If You Leave Me Now...
Louis ne parla qu'à 3 personnes la semaine suivante: sa mère, Perrie et Harry. Si on tentait de lui parler d'autre chose que les révisions et examens, il fuyait.
Zayn avait essayé d'aller le voir mais Harry était devenu une sorte de barrière, se justifiant comme quoi Louis stressait déjà beaucoup trop à propos de toute cette agitation.
Le métis ne comprenait pas: il croyait que le bouclé le soutenait à 100% sur ce coup-là. Mais Harry voulait juste un peu calmer les choses, se doutant que leur séjour ensemble n'avait rien donné de positif . Et cela l'agaçait: ils devaient être ensemble. Et il espérait bien ouvrir les yeux du châtain avant qu'il ne soit trop tard.
La fin des examens semblait donc idéale pour attaquer...
"Lou'? On peut parler? (Louis grogna et Harry soupira) Tu n'es pas d'humeur on dirait, mais si j'attends plus, je laisserai tomber alors... C'est à propos de Zayn."
"Zayn et moi? Tout va bien entre nous."
Il arrivait à mentir de plus en plus facilement et Harry se méfiait encore plus.
"Vous ne vous êtes pas parlés de la semaine, Louis. Pour des meilleurs amis, c'est bizarre non?"
"Il m'en veut surement encore un peu à cause de cette histoire avec Horan. Mais ça lui passera."
Harry n'allait pas entrer dans ce sujet-là: il avait compris que c'était encore plus sensible que sa relation avec Zayn. Et il tentait de respecter ses volontés: un vrai ami, en somme.
"Je ne crois pas que ce soit ça, Lou'... Qu'est-ce qu'il s'est passé? Zayn ne veut pas m'en parler: il veut juste te parler à toi."
"Et donc tu fais le hibou dans cette histoire? Si je voulais lui parler, je le ferai, mais ce n'est pas le cas pour l'instant."
"T'es encore plus chiant que d'habitude, Lou'... C'est vraiment pénible. Tu devrai faire des efforts sinon tu vas le perdre."
Louis se tourna vers lui.
"Et qu'est-ce que je dois faire? Je suis toujours clair avec lui. Qu'est-ce que je peux faire de plus?"
"Clair avec lui? C'est-à-dire? Tu peux être plus précis?"
"C'est juste du sexe. Il le sait, je le sais. Alors je ne comprend pas pourquoi il continue à vouloir en discuter..."
"Tu n'as vraiment aucune idée du pourquoi? Lou'...", il avait l'air las, se demandant si Louis était sincère et juste aveugle ou s'il se mentait à lui-même.
"On ne couche pas avec ses amis juste comme ça, avec son meilleur ami, encore moins! Il doit bien y avoir..."
"On a tous des besoins, non? Et j'aime bien les satisfaire avec lui: je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ce que ce ne soit que ça."
"Est-ce que tu as pensé à la possibilité qu'il voulait peut-être plus?"
Louis lui tourna de nouveau le dos et reprit son devoir, Harry attendant une quelconque réaction, réponse. Mais rien ne venait.
"Louis, tu ne penses pas que ça pourrait être ça son problème? Il veut savoir si tu tiens autant à lui que lui à toi..."
"C'est mon meilleur ami. Depuis longtemps. Et c'est déjà beaucoup, non?"
Et peut-être que c'était ça le problème du châtain: il ne voulait pas perdre une personne de plus.
"À part Zayn et moi, tu fais confiance à quelqu'un d'autre, Louis?"
"À mon père. Je lui faisais confiance... Avant."
Sans s'y attendre, Harry se retrouva à bercer Louis contre lui, celui-ci en larmes, ne s'arrêtant pas.
Le bouclé se maudit d'avoir abordé inconsciemment le sujet de son père, se doutant pourtant que c'était encore difficile pour lui.
Ryan, tout en délicatesse, ouvrit la porte de la chambre de son frère et rigola devant la vision.
"Roohh, t'es un fragile, Lou'! Tu veux que je fasse monter ton petit copain? Avoir une paire de couilles molles en plus ici?"
Louis se détacha d'Harry et tenta de faire disparaître ses larmes.
"Zayn est là? Non, non, dis-lui que je suis chez Perrie. Dis-lui ça! Vite!", et Ryan lança un sourire à Harry avant de les laisser, faisant frissonner celui-ci.
