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Immobile, je le regardais quitter l'ascenseur s'engageant dans l'allée devant moi avec une attitude détaché. Il gardait ce naturel aggaçant et agissait comme-ci il m'avait dit quelque chose de tout à fait banale, ne se souciant même pas du fait que je sois toujours dans l'ascenseur, paralysé par ses simples mots.
Je sortis à mon tour de ce rectangle métallique, encore chamboulée. Sa confiance en lui, me perturbait réellement. Je n'avais jamais vu un homme aussi sûr de lui et confiant comme il l'était.
Je peinai à le suivre ayant des plus petites jambes que lui. Quand il faisait un pas, j'en faisais deux. En plus de sa rapidité, je savais que je ne pouvais le rattraper ce qui m'agaçais fortement. J'accélérai ma marche, traînant derrière lui en grimaçant. Allait-il jamais m'attendre?
On sortit de mon immeuble et là, je remarquai qu'il se dirigeait vers une moto noire garée à notre droite. J'espérais au fond de moi que ce n'était pas la sienne, mais quand il s'arrêta devant celle-ci je déglutis.
J'arrivai enfin devant lui, presque essoufflé ce qui le fit sourire. Il me tendait déjà un casque noire -que je dévisageai - pour que je monte sur sa belle moto. Je croisai mes bras sur ma poitrine, le fixant avec toute la volonté du monde pour réfuser.
« Jamais, je dis strictement.
- Ne me dites pas que vous avez peur d'une moto, il dit pour me taquinner, un sourire au coin des lèvres, ses yeux pétillant d'amusement.
- De la moto non, mais de son conducteur c'est une toute autre histoire.
- Je suis un très bon conducteur, vous savez.
- Peut être mais je ne monterai jamais sur cette moto. je dis convaincu.
- J'irai doucement, je vous le promets, il persista.
- Je suis catégorique, c'est non. Et rien ne pourra me faire changer d'avis. »
Il se rapprocha de moi dangereusement plantant ses yeux chocolat dans les miens. Son visage fut tout d'un coup vraiment proche de miens. Je pouvais même sentir son souffle mentholé s'écraser contre mes lèvres chamboulant mes pensées.
Je sentis mon coeur s'affoler peu à peu alors que ses yeux fixaient les miens avec insistance. Ses sourcils se plissèrent légèrement alors que ses iris devenaient un peu plus sombre.
« Au contraire, je pense que tu vas monter sur cette moto avec moi. » il dit calmement.
Je fronçai des sourcils surprise faisant une moue étrange, pleine de confusion. Il croyait réellement qu'en me disant çà j'allais monter sur sa foutu moto de la mort? Et depuis quand il me tutoyait lui?
« Même pas dans tes rêves les plus fous! » je dis ce qui le surprit, me permettant moi aussi de le tutoyer pour appuyer mon refus.
Il fronça des sourcils perplexe. Quoi? Il s'attendait à ce que je lui obéisse comme un parfait petit chien? Ses yeux analysèrent quelque instant les miens avec curiosité comme-ci c'était la première fois qu'il les découvrait, comme-ci, il n'en avait jamais vu auparavant.
« Tu es-, il s'arrêta troublé, différente.
- Et je dois prendre çà comment? » Je dis en haussant les sourcils l'interrogeant du regard gardant un ton dur pour ne pas perdre en crédibilité.
Rapidement, il reprit en assurance riant joyeusement de ma question. Le son mélodieux de son rire vint heurter mes oreilles avec délice me jouant une délicate musique qui étrangement fit accélérer les battements de mes coeur.
Il détacha ses magnifiques yeux - qui avaient reprit leur couleur habituelle - des miens, enfonçant son casque autour de sa tête ne laissant que ses yeux chocolats à découvert.
« À toi de voir, ma jolie. » Il lâcha avec un ton amusé.
Çà, je pouvais m'y attendre. Monsieur avait toujours réponse à tout et avait toujours une phrase pour me faire passer pour une idiote.
« Je peux savoir qui t'a permis de m'appeler "ma jolie"?
- Je n'ai besoin de la permission de personne, ma jolie. » il dit appuyant sur les derniers mots de sa phrase pour jouer un peu plus avec moi et mes nerfs.
Je soufflais agacée.
« Tu es énervant, tu sais?
- Nous sommes deux alors, il lança avec un sourire, gardant un ton neutre ce qui me perturbait énormément.
