CHAPITRE 2 - LUI

Chapitre 2

Ben

☆☆☆

Je regarde ces séries de chiffres et n'arrive pas à me concentrer. Franchement, les chiffres, ce n'est pas bandant ! C'est d'un ennui mortel et je me demande quel con à bien pu inventer cette connerie. Le fric, ça va, ça vient. Alors pourquoi s'emmerder avec ça !

Je relève les yeux et vois par le mur en vitre le boulet qui me sert d'assistante. Non, je n'exagère pas. La petite et timide Mindy est aussi douée pour son travail que pour le choix de ses tenues. Plus je l'observe, et plus je trouve que cette fille a autant de sex-appeal qu'un lamantin. Elle n'a rien d'intéressant. Tignasse bordélique, aucun goût pour la mode et une paire de lunettes en cul de bouteille. On peut même voir les cicatrices sur son front de son acné juvénile. Clairement, c'est une nerd et je comprends mieux pourquoi mon père était tout sourire quand il m'a annoncé qu'il m'avait trouvé une nouvelle assistante. C'est sûr qu'elle, je ne pourrai pas la baiser.

Mes yeux croisent ceux de mon assistante et je lui fais signe d'approcher. Quitte à ne rien faire, autant qu'elle se casse. Et je compte faire pareil dans pas longtemps de toute façon. Elle se relève de sa chaise et je me surprends à mieux la regarder. Peut-être que si je ferme les yeux et pense que je suis en compagnie de Megan Fox, j'arriverai à l'avoir suffisamment dure pour la sauter. Putain, je suis pathétique ! J'en viens à vouloir sauter un boudin pour m'en débarrasser.

Mindy frappe. Elle entre dans mon bureau, manquant de se vautrer en se prenant les pieds dans l'encadrement de la porte.

Et en plus, elle est empotée.

— Oui ? Vous avez besoin de quelque chose, Monsieur Lawson ?

Oui, d'une nouvelle assistante.

— Non, c'est bon. Vous pouvez partir.

J'abaisse ma tête et retourne à mon analyse financière. Mon père m'a demandé mon avis sur le dossier du rachat d'une grande chaîne de salons de beauté. C'est soporifique et je n'ai qu'une hâte : me casser pour aller faire la fête.

Quand je relève la tête, Mindy est toujours dans mon bureau, droite comme un piquet et clairement mal à l'aise. Je lève un sourcil, me demandant ce qu'elle attend.

— Oui ?

— Partir où, Monsieur ?

J'écarquille les yeux en entendant sa question. Mais quelle conne !

— Où vous voulez. Chez vous. À une soirée pyjama. À votre club de tricot. Chez votre mec si vous en avez un. Je m'en fous. Je n'ai plus besoin de vous.

Elle semble réfléchir puis sa bouche se forme en un « O » parfait. Putain, ça en a mis du temps pour arriver jusqu'à son cerveau, dans l'éventualité où elle en a un.

— D'accord. Bon week-end Monsieur Lawson.

Je la chasse d'un signe de la main et reporte mon attention sur mon dossier. Cette fille a réussi à me donner la migraine en deux secondes. Elle est franchement conne.

Mes yeux se portent sur le journal que mon père a jeté sur mon bureau le matin même. Je souris en repensant à ma soirée de la veille. Elle était grandiose. Je ne me suis jamais autant éclaté de toute ma vie. Non, j'exagère, j'ai déjà fait bien pire. Disons que c'était la meilleure soirée de ma semaine.

La veille, comme à notre habitude, nous avons été au CanCan Room avec Hunter, Luke, Aaron et Jason. Nous sommes des habitués là-haut. Comme chaque soir de la semaine, l'alcool coulait à flot, les billets de vingt dollars pleuvaient à souhait et les strip-teaseuses étaient chaudes comme la braise. Belle soirée en perspective jusqu'à ce qu'Hunter, un peu trop éméché, a commencé à faire chier son monde, comme d'habitude. Deux heures plus tard, il a fini par se confronter au propriétaire du club et nous avons fini par être interdits d'y revenir. C'est con ! J'adorais cet endroit. J'y avais mes habitudes, mes danseuses et serveuses préférées.

Et bien évidemment, notre bagarre a fait le tour de la ville en moins de temps pour le dire et quand la police est intervenue, j'ai eu le droit d'être mitraillé par les journalistes. Et j'ai aussi eu le droit à un joli article dans ce journal et aux foudres de mon père à ma sortie de garde à vue.