"Louis...tu ne pourra pas l'éviter pour toujours."
"Je sais mais j'ai besoin d'un peu d'espace. Et de m'occuper de ma copine."
"Lou', ne te force pas à continuer avec ça. Tu vous fais du mal, c'est tout ce que tu réussira à faire."
Louis alla chercher son sweat à capuche et enfila ses vans, prêt à partir.
"Perrie est ma vraie copine, okay? Zayn le sait aussi, alors accepte-le. À plus."
"Tu me vires comme ça de chez toi? Sympa...", Louis vint lui embrasser le front et Harry eut un léger sourire.
"Non, tu peux rester ici. J'en ai pour une heure maxi. Juste lui tenir un peu compagnie, tenter d'être un copain potable... Fais comme chez toi, bien sûr."
"Et donc qu'est-ce que ça signifie pour toi? Ne fais pas quelque chose que tu pourrai regretter, s'il te plaît, Lou'."
"Je ne vais pas lui piquer sa fleur si c'est ce à quoi tu fais référence. Du moins pas aujourd'hui. On verra plus tard...", il était visiblement mal à l'aise.
"Lou'...", c'était presque une supplication de la part du bouclé mais le châtain n'eut qu'un sourire triste comme réponse avant de partir.
*
Louis avait le ventre qui réclamait à manger, il quémandait, criait pour un peu de nourriture et Perrie, en rigolant, vint lui présenter un magnifique fraisier bien garni.
"C'était un gâteau que j'avais prévu pour ton anniv'. J'espère que tu l'aimera...", il l'embrassa et s'installa avec son assiette sur le canapé, son bras allant se poser maladroitement derrière elle, toujours souriante.
La bouche pleine, il enchaînait les bouchées, ne lui jetant même pas un coup d'œil alors qu'elle lui racontait une histoire. Elle jacassait et jacassait, observant Louis, qui avait l'air de se régaler. Mais elle en eut rapidement marre.
"Lou'? Tu pourrai m'écouter, s'il te plaît? (Le châtain arrêta d'admirer les délicieuses courbes du gâteau et la regarda, sa bouche toujours pleine.) Vraiment? Tu comptes le finir? C'est ta combien? Ta 3ème part?"
Il avala peu proprement sa bouchée et ne s'essuya même pas, Perrie le regardant comme si c'était un alien.
"Ma 4ème, en fait. Désolé mais il est trop bon! Je ne peux pas résister! C'est toi qui l'a fait toute seule? Wow...si tu pouvais me faire d'autres gâteaux..."
"C'est tout ce que tu veux de moi, hein...", elle avait brusquement l'air abattue et Louis la rapprocha de Iui, ses mains venant se poser sur ses hanches, lui relevant le visage du bout du nez.
"Qu'est-ce que tu racontes, ma belle? Tu crois que je ne reste que pour la bouffe? Je te l'ai déjà dit: tu es parfaite, okay?"
"Si tu me trouves parfaite, pourquoi tu n'as encore rien tenté? Ça fait un mois et demi et on ne fait que s'embrasser... C'est un peu..."
"Tu voudrai que je fasse quoi? Je ne veux pas précipiter les choses, mon oiseau... Je ne veux pas te forcer, je ne veux pas me forcer. Je crois que je ne suis juste pas encore prêt pour aller jusqu'au bout."
Avec une fille, faillit-il ajouter mais Louis était toujours prudent.
Elle eut un petit sourire et attrapa une de ses mains, la posant sur son sein gauche.
Louis ne regardait que cette main à présent, celle posée sur la poitrine de... C'était agréable. Très agréable à sentir mais cela ne suffisait pas. Ce n'était pas ce qu'il voulait.
Elle commença à faire bouger sa main, voyant bien qu'il ne tentait pas
lui-même, l'observant de ses beaux yeux bleus. Lui toujours bloqué.
"Louis...j'ai envie de faire ça, pas toi?", parlait-elle de tout faire? Parce-que Louis n'était certainement pas prêt et il venait de lui dire...
"J'aimerai enlever mon haut, je peux? Et tu me touchera correctement, d'accord?", Louis mit un peu de temps à donner son accord mais il le fit. Perrie souriant de nouveau.
