~ Chapitre 11 ~
Oliver
Quelques jours plus tard
L'heure du déjeuner, je suppose que c'est le meilleur moment pour certains employés de l'entreprise parce qu'ils se retrouvent pour partager un repas, discuter tranquillement, même si cela ne dure qu'une heure. Les couloirs sont calmes, pas qu'ils soient bruyants d'habitude, mais on sent qu'il y a moins d'activités. Le président n'a sûrement pas de moment préféré, non seulement je suis responsable de centaines d'employés, en plus, j'ai constamment mon père sur le dos. Des fois, j'arrive à me demander comment il faisait pour tout gérer sans se faire détester par nos employés. Mais bon, je ne suis pas un mauvais patron, je suis simplement impartial. Tant qu'on suit les règles et qu'on fait son travail correctement, il n'y aura pas de problème. Moi, j'atteins toujours l'excellence, encore et toujours plus loin.
J'ai encore quelques dossiers à analyser et deux ou trois papiers à signer avant de prendre ma pause à mon tour. Habituellement, je déjeune dans mon bureau, mais pour aujourd'hui, j'ai envie de changer de décor. Mon meilleur ami, que je croyais être en pause-déjeuner, fait irruption dans mon bureau avec un air contrarié. Il s'installe en face de moi, une main dans sa barbe.
- Dis-moi ce qui te tracasse à ce point, Alex.
- Ça ne me plaît pas du tout, Oly. Je ne suis vraiment pas à l'aise avec ça...
- Calme-toi Alex, ça va aller, je te le promets...
- Oliver, ce n'est pas bien ce que tu fais...
- Alex, arrête. On en a discuté.
- Oui, mais...
- Dis-moi plutôt ce qui se passe entre Malika et toi.
- Ne va pas t'imaginer des choses, hein... Disons qu'on s'entend bien, c'est tout.
- Comment tu peux dire ça alors que vous ne vous êtes vus qu'une fois ou deux ?
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise Olivier ?
- He bien, commence par me raconter pourquoi diable as-tu proposé à cette fille de boire du chocolat chaud au lieu d'un whisky après que tu l'aies raccompagné chez elle.
- C'est la première chose qui me soit venue...
J'éclate de rire. Alex a beau avoir ce côté timide et réservé quand il s'agit de draguer, mais son attitude m'étonnera toujours. Je ne dis pas qu'il devait forcément coucher avec elle, mais là.
- Et après, vous avez regardé un film ?
- Je sais, Oliver. Tu peux te moquer autant que tu veux, mais saches qu'elle a apprécié ma compagnie.
- Et alors ? On me le dit assez souvent...
- Ce n'est pas pareil. Malika n'est pas comme ces filles avec qui tu couches.
- Alex, c'est une top-modèle.
- Elles ne cherchent pas toutes un plan cul.
- Ah, tu commences à me fatiguer. J'aurais dû te traîner en boîte plus souvent quand nous étions à la face.
Vous avez dû le remarquer, Alex prend toujours tout au sérieux. Comme le dit souvent ma mère, c'est un vrai petit ange. Moi-même, je le sais, car son comportement m'a dégoûté la première fois que je l'ai vu sans vraiment chercher à le connaître. La première fois que je suis allé chez lui et que j'ai rencontré sa mère, j'ai vu combien elle est fière de son gentil fils. À l'époque, je faisais tout pour mettre mon père mal à l'aise ou le faire sortir de ses gonds. À ce moment, je n'ai pas seulement compris que je n'étais pas un bon fils pour mes parents, mais Alex m'a ouvert les yeux sur beaucoup d'autres choses. Comme le fait que je devais me montrer digne des privilèges que j'ai eu grâce à mes parents. Bien que nous sommes très différents, lui et moi, mais c'est mon frère.
- Je dois y aller.
- Attends, tu ne viens pas déjeuner avec moi ?
- Désolé, mon pote, mais je déjeune avec Amara.
- Quoi ? Mais c'est la troisième fois cette semaine. Sans compter les dîners et les balades. Tu commences à y prendre goût...
- Ne sois pas jaloux, mon Alex. Si tu veux, je t'invite à prendre un verre chez moi ce soir, hein.
- D'accord. Mais je ne resterai pas longtemps, je dois récupérer Lara à une fête à vingt-deux heures.
