~ Chapitre 63 ~
Amara
Tous les soirs, je me réveille littéralement en hurlant. Je fais des cauchemars à propos de l'accident qui, visiblement, pour Oly, n'en était pas un. Selon lui, quelqu'un a fait exprès de trafiquer les freins de la voiture. Et même Georges se sent coupable...
Oly ne veut pas lâcher l'affaire. Vu que la voiture a explosé, la police n'a pas trouvé grand-chose pour ne pas dire rien du tout. Oliver a récupéré ce qu'il en restait. Il veut le faire analyser par des spécialistes. Moi, tout ce que je veux, c'est d'avancer, mais vous le connaissez, dès qu'il a une idée en tête, il n'écoute personne.
Il a du mal à accepter la perte de notre bébé et moi encore moins. Même si je ne l'ai porté que quatre mois, il faisait partie de moi. Et je l'ai perdu, ainsi que ma joie de vivre et mon sourire...
Je passe mes journées enfermées dans la chambre, je ne sors que rarement dans le jardin quand j'ai de la visite. Là, on est en train de dîner sur la terrasse. Autant vous dire que c'est une idée d'Oly.
- Je vois mieux pourquoi tu aimes autant sa cuisine... Mon amour
- Désolée. Tu disais ?
- Pas grave... Tu sais qu'il a baptisé son nouveau dessert Amymore ?
- Il n'a pas fait ça ?
- Eh oui... Pacino est...
- Oly, est-ce qu'on peut rentrer, s'il te plaît ? Je commence à avoir froid.
- Bien sûr, mon cœur.
Il fait de son mieux, mais je n'arrête pas de me dire que c'est de ma faute. Je sais que je devrais être là pour lui et le soutenir, car lui aussi a perdu son bébé, mais je n'y arrive pas. Pas que je lui en veuille de ce qui est arrivé. Je ne peux tout simplement pas.
Oly remonte le drap sur nous, je me blottis contre son torse et un sentiment de sécurité m'envahit comme à chaque fois. Il m'entoure la taille et mes yeux se ferment.
- Non... Pas mon bébé... Non, arrêtez... Rendez-moi mon bébé... Oliver
- Mon amour... Bébé réveille toi.
- Oly...
- C'est juste un cauchemar... Hé, regarde-moi, mon ange. Je suis là.
En voyant son regard inquiet, je me rends compte alors que celui-là était plus violent que les autres.
- Je vais te chercher de l'eau, d'accord, Mon cœur ?
- Non... Ne pars pas, s'il te plaît.
- Bébé, je ne vais pas partir.
La rencontre d'Oliver, notre relation, la découverte de ces intentions premières, la façon dont il m'a manipulé. La haine de Joe, la façon dont j'ai appris pour ma mère. Les mensonges de mes parents et pour finir, la perte de mon bébé. C'en est trop, je ne peux pas supporter tout ça. J'étouffe. Je n'ai même plus de larmes pour pleurer. Oliver m'a déjà proposé qu'on aille voir un spécialiste pour nous aider, mais moi, je ne veux pas. Je sais que je peux le faire, je peux surmonter ça. J'ai juste besoin d'un peu de temps.
J'attrape mon téléphone pour appeler Harly, le frère jumeau de Nate...
Oliver
- Bonne soirée, Monsieur Hale.
- À vous aussi, Mademoiselle Forbs.
Je laisse le bureau plus tôt parce que j'ai envie de faire une surprise à Amy. Je sais qu'elle n'acceptera pas de partir en vacances en ce moment, alors...
Je la trouve dans le canapé en train de dormir. Elle ne dort pas beaucoup la nuit à cause de ces cauchemars. Je la réveille en douceur avec des caresses sur la joue.
- Mon amour
- Tu es là...
- Oui mon cœur...
- Ne t'en fais pas, je vais bien.
- D'accord... Tu sais quoi ? J'ai une surprise pour toi, ma chérie.
- Ah oui ? Est-ce que ta surprise va m'obliger à me changer ?