Mon téléphone se met à sonner et je souris quand je vois le nom de mon meilleur ami. Je décroche rapidement, trop heureux de trouver un prétexte de me détourner de mon travail.

— Salut

— Le 3G mon pote ! Ça te tente ? répond-il sans préambule.

— Le 3G ?

— Ouais. Le Girls of Glutter Gluch.

Mes lèvres s'étirent. Je ne connais pas ce club, juste de nom et j'espère qu'il est aussi bien que le CanCan Room.

— Vingt heures ?

Je regarde ma montre. Dans une heure. Ça risque d'être compliqué. Je dois retourner chez moi, prendre ma douche, me changer et de traverser la ville.

— Vingt heures trente plutôt.

— Ok, ça marche. On se rejoint au club directement.

— Ok, pas de problème.

Il raccroche rapidement et je me lève sans tarder. Rien à foutre de ce dossier. Si mon père me demande, et il le fera, je lui dirais que l'affaire semble prometteuse. Il comprendra ce qu'il comprendra.

Je quitte précipitamment mon bureau, descend jusqu'au sous-sol où je retrouve mon bijou. J'adore cette caisse. Elle est comme ma meuf. Je grimpe rapidement à l'intérieur et tourne la clef. Le rugissement du moteur me donne aussitôt le sourire.

Je sors en trombe du parking souterrain et m'insère sur la chaussée. Je prends de plus en plus de vitesse, grille plusieurs feux rouges. Le voilà mon kif : l'adrénaline ! Y'a que comme ça que je me sens vivant et libre. Bon, quand une femme me chevauche, je suis tout aussi bien mais la vitesse, je l'ai dans la peau !

Je passe chez moi en vitesse, juste histoire de prendre une douche rapidement, d'enfiler un pantalon et une chemise propre. Le trajet jusqu'au Wynwood se fait aussi rapidement et dans les mêmes conditions. Vitesse et adrénaline. En chemin, j'appelle Hunter qui m'informe qu'il est déjà sur place, en compagnie de Jason et Luke.

Quand j'arrive devant le club, tous les regards se portent vers les ronronnements de mon bolide. Je me gare devant le club, toujours sous les regards envieux des personnes aux alentours. J'adore faire cet effet. Tout le monde me regarde, tout le monde m'envie. Tout le monde veut être Ben Lawson.

Je jette les clefs au videur, le prenant carrément pour le voiturier.

— Tu prends soin de ma caisse, mon pote !

Je lance ma phrase en m'approchant de mes amis. Ces trois-là rient comme des crétins en lorgnant des filles, de l'autre côté du trottoir qui les fixent avec intérêt. J'accole mes amis, les saluant avec plaisir et pressé de passer une nouvelle soirée avec eux.

— Eh mon pote ! Ça va ?

— Super ! Il n'est pas là Aaron ?

— Non, il est avec une meuf, je n'ai pas tout compris mais tu connais ce débile, dit Luke

— Howard ne t'a pas tué sur place ? demande Hunter

— Pff ! Ne m'en parle pas. Mon père m'a fait une leçon de morale digne de ta mère, je plaisante.

Mieux vaut dédramatiser la situation. Mon père, toujours aussi aimant, m'en a foutu plein la gueule. "Irresponsable", "honte" et "déception" sont les mots qui sont le plus ressortis de notre conversation où je n'ai pas pu placer un mot, bien sûr.

Nous décidons de rentrer dans le club et je glisse un billet de cent dans la poche avant de la veste du vigile, pour le remercier de surveiller mon joujou.

À peine entrés, un homme s'approche de nous, tout mielleux. Nous être fait interdire l'accès de notre club habituel a déjà fait le tour de la ville et tous les gérants des boites de striptease ont dû prier toute la journée pour que leur club soit décrété comme notre nouveau QG.

— Monsieur Lawson, c'est un plaisir de vous voir ! dit le mec, mielleux.

Je souris de plus belle, comprenant son petit manège.

— Je suis Tony, le manager du 3G et vous êtes bien sûr le bienvenu ici, vous et vos amis.

Je le prends par le bras et l'éloigne des clients qui patientent à la caisse pour entrer.

— Ecoutes, Tony. Je vois où tu veux en venir. Et je vais te faciliter la tâche. Si tu t'assures que j'ai tout le temps un verre à la main et que tes filles soient suffisamment chaudes pour me filer une trique toute la soirée, tu peux espérer que je fasse de ton club mon nouvel endroit préféré. À toi de te plier en quatre pour je sorte de chez toi le sourire aux lèvres car j'ai eu à faire à tes filles les moins farouches. Ok ?

