~ Chapitre 54 ~
Oliver
- Alors quoi, Oly. Tu vas abandonner et la laisser s'en aller ?
- Je ne sais pas Alex...
- Mais tu l'aimes, Oly.
- Justement. Je suis fou amoureux de cette femme.
- Alors, qu'est-ce qui te retient ?
- Avec Amy, chaque chose est une nouveauté. C'est si différent de ce que j'ai connu dans mes relations passées.
- Justement, mon frère. Et c'est pour ça que tu l'aimes autant. Tu dois juste lui prouver que ton amour a toujours été réel et sincère.
- Elle ne veut plus de moi, Alex. Amy n'a fait que me repousser.
- Vous avez couché ensemble, non ?
- Et elle est repartie le lendemain matin en me disant que c'était une erreur... Et le pire, c'est que Jane est passée à ce moment-là et Amy a cru qu'il se passait quelque chose entre nous.
- Excuse-moi de te dire ça, Oly, mais cette fille a débarqué chez toi au petit matin pour te ramener une veste qu'Amara t'a offert.
- Je sais. Amy nous avait vus au club et elle a fait le rapprochement... Je te jure que j'ai tout essayé, mais rien à faire.
- Ah oui ? Vraiment tout ? Je t'ai vu tomber amoureux d'elle. Pour une fois que tu es vraiment amoureux d'une fille et que c'est réciproque, tu ne vas pas laisser tomber... Bon, c'est vrai qu'il y a l'autre-là...
- Elle ne l'aime pas, je le sais. Elle n'est avec lui que pour me faire souffrir.
- Alors vas-y, répare ton erreur.
- ... Toi, dis-moi comment ça s'est passé avec Kika ?
- On a discuté. Je te remercie de l'avoir appelé.
- Malika est très dure envers elle-même, imaginez ce que ça donne avec les autres. Moi, c'est mort, je sais qu'elle ne me pardonnera jamais, par contre, je me devais d'arranger les choses pour toi, Alex.
C'est mon erreur, mon merdier. Alex n'a rien à voir là-dedans. Depuis le début, il ne voulait pas y être mêlé. Malika devait le savoir. Et ça m'a fait plaisir qu'elle a enfin accepté de m'écouter et de donner une autre chance à Alex.
J'ai du mal à trouver le sommeil ce soir. Je repense encore et encore à notre dernière nuit ensemble. Amy m'aime encore, je l'ai senti à travers ses caresses et ses baisers.
Je n'arrête pas de me retourner dans le lit. Le réveil affiche cinq heures du matin et n'ayant plus envie de dormir, je me lève pour aller à la salle de gym.
En tapant dans le sac, les mots d'Alex résonnent dans ma tête. Ai-je vraiment tout essayé ? Je dis que je suis prête à tout pour qu'elle me revienne, c'est le moment de me prendre aux mots. Je compose son numéro, elle me répond après la deuxième sonnerie.
- Bonjour, mademoiselle Leclerc. Comment allez-vous ? Bien, merci... J'ai un service à vous demander...
Ce qui va suivre ne va certainement pas plaire à tous, mais j'ai besoin de le faire. Pour Amy. Même si ça va porter à confusion. Je sens que c'est le moment de clarifier les choses.
Je vais d'abord au bureau. Je ne sais pas si c'est à cause de la détermination, mais je ne stresse pas. Cette journée se passe comme n'importe quelle autre. Après le travail, je passe voir mes parents. Ce que je m'apprête à faire va sûrement influencer ma relation avec mon père et ça m'attriste un peu.
J'arrive une heure plus tard, tout est déjà en place. Elle me prévient qu'on va commencer dans quelques minutes. Là, j'ai le trac, et pour la première fois dans ma vie, j'ai les mains moites.
- Ça va, Oliver ? Tu es sûr de toi ?
- Il le faut.
- Je dois te prévenir qu'il n'y a pas que ta vie privée qui sera affectée. Il va peut-être y avoir des retombées sur ton entreprise aussi.
- Je sais.
- D'accord.
J'avance à l'entente de mon nom avec un visage inexpressif. Les gens n'ont aucune idée de pourquoi je suis là ce soir. Ou peut-être que oui, après tout, je ne m'attends pas à avoir le même accueil que la dernière fois.
- Alors Oliver, comment vas-tu ?
- Bien... Enfin, je crois.
Le public se met à rire.
- Ce matin, mon téléphone a sonné aux environs de sept heures, alors imaginez ma surprise lorsque j'ai entendu la voix de monsieur Hale. Non, mais ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit un coup de fil d'Oliver Hale, n'est-ce pas ?
