~ Chapitre 50 ~


Amara

Je viens de boucler le dernier événement. Ce qui veut dire que je vais être tranquille pendant quelques jours et me reposer. J'en ai besoin, car je suis vraiment très fatiguée. Je suis à présent au restaurant de Pacino en compagnie de Nate, Lois et Cyril. Ce que j'aime le plus chez Pacino, c'est qu'il prend plaisir à me faire goûter ces nouvelles recettes. J'aurais dû m'abstenir cette fois-ci, vu qu'après avoir croqué dans une portion de sa nouvelle pizza, je suis obligée d'aller vomir dans les toilettes. Maintenant, je ne peux plus manger tout ce que je veux et ça me rend un petit peu triste des fois.

- Ça va mieux ?

- Oui, Cyril, ne t'en fait pas.

- T'as pris rendez-vous chez ton gynécologue, ma coccinelle ?

- Euh, je le ferai cette semaine.

- C'est fou ça, ma coccinelle, tu n'as toujours pas de ventre.

- Bébé ne lui dit pas ce genre de chose. En même temps, l'expansion de son utérus ne se fera qu'au bout du troisième ou quatrième mois.

- Désolé.

- Ne t'en fais pas, Nate. Arrêtons d'en parler.

Mon ventre est encore plat et je n'ai peut-être pas tous les maux, mais je peux sentir la transformation qu'a déjà subie mon corps. Mes seins sont devenus plus fermes et trois fois plus sensibles. Lois m'a rapporté des bonbons pour mes nausées. Enfin, je ne suis qu'au premier trimestre et je dois sérieusement penser à prendre rendez-vous chez le gynécologue.

Après notre déjeuner, chacun retourne à ses occupations. Enfin, moi, je dois voir Em. Elle veut me parler de quelque chose en rapport avec le bébé. Depuis que je lui ai appris la nouvelle de ma grossesse, elle m'appelle au moins une fois par jour.

- Amy, comment vas-tu ?

- Salut Éric, Tout va bien. Et toi, ça va ?

- Ça ne peut qu'aller mieux en te voyant si radieuse. Em m'a dit pour le bébé. Chuchote-t-il... Ne t'en fais pas, je ne dirai rien à Oliver.

- Je te remercie.

- Em est dans le jardin, elle t'attend.

Emily et son jardin. Son admiration soudaine pour les fleurs est adorable. Elle passe même au magasin de Marthe plus souvent, certaines fois pour discuter, d'autres pour apprendre de nouvelles choses sur les fleurs.

- Amy... Ça me fait plaisir de te voir.

- À moi aussi, Em.

- Tu es trop belle.

Son jardin a plus de fleurs que la dernière fois. Maintenant, elle a deux jardiniers. Après avoir fait le tour du jardin, on s'assoit dans le salon pour discuter.

- Que dirais-tu si on allait faire les boutiques ensemble ? Je suis toute excitée et j'ai trop hâte de rencontrer mon petit-fils ou ma petite fille. Dit-elle en déposant sa main sur mon ventre.

- Em, il ou elle ne sortira pas de si tôt.

- Je sais, mais...

- Maman, je suis là.

Je suis pétrifié à l'entente de cette voix depuis le salon. Je suppose qu'il ne doit pas être loin. Je ne veux pas le voir, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit là. D'après Em, il devait être en République dominicaine pour affaires, alors pourquoi j'entends sa voix ? Emma a l'air toute aussi surprise que moi.

- Désolée, ma belle, je ne savais pas qu'il rentrerait aujourd'hui.

J'ai les mains qui tremblent et mon cœur bat à la chamade. L'odeur de son parfum envahit le salon. Je n'ose pas me retourner, car à tous les coups, je lui ferai face.

- Salut mam... Amy ?

- Merci, Em. Je vais y aller. Dis-je en récupérant mon sac.

Je me dirige vers la sortie après avoir attrapé mon manteau.

- Amara attend.

Je marche super vite et malgré ça, il réussit à m'attraper le poignet.

- Comment vas-tu ? Je ne savais pas que tu étais là... Tu as... Changé

J'ai envie de lui dire que lui aussi a changé avec sa barbe naissante d'une semaine ou plus. Mais il faudra d'abord savoir laquelle de ces nombreuses personnalités j'ai en face de moi. Celle qu'il a toujours été ? Ou celle qu'il m'a fait croire qu'il était devenu ?

Oliver

- Je suis content de te voir, Amy... Tu me manques terriblement, mon amour.

Elle me dévisage un court instant, avant de foncer les sourcils.

- Et moi, si j'avais su que tu serais là, je ne serais jamais venue.

- Une femme m'a dit un jour que les sentiments négatifs comme la haine, la colère ne sont que des intrus. Ils occupent juste la place d'un sentiment plus grand... L'amour

- Toi, tu ne connais rien à l'amour.

- C'est faux. Je t'aime comme il est impossible d'aimer.

- Non, Oliver, toi, ce que tu sais faire, c'est manipuler, utiliser et détruire les autres.

- J'ai fait tout ça avec toi, Amy ?

Elle ne dit rien pendant un moment, puis détourne le regard.

- Tu m'as surtout appris à détester. Par-dessus tout, à te détester toi.