Tony étire ses lèvres en un sourire pervers et victorieux. Je lui fourre un billet dans la poche de sa veste et lui tapote le torse. Il nous fait alors signe de le suivre et nous fait entrer. Il traverse la salle principale où plusieurs filles, tétons à l'air, dansent déjà sur les différentes scènes. Tony nous fait asseoir sur une banquette et mes amis, déjà dans l'ambiance, sortent leur portefeuille.

— Tu as fait le bon choix, Tony. Tu seras sûrement un homme très riche prochainement, je dis.

Le manager sourit encore plus puis tourne les talons. Mes amis sont déjà en train d'appeler une métisse qui les aguiche, le string dans le nez d'Hunter. C'est une belle femme et franchement, elle a un corps de rêve. Musclé mais pas trop. Sa paire d'obus est carrément bandante. Sa chanson se termine alors et elle sort de scène, des billets plein le string et sous les protestations de mes amis.

Une petite blonde entre alors en scène et commence son show. Je détourne aussitôt la tête. Je n'aime pas les blondes. Je les préfère plus exotiques et brunes. Bien évidemment, il m'est déjà arrivé de coucher avec une blonde ou avec deux, parfois en même temps. Mais mon truc, c'est les brunes. Je ne sais pas pourquoi et parfois, il n'y a aucune explication à certaines choses. C'est comme ça, point.

Une serveuse arrive à notre table, un plateau à la main. Elle dépose quatre coupes de champagne en souriant.

— De la part de Tony, en vous souhaitant de passer une agréable soirée.

Hunter la remercie alors que Jason fait déjà sauter le bouchon de la bouteille. Ce n'était pas trop tôt. J'étais sur le point de mourir de soif. Du champagne tombe sur la table et Jason remplit nos coupes que nous attrapons presque aussitôt. Hunter lève son verre et nous regarde, sourire aux lèvres.

— À cette soirée ! Qu'elle soit aussi folle que celle d'hier !

Il n'y a rien à rajouter. Il a raison. Hier, malgré que nous ayons fini au poste, était une soirée mémorable. Nous trinquons puis buvons nos verres. La blonde se déhanche toujours au son de la musique et quand elle termine enfin, j'espère que la prochaine fille sera une belle brune.

À ma grande déception, une nouvelle blonde entre en scène et s'approche déjà de la barre dans une démarche langoureuse. Elle porte un petit ensemble porte-jarretelle violet avec de la dentelle noire. Elle commence à bouger au rythme de la musique, tournant autour de cette barre. Mes yeux ne cessent de la fixer. Elle bouge bien et comparée aux autres danseuses, elle n'est pas vulgaire. Elle est sexy et drôlement souple. Son visage passe alors dans le rayon de lumière d'un projecteur. Je souris en voyant son visage parfait. Putain, j'arrive à trouver une blonde attirante. C'est bien une première.

Quand je prends conscience que je ne fixe que ses grands yeux noirs, mon regard descend sur sa bouche pulpeuse. J'en frémis d'excitation. Ses lèvres doivent avoir un gout divin et je me demande ce qu'elles feraient autour de ma queue. Mon entrejambe commence sérieusement à me serrer.

Je descends encore plus mon regard. Son cou semble confortable et je m'y blottirais bien, rien que pour sentir son parfum que j'imagine sensuel et agréable.

En bon mec que je suis, mes yeux se posent sur une poitrine ferme. Ni trop grosse, ni trop petite. Juste parfaite. Et on devine tout de suite que c'est naturel. Elle tourne toujours autour de sa barre, faisant des positions de plus en plus équivoque. Elle est souple, très souple. Je me mets à envier cette barre. J'aimerais avoir la chance d'être entre ses deux cuisses moi aussi. Elle relâche la barre et dans une position très sexy, elle passe ses deux mains dans son dos.

Quand elle libère sa poitrine de son soutien-gorge, dévoilant ses seins, la pression de ma bite s'intensifie. Bordel ! Je crois que je pourrais tomber amoureux de ses seins. Ils sont juste divins et comme pour ses lèvres, je me dis qu'ils doivent avoir un goût délicieux.

— Tout se passe bien Monsieur Lawson ? J'entends alors.

Le manager du club est penché vers moi et me sourit, attendant ma réponse. Il ne va pas me lâcher ce connard ?

— J'aimerais une danse avec cette fille !

Je pointe du doigt la scène et Tony suit mon geste.

— Avec Shania ? Je vais pouvoir vous arranger ça.