- Quoi? Je suis énervante? Je dis surprise.
- Oui, là tu l'es. Tu fais ta petite chochotte devant une simple moto. Je te pensais plus courageuse que çà. » il me balança çà, comme une bombe que je recevais en pleine tête celle-ci explosant devant mon visage, blessant ma fierté.
Il monta sur sa moto avec classe balançant sa jambe par dessus le véhicule à deux roues, s'installant confortablement, avant de me jeter un regard lourd de sens.
« Mais bon, on peut tous se tromper un jour. »
Je restais muette, totalement surprise devant lui. Il avait cette facilité à dire les choses qu'il pensait sans se soucier des conséquences, ce qui me perturbais. Au moins, je ne pourrai pas le blâmer de me cacher la vérité, je pensais.
« Passe moi ce stupide casque de merde. » je dis en tendant mon bras vers lui, faisant exprès d'être vulgaire pour montrer que malgré le fait qu'il ait réussit à me faire changer d'avis, je n'étais pas une fille docile, même plutôt rebelle.
Je vis un sourire se loger sur ses lèvres faisant ressortir ses belles fossettes.
« Je croyais que tu ne monterais jamais sur ma moto? Il dit avec amusement.
- Oui et bien j'ai changé d'avis alors passe moi ce casque. » je dis en évitant son regard, génée.
Il me passa le casque que j'enfilai rapidement sous son regard satisfait. Puis, sans attendre, j'enjambai la moto me plaçant derrière lui.
« Peux-tu arrêter de sourire comme un idiot, s'il te plait? C'est très agaçant. » Je dis, alors que mes joues rougissaient pour je ne sais quelles raisons. Il arrêta de sourire, écoutant ma demande. Il posa ensuite ses mains sur le guidon de sa moto alors que je me tenais au bord de celle-ci. Il défit la stabilité de sa moto avant de la garder en équilibre avec ses pieds posés de chaque coté. Puis, il attendit un instant silencieusement.
« Quoi? Finis-je par dire sachant qu'il attendait quelque chose de ma part.
- Je ne vais pas démarrer tant que tu ne seras pas en sécurité.
- Je le suis donc tu peux démarrer, je soufflais.
- Non tu ne l'es pas. »
À travers son casque je vis ses yeux me fixer. Qu'attendait-il de moi encore?
« Accroche toi à moi, il dit enfin.
- Quoi? Je dis surprise.
- Accroche toi à moi si tu ne veux pas tomber. »
Je levai les yeux au ciel avant de placer maladroitement mes mains autour de lui encerclant sa taille. Je sentis mon corps vaciller à cause de ce rapprochement.
« Pas comme çà.
- Je ne vais quand même pas t'encercler avec mes jambes aussi hein! Je criais presque agacée.
- Non, il riait. Il prit mes mains dans les siennes délicatement, les guidant en dessous de sa veste pour les poser sur le tissu de son T-shirt blanc qui lui moulait le torse. Là, tu ne risque rien si tu t'accroche à moi et non à ma veste. » il souriait. Je détournais le regard sentant mes joues chauffer.
Il avait prit un ton si doux et si tendre que j'avais eu l'impression de fondre sur la moto comme un glaçon laissé sous un puissant soleil. Je me mordis la langue pour réprimer un doux frisson qui me parcourrait le dos alors que mon index se plantait sans que je puisse m'en rendre compte dans le tissu fin de son T-shirt me permettant de sentir la chaleur de sa peau. Je pris le temps de me resaisir, replaçant mes mains de façon à limiter tout contact avec ce magnfique inconnu.
Après un instant, il démarra sa moto faisant rugir le moteur. Et d'un coup brusque il s'élança sur la route ce qui me surprit. Dans cet élan, j'ai agrippé sa taille, enfonçant mes doigts dans le tissu fin sentant une seconde fois sa peau chaude contre la mienne ce qui fit naitre un autre fisson plus puissant au niveau de mon échine.
Je savais qu'il l'avait fait exprès. Je pouvais même deviner qu'un sourire béat était dessiné sur ses lèvres. Il avait tout prévus!
Le vent emportait mes cheveux dans tous les sens. Je regrettais de ne pas les avoirs pas attachés avant de partir. En même temps je n'avais pas prévu de monter sur une moto, non plus. Et j'étais bien heureuse de ne pas avoir mis une robe, sinon, j'aurais bien été embêtée.
