~ Chapitre 17 ~
Oliver
En ce qui me concerne, ma priorité en tant que directeur de cette entreprise, c'est de rassurer les investisseurs et les collaborateurs sur chaque projet. Le plus souvent, lors de mes réunions, c'est le principal problème. Le doute n'a pas sa place dans mon entreprise, et c'est ce qui fait que je parle avec certitude à chaque signature d'un contrat, car au-delà de mon travail à moi, je mise toujours sur la compétence de mes employés.
J'exige avant tout que tous les projets soient bien montés, qu'on ne décèle aucune faille. Nos architectes sont des professionnels et je peux affirmer que ce sont les meilleurs, car chacun connaît son travail et ce sont tous des perfectionnistes. Les avantages dont ils bénéficient ici font qu'ils ne pensent jamais à aller voir ailleurs. À moins qu'ils se fassent virer, là, c'est autre chose. Je ne peux pas tous les garder sous prétexte qu'ils sont doués dans ce qu'ils font, car c'est une entreprise et il y a des règlements auxquels ils doivent se plier.
C'est avec le cœur moins lourd que je quitte cette salle de réunion. Enfin, c'est une façon de parler. Tout ça pour dire que j'ai réglé le problème. À présent, il ne me reste plus qu'à rentrer à l'hôtel pour me rafraîchir avant de partir. Je suppose que Mademoiselle Forbs en fera de même. Quand elle a postulé pour le poste, je lui ai clairement expliqué qu'elle n'allait pas avoir beaucoup de temps pour elle. Être un patron exigeant peut faire passer un message pas très agréable. Être bien vu par mes employés ne fait pas partie de mes priorités. La vie privée de mes employés ne m'intéresse pas tant qu'ils font bien leur boulot. Je n'aurai aucun scrupule à renvoyer qui que ce soit. Mademoiselle Forbs est une bonne assistante, mais des fois, j'ai conscience que je la surmenage un peu. Malgré cela, elle ne s'en plaint jamais. Je lui envoie un message pour lui dire que nous partons dans une heure. S'il ne s'agissait que de moi, je rentrerais à la minute même, cependant, je pense qu'elle a besoin de quelques minutes pour faire une sieste. Je peux très bien le lui accorder, après tout, elle a bien bossé et notre travail ici est terminé.
Une serviette autour de ma taille, je quitte la salle de bain pour rejoindre la chambre. La sonnerie de notifications de mon portable retentit. Je prends d'abord le temps de m'habiller avant d'attraper mon téléphone sur le lit. J'ai un appel manqué d'Amy et plusieurs messages venant d'elle. Depuis que je sors avec elle dès que je ne suis pas en réunion, je vérifie mon portable en guettant un message ou n'importe quel signe d'elle. Comme on dit, la nouveauté peut être très excitante.
N'étant pas trop fan de texto, quand ils ne sont pas chauds, plus précisément, il est préférable de l'appeler. Sa douce voix suffit à réveiller la bête.
Il y a des fois où je m'étonne moi-même, comme la facilité avec laquelle j'ai repoussé Lorraine hier soir. Oui, l'envie était au rendez-vous. Mais cette envie ne lui était pas destinée Avoir le son de la voix de ma petite amie dans la tête m'a, comment dire, ramené à la raison, comme qui dirait Alex. Depuis qu'elle m'a donné ce qu'elle avait de plus cher, je la vois différemment. Et dire que tout ce que je voulais, c'était de savoir l'effet que ça fait d'entre elles. Me voir en train de la baiser tous les soirs dans mes rêves ne me suffisait plus. J'avais besoin de passer à l'acte et maintenant, je culpabilise. Je ne regrette pas ce qui s'est passé, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai peut-être pris quelque chose qui ne m'était pas destiné. Oui, je le sais. Je suis un connard.
Conversation téléphonique
- Oui, ma chérie.
- Coucou mon amour...
- Tu as l'air fatiguée, ça va ?
- Ne t'inquiète pas, ça va. Et toi, ça a été ta matinée ?
- Oui, bébé. Je rentre dans une heure. Tu restes combien de temps là-bas ?
- Euh, un jour ou deux. Kika m'invite en boîte ce soir.
