~ Chapitre 36 ~


Amara

Je ne pense pas m'en réjouir trop vite si je dis qu'Oliver a fait beaucoup de progrès. En vrai, des fois, ça m'amuse de le faire tourner en boutique, histoire de tester un peu ses limites.

- Alors comment ça se passe avec Oly ? Me demande Alex.

- Tu sais, je pense qu'il a juste besoin de s'exprimer. Je ressens son affection à travers ces gestes, quand il me regarde ou quand il m'embrasse...

- Amy Oliver a peur. Ça n'a pas été facile pour lui, après tu sais qui...

- Alex, je ne suis pas Barbara.

- Ça, il le sait. Il a de la chance d'avoir une femme aussi patiente et compréhensive comme toi à ses côtés... Je le connais, je sais qu'il tient énormément à toi. Oliver t'aime, Amy, c'est sûr.

- Pourtant, il n'arrive pas à me le dire, Alex.

On dit souvent qu'il ne suffit pas seulement de dire, je t'aime à quelqu'un, il faut lui montrer. Moi, en ce moment, j'aimerais bien qu'il me le dise.

Mon père avait l'air contrarié en partant. J'espère que ça n'a rien à voir avec Oly, parce que j'aime mon père, et même s'il ne m'a rien dit, je sais ce qu'il pense de ma relation avec Oliver. Le bad boy et la gentille fille, trop cliché pour lui, et ça a toujours été ainsi. C'est l'une des raisons pour lesquelles il a validé ma relation avec Cyril. Pour lui, nous sommes sur un pied d'égalité. Deux jeunes respectables. Et vous connaissez la chanson.

Ça fait plus d'une heure qu'on est sur ce ring. Oliver n'a pas l'intention de me ménager et ça me va. J'aime boxer avec lui, ça nous rapproche encore plus. Et ça aide Oly à être plus calme et plus bénéfique encore, nous passons plus de temps ensemble.

Aujourd'hui, je n'ai pas beaucoup de choses à faire à l'agence. Rien qu'Isie ne peut gérer toute seule, mais je tiens tout de même à y faire un tour. Ce magazine sur les fleurs est récent de deux jours, elles sont magnifiques.

Assise derrière le volant de ma voiture, je balance ma tête au rythme de la chanson qui passe à la radio en tapant sur le volant « Gangstar's Paradise de Coolio feat L.V ». C'est démodé, mais je m'en fiche, car j'adore cette chanson et c'est justement pour ça que je me mets à chanter.

Je gare ma voiture pour ensuite pénétrer à l'intérieur du magasin de Marthe pour voir son nouveau stock. Le son de la petite cloche accrochée à la porte l'incite à lever la tête de son bouquet.

- Amy, comment vas-tu ?

- Très bien. Toi, ça va ? Comment va ce petit chou ?

Le petit ventre de Marthe a déjà commencé à s'arrondir. Eh oui, madame est enceinte de quatre mois maintenant. Son mari est si content qu'il réclame déjà son congé maternité. Ce qui peut se comprendre, après tout, c'est leur premier bébé. Je n'ai plus à m'en faire pour le reste des événements, Marthe prend déjà de l'avance avec les bouquets.

Sur le chemin du retour, j'en profite pour faire un tour chez Pacino. Ça fait plusieurs jours que je n'y suis pas allée. Dès mon arrivée, un serveur me conduit à ma table habituelle.

- Amy, mi rende felice di vederti bella. Je vais pouvoir te faire goûter mon nouveau dessert.

Pacino connaît mes talents de cuisinière. Par-dessus tout, il fait confiance à mes papilles gustatives. Il a l'habitude de dire qu'elles sont plus fines que celles de certaines personnes. Ce nouveau dessert porte le nom de « dolcezza » et il a raison, c'est un vrai délice.

- Hmm. Je ne sais pas ce qu'il y a là-dedans, mais c'est très bon. Je vais en prendre un autre à emporter, s'il te plaît.

Un chef ne révèle jamais ces secrets, c'est ce qu'il dit toujours. Et je suis parfaitement d'accord. Isie me remercie en prenant la petite boîte. Je sais qu'elle va l'adorer. Je me débarrasse de mon manteau avant de m'asseoir derrière mon bureau. Aussitôt, la porte s'ouvre en trombe.

- Alors, c'est donc vous la fameuse Amara Oliphant ?

- Comment êtes-vous arrivé ici ? Barbara ?

- Disons que votre assistante s'est laissé distraire... Je suppose qu'Oliver vous a parlé de moi.

