~ Chapitre 55 ~


Amara

Je ne peux plus le lui cacher. Et puis il l'aurait appris d'une façon ou d'une autre. Ce n'était qu'une quantité de temps. Dans ses yeux, je vois un mélange de mélancolie, de colère et de dégoût.

- Alors, c'est sérieux entre vous ? Tu... Putain, tu me hais vraiment au point de tomber enceinte de cet abruti ?

Il fait les cent en passant rageusement sa main dans ses cheveux.

- La dernière fois, c'était juste parce que... Oh Bordel... Tu as eu pitié de moi ou peut-être que tu voulais masquer ta culpabilité... Avec lui en plus. Crie-t-il... Pourquoi Amy ?

- Même si pour toi, je ne suis qu'un objet que tu crois pouvoir manipuler et utiliser à ta guise, je ne vais te dire que ceci, et rien qu'une fois... Je n'ai couché qu'avec un seul homme dans ma vie, Oliver Hale.

- Tu me prends vraiment pour un idiot, Amara ?

- Je suis enceinte de plus d'un mois, Oliver.

- Attends... Tu... Il est de moi ?

- Oui, c'est exactement ça. Ça ne me plaît pas de te le dire, mais... Ce bébé est bien le tien.

Je vois son visage passé par plusieurs émotions à la fois, la joie, la tristesse, la culpabilité et même la colère.

- Mais ne t'en fais pas, je n'attends rien de toi, parce que vois-tu, je suis capable de m'occuper de mon bébé sans toi.

Je le vois serrer les poings. Ça ne lui plaît pas, mais je m'en fiche.

- Cet enfant est également le mien...

- Je sais que tu es doué pour jouer la comédie, mais s'il te plaît, Oliver, arrête... Tu n'es pas prêt à être père...

- Toi non plus, Amy. Mais maintenant qu'il est là, nous allons en prendre soin tous les deux, Mon cœur... Comme une famille.

Rien que pendant quelques secondes, j'ai l'impression d'être la personne la plus importante à ses yeux.

- Oliver, je suis consciente que je ne peux pas te priver de tes droits sur cet enfant, mais je te rappelle que toi et moi, c'est fini. Donc, tu peux oublier ton histoire de famille. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, il faut que je rentre chez moi me reposer.

- Accepte au moins que je te dépose.

Depuis qu'il a eu cette idée de tout déballer hier, les paparazzi qui rôdaient autour de mon immeuble ont doublé. C'est Patrick, l'un des gardiens de sécurité de l'immeuble, qui m'a aidé ce matin. Il faut du cran pour dire de telles choses à la télé. Je pense même que ça m'a plu. Mais je ne vais pas le lui dire.

La voiture s'arrête à peine qu'il y a déjà une foule autour avec des caméras et des micros. Non, mais n'ont-ils personne d'autre à nuire ? Ces gens-là n'ont aucune limite ni de morale.

- Non, mais sérieusement ? Ils n'ont pas de vie ou quoi ?

- Attends. Me dit Oliver.

Il fait signe à Patrick, le gardien de ce matin, qui nous crée un passage. Oliver m'accompagne donc jusqu'à mon appartement. Tout à coup, j'ai chaud. Je prends la direction de ma chambre sans me soucier de lui, après tout, il n'a qu'à s'en aller, il connaît la sortie.

Un T-shirt large sur le dos et un legging, je retourne au salon. Oliver est encore là.

- On peut se parler ?

- Pourquoi t'es encore là ? Tu veux quoi ?

- Amy, ce n'est pas la peine d'être sur la défensive... J'ai une proposition à te faire.

- Je t'écoute.

- Sans vouloir te vexer, ton appartement est très petit. Je te propose qu'on échange. Je vais prendre un appartement et toi, tu pourras revenir t'installer à la maison.

- C'est ça ta proposition ?

- Amara, ne fait pas ta tête de mule...

- Je ne reviendrai pas chez toi, Oliver, mets-toi ça bien dans la tête. Il n'y a plus de nous

- Je t'achèterai une nouvelle maison alors.

- Très charitable de ta part, mais non, merci, je peux très bien m'en offrir une...

- Pourquoi es-tu aussi bornée ? Je te préviens, Amara, mon enfant aura tout le confort dont il aura besoin.