"Par contre, tu pourrai...t'essuyer la bouche, s'il te plaît? Si tu aimerai faire autre chose avec...m'embrasser ou bien..."
Il l'essuya convenablement, lui offrant un timide sourire.
Perrie se rapprocha encore de lui, souriant toujours, sentant son malaise.
"Tu n'as jamais fait ça, c'est ça? (Louis murmura un non) Je ne m'attendais vraiment pas à... Mais ça me rassure aussi. Tu as déjà regardé des pornos, non?"
"Oui, bien sûr...mais regarder et le faire, c'est pas exactement pareil..."
Perrie eut un petit rire et vint poser sa tête contre le torse de Louis.
"Tu es adorable...et vraiment canon. Je ne te laisserai pas t'en sortir aussi facilement...", elle se détacha de lui et enleva son haut, comme prévu.
Elle ne portait rien en-dessous, rien du tout et c'était la première fois que Louis avait face à lui une aussi jolie poitrine.
Il était assez gêné mais il vint poser sa main, cette fois tout seul, sur un des seins. Puis la seconde sur l'autre, relevant ensuite lentement les yeux vers son visage.
Perrie se jeta sur ses lèvres, s'allongeant sur le canapé, attrapant Louis par son t-shirt.
Étant au-dessus d'elle, son corps pressé contre le sien, il eut le bon sens de lui caresser doucement la poitrine, elle gémissant faiblement.
La blonde continuait de l'embrasser, ayant très vite chaud, elle...
Lui semblait à moitié là mais elle ne semblait pas s'en apercevoir.
"Lou', est-ce que tu pourrai...", la demande n'était pas très claire mais Louis comprit: il avait vu des pornos, oui, que des trucs entre filles et entre garçons. Mais il n'allait pas lui avouer ça...
Il recula et se baissa, hésitant légèrement avant de poser sa bouche sur la poitrine. Il l'embrassa à plusieurs reprises, elle frissonnant mais semblant adorer et elle ne se retint pas quand il vint lui titiller les tétons avec sa langue.
Puis les happa d'un coup, suçant avec vigueur. Mais ce n'était pas pareil qu'avec Zayn...
Il aurait dû se stopper, arrêter de tout faire revenir à lui mais cela semblait impossible...
"Putain... Lou', encore, encore...", il descendit plus bas,ouvrant la fermeture du jean de la blonde. Celle-ci se releva un peu, étonnée.
"Qu'est-ce que... Louis?", le jeune homme releva la tête, elle glacée de ne plus sentir la bouche chaude de Louis sur sa peau.
"Oui? Tu ne veux pas que je te fasse du bien là?"
"Avec ta bouche? En bas?"
Louis acquiesça et vint ensuite l'embrasser, la détendant de nouveau.
"Mais...tu ne préférerai pas que je te fasse du bien?"
Non, tu ne réussira sûrement pas...
"Non, non, ça me plairait d'essayer ça, ne t'inquiètes pas...", il l'embrassa une autre fois et elle eut un véritable sourire quand elle le sentit de nouveau sur elle.
*
"Pfff...ce jeu est vraiment à chier!", dit Zayn en balançant sa manette sur le canapé derrière lui. Niall rigola et lui donna un léger coup d'épaule.
"Non, tu es juste mauvais joueur! Allez, allez, calme-toi!", le blond alla chercher son portable et envoya un rapide message.
"T'as un rencard ou quoi? Je ne te retarde pas au moins?"
"Non, non, t'inquiètes! Mais j'aimerai beaucoup...", Zayn se retourna complètement, souriant.
"Ooohh, je vois! Quelqu'un te plaît? Qui c'est? Je la connais au moins? Par contre si c'est Jade ou Perrie..."
"Mais non! Merde, Z... Non! Pas une de ces deux-là."
"Ouais parce-que sinon, compte pas sur moi pour t'aider sur ce coup-là."
"C'est pas trop mon truc d'essayer de me faire les meufs de mes amis."
"Tu considères Louis comme un ami? Après tout ce qui s'est passé entre vous?"
Niall haussa les épaules, se rasseyant auprès de son ami.
"Peut-être que ça s'arrangera un peu un jour... Peut-être."
Il eut un sourire triste et Zayn se rapprocha de lui.
