~ Chapitre 40 ~
Amara
C'est la troisième fois qu'Oly arrange son nœud papillon. Ça se voit qu'il est nerveux. Mais pourquoi un PDG qui parle plus de quatre langues et qui n'a pas peur de prendre la parole devant plus d'une centaine de personnes serait nerveux pour une fête d'anniversaire ? J'avoue que la situation est plutôt marrante.
- Attends, mon cœur.
J'attache d'abord mon autre boucle d'oreille avant de l'aider. J'essaye de trouver les mots justes pour le rassurer, même si je suis certaine qu'il n'en a pas vraiment besoin. C'est Emily qui organise ces anniversaires tous les ans depuis ces quatorze ans, il n'y a pas de raison pour que ça ne se passe pas bien.
Il n'y a qu'Oliver pour être en retard à sa propre fête. Au moment où Georges nous ouvre la portière, les flashes partent dans tous les sens. On avance avec un grand sourire. Enfin, moi plus que lui.
La liste a été faite par Emily, bien sûr, il n'y a que des gens célèbres.
Oliver
Ma mère a toujours fait des siennes. Je n'avais pas dit plus de cent personnes, là, il doit y avoir plus de cinq cents. Moi, je voulais simplement le fêter avec ma fiancée cette année, mais ça aurait fait de la peine à ma mère, du coup, je l'ai laissé faire. Je me doutais bien qu'elle ne m'écouterait pas concernant l'effectif...
- Mon chéri, tu es enfin là.
- Bonsoir, maman. Dis donc, il y a beaucoup de monde.
- Bon anniversaire, mon fils. Dit mon père.
On se fait une accolade, puis ma mère me souhaite un joyeux anniversaire à son tour. Ma mère est une femme qui a du goût, ça, je l'ai toujours su, et l'aide d'Amy a été la touche finale pour atteindre la perfection totale.
Mes soirées d'anniversaire ne sont jamais ennuyeuses. Des gens viennent de l'étranger pour y participer et la moindre des choses serait de les saluer en guise de remerciement, mais que je salue chaque invité, ça ne va pas être évident. Ma mère a embarqué Amy, je ne sais où, après notre arrivée et elles ne sont toujours pas revenues.
- Cette fête est une tuerie. Ta mère est une maman moderne Olivier.
- Je te remercie, Nate.
- Merci de nous avoir conviés, Monsieur Hale. Ajoute Lois.
- Lois, moi, je t'appelle bien par ton prénom, non ?
- C'est d'accord... Oliver
- Voilà... Excusez-moi, je dois retrouver Amy.
Dans la foule, façon de parler, j'essaie de me frayer un chemin jusqu'à ma fiancée que je repère finalement à plusieurs mètres. Elle discute avec Marine, une bonne amie de ma mère, et Laurie, la mère de Leila. Cette femme a une grande gueule et c'est un vrai moulin à paroles. Je n'aimerais pas qu'elle se mette à radoter sur l'époque où je sortais avec sa fille. Amy n'a pas besoin d'entendre ces conneries. Pas ce soir en tout cas.
- Oly, ça va, toi ? Me demande Alex.
- Oui, il faut juste que je rejoigne Amy.
Je précise avec un signe de tête dans la direction de Laurie.
- Elle n'osera pas.
- On ne sait jamais avec cette femme.
- Vas-y. À plus tard, mec
Pas de bol, je tombe nez à nez avec Chester et Alfred, je suis donc obligé de discuter un moment avec eux. Alfred débute son discours sur sa femme qui est en train de discuter avec quelques amies. Et Chester de sa fille qui part bientôt à l'université. Pour ne pas paraître impoli, je m'apprête à leur conversation pendant deux minutes. Le vibreur de mon portable me sauve la vie.
- Excusez-moi, messieurs.
Je m'éloigne un peu avant de le sortir de la poche de ma veste. Un texto de Malika. Elle a un défilé ce soir, malheureusement, elle n'est pas là. Je souris en lisant son texto, puis range mon portable. Je poursuis ma route jusqu'aux dames.
- Oliver... Bon anniversaire. Dit Maurine.
- Joyeux anniversaire, mon cher Oliver. Ajoute Laurie.
- Merci à vous... Excusez-moi, mesdames, mais je dois vous emprunter cette magnifique jeune femme.
Amy s'excuse auprès d'elle avant de s'accrocher à mon bras.
- Je ne veux pas paraître impolie, mais elles sont pénibles.
- Heureusement que je suis là, mon bébé.
Je ne l'ai pas encore touché aujourd'hui. En réalité, j'ai eu un réveil orgasmique, mais après m'avoir chauffé, Madame a préféré arrêter, je cite bien pour ne pas gâcher sa surprise qui n'est toujours pas arrivée.
- Je t'avais dit que tu serais le premier à vieillir.
Elle est là. Fidèle à son style qui lui a valu la réputation de garçon manqué quand nous étions plus jeunes.
- El,
- Bon anniversaire, petit voyou.
- Merci El. Mais t'es arrivée quand ?
- Euh, je dirais que ça fait exactement sept minutes et quarante-trois secondes.
Dans son regard, je vois qu'Amy est un peu perdue ou plutôt qu'elle ne comprend pas ce qui se passe, alors je m'empresse de faire les présentations.
- Mon amour, voici Elena, El, je te présente Amara, ma fiancée.
- Dis donc, ils ne plaisantaient pas à la télé, elle est très belle... Heureuse de te rencontrer enfin, Amara.
- Merci, je suis enchantée également.
- El est ma cousine préférée...