Pour répondre, on a encore droit à des éclats de rires.
- Oliver a quelque chose à partager avec nous ce soir... Vas-y, je t'en prie.
- Merci Melika... Comme vous le savez tous, Amara a rompu nos fiançailles. Il y a pas mal de rumeurs qui circulent à ce propos. Vous la connaissez et vous savez que c'est une femme formidable et très talentueuse... Non, je ne l'ai pas trompé, et elle non plus d'ailleurs... Je n'ai pas été honnête avec elle, ce qui a conduit à notre rupture...
Je ne sais pas où je puise toute cette force, mais je déballe tout. Si je suis rentré dans son agence ce jour-là, ce n'est pas le fruit du hasard, et ce n'était pas seulement parce que je voulais offrir une belle fête d'anniversaire à ma mère, enfin, ce n'était pas la vraie raison. Si je suis rentré dans son agence ce jour-là, ce n'est pas le fruit du hasard, et ce n'était pas seulement parce que je voulais offrir une belle fête d'anniversaire à ma mère, enfin, ce n'était pas la vraie raison. Je pensais qu'elle était comme toutes ces filles. Ces célébrités qui font semblant pour épater le public et vendre une belle image créent ainsi une fausse réputation. Les filles superficielles quoi. Je me suis trompé, et pas qu'un peu.
La surprise se lit sur chaque visage présent dans cette salle. J'ai l'habitude d'être invité à participer à des émissions de télé, mais en réalité, je ne suis pas le genre d'homme à me pavaner ou à perdre mon temps avec des rumeurs stupides. Je n'ai pas le temps pour ce genre de conneries. Mais aujourd'hui, c'est une tout autre affaire.
- Je vous demande alors d'arrêter de la juger... Je sais ce que vous pensez de moi, et oui, c'est vrai. Je n'ai pas réfléchi et j'ai agi sur un coup de tête ce soir-là, ce qui ne m'arrive quasiment jamais.
- Oliver, je ne dis pas que ce que tu as fait est bien, mais ce soir, tu es venu et tu as parlé à cœur ouvert. Mais j'ai une question. Qu'espères-tu en faisant cela ?
- À vrai dire, Melika, je ne sais pas. Je ne pensais pas tomber amoureux. Je voulais montrer que chaque personne a un côté sombre qu'il fallait juste donner l'occasion d'éclore, et que l'inverse aussi est tout à fait possible...
- Tu veux dire que tu as choisi une fille aussi douce et adorable comme Amara pour satisfaire ta curiosité et montrer aux gens qu'ils se trompaient sur sa vraie personnalité ?
- Malheureusement, oui. Je sais que j'ai été égoïste et j'ai fait du mal à la seule femme qui a su faire ressortir le bien en moi...
- Si elle te regardait ce soir, qu'aimerais-tu lui dire ?
- Que je l'aime énormément. Que je suis désolé de la façon dont je l'ai traité. Amara est tant plus que ce qu'elle laisse paraître.
Je ne l'ai pas rencontré de la meilleure façon, mais je ne regrette pas qu'elle soit entrée dans ma vie. Elle a illuminé ma vie.
On m'aurait dit qu'un jour que je ferais un truc de ce genre, je n'aurais même pas pris la peine de rire. Mais ce soir, je suis là devant tous ces gens, leur donnant raison sur l'image qu'ils se sont faite de moi. La toute première impression était la bonne finalement.
J'ai peut-être empiré la situation, mais il fallait que ça sorte. Les gens devaient savoir que l'élément toxique dans notre couple a toujours été moi. Bien que tout porte à croire qu'ils le savaient déjà. Un petit rappel ne tuera personne. Enfin, je crois.
- Vous avez fait le bon choix, Monsieur.
- Merci, Georges.
- Votre père ne va pas être content.
Je suis au courant et je suis prêt à assumer. Je ne cherche pas l'absolution comme on pourrait le croire, mais juste à clarifier les choses. Que le monde sache qu'il ne s'est pas trompé sur elle ni sur moi dans un sens. Je suis mauvais pour elle et je l'ai su dès l'instant où j'ai posé mon regard sur elle. Mais je n'arrive pas à l'accepter.
- Je n'arrive pas à croire que tu aies fait une telle bêtise, Oliver... T'en prendre à une fille aussi douce qu'Amy. Et dans quel but ? Faire en sorte qu'elle tombe amoureuse pour ensuite salir son image ?
- Papa...
- Non, mais tu n'as plus quinze ans. Je n'aurais jamais pensé que mon fils s'abaisserait à un tel niveau... Et puis, qu'est-ce qui t'est passé par la tête pour faire cette émission ? T'as pensé à Amy ?