Alex et sa petite sœur sont vraiment très proches. Des fois, je me demande si cela aurait été pareil pour moi si j'avais eu un frère ou une sœur. Je suppose que mes parents voyaient les choses différemment. Et puis, avec leurs boulots, ce n'était vraiment pas évidemment. Déjà qu'avec moi, ils ont eu du mal. Si Georges n'était pas là, je n'oses même pas imaginer comment aurait été mon enfance. D'accord, j'exagère un peu, mais j'aurais quand même voulu qu'ils soient plus présents.
Depuis plus d'une semaine, maintenant, nous passons du temps ensemble, Amy et moi. J'avoue que c'est très agréable. Et les médias n'en perdent pas une miette. Depuis notre première sortie en plein jour, ils ont commencé à s'inventer des histoires. Je dois dire que ça m'amuse. Et Amara n'en a rien à faire de ce qu'ils racontent. C'est vrai quoi, nous sommes deux adultes et nous avons le droit de traîner avec qui on veut sans qu'il ne se passe forcément quelque chose, non ? Honnêtement, Amara est la seule avec qui je fais ce genre de choses et qui n'en fait pas toute une histoire.
- J'adore ce restaurant, c'est mon préféré.
- Amara, mi Bella, on m'a prévenu que tu étais là. Et tu es accompagnée...
- Bongiorno Pacino, tu sais que je ne peux pas me passer de tes plats. Oliver, je te présente Pacino, le service traiteur pour la soirée de ta mère, et bien, c'était lui.
- Bongiorno.
Je me lève pour lui serrer la main. Son menu a beaucoup plu à ma mère, je m'en rappelle, car elle m'en a parlé après la soirée. Je constate qu'Amy et lui ne sont pas que de simples collaborateurs.
- C'est toujours un plaisir de te voir, Bella. Buon appetit.
Il s'en va nous laissant avec le serveur qui vient nous apporter nos plats. Nous avons pris la même chose, car Amy voulait me faire goûter son préféré.
- Hum. Tu as raison, c'est délicieux.
- Je te l'avais dit.
À travers son sourire tendre, je vois bien que mon commentaire lui fait plaisir. Ce chef italien va me voir plus souvent dans son restaurant, c'est sûr. Alors que nous quittons le restaurant après notre déjeuner qui s'est très bien passé comme les précédents d'ailleurs, nous remarquons la présence de plusieurs paparazzi, et franchement, ils ne sont pas discrets.
Depuis quelques jours, certains articles me concernant sont moins agressifs. À vrai dire, ils se focalisent plus sur Amara, mais la plupart d'entre eux pensent ou du moins écrivent différemment. Depuis que j'ai dansé avec elle à la soirée, je me suis arrangé pour qu'il n'y ait plus de scandales. Bon, on ne va pas se mentir, il y aura toujours ces vautours qui vont chercher la petite bête, mais bon, je me fais plus discret...
Amara
Depuis que Kika est repartie avec sa mère pour son travail, on se parle souvent, mais je préfère quand elle est en ville. Ce midi, je dois passer à la boutique de Marthe pour jeter un coup d'œil aux nouveaux bouquets. Elle a une vraie passion pour les fleurs et sait comment s'y prendre. J'aime travailler avec elle parce que non seulement, c'est quelqu'un de confiance, mais elle a de bonnes idées. Les bouquets de Marthe varient en fonction de l'événement en question.
Le reste de la journée se déroule à une vitesse folle. Je suis morte de fatigue, un bon bain s'impose donc. Après une heure de relaxation, je décide de sortir de ma baignoire pour m'habiller d'un sweat Nike et d'un mini short. Assise dans le salon, avec mon laptop consultant mes e-mails, on sonne à la porte. Ça doit être Nate. Depuis quand sonne-t-il à la porte ?
- Coucou toi. Tu faisais quoi ? Me demande Nate.
- Je regardais mes e-mails.
- Attends ! Tu n'as pas lu cet article ?
- Euh, non.
Il me tend son portable avant d'aller se chercher à boire dans la cuisine. Ça parle d'Oliver et pas que de son entreprise, il y a même mon nom. Ça ne m'étonne plus, et ça ne vaut pas la peine que je continue à lire ce torchon. Je lui rends son téléphone. Je ne comprendrai jamais la raison qui pousse les gens à écrire des choses aussi sordides. Et surtout, pourquoi ne comprennent-ils pas que la vie privée des gens est tout simplement privée ?
- Pourquoi s'intéressent-ils autant à lui ?
- Non, mais tu n'es pas sérieuse, Amy...
- J'aimerais bien le savoir.