- Arrête ton baratin, Oly. Je suis ta seule cousine.
Elena a tout juste un an de plus que moi. On se voyait pendant les vacances ainsi qu'une autre amie que je n'ai pas vue depuis des lustres maintenant, mais bon. Les parents d'El avaient pour habitude de la trimballer partout. Quand elle a eu la majorité, elle s'est tirée très loin, ce qui fait qu'on se voyait de moins en moins. La dernière fois que je l'ai vue, c'était il y a dix mois. Quand je lui ai dit que je sortais avec Barbara. Elles ne pouvaient pas s'entendre toutes les deux, El disait ne pas avoir confiance en elle et Barbara faisait sa jalouse. Elle aussi était jalouse, car c'était la première fois qu'une autre fille se mettait entre nous, se disait-elle, à part Haleessa. Alors elle est partie sans donner de nouvelles. Ce qui m'a mis en colère, bien sûr, mais j'ai appris plus tard que sa mère était malade et qu'elle voulait être avec elle. Ma tante avait besoin de sa fille. Et quand j'ai eu besoin d'elle après, elle était là. Telle la cousine adorable et aimante qu'elle est. Elena me fait signe de regarder derrière moi.
- Viens avec moi, Amy, je peux t'appeler Amy ?
- Bien sûr
- Alors parle-moi de toi. Est-ce qu'Oliver se comporte bien avec toi ? Tu peux me le dire pour que je lui donne une bonne raclée à ce petit voyou.
Elle ne changera jamais. Je la regarde partir avec Amy, et quand elles sont assez loin, j'attrape violemment son bras avant de la tirer dans un coin sombre.
- Non, mais t'es complètement cinglée ou quoi ? Qu'est-ce que tu fais habiller en serveuse ?
- Je n'ai pas reçu d'invitation.
- Parce que je ne veux pas de toi ici Barbara
- Oliver, j'ai vraiment besoin que tu m'aides
- Barbara, je t'ai donné un chèque de cinquante mille dollars, il y a à peine trois jours.
- Quoi ? Ne sois pas radin tu es milliardaire Oliver, tu ne vas pas te plaindre pour quelques billets. Et je te rappelle que si je me suis retrouvée au chômage, c'est entièrement de ta faute...
- Non mais tu vas arrêter de te plaindre et de rejeter la faute sur moi ? Barbara, tu te croyais assez maligne pour jouer dans la cour des grands, tu m'as manipulé sans scrupule. Si ta carrière est finie avant même d'avoir commencé, ce n'est en rien de ma faute.
- Tu veux rire ? Pas de ta faute ?
- En fait, j'ai juste passé quelques coups de fil, mais tu n'as eu que ce que tu mérites. Alors arrête de me rendre responsable de ton malheur. Tu t'es fait ça toute seule. Tu n'as qu'à te débrouiller parce que tu n'auras pas un centime de plus venant de moi.
- N'en sois pas si sûr. Si je me mets à parler, qui sait ce qui pourra sortir de ma bouche. Je pourrais raconter aux médias que tu as couché avec la sœur de ta fiancée, et peu importe le moment, tu sais qu'ils adorent les scandales.
- Parce que tu crois pouvoir me faire chanter ?
- Je te connais Oliver, et je sais que si toi, tu ne tiens pas à ta réputation, elle, oui. Dit elle en faisant signe dans la direction d'Amy discutant avec Elena et nos amis... Tu sais ce que je veux, à toi de jouer. Et... Joyeux anniversaire, mon chou. Dit elle avant de disparaître
Putain, mais ce n'est pas possible ça. Je sais qu'Amy sera capable de lui donner de l'argent juste par bonté d'âme même si elle sait qu'elle ne cherche qu'à nuire. Elle est comme ça. Et c'est pour cela que je ne veux pas que cette maudite femme s'approche d'elle. Barbara a déjà été la provoquer une fois dans son agence. Même si Amy ne m'a rien dit, Georges, lui, il l'a fait. Si j'ai accepté de lui donner cet argent, c'est parce qu'elle m'a dit qu'elle allait disparaître. Visiblement, cette fille n'a ni aucune parole, ni même aucune morale. Mais je ne la laisserai pas gâcher cette fête.
Après avoir fait mon petit discours qui ressemblait plus à des remerciements, l'heure est venue de souffler mes bougies. J'invite alors ma fiancée à me rejoindre devant ce gros gâteau, un angel cake citron comportant six étages. La première fourchette atterri droit dans ma bouche, ensuite celle d'Amy.
On danse pendant environ une demi-heure. Étonnamment, Amy n'a pas bu une seule goutte de vin. Toujours à cause de cette surprise. Ce qui m'intrigue encore plus.
La fête prend fin vers les deux heures du matin, nous rejoignons notre voiture après avoir dit au revoir à mes parents. Amy est très souriante. Quand Georges m'ouvre la portière, je vois que nous ne sommes pas à la maison, mais sur une piste, devant mon jet.
- Surprise mon amour...
- Euh, Amy...
- Nous partons en voyage rien que tous les deux. Ce n'est peut-être pas la surprise à laquelle tu t'attendais, mais...
- Non, ce n'est pas ça. Enfin, je veux dire... Bébé ...
- Ne t'en fais pas, j'ai déjà tout arrangé avec mademoiselle Forbs.
- Et nos bagages alors ?
- Vos bagages sont déjà bien rangés. Il ne manque que vous monsieur. Ajoute Georges.
- Je vois que tu as pensé à tout.
- Et tu n'as encore rien vu.
- Qu'est-ce qu'on attend alors ?
Main dans la main, nous montons à bord ...
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