- Justement, Papa, c'est pour elle que je l'ai fait. Je veux qu'on arrête de la traiter de tous les noms sur les réseaux en lui jetant la faute.
- Et dis-moi, comment elle va faire maintenant pour sortir de chez elle avec tous ces paparazzi qui vont la suivre partout ?
- Désolé, papa. Je sais déjà que mes actes vont engendrer des conséquences. Notamment dans l'entreprise, je ne voulais vraiment pas te causer du tort.
- L'entreprise n'est pas le plus important, Oliver. Celle dont tu dois te préoccuper maintenant, c'est d'Amara. Tu dois trouver le moyen de te faire pardonner. Bien sûr, elle va te faire morfler et ce n'est rien à ce que tu mérites. Mais maintenant plus que jamais, elle a besoin de toi.
Mon père s'en va en me laissant seul avec mes pensées. Pourquoi dit-il qu'elle a besoin de moi ? Pourquoi en ce moment précis ? Amara ne fait que me repousser depuis plusieurs semaines. Elle me hait, c'est elle qui me l'a dit. Mon père doit sûrement se tromper. D'autant plus qu'elle est avec quelqu'un d'autre maintenant.
Mademoiselle Forbs m'annonce la visite de Malika qui rentre dans mon bureau en furie.
- Malika...
- Oliver Hale, tu es le plus grand crétin qui existe. Tu as pensé à Amy ? Bien sûr que non, qu'est-ce que ça peut te foutre de lui faire subir plus de stress après tout ? Tu n'es vraiment qu'un putain d'égoïste.
- Mais calme-toi.
- Ne me dis pas de me calmer, putain. Si elle n'a rien dit depuis tout ce temps, c'était pour toi. Pour ne pas compromettre ta relation avec ton père. Pour ton entreprise. Mais ça, tu n'y as pas pensé, hein ?
- Ça suffit, Malika... Dis-toi bien que maintenant, elle n'a plus à me protéger. Qu'elle continue à se pavaner avec son petit ami.
- Son quoi ? ... Abruti. Tu ne les mérites pas.
D'abord mon père et maintenant Malika. De quoi parlent-ils enfin ? C'est quoi ce langage codé ? Il faut que je la voie et je m'en fiche qu'elle ne veut pas me voir. Je ne supporte plus ces sous-entendus. Je tombe nez à nez avec ce crétin de Cyril à l'entrée de l'agence.
- Je pensais avoir été clair, Oliver.
- Dégage de mon chemin abruti.
- Amy ne veut pas te voir et moi non plus, d'ailleurs, je ne veux pas que tu t'approches d'elle...
- Je me passerai volontiers de ta permission, imbécile.
- Tu crois qu'après avoir montré ton vrai visage au monde, elle voudra encore de toi ?
- Elle est amoureuse de moi, tu ne pourras jamais changer cela.
- Peut-être. Et je dois te remercier, car grâce à ta petite intervention d'hier, elle me veut encore plus près. Pour la protéger, tu vois ?
- Voilà, tu ne seras rien de plus que son garde du corps.
- Moi, au moins, elle ne me déteste pas... Comprends-le bien, elle n'a pas besoin que tu la stresses encore plus. Ne vois-tu pas que ta présence les fasse souffrir tous les deux ?
- Quoi ? Mais de quoi tu parles, imbécile ? Dis-je en l'attrapant par le col.
- T'es si aveuglé par ton ego que tu ne vois pas qu'elle porte un bébé.
Le bruit de son sac s'étalant par terre me pousse à tourner la tête. AMY est là. Et je peux lire de la colère dans ses yeux, elle n'est pas la seule à être en colère. Tout commence à être clair maintenant. J'ai entendu mes parents parler d'un bébé, mais ils ont vite changé de sujet en me voyant. Ai-je été aveugle à ce point ? Elle ramasse son sac pour rentrer à nouveau. Oh non, elle ne va pas se défiler. Pas cette fois. Je la suis à l'intérieur.
- Tu es... Enceinte ? Amara répond-moi, s'il te plaît.
- Cyril, est-ce que tu peux nous laisser, s'il te plaît ?
- Andy...
- Tu vas dégager, oui ? Je lui crie prêt à lui en coller une.
Qu'est-ce qu'il croit ce connard ? Je ne vais pas tarder à péter les plombs s'il ne dégage pas.
- Tu croyais faire quoi hier soir ?
- Ne change pas de sujet, s'il te plaît. Est-ce vrai que tu es enceinte ?
- ... Oui Oliver... Je suis enceinte...
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