En temps normal et pour tout client, le manager se soucie toujours de savoir si le client a de quoi payer. Tony ne me demande rien. Il sait que je suis le fils d'Howard Lawson, riche investisseur et homme respecté à travers tout le pays. Mon père compte des milliards et il me semble avoir déjà lu mon nom dans une rubrique d'un magazine mentionnant les dix hommes les plus fortunés du monde.

Tony repart, satisfait alors que mes amis me regardent surpris et amusés.

— Eh bien, eh bien ! Le grand Ben Lawson vient de tomber raide dingue d'une petite pute en string, fait Hunter en rigolant.

Je ne réponds rien, me contente de lever mon majeur dans sa direction et me lève quand Tony me fait signe de le suivre. Ma flûte à la main, je le suis jusqu'à un salon privé.

— Je veux de l'intimité, je dis. Alors coupe-moi les caméras et je ne veux pas de vigile.

Tony se fige en entendant ma demande mais quand je lui fourre une épaisse liasse de billets dans la poche, il se détend aussitôt.

Dans les clubs de striptease, chaque salon privé à ses cameras de sécurité. Pour m'être fait déjà avoir, je sais qu'une vidéosurveillance serait facile à vendre dans un journal. Et je n'ai pas envie que mes prouesses sexuelles soient à la merci de ses connards de journalistes une nouvelle fois.

— Je t'avais dit que tu serais un homme riche grâce à moi, Tony.

— Et je vois que vous avez tenu parole. Par contre, je préfère vous prévenir que cette fille est une vraie tigresse.

Je souris, pervers. Alors ça n'en sera que plus marrant. Et je n'ai rien contre une baise bestiale.

Tony me fait patienter dans le salon privé et m'informe qu'il me fait venir la fille et une nouvelle bouteille de champagne.

Au bout de plusieurs minutes qui me paraissent être des heures, la porte s'ouvre mais mon sourire retombe quand je vois une serveuse entrer et déposer le champagne sur une petite table basse.

— Shania arrive dans quelques instants, Monsieur Lawson.

Je souffle d'agacement. Je déteste attendre et encore plus en sachant que cette « tigresse » ne va pas tarder à arriver. Elle s'occupe de servir le champagne avant de s'éclipser silencieusement.

Quand la porte s'ouvre une deuxième fois, mon sourire et ma gaule réapparaissent soudainement. Elle est là, encore plus près et je peux la détailler à ma guise. Je m'humidifie les lèvres, savourant le plaisir de voir cette créature.

— Bonsoir, me dit-elle en souriant.

Elle tourne le bouton de l'interrupteur et tamise la lumière. Elle s'approche alors de moi dans une démarche sensuelle et profite de passer devant la chaine stéréo pour appuyer sur « Play ». Ma gorge se contracte alors et mon rythme cardiaque s'emballe. Merde ! Aucune femme ne m'a jamais mis dans cet état. Et encore moins une blonde. Elle commence à se déhancher et mes mains se tendent aussitôt vers elle. Elle me donne une tape et étrangement, j'aime ça.

— Pas touche mon chou, me dit-elle

Je souris de plus belle. Elle pose son genou près de ma cuisse, puis la deuxième de l'autre côté. Mon érection devient encore plus douloureuse. J'ai la forte envie de la prendre là, maintenant, sur le divan de ce salon privé.

Quand son corps commence à se cambrer d'avant en arrière, je me sens vraiment trop à l'étroit. Mes mains se posent sur ses hanches et je la vois se raidir un instant. Elle plante ses grands yeux noirs dans les miens et me sermonne du regard.

— Si tu bouges tes mains, je serai dans l'obligation d'appeler mon manager.

J'opine de la tête, me contentant de prendre ce qu'elle m'offre.

D'ordinaire, un client n'a pas le droit de toucher à une fille mais celle-ci paraît conciliante si je ne dépasse pas les bornes. Elle impose ses règles et je comprends.

Avec son bassin, elle commence à onduler son corps, mimant le geste du vas et viens. Putain, j'ai envie d'être dans cette fille encore plus.

Je ressers mon emprise sur ses hanches et je la vois faire tomber sa tête en arrière en fermant les yeux. Je crois que je pourrais avoir un orgasme rien qu'en la regardant. Elle est magnifique et je ne regrette plus de m'être fait virer du CanCan Room. Sans ça, je n'aurais jamais rencontré cette belle blonde.

Sa tête se redresse et elle plante ses yeux une nouvelle fois dans les miens. Son regard exprime de la passion et du désir. Je sais pourtant que c'est son job. Juste son job.

— Tu sembles bien trop sérieux, mon chou. Tu n'aimes pas ce que tu vois ?

