~Chapitre 2~
Oliver
Je ne me suis jamais autant senti ennuyé dans une réunion avec mes propres employés, à un point que je me demande pourquoi je reste ici à perdre mon temps en écoutant leurs propos. Avec mon père qui nourrit encore des doutes sur ma façon de diriger l'entreprise, les membres du conseil qui sont constamment sur mon dos, n'oublions surtout pas les médias qui interfèrent dans ma vie privée, je commence à en avoir marre. Je suis dans le collimateur des tabloïds depuis mon plus jeune âge à cause de mes agitations, comme le dirait mon paternel. Mais chacun a le droit de vivre sa vie comme il l'entend et c'est ce que, moi, j'ai toujours fait et c'est ce que je continuerai à faire. Du moment que je ne mélange pas ma vie privée et mon boulot, je ne me laisse pas ébranler par les critiques ni par les reproches.
Ça fait deux mois depuis que mon père m'a nommé à la direction de l'entreprise familiale "Hale Corp" et je pense avoir fait mes preuves en tant que PDG. Oui, je suis sévère avec mes employés, car j'exige le meilleur. Je veux qu'ils soient toujours motivés. Quand il s'agit de bosser, je ne plaisante pas. Ce n'est pas sans raison si j'ai été le meilleur de ma promotion. Je suis le meilleur architecte, et je ne veux que les meilleurs autour de moi. Certains employés manquent juste de tact pour soulever les bonnes pierres, prendre les bonnes décisions et c'est là que moi, j'interviens. Chacun connaît son boulot, chacun s'occupe de son travail. C'est normal que moi, je travaille plus que les autres, car j'ai plus de responsabilités, plus d'attentes et je gagne plus d'argent, simple parenthèse.
La réunion se porte sur la présentation d'un projet de construction d'un hôtel à Bali et c'est notre architecte Mademoiselle Monrose qui est chargée de ce dossier. Monrose a de bonnes idées et elle est très talentueuse. D'habitude, je n'ai pas grand besoin d'intervenir quand elle s'occupe d'un projet, mais là, je ne suis pas du tout satisfait de son travail et ça m'énerve. J'ai horreur que l'on me fasse perdre mon temps.
- Je ne suis pas du tout convaincu.
- Mr Hale...
- Imaginez donc ce que ça pourrait donner avec nos collaborateurs. Cela fait plus de deux semaines que vous avez ce dossier, deux semaines, Mlle Monrose.
- Je m'excuse, M. Hale.
- Je ne suis pas là pour écouter vos excuses. Si vous n'êtes pas capable de gérer ce projet, mademoiselle Monrose, faites-le-moi savoir.
- Je vais m'en occuper, monsieur Hale.
- Je veux ce projet complet sur mon bureau. Vous avez deux jours Vous pouvez disposer.
Alexandro Pavot, mon meilleur ami, vient d'une famille pauvre, mais on a été à l'université ensemble où il a étudié l'architecture avec moi grâce à une bourse offerte par mon père. On a commencé à se disputer la meilleure place dès la première année. Aujourd'hui, grâce à son intelligence et à ses principes, il travaille dans la plus grande entreprise de cet état. Alex s'occupe de sa mère et de sa petite sœur de 16 ans. D'ailleurs, si je n'ai pas fait une overdose de conneries quand j'étais à la fac, ce qui m'aurait conduit à l'expulsion en première année, c'est grâce à lui et à son amitié sincère. C'est un homme bien et l'un des meilleurs de la boîte.
- Alors qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi es-tu aussi énervé ?
- Alex, cette entreprise a toujours été la meilleure, mais dernièrement, je ne sais pas...
- Qu'est-ce que tu racontes, Oly ? Depuis que tu as repris la direction, le nombre de contrats a doublé.
- Oui, mais...
- C'est ton père qui t'inquiète ou je me trompe ?
- Je dois dîner avec mes parents dans deux heures. Je suis sûr qu'il est déjà au courant de ce fiasco.
