~ Chapitre 30 ~


Oliver

Pourvu que ce soit un cauchemar, pourvu que ce soit un putain de cauchemars... Je ferme les yeux plusieurs fois avant de les ouvrir, mais rien à faire, elle est encore là, bien réelle. Oh Bordel. L'agacement doit certainement se lire sur mon visage lorsqu'Amy me prend la main, me suppliant de ne pas m'énerver bien que je doute qu'elle ne comprenne la situation...

- Alors Oliver... Je te laisse faire les présentations ?

J'attrape le poignet d'Amy avec une telle force sans le vouloir pour continuer notre route en l'ignorant.

- À bientôt, Oliver. Crie-t-elle avant d'éclater de rire comme une folle.

Une fois au dehors, Georges nous ouvre la porte de la voiture. Amy ne comprend toujours rien, mais se garde de tout commentaire. Le trajet se fait dans un silence de mort et j'espère qu'elle ne va pas poser de question sur ce qui vient de se passer. Une fois à la maison, je sors de la voiture en furie...

- Oly, mais attend...

J'enlève uniquement ma veste, les manches de ma chemise retroussées, je me dirige vers la salle de gym...


Amara

Qu'est-ce qui se passe ? Qui est cette femme ? Pourquoi le simple fait de la voir suscite tant de colère chez Oliver ? Pourquoi est-ce qu'il m'ignore alors que je m'inquiète simplement pour lui ? À force de penser, je suis sûre d'avoir mal au crâne maintenant. Georges est avec Oly depuis plus de quinze minutes maintenant et aucun d'eux n'est remonté.

J'aurais aimé qu'il me parle au lieu de me claquer la porte au nez. Qu'il me dise ce qui se passe. Qu'il me dise qui est cette femme et ce qui le met autant en colère. J'en ai marre de tourner en rond sans savoir ce qui se passe. J'ai assez attendu là. Qu'il le veuille ou non, il va falloir qu'il m'explique ce qui se passe, bon sang. Je m'en fous qu'il soit en colère, il n'a pas à m'ignorer comme il le fait. Je n'aime pas cette manie qu'il a à toujours m'écarter quand ça ne va pas.

- Ce n'est pas une bonne idée d'y aller maintenant.

- Non...

- Laisse-le se calmer tout seul. Il peut être très désagréable.

- George, je m'en fiche pas mal qu'il soit désagréable ou pas. Oliver est un homme qu'il apprend à se conduire comme tel. J'en ai marre de me faire rejeter à chaque fois qu'il ne va pas bien. C'est très frustrant.

- Je comprends Amy, mais là, c'est autre chose.

- De quoi s'agit-il ?

- C'est à lui de t'en parler. Excuse-moi...

Oliver est en train de se défouler sur ce pauvre sac qui lui sert de punchball. Rien qu'à voir la façon dont il frappe dans le sac me donne une idée de son degré de colère. Georges n'étant plus là, je décide alors de me rapprocher.

- Oly... Parle-moi, s'il te plaît.

Il frappe encore plus fort. C'est un vrai miracle que le sac ne se soit pas encore déchiré.

- Oliver, dis-moi ce qui se passe... Qui était cette femme ? Pourquoi t'es si en colère.

Je tente une autre approche. Au contact de ma main qui vient se poser délicatement sur sa joue, il cesse de frapper dans le sac, mais il ne me regarde toujours pas. Je le force alors à le faire.

- Mon amour, regarde-moi, s'il te plaît.

Ses magnifiques yeux, hypnotisants, sont maintenant remplacés par des yeux remplis de colère. Je ne l'ai jamais vu dans cet état. Instinctivement, je dépose mes lèvres sur les siennes. Il résiste quelques secondes, mais finit par répondre à mon baiser. Il passe ses mains sous mes fesses avant de me plaquer le dos contre le mur. Je mets fin à notre baiser pour le regarder, il semble moins en colère quand il me fait descendre en me caressant le visage.

