~ Chapitre 34 ~
Amara
- Amy, il y a quelque chose pour toi. Crie Nate depuis la porte d'entrée.
Je descends les escaliers pour le rejoindre. Quand j'arrive, je vois une énorme boîte. Le livreur me demande de signer, ce que je fais bien évidemment avant d'embarquer la boîte dans la chambre avec l'aide de Nate.
- Regarde, il y a une carte. C'est écrit, Mademoiselle Oliphant, me feriez-vous l'honneur de dîner avec moi ce soir ?
- Fais-moi voir.
Sacré Oliver. Donc il croit qu'il suffit d'une invitation à dîner et d'une magnifique robe pour que j'oublie sa cruauté. Oh que non, ça ne va pas se passer comme ça.
- Si tu ne veux pas y aller, moi, je veux bien le faire à ta place, hein ?
- Nate...
- Juste pour pouvoir porter la robe, ma coccinelle. Il faut l'avouer, Oliver a vraiment très bon goût.
Il plaisante bien sûr, je veux dire, sur le fait qu'il veut y aller à ma place. Cependant, il n'exagère pas en ce qui concerne la robe. Elle vient d'Oliver et on le sait tous que monsieur Hale a un goût exquis.
Après plusieurs minutes à me demander si je dois accepter son invitation ou bien le laisser en plan. Nate et Lois ont réussi à me convaincre. Ensuite, ils m'ont aidé à me préparer. Vers 21 h, la sonnerie de la porte retentit. Nate me conduit jusqu'à la porte. Je suis un peu nerveuse. Va savoir pourquoi. Oliver se tient là devant moi, adossé à sa voiture.
- Bonsoir, Mademoiselle Oliphant. Vous êtes ravissante.
- Je vous remercie, Monsieur Hale.
Je meurs d'envie de savoir où on va, mais je sais qu'il ne me dira rien. Quand il arrête la voiture à côté de son jet, je le regarde d'un air interrogateur, mais lui, il sourit avant de me faire signe de le suivre.
- Comment t'as su que j'allais venir ?
- La robe, tu l'as gardée.
Pas bête... Vingt-quatre minutes de vol pour un dîner en Californie. Et bah, dis-donc...
- Évidemment, Oliver Hale ne fait jamais rien à moitié, non ?
- Amy, s'il te plaît.
- Quoi ?
- Je veux juste partager un truc que j'aime avec toi. C'est mon restaurant préféré.
- Le chef est un ami à toi ?
Sérieusement ? Il connaît tout le monde ou quoi ? J'apprécie le geste et je vais faire de mon mieux pour ne pas être désagréable. Pendant tout le dîner, on ne fait que parler de choses plaisantes jusqu'à ce que l'on rentre.
- Je vous remercie pour le dîner, Monsieur Hale. C'était... Agréable.
Je me tourne vers la porte, prête à l'ouvrir...
- Amy ?
- Oui
- As-tu pensé à ma proposition ?
Oh que oui. J'en ai même fait part à mes amis. Kika a trouvé cela marrant, le grand Oliver Hale qui demande à la fille qu'il a dépucelée de lui montrer ce qu'est l'amour. Ce sont les mots de ma meilleure amie. Par contre, Nate m'a demandé de faire ce que je pense être le mieux pour moi. Quant à Lois, il a trouvé cela épique. Lui, il exagère, on est d'accord. Fallait s'y attendre. Lois est un romantique.
- J'accepte ta proposition. Je reviens à la maison...
- Vraiment ? T'es sérieuse ?
- À une condition...
- Ce que tu veux...
- On fait chambre à part.
Je vois qu'il essaie de ne pas laisser paraître sa déception.
- D'accord... Mais on dîne ensemble tous les soirs, indistinctement.
C'est assez juste. Enfin, pour les fois où il ne sera pas en déplacement.
Deux jours plus tard, je suis de retour à la propriété. Oliver et Georges sont là pour m'accueillir. À vrai dire, Oliver ne se montre pas trop envahissant. Heureusement d'ailleurs.
- Ma chambre est au fond du couloir, si jamais t'as besoin de quelque chose...
Il me laisse la chambre pour s'installer dans une autre. Je suppose qu'il ne veut pas que je me sente mal à l'aise. Cette maison m'a manqué. Ce lit, l'odeur de son parfum...
Plusieurs jours plus tard
Jusque-là, tout va bien. Enfin, plus pour moi que pour Oliver. On est en train de dîner sur la terrasse. C'est à son tour de parler de sa journée.
Depuis mon retour à la maison, il n'y a pas eu de bisou sur la bouche ni de câlin trop long. Par contre, tous les matins, il me laisse une rose blanche sur le comptoir et un petit mot comme par exemple « Bonjour mon cœur... » T'as bien dormi ? « ... Bonne journée, bébé » ou encore « Tu me manques, mais j'attendrai ».
Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai eu envie de le rejoindre au milieu de la nuit ou de lui demander de rester avec moi quand il vient récupérer son pyjama. Eh oui, on partage le même dressing, du coup, je dois toujours attendre qu'il s'en aille avant d'enfiler mon pyjama, à savoir un t-shirt noir qui appartient à Oliver et un short.
Ce soir, c'est l'inauguration de la nouvelle boîte de Giovani. Il a l'air satisfait du résultat, tout comme son fils ainsi que mon père qui s'est déplacé pour l'événement.
- Tu peux en être très fier, Jeremy. Ta fille transforme en or tout ce qu'elle touche. Dit Giovani.
- Oh que oui, et je l'ai toujours été. Ajoute mon père.
- Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous avez raison.
Mon père, Cyril et son père se tiennent tous devant moi. J'accorde un petit moment à ces hommes avant de rejoindre Isie suite à son appel.
- Excusez-moi, messieurs, mais le devoir m'appelle.
Après le discours de Cyril, c'est au tour de Giovani. Je passe voir Nate pour voir s'il a besoin de quelque chose.
- Tiens bon, ma coccinelle. Il ne te reste plus que quelques heures.
Je fais mine de ne pas comprendre. Nate sait que je lutte pour ne pas me jeter dans les bras d'Oliver comme il dit et ça l'amuse, on dirait. Oliver rentre demain de Sydney après trois jours d'absence.
Les gens partent peu à peu avant que la soirée ne se termine. Je daigne enfin jeter un coup d'œil à mon portable. J'ai plusieurs textos d'Oliver où il me demande si tout va bien.
Un dernier coup d'œil pour m'assurer qu'il ne reste plus personne, puis je me dirige vers la sortie. Je monte dans ma voiture.
- Aller...
J'essaie encore et encore, mais rien. Il est plus de deux heures du matin et Georges doit probablement dormir. Je dois me résoudre à appeler un taxi. Géniale, ma batterie est morte.
- Est-ce que tout va bien ?
- Cyril, je te croyais déjà parti... C'est ma voiture, elle vient de me lâcher.
- Viens, je te ramène.
Au même moment, une voiture s'arrête et la porte s'ouvre sur Georges.
- Bonsoir...
- Georges,
- Monsieur Hale m'a appelé, il s'inquiétait de ne pas avoir de vos nouvelles.
- Merci Cyril, je rentre avec lui.
- La soirée était magnifique. Andy... Merci.
- Je t'en prie. Je n'ai fait que mon travail.
Quand j'arrive à la maison, je mets mon portable en charge avant de prendre une douche pour ensuite me glisser sous mes draps.
Quand j'avais 16 ans, avec Nate et Kika, on passait notre temps dehors. Après les défilés de Kika, sa mère nous laissait sortir et des fois, on se passait même de sa permission, car Melika était là pour nous défendre. En plus d'être la plus jeune de ses frères et sœurs, Melika est également la plus flexible dans sa famille...
Passé, ce petit moment avec Lara me rappelle bien des choses. En fait, Kika lui a promis de faire du shopping avec elle ce week-end, mais elle a été retenue, du coup elle m'a demandé de passer du temps avec sa belle-sœur à sa place. Ce qui ne me dérange pas, car Lara est une fille géniale. On s'amuse bien toutes les deux, jusqu'à ce que l'on croise un groupe de filles de sa classe qui vient nous saluer. Lara ne semble pas être proche d'elles.
- Lara... Je ne savais pas que tu faisais les boutiques ici.
- Oh mon Dieu, mais vous êtes Amara.
Elles se mettent toutes à parler en même temps, je ne comprends que quelques phrases.
- S'il vous plaît, est-ce qu'on peut prendre une photo avec vous ?
- Je ne sais pas les filles, avec Lara, on a encore pas mal de choses à faire...
- Ce n'est pas grave, Amy, tu peux y aller.
- Viens avec nous, Lara.
Elle sourit timidement avant de se mettre avec nous. Nous en prenons plusieurs. Sur le chemin du retour, Lara m'explique qu'après avoir été identifié la dernière fois par Kika et moi, son nombre d'abonnés a passé de trois mille à dix mille. Intéressant, n'est-ce pas ?
Je la dépose chez elle vers dix-huit heures pour rentrer chez moi prendre une douche. Je décide d'envoyer un texto à Oly qui ne répond qu'une demi-heure plus tard. Apparemment, il avait une urgence au bureau, du coup, il s'est directement rendu là-bas. Mais il me dit qu'il sera à la maison avant l'orage.