"Donc tu l'apprécies quand même? C'est bizarre mais...", il se stoppa net, ne voulant pas en dire trop.
"C'est compréhensible, hein? Louis est quelqu'un de génial, c'est ça? Donc c'est assez normal de bien l'aimer quoi qu'il arrive, non?"
Il guettait le moindre petit indice sur le visage de son voisin.
"Peut-être... Je ne sais pas. Mais ne te force pas à l'apprécier pour moi, pour nous..."
Et Niall tenta une chose que Zayn n'avait pas du tout vu venir: il l'embrassa.
C'était vraiment étrange et plus qu'inattendu. Mais Zayn fut trop surpris pour directement le repousser, et quand il le fit, le blond avait l'air déçu.
"C'était pas bien? Pas bien du tout?", Zayn était encore sous le choc et le regardait comme si le ciel venait de lui tomber dessus.
"Merde, j'aurai pas dû... Tu vois secrètement quelqu'un, c'est ça? Je ne t'ai pas dégoûté au moins?"
"Non, pas du tout! Je t'ai déjà dit que j'étais bi, mais je ne m'y attendais juste pas..."
"Ça ne répond pas à mes questions, Malik... C'était pas bien? T'as quelqu'un?"
Le métis soupira et ferma les yeux.
"C'est pas non plus difficile comme questions! Zayn...je t'aime bien et..."
"N'en dis pas plus, s'il te plaît. J'ai quelqu'un, enfin plus ou moins... Et..."
"Okay, d'accord, j'ai compris. Pardon, je n'aurai pas dû. Je ne savais pas..."
Zayn prit la main de Niall et lui sourit.
"Je suis désolé. Mais tu vas trouver quelqu'un de bien, de cool, tu verra."
Il l'embrassa ensuite sur la joue, Niall forçant un sourire.
"Compris. Merci à toi d'être honnête. Mais c'est qui l'élue? Ou l'élu avec un "u"?"
"C'est trop compliqué pour que je puisse en parler pour le moment. Mais si j'ai du nouveau, je te le dirai."
"Et si ça se passe mal, je serai là. Au cas où tu changerai d'avis."
Zayn rigola, pensant vraiment qu'il plaisantait mais le blond était plus que sérieux.
*
Perrie était la plus joyeuse des ados au lycée le lendemain. Louis et elle avaient passés un cap, et ça avait été fantastique. Elle était heureuse et comblée. Il lui avait fait beaucoup de bien et elle ne l'avait pas freiné, adorant juste cet acte.
Jade vint s'installer auprès d'elle sur les bancs du gymnase, finissant elle aussi de lacer ses baskets.
"Alors alors? Tu ne m'as rien racontée, petite cachottière! Louis et toi, ça a avancé, non? Vu le sourire que tu as depuis ce matin, je pense!"
"Oui, il s'est passé quelques trucs... Il est vraiment doux et attentionné. Jade, je l'aime vraiment beaucoup..."
Perrie prit Jade dans ses bras, toujours souriante.
"Et j'espère que ça va bien continuer pour toi, ma belle."
Elles se séparèrent un peu et Jade joua avec quelques mèches de son amie.
"Et toi alors? Avec Harry, ça se passe bien? Il a vraiment l'air adorable."
Le sourire de Jade se fit encore plus étincelant et ses joues devinrent un peu rouges.
"Oui, super bien. Il est vraiment...vraiment charmant et il se comporte comme un gentleman. Il ne presse pas les choses et me respecte. Ça change des autres... Je crois qu'il m'apprécie réellement."
"Donc...on a deux copains canons, cools et respectueux, c'est franchement un bon premier pas vers la maturité, non? Je suis contente pour nous: tout va bien."
"Pour le moment, Perrie."
"Eh! T'as pas le droit de faire la désespérée d'un coup! Tout va bien et on fera tout pour que ça continue pareil."
Perrie avait gardée son parfait sourire et Jade le lui en redonna un, moins assuré mais quand même réel.
*
"J'avais la flemme! Putain, vous pouvez comprendre ou pas? Merde..."
"T'es susceptible, toi! Franchement!", intervint un des footballeurs que Louis ne pouvait pas supporter.
"Ooohh ça va, vos gueules!" Et il quitta la table, allant s'installer à une autre, tout seul. Mais pas pour longtemps.