- Mets juste un T-shirt et un jean.
- Ce qui signifie qu'on va sortir ?
- C'est ça.
- Alors là, c'est non.
- Aller Amy ... On n'ira pas loin, c'est promis.
- Non, Oly, je suis trop fatiguée pour sortir.
- Ça fait un mois que tu me sors cette excuse... Amara, est-ce que tu m'en veux ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?
- Non, non... Bien sûr que non.
- Tu ne m'aimes plus alors ? Si c'est le cas, dis-le-moi franchement.
- Comment peux-tu penser ça, Oliver ? Je t'aime plus que tout, tu le sais ça.
- Alors pourquoi est-ce que tu n'arrêtes pas de me repousser ?
- Oly je...
— Ne dis rien, s'il te plaît. Je veux juste retrouver ma petite amie. Passer du temps avec elle. Rien que tous les deux...
- ... D'accord. Allons-nous changer.
Elle porte un T-shirt et un jean tout comme toi. À la seule différence, moi, je suis tout en noir. Depuis l'accident, Amy a peur de monter dans une voiture. Elle essaye pourtant, mais la peur est plus forte du coup. Je me suis donc acheté...
- Une moto ? ... Ouah... Elle est magnifique. Dit-elle en laissant traîner ses doigts dessus... Tu l'as acheté quand ?
- Hier, je voulais te faire une surprise. On y va ?
On roule à peu près une heure avant de continuer à pied. Pour la cinquième fois, elle arrête de me demander où on va, étant donné qu'elle voit que je ne vais pas lui dire.
Quand on arrive enfin, elle a la bouche grande ouverte en voyant cet endroit. Un énorme jardin de fleurs. Il doit y avoir tous les types de fleurs par ici. Elle sourit, pour la première fois depuis des semaines.
- Mon amour...
Elle vient se blottir contre moi en me remerciant.
- Comment connais-tu cet endroit ?
- Ça, c'est un secret, mademoiselle Oliphant.
- Je parie que tu ne connais même pas dix de ces fleurs.
- Tu veux vérifier ?
Je fais trop le fier, en vrai. Elle me regarde en mode, « c'est bien ce que je compte faire ».
- Très bien, monsieur Hale. Alors commençons par celle-ci. Dit-elle en pointant une fleur du doigt.
– Jonquille. On en trouve le plus souvent au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord. Ils peuvent être de couleur orange, blanche et rose.
- ... Celle-là
- Iris. On en trouve en Europe et en Asie. Ces fleurs poussent dans plusieurs couleurs, comme rose, crème, bleu, lavande, jaune, etc.
- Ok. Et celle-là ?
- Pivoine. Europe, Amérique du Nord et Asie
- Celle-là.
- Muflier...
- Celle-là.
On parcourt le jardin en parlant des différents types de fleurs. Je ne les connais pas toutes. Mais pour la grande majorité, oui. C'est tellement amusant. Il y a des noms que je prononce mal. Amy se moque bien de moi avant de me corriger.
- Vous m'avez épaté, Monsieur Hale.
- C'était bien l'idée, mademoiselle Oliphant.
Je me penche pour l'embrasser alors qu'elle passe ses bras derrière ma nuque pour approfondir notre baiser.
- Tu es encore plus sexy sur une moto, mon amour. Me chuchote-t-elle.
Je l'embrasse à nouveau.
- Maintenant, dis-moi comment tu as fait ?
- C'est ma mère qui m'a fait un débriefing.
- Pourquoi n'y a-t-il personne d'autre que nous ?
- Eh bien... Disons que je ne voulais pas qu'on nous dérange alors...
- ... Je vois. En-tout-cas, j'ai passé un très bon moment mon amour
- Moi aussi mon cœur... Tu as faim ?
- Oui. J'ai envie d'un bon burger avec plein de frites.
- J'ai bien entendu le mot « burger » ?
- Aucun commentaire, Monsieur Hale.
- Bien, mademoiselle Oliphant... C'est parti alors.