Il y a quelques jours, Oliver m'a fait part de ces doutes à propos de Kevin. Je ne le connais pas depuis longtemps, mais il ne semble pas être quelqu'un de mauvais. Je peux comprendre qu'Oly soit jaloux et d'ailleurs, il y a eu une petite altercation entre eux deux la semaine dernière. Il m'avait fait livrer des roses à la maison, et Oliver n'était pas du tout content.
Je me retiens de courir me jeter dans ses bras lorsque j'entends le bruit de la porte d'entrée se fermer.
- Salut.
Il me caresse la joue en souriant.
- Salut.
- Tu m'as manqué, tu sais ?
Je baisse la tête pour cacher mon sourire, même si je sais que c'est raté.
- J'ai préparé le dîner.
- D'accord... Donne-moi quelques minutes, je me change et je te rejoins.
Il prend sa douche avant de me rejoindre sur la terrasse. Alors qu'il nous ouvre une bouteille de vin, moi, je lui sers. Oliver adore l'osso buco et je dois dire que cette fois, je l'ai réussi et sans l'aide de Georges.
- Alors ?
- Hmm... C'est très bon.
C'est exactement le commentaire que j'attendais avec tant d'impatience. Après notre dîner, chacun regagne sa chambre. Ça fait une dizaine de minutes depuis que l'orage a éclaté. Je serre un oreiller contre ma poitrine à chaque coup de tonnerre.
Je m'arrête devant la chambre d'Oliver pour la quatrième fois, et comme les trois fois précédentes, je fais demi-tour. Trois puissants coups de tonnerre accompagnés d'éclairs, je quitte mon lit presqu'en courant. Je n'aime pas les éclairs parce qu'ils attirent la foudre. Je rentre dans la chambre tout essoufflée, ce qui fait sursauter Oliver.
- Amy... Ça va ? Demande-t-il inquiet.
- Il y a une grosse araignée dans ma chambre.
- Tu veux que j'aille voir ?
- Non
- D'accord. Tu veux qu'on échange alors ?
- Non, je...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'un autre coup de tonnerre encore plus puissant que les trois précédents se fait entendre, et subitement, je m'abrite dans son lit et sous ces draps.
- Ah, je vois le genre d'araignée. Mademoiselle Oliphant, seriez-vous astraphobe ?
- Moi ? Bien sûr que non... Je...
Et boum. Encore un autre. Je tire rapidement la couette sur ma tête, me couvrant de la tête aux pieds. Ce qui le fait rire cet idiot. Je me tourne vers lui avec un regard mauvais.
- Je rêve ou t'es en train de te moquer là ?
- De quoi ? De toi qui n'as pas peur de l'orage, mais qui se cache sous les draps pour y échapper ?
- Ça n'a rien de drôle, Oliver. Je ne veux pas être frappé par la foudre, moi.
Il cesse de rire quand il se rend compte que je suis en train de trembler.
- Aller, approche.
Il m'ouvre ses bras. Mon dos contre son torse, on est en position de la petite cuillère. Il me chuchote que ça va aller en m'embrassant l'épaule. Je ne sais pas quand l'orage est passé, mais quand je me réveille ce matin, la main d'Oly entoure ma taille alors qu'il dort encore. Ne pouvant plus tenir à l'appel de sa belle chevelure, je laisse glisser doucement mes doigts dedans. Il ouvre brusquement les yeux et je me sens tellement gênée qu'aussitôt j'arrête...
- Tu peux continuer, s'il te plaît ?
Je souris avant de recommencer à lui caresser les cheveux...
- Bien dormi, Monsieur Hale ?
- Bien mieux que ces derniers jours. Et vous, Mademoiselle Oliphant ?
- Pour moi, c'est pareil ... Oly...
Il pose son doigt sur ma bouche, me demandant de me taire, avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Ce baiser est tout ce qui me manquait.
- Je suis prête.
- Tu en es sûr, Bébé ?
- Oui... Je ne veux plus que l'on dorme séparément et j'accepte ta proposition.
Il m'embrasse à nouveau en nous faisant tomber tous les deux.
- Monsieur... J'ai entendu un bruit, est-ce que tout va bien ?
- Ne vous en faites pas, Georges.
- Très bien, Monsieur.
Oly m'attire vers lui pour m'embrasser encore et encore.
- Monsieur Hale, Attendez-vous à avoir la prof la plus exigeante de toute votre vie !
- Et moi, je serai le plus brillant élevé qui soit, mademoiselle Oliphant.
Je ne suis sûre de rien, mais Oliver n'est pas si différent des autres humains. Lui aussi est capable d'aimer. Enfin, je l'espère fortement...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top