"Ta copine n'est pas accroché à ton bras aujourd'hui? Sympa!", Zayn s'assit face à lui, sans plateau et Louis voulait juste le voir déguerpir. Il ne le regardait même pas, s'en prenant juste à sa foutue salade. Le menu du jour était drôlement trop sain et le châtain avait envie d'envoyer valser son plateau.
"Pourquoi t'es venu? Si je suis seul ici, c'est pas pour rien."
Zayn allait prendre sa main mais il se retint: ils étaient en public après tout.
Il voulait au moins intercepter son regard.
"Ah oui? Dommage parce-que j'avais envie de te voir. Et de te parler surtout. On est seuls, non? Alors on pourrait..."
"Non. Pas maintenant, pas demain. Pas cette semaine en tout cas."
"Pourquoi pas? Il va bien falloir un jour, non? On ne peut pas juste repousser ça plus longtemps, Lou'. C'est une simple discussion et..."
"Non. (Il releva la tête vers son ami, un air tellement méchant sur le visage que Zayn faillit s'enfuir) Pas maintenant. Je ne suis pas du tout d'humeur pour ça. Pour rien en fait. Ok? Alors va parler à n'importe qui et vis loin de moi, d'ac'?"
"Mais merde quoi! Lou', je suis juste là. Juste en face de toi et..."
"PAS MAINTENANT! VA TE FAIRE FOUTRE!", et comme souhaité, Louis envoya valser son plateau quasi vide derrière son ami, celui-ci sursautant.
"Bon...génial. Au moins j'aurai essayé. Une fois de plus."
*
"Pourquoi Zayn ne vient plus à la maison, mon chéri?", une question se voulant innocente et pour lancer la conversation, mais le châtain ne voulait pas parler. Pas parler de lui surtout. Et si sa mère le connaissait un peu mieux, elle aurait dû s'en douter.
"Parce-qu'il est chiant en ce moment? Ça te va comme réponse?", il alla mettre leurs assiettes dans l'eau chaude, se préparant à faire la vaisselle.
Sa mère, n'ayant visiblement pas compris le message, le suivit.
"Lou', je ne sais pas ce qui ne va pas, mais tu ne peux pas repousser tout le monde... Tu dois leur faire confiance et leur laisser te prouver qu'ils tiennent à toi."
"Qui tient à moi? (À voix basse) Qui pourrait tenir à moi..."
Jay vint derrière lui et posa sa tête sur son épaule.
"Mon petit, tu verra bien plus tard ce que les gens aiment chez toi. Mais ne les fais pas fuir. Zayn t'aime beaucoup et tu devrai le garder auprès de toi. Vous allez très bien ensemble."
Louis sursauta et la repoussa, un air choqué sur le visage.
"Je ne suis pas... On n'est pas ensemble! Maman, je te l'ai déjà dit! Merde! Vous êtes tous cons ou quoi?"
"Calme-toi, mon chéri... Ce n'était qu'une supposition: je sais ce qui se passe entre vous et..."
"Et quoi? Tu ne sais rien du tout, tu ne comprends rien du tout alors tais-toi!"
"Louis! Je suis ta mère! Je m'inquiète juste pour toi et..."
"C'est ma vie! Ma vie, okay? Je ne suis pas avec Zayn et tout va bien! Je ne vais sortir avec lui juste pour te faire plaisir ou à Harry! Vous ne comprenez rien..."
"Alors explique-moi. Explique-moi et je comprendrai mieux."
Louis secoua la tête, comme pour faire stopper ce bruit dedans, ce bruit incessant qui voulait le pousser à frapper.
"Non! Il n'y a rien à en dire! Alors fous-moi la paix avec ça!"
Jay se rapprocha de nouveau de lui, cette fois plus inquiète.
"Tu as pris tes médicaments aujourd'hui? Louis? Tu les as pris?"
Non, il ne les avait pas pris depuis au moins une semaine. Il avait des problèmes de vision à cause d'eux et devait se concentrer deux fois plus pour faire un truc normal.
"Louis? Réponds-moi!"
"Non! Je ne les ai pas pris! C'est bon? Tu vas me lâcher maintenant?"