- Ah oui ! Bébé, je n'ai pas envie que tu...
- Que quoi, Oliver ? Tu penses pouvoir me voler, ma meilleure amie ? Crie Malika à l'autre bout du fil.
- Bonsoir Malika. Je suis ravi de savoir que tu vas bien.
- Très bien, Oliver, je veillerai sur elle comme d'habitude. Maintenant, excuse-nous, mais nous devons faire les boutiques...
- Mon amour, on se parle plus tard, d'accord ? Bisous
- À plus tard, bébé.
Ça peut paraître glauque, mais j'aime quand elle m'appelle ainsi. Ma main gauche dans la poche de mon pantalon, je quitte l'hôtel pour rejoindre ma voiture en compagnie de mademoiselle Forbs pianotant sur mon clavier, m'informant sur les différents clubs qu'elles pourraient fréquenter à Paris. Ça aurait pu être n'importe qui, je n'en aurais rien à foutre, mais là, il s'agit d'Amy, ma copine, une fille pleine d'innocence et de douceur. Et qui dit club, dit mec en chaleur qui vient pour draguer et chercher un coup d'un soir. Rien qu'en imaginant que quelqu'un d'autre pourrait poser les yeux sur elle ou pire encore, danser avec elle, ça me rend fou. Amy est à moi et aucun autre homme n'a le droit de la toucher.
En rentrant chez moi, j'aurais bien aimé y retrouver ma petite amie, mais bon, je ne peux pas me montrer égoïste en l'empêchant de passer du temps avec sa meilleure amie. Même si ça me démange de demander au pilote de changer de destination, je ne veux pas paraître trop envahissant. On se demande bien ce qui m'arrive. Jamais je n'ai été aussi collant avec une fille. En général, je suis celui qui demande à ce que chacun puisse avoir son espace, mais là, c'est très différent avec Amy. Quand elle n'est pas avec moi, j'angoisse et je compte les minutes pour qu'elle me revienne. Elle me manque tout le temps et c'est affreux.
Après l'atterrissage de mon jet, je range mes dossiers, Georges est déjà là en train de m'attendre. Et comme à chaque fois, il tient à savoir comment a été mon vol. D'abord, on dépose Mademoiselle Forbs devant son appartement avant de rentrer à la villa.
Je suis un peu fatigué, mais je ne peux pas encore me reposer. Je dois répondre à quelques e-mails avant de me replonger dans ses dossiers.
Quelques minutes après, on sonne à la porte. Ça y est, Alex est enfin là. Je me lève pour le serrer comme on a l'habitude de le faire. Alex m'apporte de bonnes nouvelles concernant le dossier sur lequel il bosse, ce qui me réjouit. Un architecte d'intérieur, c'est un dessinateur hors pair, et il a une imagination débordante, et je n'ai encore trouvé personne qui ne lui arrive à la cheville. Et ce n'est pas de la propagande. À la tête de sa filiale, son équipe fournit un travail remarquable.
Une petite pause s'impose. On discute autour d'un verre. Il me rapporte des nouvelles de sa mère et de Lara. Émeline est une bonne mère, c'est une femme courageuse qui s'est battue pour élever ces deux enfants après la mort de son mari, alors que Lara venait tout juste de naître. Et elle a fait du bon boulot, car ces enfants sont des gens bien. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'admire cette femme.
Notre conversation prend une autre tournure. Alex et son attirance pour Malika qu'il tente tant bien mal de cacher.
- Pourquoi ne veux-tu pas l'admettre, vieux ?
- Oly, c'est compliqué.
- Alex, je vois bien que Malika te fait perdre tes moyens.
- Nous ne jouons pas dans la même cour, elle et moi. Rien ne dit que je lui plais...
- Tu ne vas pas me faire croire ça, Alex.
Je jette un œil à mon portable. Avec le décalage horaire, il doit être plus de minuit à Paris et je n'ai aucun signe d'Amara. Elle est sûrement encore au club en train de s'amuser... Sans moi.
- Oh, oh. Lâche Alex.
- Quoi ? ... Alex
- Ce n'est rien.
