Amara

Les rebondissements de mon cœur dans ma poitrine sont si forts que j'ai l'impression que mon cœur ne tiendra plus longtemps à mesure que ses pas se rapprochent de moi. Comme la dernière fois, mes pieds sont cloués au sol. Je n'arrive à penser à rien d'autre lorsqu'enfin, il pose sa main sur ma joue, puis descend vers mes lèvres. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes, attendant de sentir ses lèvres contre les miennes, mais il en décide de faire autrement, choisissant ma poitrine à la place. J'ouvre les yeux pour le voir déposer un baiser entre mes seins, me provoquant des milliers de frissons dans tout le corps, avant de remonter vers mes lèvres, les embrassant avec voracité. Je m'impatiente, ne demandant qu'une chose, c'est de sentir ces doigts un peu plus bas vers mon intimité, ou bien n'importe où, pourvu que je les sente. J'entreprends de faire glisser les miennes sur ses abdos, lui arrachant un sourire laissant apparaître ses belles dents blanches. Le toucher, c'est comme je l'imaginais.

Il reprend ces caresses, baladant ses mains sur mon corps, s'arrêtant au bout de quelques secondes pour détacher mon soutien-gorge qui tombe vulgairement sur le sol. Il ne me reste que ma culotte, alors qu'il porte encore son jean. Je mords ma lèvre inférieure pour me retenir de crier lorsqu'il entre un doigt en moi, m'arrachant un gémissement. Il se débarrasse de ma culotte et me voilà complètement nue devant cet homme qui sans prévenir entre un deuxième doigt en moi pour ensuite alterner de lents va-et-vient. Je bouge mes hanches, l'incitant à aller plus vite, mais non, il continue à son rythme calqué les mouvements de ses doigts en moi. D'un coup, sa langue prend la relève. Il embrasse doucement mon clitoris et puis...

- Debout là-dedans...

Non. Je ne veux pas.

- Ma coccinelle...

Non. Pitié, Nate, laisse-moi encore quelques minutes.

- Amy. Crie-t-il.

Je me réveille en sursaut, faisant tomber l'oreiller que j'étais en train de serrer, pour découvrir le visage souriant de mon meilleur ami. Si seulement il savait à quel point, j'ai envie de le tuer en ce moment.

- Putain Nate, ça ne va pas de me réveiller de cette façon ?

- C'était trop drôle, j'aurais dû filmer ça.

- Je vais te tuer, Nate.

Je me lève du lit et intelligemment, Nate se met à courir. Il me fait faire le tour de la chambre avant de descendre dans le salon.

- Attends ! Arrête-toi, Amy.

- Quoi ? Tu vas accepter ta punition ?

- Ne me frappe pas. Je t'ai amené un cadeau.

Et là, je vois ma meilleure amie Malika. Nous nous sommes mises à crier toutes les deux en se jetant dans les bras. Nate assiste à la scène en souriant. Un long mois sans la voir, on aurait dit toute une année.

- Tu m'as trop manqué, ma Kika.

- Toi aussi, bichette. Et maintenant que je suis là, je te promets de me rattraper.

- Je suis encore là, hein.

- Tu as de la chance que j'adore ton cadeau, sinon je t'aurais frappé si fort.

- Il a dit qu'il allait te réveiller en douceur.

- Eh bien, il a menti.

- Si tu t'énerves, c'est parce que je...

- Non. Non. Tais-toi Nate.

Il a compris, c'est sûr. Nate a compris que je faisais un rêve érotique. Je ne suis pas prête à subir un interrogatoire, donc je lui demande de se taire afin de changer de sujet. Malika a l'habitude d'être en déplacement pendant plusieurs mois à cause de son travail. Du coup, je passe plus de temps avec Nate vu qu'on bosse ensemble, lui et moi. Mais dès qu'elle revient, elle fait toujours en sorte que nous passons plus de temps tous les trois. Certaines fois, l'époque où nous passions nos journées ensemble me manque, mais nous avons grandi et nous avons des responsabilités maintenant.

- Les filles, ça vous dit des cookies ?

- Nate, je suis au régime.

- Ça va, Kika, ta mère n'est pas là.