Il quitta la cuisine mais sa mère le suivit encore, pas certaine de vouloir qu'il échappe à sa surveillance quand il était comme ça.
"Va dans ta chambre. Je vais te les apporter, d'accord, et..."
"NON! JE N'EN VEUX PAS! JE NE VEUX PAS DE CETTE MERDE!
LAISSE-MOI TRANQUILLE! LAISSE-MOI!"
Et il courut hors de la maison, Jay hésitant à le suivre. Se doutant de l'endroit où il se rendait. Il ne pourrait pas faire grand mal à quelqu'un là-bas...
"Salut, ppa'. Tu sais à quel point c'est apaisant ici? C'est l'endroit le plus tranquille au monde un cimetière, non? Il n'y a personne pour te prendre la tête, pour essayer de te faire cracher tes sentiments...
Tout est calme, triste et ça me convient. Et toi? Tu te sens bien ici? Je sais que tu ne voulais pas finir sous terre mais maman ne m'a pas écouté. Comme trop souvent. Je me plains encore, je sais. La dernière fois, je t'avais promis de me calmer, de m'occuper d'elle mais...c'est difficile parfois.
J'ai l'impression...l'impression de tout faire de travers, que personne ne s'inquiète pour moi ou s'intéresse à moi. Et je pourrai être comme mort parfois. C'est ce que je ressens. Et je sais que je ne devrai pas plaisanter avec ce genre de chose, surtout ici mais...si je ne peux pas ouvrir mon foutu cœur à une tombe, où est-ce que je pourrai le faire, hein?
Tu me manques. Parfois. Trop souvent pour être honnête et...je pense à te rejoindre. Pas longtemps, mais parfois je ne peux empêcher mon esprit de se demander s'il y a quelque chose après la mort. Et si on pourrait discuter comme avant, comme si de rien n'était...
Il est con. Mon esprit est totalement stupide, je suis d'accord.
Il ne peut pas arrêter ce truc avec Z. Il ne peut pas, ne l'envisage même pas. Je voudrai en finir avec ça mais je ne peux pas. Je suis coincé.
Moi non plus, je ne comprend pas pourquoi... Je ne comprend pas. Mais mon esprit, mon cœur et ma queue ne peuvent pas lâcher prise. Et mon cul aussi. Merde, pardon, pardon! Je dis ça à mon propre père... Quel con.
Je m'excuse. J'arrête d'en parler, promis. Je t'aime ppa', okay? Même si je t'en veux pour pas mal de choses, je t'aime, okay? N'oublie pas, ne me renie pas pour les quelques trucs dégueulasses que je fais, d'accord? Je te supplie de me pardonner, quoi que je fasse. S'il te plaît. C'est bon: j'arrête de me répéter."
"Alors Tomlinson? On parle à son papa? Quelles horribles choses lui racontes-tu?", cette voix, ce faux accent irlandais... Ces faux cheveux, ce faux sourire triste... Louis devait se calmer. Et vite.
"Tu ne peux pas être ici. Dégage. Tout de suite."
Louis ne pouvait même pas le regarder: il laissa la gerbe de fleurs, arrachées dans un jardin pas loin, sur la pierre froide et se releva lentement.
Il était fatigué et il ne voulait pas se battre, pas devant son père, même si Horan devait payer.
"C'est un endroit public, Tomlinson. Tout le monde peut y venir, alors pourquoi pas moi?"
"Tu sais très bien pourquoi, enfoiré. Tu le sais, alors casse-toi. Vite. Sinon..."
"Sinon quoi? Tu vas encore me frapper? Flash info: tu tapes comme une tapette, Louis."
Le châtain serra juste les poings et se maudit de ne pas avoir avalé ces quelques pilules ces derniers jours. Il était véritablement à bout.
"Barre-toi. Je ne te le répéterai pas."
"Tu ne te défends même pas? Tu ne nies pas être une petite tapette? Je ne m'attendais pas à autant de passivité venant de toi. Je suis presque déçu."
"Horan..."
"Tu pourrai m'appeler autrement, tu sais. Depuis le temps..."
"DÉGAGE! MAINTENANT! OU JE TE JURE QUE JE TE TUE! DÉGAGE!"