- Calixte lui a dit, tu crois ?
- Qui d'autre sinon ? Cet homme, je te jure que j'ai envie de le virer à coup de pied.
- Laisse-le faire, ne lui donne pas plus d'importance... Je pensais t'inviter à boire un verre, mais bon, ce sera pour une autre fois. Tu salueras tes parents de ma part.
- Hum
- Bon, je vais y aller, mon pote.
Calixte Braxton a été le bras droit de mon père et il s'attendait sûrement à le succéder sous prétexte que je suis indiscipliné et donc, que je ne suis pas encore prêt à le remplacer à la direction. Il a été encore plus surpris que moi quand papa m'a nommé PDG et ça ne lui a pas fait plaisir. Un vieux crapaud baveux qui ne me supporte pas, et c'est réciproque. Si cela ne tenait qu'à moi, il serait déjà viré. Mais papa tient à ce qu'il reste sûrement pour m'espionner.
Heureusement que cette journée touche à sa fin. J'aurais nettement préféré prendre ce verre avec Alex ou tout simplement rentrer chez moi, mais j'ai promis à ma mère de participer à ce dîner. Je ne peux plus faire machine arrière, je ne veux pas la blesser, déjà qu'elle se plaint du fait que je ne passe pas assez souvent la voir. Je récupère quelques documents dans mon bureau avant d'appeler Georges pour lui demander d'avancer la voiture. C'est mon majordome, et c'est lui qui m'a élevé, étant donné que mes parents étaient souvent en déplacement pour leurs boulots respectifs. C'est un homme respectueux qui m'appelle monsieur depuis que je suis bébé, mais quand il s'agit de me passer un savon, il oublie toutes les formalités. Georges me connaît mieux que n'importe qui, incluant mes parents. En cas de besoin, il sait jouer le rôle de mère, de père, de meilleur ami et de majordome.
La voiture s'arrête devant la villa de mes parents. Ma mère Emily est ravissante comme toujours. Je lui dépose un bisou sur chaque joue avant de la prendre dans mes bras.
- Bonsoir mon chéri.
- Bonsoir maman... Papa.
- Oliver,
Erickson Hale, mon paternel, est toujours aussi sérieux. Nous nous asseyons pour dîner. Ma mère me demande de mes nouvelles tout en me racontant sa nouvelle passion pour la photographie. C'est toujours comme ça avec elle. Elle est multitâche, elle découvre un nouveau talent aussi souvent que Calixte essaie de me piquer mon job. Papa ne fait pas vraiment attention à la conversation, je suis sûr qu'il est impatient que le dîner soit terminé pour pouvoir me faire des reproches sur ce qui s'est passé à la réunion. C'est un sujet qui mettra fin a ce dîner, nous le savons tous les deux. Si mon père se retient encore, c'est parce qu'il sait que cela ne plaira pas à maman.
Après le dîner, je le suis dans son bureau pour discuter comme il me l'a demandé. Il est contrarié, je le sens.
- Oliver, cette situation ne peut plus durer. Tu ne peux plus continuer comme ça. Dit-il en me montrant un journal dans lequel il y a une photo de moi avec une fille en première page.
C'est le journal de ce matin, je peux le confirmer, car je l'ai vu.
- Qui est-elle ?
Comment puis-je lui répondre si moi-même, je ne sais pas qui elle est ? À quoi ça sert de retenir leurs noms ?
- Papa, ça ne te regarde pas, c'est ma vie privée
- Je ne crois pas non. Tant que ça entache l'image de mon entreprise, c'en est plus de ta vie privée. Quel âge a celle-là, hein ?
- Si cela peut te calmer, elle est majeure et vaccinée.
- C'est l'attitude que doit avoir un PDG, ça, tu crois ? Bon sang, tu n'es plus un gamin, Oliver, tu as dépassé l'âge pour ces bêtises.
- Oh papa, je t'en prie...