- Ah oui, j'ai oublié. Prépare-nous un délicieux petit-déjeuner.

- Laisse-moi d'abord prendre une douche et m'habiller, hein.

- Vas-y, bichette.

En prenant ma douche, je me rends compte que mon corps n'est pas seulement contenter de rêver de la présence de Monsieur Hale. Oh que non, ce n'était pas qu'un simple rêve, vu que je ressens encore sa langue dans mon intimité et que je vois encore de la cyprine dans ma culotte. Ce n'est pas la première fois que je rêve de lui. Ça dure près d'une semaine. Le jour suivant la soirée d'anniversaire, il m'a simplement envoyé un bouquet de roses blanches pour me remercier, et puis plus rien. Je n'ai plus de ces nouvelles depuis. D'ailleurs, je me demande encore comment il a fait pour savoir que ce sont mes fleurs préférées. Je me rappelle encore de l'enthousiasme avec lequel Isie m'a apporté ce bouquet.

Je m'habille d'un simple jean et d'un crop top, nous nous préparons des cookies. Enfin, Nate et moi, Kika, elle n'arrête pas de nous prendre en photo. Nous devons nous attendre à recevoir plusieurs notifications sur Instagram.

Quelques minutes plus tard

Nous nous asseyons autour de notre table tous les trois, dégustant notre délicieux petit-déjeuner équilibré en discutant. Kika nous raconte son aventure à Milan en détails. Elle a fait la connaissance d'un mannequin français qui ne l'a pas laissée indifférente.

- Il s'appelle Jules.

- C'est un vrai canon. S'excite Nate en lui prenant le portable pour regarder la photo de plus près.

- Son accent est vraiment très original.

- Tu ne t'es pas ennuyée, on dirait, ma Kika.

- Tu as totalement raison, bichette.

- Et alors, tu comptes le revoir ? Demande Nate.

- Je ne crois pas non. Sept fois, c'est suffisant pour moi.

Nous éclatons de rire, comprenant ce à quoi elle fait allusion. Malika n'est pas du genre à avoir une relation stable. Elle a eu de mauvaises expériences dans le passé et avec son métier, elle préfère ne pas s'attacher. Quelque part, moi, je la comprends. Du coup, dès qu'un mec lui plaît, elle ne se gêne pas pour se faire plaisir.

- Et toi, Nate, ça va avec Lois ?

- Bien sûr que oui. Tout va bien... Très bien même.

Nate ne sait pas mentir sur ces sentiments, et quand il même quand il essaye, il y a ce truc dans sa voix qui fait qu'il se fait rapidement démasquer.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Je lui demande.

- Qu'est-ce que tu as encore fait, Nate ? Précise Kika.

- Ouah ! Direct vous pensez que c'est moi qui ai fait quelque chose.

- Parle Nate. S'impatiente Kika

- Il s'imagine qu'il se passe quelque chose entre Luke et moi, on s'est disputé et il est parti chez son frère.

- Oh non...

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

- Je ne voulais pas t'inquiéter, tu avais pas mal de boulot ces jours-ci.

- Je ne savais même pas que Luke était gay. Intervient KiKa.

- Lui non plus ne le savait pas. Enfin, jusqu'à la semaine dernière Quand il m'a embrassé.

- Donc, il s'est passé ou bien, il se passe réellement un truc entre vous deux.

- Oh, je t'en prie, Amy. Ce n'était qu'un petit moment d'égarement. Et puis, je l'ai repoussé.

- Avant ou après qu'il ait mis sa langue dans ta bouche ? Demande Kika...

- Tout juste après...

- Il embrasse bien au moins ?

- Kika, il devrait se faire gronder, pourquoi tu lui demandes ça ?

- Il a fait une bêtise bichette et comme nous le savons tous, Nate va s'excuser auprès de son petit ami et il trouvera rapidement le moyen de se faire pardonner, n'est-ce pas Jonathan ?

- M'excuser ? Il m'a dit des trucs vraiment blessant.

- Tu l'as trompé avec un autre.

- Je ne l'ai pas trompé...

- Quoi ? Tu vas nous dire qu'embrasser ce n'est pas trompé ?