- Pour me dire quoi ? Attendez, il m'a peut-être parlé de la façon dont vous vous êtes servi de lui.

- N'exagérons rien, voulez-vous ? Même si ce n'est pas le sujet. Donc, je suppose que vous savez déjà que vous ne faites pas le poids face à moi...

- Vous ne serez pas en train de me menacer là, pas vrai ?

- La partie sera bientôt terminée pour vous... Je suis là pour récupérer ce qu'il m'a pris, je vous déconseille alors de vous mettre sur mon chemin.

Il n'y a plus aucun doute, toutes les ex d'Oliver sont dérangées mentalement. Si je résume bien l'histoire que m'a racontée Oly, elle est partie d'elle-même et maintenant qu'elle est revenue, elle se pointe à son bureau. Heureusement qu'Oliver a prévenu la sécurité de ce qu'on ne la laisse pas monter. Maintenant, elle se permet de venir jusqu'ici pour me menacer.

- Désolée Amy, je ne l'ai pas vue passée.

- Ne t'en fais pas.

Si elle est là, c'est pour une raison qui nous est encore inconnue. Et les tweets qu'elle a postés annonçant son retour en ville n'en disent pas plus. Je la croyais plus populaire que ça, moi.

- Mademoiselle Oliphant,

- Mademoiselle Forbs,

Je ferme la porte derrière moi. Oliver lève la tête de son ordinateur et son visage s'illumine quand nos regards se croisent.

- Mon amour...

Je l'embrasse langoureusement. Il n'a pas l'air de comprendre, mais répond au baiser. Assise sur lui, je suis littéralement en train de lui dévorer les lèvres. Si Barbara pense que je vais me laisser prendre à son jeu, c'est qu'elle se trompe. Je défais sa ceinture, puis déboutonne son pantalon. Son regard m'incite à continuer. Agenouillée devant lui, je prends son membre dur en main sans le quitter des yeux, puis je passe ma langue autour de son gland d'une façon insolente. Je sais qu'il aime ça. Il appuie sa main sur ma tête afin que l'on soit synchrone.

- Han... Putain

Ces gémissements vont de crescendo en decrescendo, jusqu'à ce qu'ils viennent dans ma bouche. La première fois, ça m'a donné de la nausée, ce qui n'est plus le cas maintenant. J'essuie les commissures de mes lèvres, m'assurant qu'il ne reste depuis aucune trace de sa semence. Il me prend par la taille et me retourne dos à lui. Je lui caresse la nuque alors qu'il m'embrasse dans le cou avant de s'attaquer à mes lèvres. Il défait la fermeture de ma robe pour ensuite me l'enlever. Ses doigts glissent depuis ma poitrine jusqu'à mes fesses qui occupent maintenant la place de son ordinateur.

Ma tête se bascule en arrière, je me laisse emporter par cette vague de plaisir que me procure sa langue. Bien installé dans son fauteuil, monsieur me fait signe de le rejoindre.

- Tourne-toi, bébé.

On ne l'a jamais encore fait dans cette position, ce qui est encore plus excitant. DOS À lui, je monte et descends sur son pénis. Il m'entoure de ses bras et moi, j'essaie de trouver quelque chose pour m'agripper.

- Ça va ?

Je préférerais que l'on soit face à face pour admirer son beau visage et l'embrasser. Mais comme ça aussi, c'est bon, tellement bon que je finis par m'agripper à ses cuisses. Aidé de ses mains, mes mouvements de hanches s'accélèrent. Ces effluves légers décuplent chaque sensation.

- Lâche-toi, mon cœur.

Il est sérieux là ? Il tient vraiment à ce que tous les employés du bureau m'entendent crier ou quoi ? Je suis sur le point d'exploser et lui aussi. Je n'arrive plus à me retenir.

- Haaaaannnn

Là, je suis sûre que toute la ville m'a entendu. Oly me rejoint quelques secondes plus tard. Ces grognements prouvent qu'il a aimé. Je me redresse pour me mettre face à lui.

- Coucou mon chéri. Dis-je en déposant un baiser chaste sur ses lèvres.

- J'adore quand tu es aussi entreprenante.

- Tu as aimé ta surprise alors ?

- Et comment ? ... Maintenant, je suis sûr de ne plus pouvoir continuer à bosser.

- Le grand Oliver Hale se serait-il laissé distraire ?

- Tu es la seule à pouvoir le faire, mon cœur.

- Hmm, je suis flattée.