Amy n'est pas du genre à manger gras, mais si elle me dit qu'elle a envie de ça moi aussi, je vais en manger. Donc, on passe prendre nos burgers, avec des frites, des sodas et tout à emporter, et on rentre à la maison manger tranquillement sur la terrasse.
Amara
Je range les oreillers sur le lit en souriant pendant qu'Oliver prend sa douche. La sonnerie de mon portable me sort de ma rêverie, signalant un texto.
« Plus que trois jours... À plus Amy »
Bon, ça ne me laisse pas beaucoup de temps pour le dire à Oliver ainsi qu'aux autres. Je vais devoir trouver un moyen pour le faire le plus vite que possible. J'appréhende déjà sa réaction. Rien qu'en y pensant, j'ai les yeux humides, mais bon...
Aujourd'hui, j'ai beaucoup de choses à faire. Je n'ai pas du tout envie de sortir, mais il le faut. Après le départ d'Oly pour le bureau, je quitte la maison une heure plus tard pour me rendre à l'agence régler certaines choses avec Isie.
- Amara-tu en sûre ?
- Je sais ce que je fais, Isie. Et je te fais confiance. Tu sauras prendre les bonnes décisions.
- Mais et si quelque chose tourne mal lors d'un événement, qui vais-je appeler pour...
- Hé, respire... Tout ira bien. Tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir. Tu n'as besoin de personne...
- Amy... Tu ne peux vraiment pas faire autrement ?
- Malheureusement, non... Aller, vient dans mes bras.
Ensuite, je fais quelques courses avant de rentrer sous les millions de textos d'Oly qui normalement passe la journée au bureau.
Quand il rentre, il me donne un baiser chaste avant de monter dans la chambre pendant que je reste au téléphone avec mes meilleurs amis.
Conversation téléphonique
- Je suppose que tu ne lui as pas encore dit.
- Non Kika...
- Ma coccinelle...
- Ça va, Nate, je le ferai ce soir.
Notre appel dure plus d'une vingtaine de minutes. Autant vous dire qu'ils sont tous les deux contre ma décision, ce qui n'arrive jamais. Mais moi, je reste ferme. Je suis peut-être une personne horrible finalement. Je raccroche pour monter rejoindre Oly qui sort à peine de la douche.
- Mon chéri, ça va ?
- Oui, mon ange.
- Tu ne veux pas dîner ?
- Je veux juste te prendre dans mes bras et m'endormir.
- Je reviens.
Je souris avant de me diriger dans la salle de bain enfilant mon pyjama. Je me blottis contre lui et la chaleur de sa peau est si agréable. Il me prend dans ses bras sans pour autant ouvrir les yeux.
- Oly
- Oui bébé
- J'ai... J'ai besoin de te parler de quelque chose.
- Mon amour Ça ne peut pas attendre demain, s'il te plaît ? Je suis vraiment très fatigué.
J'ai conscience qu'il est vraiment crevé, mais... Et s'il me dit la même chose demain ? Plus j'y pense, plus c'est dur. Je suis angoissée. J'en ai les larmes aux yeux et je prie pour qu'il ne le voit pas.
- Mon cœur, pourquoi est-ce que tu pleures ?
Je ne sais vraiment pas être discrète, moi.
- Ne t'en fais pas.
- Bébé, dis-moi ce que tu as ?
- C'est juste que... Être comme ça dans tes bras me rappelle que j'ai de la chance de t'avoir dans ma vie.
- Amy, c'est plutôt à moi de dire ça, tu ne crois pas ? Depuis qu'on s'est rencontré, je n'ai pas arrêté de te faire de mal. Je t'ai fait pleurer... Tu es ce qui m'est arrivé de mieux dans ma vie, mon bébé, et si tu savais combien je t'aime.
- Je t'aime, mon Oly.
Je l'embrasse avant de poser ma tête sur son torse.
- Tu voulais me dire quoi, bébé ?
- Ça peut attendre. Dors maintenant.
Je le regarde dormir plusieurs minutes avant de m'endormir à mon tour...
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