Je m'efforçais de garder une certaine distance entre nos deux corps, mais il allait tellement vite que je ne pouvais que me tenir tout contre lui, m'accrochant comme une dingue à sa taille. Heureusement pour moi, nous fûmes rapidement arrivé au lieu qu'il avait choisi. C'était un petit café entouré d'un joli jardin remplit de multiples variétés de fleurs et d'arbres.
Il se gara et coupa le contact avant de stabiliser sa moto. Je ne perdis pas de temps pour descendre de cet infernal engin. Je retirai le casque et le posai sur la moto. Je constatai avec horreur que mes cheveux ne ressemblaient à rien. Mon brushing avait servi à rien. C'est simple, il avait totalement disparu pour laisser place à une tignasse de lion!
Je passai mes doigts dans mes cheveux essayant de les arranger un peu. Je vis alors le brun rire me voyant lutter contre ma chevelure. Je fronçai des sourcils.
« Et çà te fais rire? C'est de ta faute si je suis comme çà, je te signale! » Je devenais rouge de colère. Il rangea les casques et se rapprocha de moi. Je démêlais toujours mon sac de noeux sur la tête, totalement concentrée sur mes mèches rebelles. Il posa sa main sur la mienne l'enlevant de mes cheveux avec douceur, me stoppant net.
« Attends. » il dit avant de porter ses mains à mes cheveux. Avec délicatesse, il défit les noeux que j'avais sans me faire mal et peignait mes cheveux avec ses longs doigts. Il était si doux dans ses gestes. Je ne pensais pas qu'il était capable de faire ce genre de chose.
Je le fixai, l'admirant s'afférer avec mes cheveux.
« Voilà, il dit me faisant un adorable sourire.
- Merci, je souris faiblement en retour.
- Allons manger maintenant. »
Il passa devant moi, se rapprochant du café me laissant encore troublée par son élan de douceur. Moi qui pensait qu'il n'était que apte de répondre à tout et à m'énerver, il me prouvait une nouvelle fois que j'avais tords et par la même occasion me coupait mon clapet.
Je le suivis et entrai dans le café à ses côtés. Ce café était familiale et absolument chaleureux. Il était remplit de couleur chaude et instaurait une bonne atmosphère. Je regardais tout autour de moi, laissant mes yeux voyager dans chaque recoin du beau café.
« Bonjour, j'ai réservé pour deux personnes. » il dit à une jeune femme qui était à l'entrée. La blonde qui griffonnait une feuille posa pour la première fois son regard sur lui. Ses yeux qui semblaient vides devinrent tout à coup pétillant. Je fis une grimace incompréhension.
« Vo-votre nom? Elle tentait de garder son calme.
- Malik. » il répondit calmement faisant contraste avec le ton de la blonde.
Ses lèvres s'étirèrent en un joyeux sourire alors que ses yeux dévoraient le visage de "Malik". Elle chercha ensuite dans son cahier la réservation, puis toute heureuse elle répondit à son tour.
« Une table en terrasse c'est çà?
- Parfaitement. »
Je levai les yeux au ciel. Il faisait tellement bourge quand il lui parlait, c'était tellement...agaçant.
« Je vais vous y conduire. »
Avec une voiture? Je ris de ma blague comme une idiote. Malik me regarda surprit de me voir rire tout d'un coup. Je me stoppai net, gênée. Merde, je pensais. La blonde sortit de son petit bureau et passa devant nous. Alors qu'il la regardait, je me tapais la tête, me traitant d'idiote mentalement. Je venais de me faire passer pour la reine des cruches à rigoler toute seule.
« Veuillez me suivre. » elle dit à Malik ne prêtant même pas attention à moi. Je soufflai bruyamment. Comment pouvait-elle être si aimable avec lui? C'était un homme plus qu'agaçant!
On passa à côté de nombreuses tables où des couples et des groupes d'amis étaient installés. Je remarquai de nombreux regard féminin se retourner sur Malik le dévorant avec envie. Je restais surprise de son charme sur la gente féminine C'est vrai qu'il était beau mais au point d'attirer tout les regards des femmes c'était vraiment impressionnant. Il faudra que je lui demande son secret, je pensais.
« Voilà, la blonde dit à Malik, posant les menus sur la table carré qui se trouvait devant nous.