- Non, mais qu'est-ce qui t'arrive ?
Je déteste quand il me coupe la parole comme ça, mais ce soir, je n'ai pas envie de me disputer avec lui, bien qu'inévitablement, je ne repartirai pas dans le même état d'esprit qu'à mon arrivée. Voilà pourquoi je passe aussi rarement dans cette maison où j'ai grandi.
- Je te préviens, Oliver, tu as intérêt à te reprendre parce que je n'accepterai pas que tu entraînes mon entreprise dans ta chute avec ce comportement.
- Mais de quoi tu parles, Papa ? Quel comportement ? Ne mélange pas tout, s'il te plaît.
- Les associés, les membres du conseil commencent à parler, ils ne sont pas convaincus de mon choix. Ne crois pas qu'ils ne pourront pas mettre en question cette décision et demander à ce que tu sois relevé de tes fonctions.
- Et pour quels motifs ?
- Oliver... Si jamais cela se produit, je ne pourrai plus rien faire pour toi.
- Sont-ils des hommes d'affaires ou bien des commères.
- Ce sont des investisseurs et ils ont le droit d'exiger que l'on prenne soin de leur argent.
- Ils auraient dû choisir une banque à la place.
- C'est un jeu pour toi ? Mon Dieu, je commence aussi à me demander si je n'ai pas commis une erreur.
- Et comment peux-tu dire un truc pareil, papa ? Je suis le meilleur de la boîte, tu l'as dit toi-même, et j'ai signé deux fois plus de contrats ces deux derniers mois.
- Mais ce n'est pas qu'une question de contrats, mon fils, c'est aussi l'image que tu donnes Peut-être qu'il était encore trop tôt. Depuis ce qui s'est passé avec elle, tu fais n'importe quoi
- Je t'interdis de parler d'elle, tu m'entends ?
Me faire sermonner par mon père est une chose, mais ressasser le passé comme il le fait alors qu'il sait comment ça peut finir en est une autre. Il aurait mieux fait de parler de la réunion au final. Une femme aussi monstrueuse n'aurait même pas dû exister.
- Alors reprends-toi, parce que je ne veux pas voir mon entreprise, ton héritage tomber entre de mauvaises mains.
Erickson n'est jamais satisfait, quoi que je fasse. Je quitte son bureau en claquant la porte. Pourquoi faut-il toujours que les gens se mêlent de ce qui ne les regarde pas ? Et maintenant, à cause de cela, je suis partie sans dire au revoir à ma mère. Cette discussion avec mon père m'a vraiment mis hors de moi.
J'échange mon costume et mes chaussures luxueuses contre un jogging et des baskets. Georges, déjà en tenue, m'apporte mes gants sans me poser de questions, puis nous nous dirigeons à ma salle de sport. Il faut que je laisse sortir cette colère. Et il n'y a pas de meilleur moyen que la boxe.
Quelques minutes plus tard
Dès que j'ai commencé à frapper dans le sac, j'ai senti que ma colère a diminué. Pour moi, la boxe est le meilleur sport et j'en fais quasiment tous les jours pour me défouler. Je me sens déjà beaucoup mieux. Je peux maintenant prendre une douche pour ensuite m'installer confortablement devant la télé. En zappant les chaînes, je tombe sur une émission, une rediffusion, je vais changer de chaîne, mais tout à coup, quelque chose retient mon attention, ou devrais-je dire, un visage attirant m'empêche de changer de chaîne. De ce fait, j'augmente le volume. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de l'écran.
Dans ma vie, j'ai vu un tas de femmes, mais celle-là s'exprime avec une telle élégance que cela me dérange. Ça y est, j'ai peut-être trouvé le prototype parfait. Rien qu'à voir sa façon de sourire, de parler ou même de s'asseoir. Maintenant que j'y pense, c'est bientôt l'anniversaire de ma mère. Il faut à tout prix que je rencontre cette organisatrice événementielle.
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