- On va déjeuner ?

- Désolé, chéri, mais je dois y aller. Dis-je en mettant de l'ordre dans mes cheveux... On se voit à la maison.

Je lui fais un clin d'œil avant d'ouvrir la porte pour sortir. Je marche vers les portes de l'ascenseur en regardant droit devant. Je souris en pressant le bouton du premier étage.

- Amy. J'entends dans mon dos.

- Salut Kevin,

- Comment tu vas ?

- Ça va, et toi ?

- Ça va... Vous êtes réconciliés alors ?

- Désolé Kevin, mais je suis un peu pressé là. À plus

Kevin ne sait jamais quand s'arrêter, son indiscrétion est si prévoyante. Je n'ai pas le temps de discuter de mon couple avec lui. Je suis en retard de plus de quinze minutes pour récupérer ma meilleure amie à l'aéroport.

- Donc tu m'as oublié pour une partie de jambes en l'air avec ton mec et dans son bureau en plus ? Je veux tout savoir, vas-y je t'écoute...

Et moi qui pensais qu'elle allait bouder. J'en connais un qui sera content de sa surprise...



Oliver


Amy se montre de plus en plus avenante ces jours-ci. Sa petite visite m'a énormément plu. Je range mon bureau avant d'appeler Mademoiselle Forbs.

- Mademoiselle Forbs, veuillez reporter mon rendez-vous avec monsieur Daniels pour demain 11 h, je vous prie.

- Bien reçu, Monsieur Hale.

- Une femme va arriver dans une minute, veuillez la conduire à mon bureau, s'il vous plaît. Et je ne veux pas être dérangé.

Elle arrive avec une petite mallette qu'elle dépose sur mon bureau avant de me serrer la main.

- J'espère que ton vol a été agréable, June.

- Oh oui, Oliver, ton jet est très confortable.

- Tu m'en vois ravi alors. Je t'offre quelque chose à boire ?

- Non merci... Alors, j'ai eu le temps de dessiner plusieurs modèles de ce que tu m'as demandé. Et les voici.

Il n'y a pas à dire, cette femme est à la hauteur de sa réputation. Elle me parle de chacun de ces modèles. Ils sont tous parfaits à mes yeux, et pourtant, il va bien falloir en choisir une.

- Tu dis que ce sont des pièces uniques.

- C'est exact, oui.

Les éclats de ces pierres sont éblouissants. Je prends le temps de les analyser avant d'en choisir une.

- Très bon choix, Oliver. Celle-là est aussi ma préférée.

Quelques minutes après le départ de June, mon manteau sur le bras, j'avance vers les portes de l'ascenseur en pianotant sur mon portable. J'ai un autre rendez-vous important qui n'est pas inscrit dans mon agenda. Dès que je franchis la sortie...

- Alors, comme ça, on m'évite.

- Barbara... Je vois bien qu'il ne te reste plus aucune estime, mais pourrais-tu au moins faire semblant et me laisser tranquille ?

- Direct, tu m'agresses. Devine ma surprise lorsque l'on m'a dit que je ne suis plus autorisée à rentrer dans le bâtiment.

- Je vais demander à ce qu'on ne te laisse même pas rester au-devant.

- Tu me hais à ce point Olivier ?

- Te haïr ? Non, ça voudrait dire que tu représentes encore quelque chose alors que tu es complètement insignifiante à mes yeux, vois-tu Barbara ?

- Ah oui ? Figure-toi que j'ai rencontré ta copine. J'ai du mal à t'imaginer avec elle. Elle est tellement gentille. Ça doit te rappeler des choses, non ? C'est à moi que tu penses quand tu es avec elle, n'est-ce pas ?

- Je vois que le peu de neurones qu'il te restait a complètement grillé. Je vais quand même te prévenir, Barbara, tu n'as pas intérêt à t'approcher d'elle.

- Sinon, quoi ? Tu vas foutre ma carrière en l'air ? Ah oui, ça, tu l'as déjà fait

- Et dis-toi que tu n'as encore rien vu. Crois-moi, tu aurais mieux fait de rester dans ton trou. Maintenant dégage avant que je ne te roule dessus, telle la grosse merde que tu es.

- Oly attend. J'ai besoin que tu m'aides... S'il te plaît. J'ai de gros problèmes. Oliver, je suis sérieuse. Des gens me cherchent...

Elle pense encore me refaire le coup ? Elle a du talent, il n'y a pas à en dire. Dommage que le monde n'en profitera pas...

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