- Merci. » il la remercia avec un sourire. Je levai les yeux au ciel alors qu'elle lui souriait comme une idiote.
Je m'approchai de ma chaise prête à m'assoir quand Malik la tira pour me permettre de m'asseoir. Mais je n'étais pas dupe. Ce n'était pas ces manières du parfait gentleman qui allait me faire tomber dans ses bras. Non, moi je n'étais pas comme toutes ces stupides filles qui mangeaient dans sa main.
« Je sais m'asseoir toute seule, je crachai presque en saisissant ma chaise.
- Il est vrai que tu sais tout faire. » il riait.
Je fis une grimace. Voulait-il vraiment que ma main aille dire un petit bonjour à sa joue?
Je m'installai sur ma chaise. Malik m'imita, s'installant en face de moi. Je regardai autour de moi, impressionné par le cadre où nous étions. Des nombreuses fleurs nous entouraient, plus belles les unes que les autres. Le soleil brillait dans le ciel bleu dégagé. Il faisait chaud et beau. Tout était réuni pour créer un cadre idyllique. Je suis sûr qu'il l'a fait exprès, je pensais en le fixant en plissant des yeux.
Je saisis le menu, regardant ce que je pouvais bien manger. Mon ventre criait famine. Je me sentais capable d'engloutir une baleine entière. Façon de parler, bien sûr.
« Prend ce que tu veux, c'est moi qui paye. » il m'informa.
Encore heureux!, je pensais. Il m'avait invité, c'était la moindre des choses qu'il paye mon repas, surtout que je n'avais pas eu le luxe de choisir le restaurant!
Un sourire diabolique s'empara de mes lèvres. Ce qu'il venait de dire n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. J'allais bien profiter de la situation. Prépare ton porte monnaie mon coco, je pensais en souriant comme une malade mentale.
Je regardais le menu, faisant une lecture sommaire des différents plats. Soudain, la blonde de tout à l'heure surgit de nulle part, un carnet à la main, ce qui me fit légèrement sursauter.
« Que désirez vous monsieur? » Elle lui demanda en gardant ce stupide sourire. Je fronçai des sourcils la regardant. Elle ne s'occupait pas des réservations elle? Je me demandais. Curieuse je me retournais observant l'entrée. Une autre fille s'occupait des réservations. Je compris alors son petit plan. Elle avait sûrement demandé à changer de poste pour tenter de flirter avec Malik. Trop prévisible et tellement pathétique.
Le pire c'est qu'il était en rendez-vous avec moi. Même si je pense qu'elle ne m'avait pas réellement remarqué, il était sûr qu'elle m'avait vu arriver avec lui. Elle n'avait donc aucune pudeur à draguer un homme prit. Du moins, qui semblait l'être puisque, je ne serais jamais avec cet affreux personnage.
Non, j'ai accepté ce rendez-vous juste pour me montrer poli envers lui parce qu'il m'avait rapporter mon sac à main. Juste pour çà. Rien de plus et rien de moins.
« Je vais prendre le menu deux, s'il vous plait.
- C'est noté.
- Et toi Maddy que va tu prendre? Une salade? » Je sentais du venin couler de sa phrase. La blonde me dévisagea. Et oui, j'existe ma cocotte, je pensais en me délectant de sa jalousie.
Je pris mon menu en main, lançant un regard de défit à Malik. Il ne savait pas à qui il avait à faire, pauvre petit.
« Je voudrais une salade, je le vis du coin de l'oeil sourire, ET, j'appuyais sur mes mots, j'aimerai bien goûter au menu deux aussi, s'il vous plait. » Je posai le menu sur la table, regardant Malik qui semblait surprit. Je lui jetai un regard de vainqueur ce qui le fit sourire.
Elle nota tout çà sur son carnet et prit les menus avant de disparaître. Je n'avais pas lâché Malik du regard savourant ma victoire. Tu ne t'attendais pas à çà hein?, je pensais.
« J'en déduis que tu as une faim de loup.
- Il faut croire que oui. » je dis la tête haute.
Il se pencha légèrement en avant pour que ce qu'il allait me dire ne soit entendu que par moi. Il attrapa délicatement ma main, son pouce caressant avec sensualité ma peau tiède, plongeant ses magnifiques yeux chocolat dans les miens m'hypnotisant.
« J'adore les femmes qui ont un grand appétit. » il susurra d'une voix mielleuse.
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