Je tente d'attraper son téléphone pour voir ce qu'il cherche à me dissimuler, mais il ne me laisse pas le lui prendre. Au même moment, je reçois plusieurs notifications sur mon portable. Des tweets, plus précisément avec des hashtags.
- Oly ne fait pas attention...
Trop tard, une photo d'Amara dans une posture plus que contraignante. Les commentaires sont encore pires. Comme quoi, je commence à avoir une mauvaise influence sur elle, ou même qu'elle m'aurait déjà largué pour quelqu'un de mieux, et j'en passe. Moi, ce qui m'énerve le plus, c'est que cet homme a sa main posée sur sa taille.
- L'enfoiré, il n'avait pas le droit de la toucher.
- Oly calme toi
- Je ne peux pas, Alex.
Je n'arrive pas à sortir l'image de cet homme dont je ne vois pas le visage si près de mon bébé. J'essaie de l'appeler une fois, deux fois, jusqu'à trois fois sans réponse.
Quelques flashes de mon passé que j'aimerais enterrer refont surface tout à coup et je ne contrôle plus rien. Prise de rage, je lance mon portable qui se brise en plusieurs morceaux contre le mur. Georges arrive dans la pièce comprenant exactement ce qu'il doit faire, mais Alex lui fait signe de se retirer. Étant habitué à mon côté explosif, mon meilleur décide alors de prendre la place de Georges sur le ring...
Après une courte nuit, je me prépare pour aller travailler, toujours sans nouvelles d'Amara. J'espère vraiment qu'elle a une bonne explication, car je refuse de laisser une autre femme se moquer de moi.
Dès mon arrivée, mademoiselle Forbs me tend mon nouveau portable. J'ai plusieurs messages d'Amara que j'ignore bien sûr. Je sais, c'est étrange. Moi qui tentais désespérément de la joindre hier et ce maintenant, j'ignore ses messages. Il se passe que j'ai une réunion dans une demi-heure et les enjeux sont trop importants pour me laisser distraire...
Après la réunion, je rejoins mon bureau. Je n'ai pas le temps de déjeuner, pour être clair, je n'en ai pas envie. Je dois m'occuper de l'esprit pour ne pas penser à regarder sur les réseaux et à ne pas péter un câble. Il ne faut pas que je me donne en spectacle devant mes employés. D'habitude, je me fiche de ce qu'ils racontent, mais là...
Les heures passent et moi, je suis encore assis derrière mon bureau en train de travailler. Il est déjà seize heures et certains employés sont sûrement déjà sur le point de partir.
Je fixe mon portable sans le prendre. Je veux qu'elle ressente toute l'angoisse que moi, j'ai ressentie en essayant de la joindre. Après un long soupir, je décide de me lever de ma chaise, puis la porte de mon bureau s'ouvre brusquement.
- Oly...
Cette voix me donne la chair de poule. Je fais face à ses magnifiques yeux marron étincelants. Tout essoufflée, elle ferme la porte derrière elle et s'approche lentement comme si elle appréhendait ma réaction.
- Je n'arrivais pas à te joindre et...
- Est-ce qu'il t'a baisé après ?
- Pardon ?
Elle s'arrête à mi-chemin, choquée par ses mots. Je m'approche d'elle à mon tour.
- Tu m'as très bien entendu. Cet homme avec qui tu étais dans ce club...
- Oliver, laisse-moi t'expliquer...
- Je t'ai appelé plusieurs fois et tu ne m'as pas répondu.
- Je n'avais pas mon portable avec moi...
- Bien sûr que tu ne l'avais pas sur toi. Et vu la façon dont tu faisais ta putte avec lui...
Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que je reçois une gifle. Et pas qu'une petite. Aucune femme ne m'a jamais giflée jusque-là.
Amara tourne les talons sans rien dire pendant que moi, je la regarde partir sans réagir. Il faut dire que cette gifle m'a laissé sans voix. Jamais je n'aurais imaginé qu'elle oserait faire cet affront. Je reconnais que je voulais l'offenser avec mes mots, mais maintenant, je me sens con. Je ne peux pas retourner la voir tout de suite, alors je me laisse tomber sur ma chaise en passant mes mains dans mes cheveux. La porte s'ouvre encore une fois sur Alex.