À peine une heure qu'il apprend qu'il va être papa, il s'impose déjà. Eh, bah, dis-donc. Oliver est parti sans me regarder. Bien sûr que mon bébé va avoir tout le confort nécessaire, mais c'est moi qui vais le lui donner. Honnêtement, je sais qu'il ne lâchera pas l'affaire. Moi non plus d'ailleurs...

Oliver

Un enfant... Le fruit de notre amour. Je suis trop heureux. Et en même temps, en colère, elle me l'a caché. Elle n'avait pas le droit.

Mes parents vont devoir s'expliquer. Je suis sûr qu'ils sont déjà au courant. Ma mère a réagi très bizarrement ce jour où j'ai trouvé Amy chez elle. Maintenant, je suis sûr qu'elles parlaient de notre bébé. Ce petit être qu'elle porte dans son ventre plat qui ne se voit toujours pas.

- C'était sa décision, Oly, je me devais de la respecter.

- Mais maman, ce bébé est aussi le mien. Elle n'avait pas le droit, vous n'aviez pas le droit.

- Et toi, tu avais le droit de lui briser le cœur comme tu l'as fait ? Questionne mon père... Estime-toi heureux parce qu'un enfant est une bénédiction.

- Oly, maintenant plus que jamais, tu dois arranger les choses avec elle. Cet enfant n'a rien demandé, il aurait besoin de ses deux parents.

- Je sais, maman. Et tu crois que je ne pense pas la même chose ?

Elle a gardé notre bébé, ce qui signifie qu'il y a encore de l'espoir pour nous deux. Elle m'a laissé croire qu'elle était avec cet idiot de Cyril. Ce crétin peut être sûr qu'il ne s'approchera plus jamais d'elle, encore moins de mon bébé.

- Maman, j'ai besoin de ton aide.

- Dis-moi ce que je peux faire, mon chéri.

- J'ai proposé à Amy de revenir à la maison. Eh bien évidemment, elle a refusé. Son appartement est très petit et...

- Tu veux que je t'aide à lui trouver une autre maison, c'est ça ?

- Elle acceptera peut-être si ça vient de toi.

- J'ai une meilleure idée...

Il s'agit du bien-être de mon enfant et de la femme que j'aime. Même si elle est en colère contre moi, je vais m'assurer qu'ils vont bien...

J'en ai seulement parlé à Alex. Je fais très attention à ce que personne ne découvre sa grossesse. Pour le moment, elle tient à ce que ça reste entre nous. J'ai repoussé mon départ pour New York pour l'accompagner à son rendez-vous chez le médecin. Bien qu'elle m'ait fait comprendre qu'elle ne veut pas de moi à ses côtés.

Oh, Bordel, son gynécologue est un homme. Jeune et... Est-il obligé de sourire en la voyant ? Et dire qu'il a peut-être déjà touché cette partie de son corps que moi seule ai le droit de toucher.

- Bonjour Amara. Comment vas-tu ?

- Docteur Raphaël, je vais bien, merci.

- Très bien. On va faire un examen général... Excuse-moi, est-ce le père du bébé ?

- Euh... Oui. Oliver, voici le docteur. Raphaël, docteur, Oliver

- Enchanté Oliver.

Moi, je me retiens juste pour ne pas lui arracher les yeux, ainsi que les deux bras.

- Tu es enceinte de 9 semaines, donc on peut distinguer les bras et les jambes. Attendez, je vais vous montrer.

Amy a les larmes aux yeux tant qu'elle est émue et moi aussi d'ailleurs, mais ce n'est pas pour autant que je pleure. Trop sensible, ma femme. J'ai bien envie de le dire à voix haute, mais je ne veux pas l'énerver. Le docteur nous parle de plusieurs choses. Il prodigue également des conseils à la future maman.

- C'est bon, on a fini. Je vais d'abord t'enlever le gel... Notre prochain rendez-vous sera dans un mois et demi, mais si quelque chose ne va pas, tu peux toujours m'appeler ou venir directement à la clinique.

- Entendue...

- Docteur, est-ce qu'elle peut voyager ?

- Oui, bien sûr. Amara, tu as mon numéro, tu peux m'appeler quand tu veux.