- Comment peux-tu me détester alors que je sais que tu m'aimes encore ?

- Ne mélange pas tout, Oliver, ce que je ressens pour toi n'est que du mépris et du dégoût. Tu ne m'as jamais aimée...

- Tu as tort de dire ça...

- Non, Oliver. Toi, ce que tu as toujours voulu depuis le début, c'était de me détruire. Tu t'es joué de moi...

- Amy, pardonne-moi, mon amour. Dis-je en lui prenant la main de nouveau.

Elle retire violemment sa main dans la mienne. Cette femme que j'ai en face de moi n'a rien de celle que je connais.

- Comment est-ce possible ? Tu es devenue rancunière et remplie de haines...

- Non, Oliver, j'ai ouvert les yeux sur la personne que tu es réellement et je ne peux que te remercier pour cela... Au fait, vous n'êtes pas si différents, Barbara et toi.

Amara

Je grimpe dans ma voiture en le laissant planter devant cette porte. Il n'a qu'à s'en prendre à lui-même. Je délaisse le volant quelques secondes pour essuyer les larmes sur mes joues. Je ne veux plus pleurer pour cet homme.

Oliver est encore capable de lire en moi. Ça me met hors de moi. Quand j'arrive en bas de l'immeuble, je croise Cyril.

- Ça va ?

- Hum

- Andy, tu ne portais pas un bracelet ce midi ?

Je n'ai même pas remarqué que je ne l'avais plus.

- Il a dû se détacher quelque part.

Cyril m'accompagne jusqu'à ma porte. Il est encore tôt, du coup, je lui propose de regarder un film. En réalité, je n'ai pas envie de me retrouver seule. Quand je suis seule, je finis par penser à Oliver. J'ai même eu envie de répondre à ces messages, ou même de le rappeler, mais à chaque fois que je repense à la façon dont il m'a utilisé...

On se met devant la télé avec un bol de pop-corn et des cannettes de soda.

Oliver

Énervé, je fais les cent pas dans le salon. Je suis sûr que ma mère me cache quelque chose, même si elle me dit le contraire. Pourquoi était-elle à la villa ? Je retire ce petit objet de ma poche pour le regarder.

- C'est l'excuse parfaite pour la voir, non ?

Mon impatience me pousse à accélérer, mais je ne le fais pas. Je roule prudemment jusqu'à m'arrêter devant son immeuble. J'ai obtenu son adresse avec l'aide de Georges. Je suis déjà venu plusieurs fois, mais je n'ai jamais osé descendre de la voiture. Cette fois, ce n'est pas pareil. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur son étage. J'avance dans le couloir menant à son appartement. Je souris en imaginant la tenue dans laquelle je pourrais la trouver à cette heure-ci. Je donne deux coups sur la porte une deuxième fois, et la porte s'ouvre sur...

- Monsieur Ruffino...

- Monsieur Hale,

La porte est entre-ouverte, du coup, je peux voir le corps d'Amy allongé sur le canapé. J'ai la forte impression d'avoir interrompu quelque chose. Je serre les poings. Quand on était ensemble, Amy a l'habitude de s'endormir après que l'on fait l'amour, et c'est exactement cette image qui se présente devant moi.

- Puis-je savoir ce que tu fais là à cette heure, Oliver ?

- Je peux te poser la même question... Cyril

- Moi, j'habite cet immeuble, l'appartement juste en face, plus précisément... Vois-tu, Oliver, je vais te le dire gentiment pour que tu comprennes. Amara ne veut plus de toi, alors laisse-la tranquille. Tu l'as assez fait mal comme ça.

- Et qui es-tu pour me dire cela ?

- Quelqu'un qui tient énormément à elle.

Il veut jouer, alors ça ne me dérange pas. Il va être servi.

- Je suis venu lui rendre son bracelet, elle l'a oublié chez...

- Amara était avec toi ?

- Et alors ? Ça te pose un problème ?

- Pas le moindre du monde. Parce que je sais qu'elle ne reviendra pas vers toi.

- Ah ouais ? En es-tu certain ?

- Eh oui, Oliver, tu n'es pas inoubliable pour elle.

- Par contre, toi, tu l'as été. Elle t'a si vite oublié. La preuve, vous avez passé huit mois ensemble et moi, en à peine quelques semaines, elle m'a laissé la baiser.

- Oliver. Crie Amy en se tenant derrière lui.

Trop occupé à remettre cet imbécile à sa place, je ne l'ai pas vu se lever. Et maintenant, elle se tient près de la porte. Mes yeux passent de ses cheveux en bataille à son T-shirt. Alors je ne me trompe pas.

- Tu n'as rien à faire ici. N'ai-je pas été assez claire ?

- Désolé, si j'ai interrompu ton after, baise avec ton mec, je voulais juste te rendre ceci.

Je lui tends son bracelet.

- Maintenant va t'en s'il te plaît ...

Je lui lance un regard noir avant de m'en aller. C'est mieux, je crois, sinon j'aurais fracassé le crâne de cet idiot. Personne n'a le droit de la toucher. Personne à part moi. Elle le sait parfaitement que ça va me rendre fou de rage. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle me fait ça ?

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