- Mon amour, je n'aime pas te voir ainsi, alors parle-moi. Dis-je alors que mon front est collé contre le sien.

- ... Monte te coucher Amara.

- Putain, Oliver ne me donne pas d'ordre comme si j'étais une gamine. Je te rappelle que nous sommes deux dans cette relation.

- Je ne peux pas te parler maintenant, Amy, alors pars. Dit-il en se détachant de moi.

- Non, je refuse... Pourquoi est-ce que tu gardes tout pour toi ? N'as-tu donc pas confiance en moi ou suis-je là simplement pour faire joli ? Suis-je simplement un accessoire à tes yeux, Oliver Hale ?

- Amara, je t'en prie, ce n'est pas le moment-là.

- Pas le moment ? Tu te mets dans cet état pour une femme et tu me dis que ce n'est pas le moment ? Tu penses à moi quelques fois au moins, Oliver ?

- Qu'est-ce que tu me veux, Amara, hein ? Tu crois peut-être que tu es le centre du monde à vouloir toujours tout ramener à toi ?

- Pardon ? Je vais mettre ça sur le compte de la colère et te pardonner...

- Si ça fait plaisir, quant à moi je n'ai rien à me faire pardonner...

- Tu es vraiment injuste là.

- Injuste ? Ah oui, ce n'est pas moi qui suis venu à toi, je te rappelle.

- Tu veux que je m'en aille, c'est ça ?

- Oui, c'est exactement ça, Amara. Remonte te coucher.

Je ne peux pas me résoudre à partir et à le laisser comme ça. Quitte à prendre la place de ce punchball. Même si je sais que cette discussion risque de mal se terminer et que ça ne plaira à aucun de nous deux. Pourquoi en faire toute une histoire alors qu'il a juste à me parler ? Jusque-là, je n'ai rien dit à propos de ces ex qui sont toutes aussi folles l'une que l'autre. Oliver a certainement déjà couché avec la moitié des célébrités de cette ville et il y en a même qui sont plus âgées que lui. Si je n'ai rien dit, c'est parce que je voulais éviter les conflits et pour des choses qui se sont arrivées à un moment où je ne faisais pas encore partie de sa vie. Mais là, c'en est assez. J'en ai plus que marre d'être toujours celle qui essaie de maîtriser la situation et de supporter les petites crises de monsieur pour au final en payer les pots cassés.

- Écoute-moi bien, Oliver, tu n'es pas mon père, mais mon partenaire, alors arrête de me dicter ma conduite. Je ne vais pas remonter me coucher comme tu le souhaites. Tu m'entends Oliver ? Je ne partirai pas...

- Amara laisse-moi seul...

- Non, je n'irai nulle part...

- Amy,

- J'ai dit non... Oly, lorsque deux personnes s'aiment, elles sont supposées se supporter et se protéger quoiqu'il arrive. Hé oui, l'amour, ce n'est pas que dans les bons moments...

- L'Amour, tu dis ?

Il se met à rire, ce que je trouve complètement bizarre, vu que je n'ai rien dit de drôle.

- Quoi ? Qu'est-ce qui est si drôle ?

- Ne me dis pas que tu crois encore en ces choses-là, Amara.

- Ces choses-là ? Tu parles d'amour ? Des relations amoureuses ?

- Si c'est le cas, tu n'es peut-être pas la femme que je croyais, mais plutôt une pauvre gamine vivant sur un petit nuage s'accrochant encore à ces putains d'histoires de contes de fées...

Ce que j'entends là me fait reculer de deux mètres et putain, ça fait un mal de chien. Je commence à respirer difficilement.

- L'amour n'est pas forcément un conte de fées, Oliver.

- Et pourtant, tu y crois.

Je ravale mes larmes en inspirant bruyamment.

- Si pour toi l'amour n'existe pas, comment qualifierais-tu ce que nous sommes en train de vivre ?

