout réfléchi. Je ne vais pas me marier pour ça ! Où en est l'amour dans l'histoire ? Parce que je ne me rappelle pas avoir entendu une seule fois ce mot dans leurs arguments.

— Je ne coucherai jamais avec un mec dont je ne suis pas amoureuse, je dis. Et encore moins me marier.

— On ne te demande pas de coucher avec lui. Destiny ne l'a pas fait. C'est juste un arrangement entre adultes consentis qui, très souvent, arrange les deux parties, fait Becky

— C'est illégal, je m'écrie.

— Réfléchis-y, Selena.

Elles continuent à me fixer, cette fois-ci le visage sérieux.

— Je vais surtout réfléchir à comment je vais payer mon loyer. Il me faut un job, je dis

— Mon offre tient toujours, Selena, dit Amber

— Quelle offre ? Intervient Becky.

— Le striptease, annonce Amber.

Je lève les yeux au ciel. Depuis la semaine dernière, soir où je me suis fait virer plus précisément, Amber m'a proposé de travailler avec elle et de faire des stripteases à domicile. J'ai rembarré sa proposition aussitôt. Je déteste l'idée d'aller chez des hommes pour leur faire des shows. J'aurais l'impression de me « prostituer » encore plus. Et je me suis surtout fait la promesse de ne plus faire de striptease. C'est relativement bien payé mais ce n'est plus pour moi. Je me dois d'être responsable et m'être fait virer m'a ouvert les yeux. Shania, c'est fini ! Il ne reste plus que Selena !

— C'est bien payé ? demande Becky.

— Bien plus qu'au 3G. Si je n'aimais pas ce que je fais, je me barrerais du club et ne ferais que des shows à domicile. Mais ça limiterait à montrer mon cul que deux ou trois fois par semaine.

— C'est payé combien ? Continue Becky.

— Ça dépend de ce que le client veut. Ce soir, j'ai un show. Mille dollars.

J'écarquille les yeux. Mille dollars ! C'est trois fois plus qu'au club.

— Ouais. Et si tu viens avec moi...

— Et pourquoi tu ne me le proposes pas à moi, la coupe Becky, un brin jalouse.

— Tu as des loyers en retard, toi ? Tu as une bouche à nourrir ?

— Bah non.

— Alors voilà pourquoi je ne te le propose pas à toi, espèce de débile !

Amber tourne la tête vers moi et me fixe, attendant ma réponse.

— Si tu n'y vas pas, j'y vais à ta place ! Lâche Becky. Mille dollars, bordel ! Mille dollars !

Ma promesse s'envole aussitôt. Pour mille dollars, je suis prête à l'oublier. Et je viens de trouver comment payer mon loyer.

☆☆☆

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