- Oly, ça va ? Je viens de croiser Amy et elle avait l'air très contrariée.
Je lui raconte ce qui vient de se passer. Alex me connaît, dès que je n'arrive pas à gérer une situation, je fais ou dis n'importe quoi et je blesse les gens.
- Tu as été très méchant avec elle, Oly.
- Et tu penses que je ne le sais pas ?
- Comment tu vas faire pour arranger ça ?
- Je ne sais pas encore.
- Je pense que tu dois d'abord te calmer avant de faire quoi que ce soit. Amy ne mérite pas que tu la traites de cette façon.
- Cette photo m'a mis hors de moi, Alex, tu le comprends ça ? Pourquoi est-elle sortie sans son portable ?
- Elle l'a oublié, Oliver, ça arrive...
- Et moi, alors ? A-t-elle pensé à moi ?
- Tu devrais clarifier cela avec elle... Évite de t'énerver, d'accord ?
J'attends qu'il fasse nuit avant de me rendre chez elle. Elle me doit une explication. Il faut que je sache ce qui s'est passé entre eux. Quand elle m'ouvre la porte, j'oublie la raison de ma venue en voyant son short et son crop top. Ses cheveux sont complètement détachés.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Tu voulais m'expliquer, non ?
Amy se pousse sur le côté pour me laisser entrer. Elle me regarda avec un air triste. Là, en ce moment, je ne pense qu'à une seule chose, la vérité, et je tiens à l'entendre de sa bouche. Quitte à la blesser, mais elle doit me le dire.
- Je t'écoute, Amara.
Apparemment, un mec était en train de l'importuner et le mec de la photo l'a aidé à s'en débarrasser.
- Ah ouais ? Et que faisait sa main sur ta taille, dis-moi ?
- Oliver, j'ai trébuché, il m'a juste rattrapé.
Cette histoire est un peu tirée par les cheveux quand même. Et puis elle était où, Malika ? N'était-elle pas censée garder un œil sur Amy ? Je vois bien que mon manque de confiance lui fait mal, mais je n'y peux rien. En ce moment, j'ai besoin de me protéger.
Ses yeux sont brillants de larmes. Est-ce qu'elle est vraiment en train de pleurer là ? Peut-être qu'elle cherche à m'attendrir. Ou peut-être qu'elle dit la vérité. Je ne sais plus quoi penser, mais là, je sais juste que j'ai besoin de la posséder, de sentir son odeur.
- Bébé...
- Tais-toi Oliver... Je ne veux pas t'écouter...
- Amy, s'il te plaît.
J'essaie de la ramener à moi, mais elle se défait de mon emprise. Je l'attrape une fois de plus par la taille. Elle est trop mignonne quand elle boude.
- Excuse-moi, ma chérie, j'étais en colère, je ne pensais pas ce que j'ai dit...
Elle fait encore la tête. Alors je pousse ses cheveux d'un côté pour soucoter la peau de son cou, je le sens frémir.
- Arrête s'il te plaît... Ne me touche pas, Oliver.
Je ne l'écoute pas et capture ses lèvres. Elle ne réagit toujours pas. Je la porte jusqu'au canapé et m'asseoir avec elle sur mes genoux tout en l'embrassant. Elle résiste encore, mais finit par mélanger sa langue à la mienne. Elle entoure mes hanches de ses jambes. Alors que nous nous retrouvons nus, je me rappelle que je n'ai pas de préservatif.
- Quoi ? Qu'est-ce qui y a ?
- Mon amour, as-tu une méthode contraceptive ?
- Hum, je prends la pilule.
Elle me sourit timidement. Ça me fait plaisir bien qu'on n'en ait pas parlé ouvertement. Grâce à cela, on pourra faire l'amour plus souvent sans avoir à nous inquiéter.
- Désolé, mon cœur.
Je m'excuse d'avance de lui faire mal, parce que je sais que je ne serai pas tendre cette fois. Je la pénètre brusquement. Mes coups de reins sont de plus en plus puissants, et je sens déjà ses muscles se contracter autour de moi...
- Haaann... Oly...
Je l'embrasse, mélangeant nos souffles. Et d'un seul cri, nous atteignons les portes du paradis...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top