~ Chapitre 48 ~
Amara
Jongler entre ce déjeuner avec Emily et mon rendez-vous avec Marthe est un peu stressant. Si j'ai accepté, c'est parce qu'elle a toujours été adorable et respectable avec moi. Je ne veux pas que cette histoire gâche l'appréciation et l'affection que l'on se porte mutuellement. Nous ne sommes plus ensemble avec Oliver, ce n'est plus un secret, mais le pourquoi reste un mystère pour les plus curieux qui inventent leurs propres histoires.
- Tu as la peau un peu pâle, je trouve. Est-ce que ça va ? Tu n'es pas malade au moins ?
- Ne t'inquiète pas pour Em. Je vais bien.
- Amy, Oliver nous a raconté ce qui s'est réellement passé, et crois-moi, je suis sincèrement désolée.
- Je ne comprends pas pourquoi il m'a choisi, Em. C'est ton fils, mais je dois te dire qu'Oliver a un cœur de pierre.
- Mon fils peut se mettre à faire n'importe quoi des fois. Je n'aurais jamais pensé qu'il serait capable de faire cela... Pourquoi tu n'as rien dit à la presse ?
- Je ne sais pas. J'imagine que je ne veux pas souffrir encore plus. Voyant ma vie privée exposée sur les réseaux ne me fera pas me sentir mieux pour autant. D'autant plus que nous ne sommes pas les seuls concernés.
- Vous êtes tous les deux en train de souffrir, Amara. J'ai vu mon fils et... Vingt ans, Amy. Ça fait vingt ans que je n'ai pas vu Oliver verser une larme. En me racontant sa version des faits, il a pleuré et a cherché à le dissimuler tant bien que mal... Il n'est plus lui-même. Georges m'a raconté qu'il boit tous les soirs en rentrant.
J'ai une soudaine envie de vomir en voyant ma soupe, ce qui n'échappe pas à l'attention d'Emily.
- Ça va ?
- Oui, ça me fait ça depuis quelques jours.
- J'étais pareille quand j'étais... Enceinte d'Oliver... Amy... Tu... Est-ce que tu es enceinte ?
Et voilà, je me mets à pleurer. Je n'y peux rien, ce sont les hormones. Emily m'accompagne aux toilettes pour me rincer le visage. Pourquoi lui mentir alors qu'elle a déjà tout compris ?
- Oliver est au courant ? Par ton silence, je suppose que non. Tu comptes lui dire ?
- Non, non. Oliver ne doit pas le savoir...
- D'accord, ma belle, n'en parlons plus. Allons, sèche tes larmes.
Elle me promet de ne rien lui dire. Je ne veux pas qu'il le sache, parce que ça ne le concerne en rien. C'est mon bébé et je suis prête à faire ce qu'il faut pour le protéger. Oliver a été cruel envers moi. Ce bébé ne figurait à aucun endroit dans son fameux plan, alors il sera mien...
Oliver
Ça y est, c'est vraiment terminé. Quand elle a annoncé la fin de notre relation à la télé, j'ai cru mourir. Ce soir-là, en rentrant, j'ai vidé une bouteille de whisky.
J'ai essayé d'aller la voir, mais elle n'a jamais accepté de me recevoir. J'ai tenté de passer par Nate, mais lui aussi m'a envoyé me faire foutre. Quant à Malika, je n'ai même pas essayé de l'approcher parce que je sais qu'elle sera capable de me tuer. C'est peut-être tout ce que je mérite après tout. J'avais la femme de ma vie à mes côtés, j'étais très heureux. Je n'ai peut-être pas été honnête, et peut-être que mes intentions premières n'étaient pas bonnes, mais c'est du passé tout ça. Je veux dire, elle est un peu dure, non ? Franchement, je ne mérite pas qu'elle me quitte comme ça et mette fin à notre relation aussi brièvement.
J'étais en colère et je voulais prouver à mon père que je pouvais changer, que j'étais capable de devenir le fils qu'il a toujours souhaité et de mener à bien l'entreprise. Mais à quel prix ? J'ai commis une énorme erreur, je le sais.
Je ne suis pas prêt à la laisser partir. Je ne le serai jamais. Même si ça semble impossible qu'elle accepte de me pardonner un jour, je ne perds pas espoir. Je suis prêt à tout pour y arriver. Y compris m'incruster dans ce bal masqué qu'elle organise ce soir. Ne me demande pas comment, mais Georges m'a déniché une invitation.
- Comment comptes-tu t'y prendre ? Tu sais que tout le monde portera un masque ?
- Je ne sais pas encore. Mais je trouverai bien... Toi, dis-moi, Malika ne t'a toujours pas répondu ?
- Non. Et quelque chose me dit qu'elle ne le fera pas... Ça y est, elle m'a quitté.
- Désolé, mon pote. Tout est de ma faute.
- Oui, Oliver, c'est de ta faute.