- Alors, je vais t'expliquer, Oliver a toujours été un tombeur, et puis on raconte qu'un jour, il a arrêté et s'est calmé. Et puis il a recommencé... On le voit avec une fille différente à chaque fois, et il faut préciser que monsieur sait se faire plaisir. Il ne sort qu'avec des célébrités... Actrices, top modèles, mannequins.
Non, mais et alors ? C'est un homme riche. Fils unique en plus. J'en connais beaucoup qui sont comme ça, riches héritiers qui s'octroient le droit de dominer et ils font la une tous les jours. Les enfants riches sont connus pour être des enfants perturbés ou un truc de ce genre. On dirait que la presse à scandale a été faite exclusivement pour eux.
- Regarde, ici, on dit qu'il s'est calmé depuis quelques jours. On ne le voit qu'avec la même fille. Il y a une photo de toi. Je dois dire que tu es très canon dessus.
Certains disent que nous sommes le couple le plus beau, d'autres des trucs comme « Oh mon Dieu, mon couple préféré », par contre certains disent le contraire. Comme quoi Oliver et moi, nous n'allons pas ensemble, qu'il va me briser, que c'est quelqu'un de toxique, que je porte tout le temps un masque donnant l'image d'une sainte nitouche, que je ne suis pas assez bien pour lui, etc. Non, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre comme connerie ?
- Nate, nous ne sommes pas ensemble.
- Mais je le sais, ma coccinelle. Il faudra qu'ils le sachent également.
- Ils n'ont qu'à penser ce qu'ils veulent.
- Écoute Amy, je sais que tu ne prêtes pas attention à ces choses, mais je vais te demander d'être prudente, d'accord ? Je n'ai rien contre Oliver, mais comme je te l'ai déjà dit, même si la plupart de ce que l'on raconte sur lui n'est peut-être pas vrai, Oliver n'est pas un enfant de chœur pour autant et je ne veux pas que tu sois blessé.
- Je te le répète, tu n'as pas à t'en faire pour moi, Nate.
Nate est le meilleur des meilleurs amis. Il est sensible, compréhensif, adorable et protecteur.
- Bon, j'y vais. On se voit demain, ma coccinelle.
Deux minutes plus tard on sonne à nouveau à la porte. Nate a peut-être oublié quelque chose, ou peut-être qu'il veut passer la nuit ici finalement, étant donné que Lois est de garde à l'hôpital ce soir. En ouvrant la porte, je suis surprise de voir Oliver habillé tout en noir avec sa mâchoire carrée et un sourire faisant sortir encore plus ses deux fossettes.
- Bonsoir Amy,
- Oly, mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Et bien, je pourrais prétendre que je passais dans le coin et que j'ai voulu te saluer, mais la vérité, c'est qu'Alex vient de partir, j'étais tout seul chez moi et j'avais très envie de te voir, alors je me suis dit pourquoi pas.
- Vas-y, entre donc.
- Je t'ai apporté de la glace.
- C'est gentil, merci.
Il me suit jusqu'à la cuisine où je prends un bol avec deux cuillères. Nous nous installons dans le canapé du salon pour manger notre glace en rigolant. Je ne sais pas s'il commence à faire froid alors que j'ai mis le chauffage ou simplement parce qu'Oliver vient de frôler ma main pour prendre sa cuillère, mais j'ai des frissons partout dans le corps. Ça m'arrive assez souvent ces jours-ci.
Mon portable étant connecté à mon speaker, ma Playlist défile. Oly passe sa cuillère sur le bout de mon nez, c'est froid, très froid, mais ça me fait rire. Je lui fais alors la même chose et c'est parti pour une bataille de crème glacée. Je suis sûre d'en avoir partout sur le visage. Beaucoup plus que lui. Je lui en mets sur le coin de ses lèvres avec mon doigt avant de me mettre à courir. À bout de souffle, je me retrouve coincée entre le canapé et le torse d'Oliver m'obligeant à plonger mon regard dans le sien.
- Attends, tu en as encore un peu ici. Dit-il, passant son pouce sur le bout de mon nez, puis il le porte à sa bouche.
- Toi également, t'en as un peu ici.
- Où ça ?
J'approche lentement mes lèvres des siennes et avec ma langue, je lui enlève le peu de glace qui lui restait au coin de ces lèvres. Et sans surprise, il en profite pour m'embrasser, une main sur ma taille, l'autre soulève mon menton. Nous mettons fin à notre baiser littéralement sucré, pourtant, nous ne nous quittons pas des yeux.
- Amara Andrea Oliphant. Me feras-tu l'honneur de sortir avec moi ?
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