Je peux seulement hocher la tête comme un crétin. Bien sûr que j'aime ce que je vois. Quel homme n'aimerait pas ?

— Je vais être obligé de t'en montrer un peu plus...

Sa remarque me fait encore plus bander.

Quand ses deux mains, glissant dans son dos, frôlent les miennes au passage, je souris encore plus. Elle dégrafe les attaches de son soutien-gorge et dévoile ses magnifiques seins. Oui, ça y est ! Je suis amoureux de ses seins.

Elle se redresse alors, ses seins passant tout près de mon visage. Je ne peux détourner le regard. Ses tétons semblent m'appeler. Ils pointent vers moi et j'aimerais avoir le plaisir de les titiller avec ma langue.

Je réagis au quart de tour et mes mains remontent dans son dos, la serrant encore plus. Elle ne s'attendait sûrement pas à ça. Mes lèvres se posent alors sur son cou quand je la rapproche de moi. Elle se raidit alors et s'arrête complétement. Elle s'agite dans mes bras et se recule.

— Mais ça ne va pas ?! Aboie-t-elle.

Je me fige alors. Merde, j'ai été trop loin. Mais la baiser en est presque vital, là !

— Je suis prêt à payer si...

Elle incline la tête en fronçant les sourcils et comprend le sens de ma demande. Elle se relève rapidement de mes genoux sans que je puisse la retenir. Je n'aurais pas dû dire ça comme ça. J'ai clairement manqué de tact.

— Tu m'as prise pour une pute ou quoi ?!

Sa question me rend con. Elle s'abaisse, reprend son soutien-gorge qu'elle remet rapidement.

— Eh ! Tu vas où ?

Elle ne répond rien, m'ignorant totalement et ça me fait aussitôt monter en pression. Je déteste qu'on m'ignore. Et je n'aime pas l'air suffisant qu'elle se donne. Je m'approche d'elle et lui saisit le bras. Son visage se relève vers moi et elle me fusille du regard.

D'un geste brusque, elle se défait de mon emprise, le regard toujours aussi sombre.

— Ne me touche pas, connard !

Elle tourne rapidement les talons, abaisse la poignée de la porte et sort comme une furie, me claquant la porte au nez. Petite peste ! Je vais lui faire comprendre qu'on ne me parle pas ainsi. Elle ne sait pas qui je suis, je crois mais elle ne va pas tarder à le savoir. Je sors à mon tour rapidement du salon privé.

Dans le couloir, son manager lui tient le bras fermement et la secoue. Elle semble apeurée. Est-ce que son patron lui fait peur ? Je ne peux m'empêcher de serrer les poings. Je n'aime pas l'expression affolée de cette fille, même si je suis toujours autant énervé après elle.

Quand ses yeux rencontrent les miens, son visage change du tout au tout. Il se tord de colère. Tony se retourne rapidement.

— Ta fille me doit une danse ! Je crache.

— Je ne te dois rien ! Lâche-t-elle.

— Ta gueule Shania !

Elle se fige à la remarque de son manager. Tony lâche la fille et s'approche de moi rapidement, complètement paniqué.

— Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qu'elle vous a fait ?

Rien. Et c'est là toute ma frustration. C'est bien la première fois qu'une fille ne cède pas à la tentation. Et c'est bien là, tout le problème. On ne m'a jamais refusé quoique ce soit et cette fille vient de le faire. Je déteste ça.

— Si elle vous a fait quoi que ce soit, je peux la virer sur le champ ! Aboie Tony.

— Non mais ça va, oui ? Manquerait plus que ça. Ce connard m'a touché et...

— Fais-le ! Qu'est-ce que j'en ai foutre ! Je réponds en même temps qu'elle.

Derrière lui, la fille parait choquée. Ses yeux se baladent entre moi et son manager. Elle porte alors sa main à ses cheveux qu'elle tire en arrière, ôtant une perruque blonde. Une cascade de boucles brunes descend sur ses épaules et son regard me fusille sur place. Je la reconnais aussitôt. C'est la jeune fille que j'ai bousculé dans la rue, pas plus tard que cet après midi.

Furibonde, elle pivote sur elle-même et je me rends compte de ma connerie. C'est moi qui ai été déplacé. Elle avait fixé les règles et je ne les ai pas respectées.

Elle tourne à l'angle d'un mur, furieuse. La dernière chose que je vois d'elle est son petit cul bandant, seulement habillé de ce petit string en dentelle noir. Le plus beau cul qu'il m'ait été donné de voir.

☆☆☆

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