- Alex,
- Quoi ? Combien de fois t'ai-je demandé d'arrêter ? Je t'ai demandé mille fois de dire la vérité à Amy. Tu ne m'as pas écouté.
- J'ai fait une bêtise.
- Une bêtise, tu dis ? Non, Oliver, un enfant de six ans, peut faire une bêtise...
- Je sais Alex... Et je fais tout pour me faire pardonner.
- Ah ouais ? Alors j'espère vraiment qu'elle te fera ramer. Parce que c'est ce que tu mérites.
- Alex...
- Pas la peine, Oliver. Je rentre chez moi.
Depuis que nous sommes amis, je l'ai vu en colère deux fois. La première fois, c'est quand cet enfoiré a tenté de l'envoyer en taule, la deuxième fois, c'est lorsqu'une fille du lycée de Lara a créé un faux compte Facebook pour se moquer d'elle. Je ne suis pas prête à perdre ma fiancée, encore moins mon meilleur ami...
La salle est remplie d'hommes et de femmes tous portant un masque. Autant vous dire que cela va être difficile, voire impossible, de l'identifier. Mais je vais y arriver. On n'en serait peut-être pas là si ce soir-là, je n'avais pas allumé cette télé pour tomber sur elle dans cette émission.
Les minutes passent. Certains invités sont complètement soûls et d'autres ennuyeux à en crever. J'ai vu une centaine de femmes, mais aucune d'elles n'est Amy.
Il est dix heures et je suis encore en train de la chercher. J'ai été obligé de danser avec quelques femmes. Debout dans un coin de la salle, une coupe de champagne en main, mes yeux scrutent la salle à la recherche de celle pour qui je suis ici.
- Non, mais tu es ridicule, Oliver...
Aussitôt, mon regard tombe sur une femme à l'autre bout de la salle en train de discuter avec un homme qui apparemment a un peu trop bu vu sa façon de trébucher à chaque pas. C'est elle, je la reconnais.
Alors qu'elle passe à côté de moi, je lui attrape le poignet. Elle me regarde un instant, puis...
- Oliver. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Viens avec moi.
Elle ne veut pas faire de scandale, du coup, elle me suit jusqu'au jardin. J'enlève mon masque...
- Lâche-moi.
- Je le ferai, mais d'abord nous devons parler.
- On s'est déjà tout dit, alors fais-toi tout petit et quitte cette soirée.
- Toi, tu as parlé. Mais tu ne m'as pas écouté. Laisse-moi t'expliquer.
- Qu'est-ce que tu veux m'expliquer ? Que vas-tu inventer cette fois, hein Oliver ?
- Rien du tout, Amy. Je veux juste te dire la vérité.
- La vérité, je l'ai entendue de ta bouche ce jour-là où je suis allé dans ton bureau t'apporter ces documents. Mais tu es si puéril que je sais que tu es capable de la déformer à ta guise.
- Non Amy... Écoute, je ne te demande pas de me pardonner.
- Et ça n'arrivera pas, Oliver. Jamais.
- Amy, s'il te plaît, accorde-moi juste quelques minutes.
Sachant pertinemment que je ne la lâcherai pas, elle acquiesce. Son masque dans une main, elle ne daigne même pas me regarder dans les yeux.
- Ce soir-là, je me suis disputé avec mon père...
Je lui explique tout dans les moindres détails.
- Et alors ? Des associés se plaignaient de ton comportement et mettaient en question ta capacité à diriger ton entreprise, ça ne te donnait pas le droit de choisir une fille, de me choisir moi pour redorer ton image. Oliver tu t'es servi de moi...
- J'ai voulu tout arrêté, mais... C'est ton innocence qui m'a poussé à continuer, Amara. Je n'ai jamais rencontré une femme comme toi et...
- Tu as voulu me discréditer devant tout le monde juste après d'être servie de moi, c'est ça ?
- À la base, c'était ça, mais...
- Bravo Oliver...
- Mais j'ai perdu le contrôle et avant que je ne comprenne le comment du pourquoi j'étais déjà en train de tomber amoureux de toi, Amy. C'est pour cela que je t'ai dit ces choses sordides sur l'amour et tout le reste. J'ai essayé de m'éloigner de toi, je te le jure, mais j'en étais incapable, parce que je t'aime, Amara.
- Putain, arrête ton baratin, Oliver. Ça fait un moment déjà que je ne crois plus le moindre mot qui sort de ta bouche...
- Je te jure que c'est la vérité, Amy.
Elle lève enfin les yeux pour croiser mon regard. Cherche-t-elle peut-être un signe ? Mes doigts se frayent un chemin jusqu'à sa nuque, alors que ses yeux fixent encore les miens. Ne pouvant plus résister à l'envie de l'embrasser, je scelle nos lèvres dans un baiser pendant deux à trois secondes. Puis je sens sa main droite sur ma joue. D'accord, c'est mérité.
- N'ose plus me toucher, parce que tu n'obtiendras plus rien de moi. Oliver Hale
Sur ce, elle remet son masque, puis s'en va...
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