- Eh bien, c'est simple, Amara, ce qu'il y a entre nous n'est autre qu'une attirance... Une forte attirance Ardente, même si tu veux, rien à voir avec de l'amour, comme tu pourrais le croire. D'ailleurs, ça n'arrivera jamais, tu m'entends. Je préfère te prévenir.

- Une attirance ? ... Alors, c'est tout ce que je suis à tes yeux ? Mais qui es-tu vraiment ?

Mon cœur saigne, abondamment. C'est plus que clair maintenant. Je comprends mieux pourquoi il ne m'a jamais dit qu'il m'aime, pas même une fois.

- L'amour, ça n'existe pas, c'est juste une connerie inventée par des abrutis pour occuper les épaves qui n'ont rien à foutre de leur temps et qui cherchent désespérément à donner un tant soit peu de sens à leur misérable existence. Les bercer d'illusions pour mieux les faire rêver. Et plus ils rêvent, plus ils tombent de haut à leurs réveils...

La froideur et le vent des mots me transpercent le cœur une fois de plus.

- Pourquoi Oliver, hein ? Dis-moi pourquoi tu me dis tout ça ? ... Ça t'amuse de me faire du mal ? Tu aimes me voir souffrir, c'est ça ?

C'est la première fois que je hausse le ton en m'adressant à lui. J'ai toujours fait preuve de tolérance avec lui, tout comme je le faisais depuis des années avec ma sœur Josie, mais là, je n'y arrive plus. Il ne le mérite pas.

- Excuse-moi si je me comporte comme un parfait connard comme vous le dites tous, mais moi, au moins, je suis honnête envers moi-même.

- Tu appelles ça être honnête envers toi-même, Oliver ?

- C'est exactement ça.

- Tu as tort de te cacher derrière cette armure ridicule, tel un lâche.

- C'est moi que tu traites de lâche là ?

- Oui, Oliver, c'est bien toi. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'un homme qui ne croit pas en l'amour n'est rien du tout. Pour moi, son existence me vaut rien du tout.

- L'amour n'est qu'une perte de temps Amara... Une vraie perte de temps, oui. Alors ne compte pas là-dessus.

- Je crois le contraire pourtant. Bien sûr que ça arrivera... Mais je serai assez loin de toi. Et à ce moment-là, cette attirance ardente que tu dis exister entre nous, ne sera plus.

Je suis une idiote. Je découvre enfin le visage d'Oliver Hale. Vais-je m'en remettre un jour ? Je quitte cette salle en courant pour récupèrer mon sac et ma veste avant de monter dans ma voiture. Je roule sans savoir où aller. Je ne peux pas aller chez Nate, je n'ai pas envie de le déranger à cette heure-ci. Nate et Kika me connaissent si bien qu'ils sont capables de déchiffrer mes émotions. Je peux peut-être me rendre chez Kevin, mais je ne sais pas où il habite et ce n'est pas bien de me servir de lui alors qu'il a des sentiments pour moi. Et après ce que je viens d'entendre, je ne sais pas jusqu'où je suis prête à aller pour faire taire la voix d'Oliver dans ma tête. Je ne veux pas faire de connerie, alors je me contente de rouler.

Ça fait des heures que je roule sans m'arrêter. Mon portable est éteint. Georges n'a pas arrêté de m'appeler. Même là encore, Oliver n'est pas capable de se comporter comme un homme. Maintenant, il se cache derrière son majordome. Qu'il aille se faire foutre.

J'ai quitté un homme romantique et adorable parce que je ne voulais pas lui faire de mal pour ensuite tomber amoureuse d'un homme qui ne croit même pas en l'amour et c'est arrivé tellement vite. Toutes ces petites attentions, ces petits mots ne voulaient rien dire pour lui. Et maintenant, qu'est-ce que je suis censée faire ? Je ne peux plus continuer à me mentir. Cette relation n'est pas faite pour moi, c'est plus qu'une évidence. Oh mon Dieu, mais qu'est-ce que je vais faire ?

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