Nous sommes tous les deux dans la voiture et aucun de nous ne parle. Quand elle m'a parlé de ce dîner avec sa famille, j'ai été un peu sceptique. Erine qui invite Amy à un dîner familial, ça ne prédit rien de bon. Elle insiste pour y aller, et savoir que Nate va l'accompagner est plus apaisant. Et puis mon avis ne compte pas vraiment.

Je la dépose chez Nate où ses meilleurs amis l'attendent. Eux aussi partagent mon avis concernant son appartement. Aucun des deux ne m'a pardonné et je m'en veux d'avoir gâché notre amitié, mais on arrive à communiquer comme des gens civilisés, c'est déjà bon signe, non ?

L'idée de ma mère a marché. Amy a accepté d'emménager à la villa de mes parents entre temps.

Ces jours-ci, elle travaille moins, il ne lui reste qu'un événement. Et elle a du temps pour le préparer. Pour ma mère, elles sont toujours aussi proches. Même Nate passe du temps à la maison.
On se reparle depuis une semaine. Enfin, elle recommence à me parler, même si ce n'est pas comme avant, mais il y a moins d'agressivité dans sa voix et ces sentiments sont un peu moins hostiles. Aujourd'hui comme tous les jours, je passe à la villa après le travail. Mes parents sont en train de discuter dans le bureau. Amy est seule dans le jardin. Je la trouve très jolie dans sa petite robe.

- Salut,

- Salut,

- Ça va ? Tu sembles fatiguée.

- Non, ça va.

- À quoi tu penses ?

- À la façon dont je dois l'annoncer à mes parents.

- Je peux t'accompagner si tu veux.

- Ce n'est qu'un dîner, il ne m'arrivera rien. Et puis mes parents sont des gens compréhensifs.

- Tu es tellement belle.

Elle me fait un sourire, léger, mais elle l'a fait.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu as ?

- Tu viens de sourire.

- Devenir père te fait voir des choses, Oly, franchement.

Et là, elle vient de m'appeler Oly, je ne rêve pas.

- Arrête de sourire comme ça.

- Tu m'as appelé Oly.

- Et alors ? Ça ne veut rien dire.

Je me fais peut-être des idées, mais j'apprécie ces petits moments avec elle qui sont de plus en plus intéressants depuis qu'elle vit avec mes parents. Une question de prudence. Comme ça, on est sûr qu'ils ne vont pas découvrir sa grossesse et en faire l'affaire du siècle. Déjà que ses parents ne sont même pas encore au courant...

C'est aujourd'hui qu'elle part. Elle ne veut même pas que je l'accompagne à l'aéroport, heureusement que c'est Georges qui va l'amener. J'ai dû négocier pendant des heures pour qu'elle prenne mon jet.

Je sors d'une réunion où j'ai dû répondre à des questions sur ce qui s'est passé. Le conseil, bien sûr. Apparemment, les associés veulent être sûrs que ce qui se passe dans ma vie privée ne va pas avoir d'impact sur l'entreprise. Je suis prêt à assumer les conséquences de mes actes. Je sais ce qu'ils ont en tête, je suis fils unique et l'entreprise ne peut pas tomber entre les mains de n'importe qui.

- Alors Oliver, ça fait quoi de se faire virer de sa propre entreprise ?

- Je ne suis pas encore viré, Calixte, alors ne te réjouis pas trop vite.

- J'ai toujours su qu'elle était trop bien pour toi... Oliver, c'est bien fait pour toi.

J'ai un plan. Je sais qu'il a attendu ce moment toute sa vie, je vais le laisser espérer encore un peu. La prochaine réunion est prévue pour bientôt, je vais devoir me bouger.

Je reçois un message d'Amy me disant qu'ils ont atterri et que tout va bien.

- Ça va, Oly ?

- Oui, c'est Amy. Ils ont atterri.

- C'est bien... Elle t'aime profondément, elle est encore en colère, mais elle t'aime.

- Je ne sais plus quoi penser.

- Ça va aller mon pote... Alors, tu es sûr que ton plan va marcher ?

- Je dois encore voir certaines choses avec mon père. Il pourra peut-être m'aider.

Je n'ai pas d'autres options. Les actionnaires ont des doutes et ils n'ont pas tort. Je vais devoir attendre, le temps que les choses se calment.

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