- Nate, Lois est un mec bien et vous êtes très amoureux, alors écoute la voix de la raison.

- Hum... Vous avez raison les filles...

- Alors, ce baiser... Reprend Kika

- Aucun mec n'embrasse aussi bien que le mien

Nous éclatons de rire une fois de plus. Lois et Nate sont en couple depuis bientôt un an. Quand son père a su qu'il était gay, ça lui a fait un choc. Avec Kika, nous l'avons toujours su et soutenu, c'est notre meilleur ami. Qu'il aime les filles ou les garçons, ça ne change rien, nous l'aimons, c'est tout ce qui compte.

- Et toi, Amy, tu n'as rien à nous dire ? Demande Nate.

- Je te sers un peu de jus Kika ? Dis-je en me levant.

- Stop, jeune fille assied-toi.

- Raconte-nous, bichette. Quoi de neuf ? Demande Kika

Je n'y échapperai pas. Je dois leur dire ce qui s'est passé. Je commence depuis le moment où il a débarqué dans mon bureau jusqu'à la soirée où nous avons dansé ensemble. Ils sont restés là à m'écouter sans m'interrompre. C'est une première. Nate a les yeux grands ouverts et Kika la bouche grande ouverte.

- Et le lendemain, il m'a envoyé un bouquet de roses blanches avec une carte avec ces mots "Avec vous, je suis prêt à danser sur n'importe quel rythme " Oliver Hale.

Voyant qu'ils ne disent toujours rien. Je les regarde à tour de rôle d'un air inquiet. J'entend presque plus leurs respirations.

- Euh, ça va ?

- Attends, tu parles bien d'Oliver Hale là ?

- Le fameux Oliver Hale. Ajoute Nate.

Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s'excite dès que l'on prononce son nom, alors que moi, je ne savais même pas qui il était quand je l'ai rencontré.

- Quoi ? Tu le connais également, Kika ?

- Tu plaisantes là. Enfin, je ne l'ai jamais rencontré en personne, mais je peux te dire que la cote de popularité d'Oliver est très élevée.

- Et dire que j'avais de la grippe.

- Pauvre chou. Dit Kika.

- Ce mec fait la une tous les jours. Et pas dans le bon sens hein. En tout cas, en ce qui concerne sa vie privée. On dirait que les médias l'ont pris pour cible depuis Barbara.

- Sinon, c'est un riche milliardaire et PDG de l'une des plus grandes entreprises du pays. Les gens disent qu'Oliver est également un très grand architecte.

- Attends, il t'a touché ? Toi, Amara Andrea Oliphant.

- Euh... Et bien...

- Et c'est bien de lui que tu rêvais tout à l'heure ou bien je me trompe ? Ajoute Nate.

- Euh, oui, enfin, je veux dire non. Pas tout à fait... D'accord, oui, tu as raison.

- Et depuis quand tu fais ces rêves érotiques ?

- Disons quelques jours...

- Oh mon...

– Dieu.

Voilà pourquoi je ne leur ai rien dit jusqu'à présent. Je les connais trop bien ces deux-là. Ils commencent déjà à me taquiner comme quoi depuis le temps que je suis célibataire, c'est-à-dire deux mois, ils croyaient que j'allais me transformer en mère Teresa et tout. Nate ne se gêne pas pour me rapporter tout ce que disent les médias à propos d'Oliver, et il en profite pour me mettre en garde contre lui.

- Nate a raison, bichette. Je ne sais pas comment il gère son entreprise, mais côté amour, Oliver Hale n'est pas un homme pour toi. Tu es encore trop fragile.

- Mais arrêtez tous les deux. Il ne se passe rien entre nous. Je ne suis même pas sûre de le revoir. Cette ville est bien trop grande.

- N'en sois pas si sûr, ma coccinelle.

Dans ma vie, je n'ai eu que deux relations amoureuses, la première quand j'avais 16 ans avec Matis René, un garçon que j'ai rencontré alors que j'étais en vacances à Paris. Ça n'a duré que quelques semaines. Ma deuxième relation a lieu il y a huit mois avec Cyril et elle a duré 6 mois. Enfin bref, Oliver Hale n'était qu'un client. Rien de plus qu'un client...