"Wow...le ton monte, tu peux presque mordre, hein? Ce serait un honneur de te botter le cul, d'enterrer ta jolie petite tête dans la boue, mais pas sans témoins, Tomlinson. Je dois retrouver mon honneur devant le peuple entier. Devant Zayn."
Louis le regarda cette fois et il semblait vraiment prêt à lui sauter à la gorge. Niall eut un petit rire assez insupportable et Louis se contrôla le plus possible.
"Tu sais...après toutes ces années, j'aimerai vraiment essayer un truc avec ton toutou, Lou'. Je peux t'appeler comme ça, non? Après tout, nous sommes..."
"Ne le dis pas. N'ose pas le dire. Pas ici, ni ailleurs. Dis-le et on retrouvera ton corps dans un fossé, ok? Et ne touche pas à Zayn. Tu le touches, je te tue."
C'était clair et net comme ordre. Mais le blond n'avait pas l'air emballé par l'idée disons.
"Il est si bon que ça? Je suis désolé mais il va falloir que j'essaye pour te donner mon avis, non? Je ne peux pas juger sans savoir..."
Louis combla la distance les séparant, nez à nez avec Horan à présent.
"Touche-le et je te tuerai. Je suis sérieux, Horan. Très sérieux."
Niall recula lentement et leva les mains en l'air, comme prêt à se rendre. Ou à proposer la paix. Mais il n'en était rien.
"Et si lui me touche? Je ne pourrai pas en profiter? Si le grand, et merveilleux, et parfait Louis Tomlinson a pu y goûter, pourquoi pas les autres? Quelle saveur il a ton beau toutou? Hein? Il est plutôt sauvage ou tendre, ou bien il tente d'être les deux à la fois pour plaire à sa Majesté? Alors?"
"Zayn vaut mieux que ta famille toute entière, Horan. Il vaut mieux que tout ceux que tu connais et il mérite le meilleur. Parce-qu'il est parfait. Et toi, tu n'es qu'une pauvre ordure laissée par les chiens des rues. Tout le monde s'en fiche de toi, personne ne t'aime et personne ne te rattrapera. Tu t'es enfoncé trop profondément dans la saleté. Alors n'entraîne pas mon meilleur ami avec toi."
Le blond resta silencieux un instant, sans aucune émotion visible sur son beau visage, puis il s'approcha de Louis. Allant jusqu'à son oreille, le châtain se retenant de lui cracher dessus.
"On dirait que tu es vraiment amoureux, Lou'. C'est dommage: quelque chose me dit que ce sera compliqué. Indice? Je suis la complication. Tu ne t'en sortira pas comme ça. Mais si Zayn vaut beaucoup mieux que toute ma famille, qu'est-ce que ça fait de toi? Hein? On dirait que tu sais qu'il est trop bien pour toi... C'est vraiment triste. Je pourrai presque laisser couler une larme. Presque. Allez, allez, verse une petite larme pour ton cher père et rentre gentiment chez toi. Profite bien de tes derniers jours avec ton joli joujou."
Il eut même l'audace de lui donner une légère tape sur l'épaule avant de partir. Laissant un Louis bouillonnant et toujours plein de haine.
*
Le jour suivant aurait pu bien se passer. Peut-être pas bien mais normalement au moins: Horan n'avait pas montré sa tête et Louis remercia le ciel. Sinon il aurait encore eu le désir de fracasser sa tête sur le goudron.
Donc tout alla correctement jusqu'au match de Zayn. Il jouait ce soir-là et Louis, c'était son habitude (il ne ratait aucun match peu importe ce qui se passait), était venu accompagné d'Harry.
Ce dernier crut que c'était le début du calme, qu'ils allaient finir par se réconcilier ce soir-là, peu importe leur manière de faire.
Mais apparemment, le temps ne serait clément avec personne.
Ce fut un beau match gagné par l'équipe du lycée mais pas grâce à leur capitaine. Zayn avait fait un match assez médiocre, sa tête tournant toujours du mauvais côté, incapable de se concentrer correctement et ce malgré tous les encouragements qu'il recevait. Même Louis criait, s'époumonait pour lui témoigner son soutien, mais cela ne suffisait pas ce jour-là.
"Tu pourrai aller le voir, Haz'? Aller lui remonter le moral, tout ça?", demanda un Louis inquiet à la fin, au moment où les supporters désertaient les bancs.
"Pourquoi tu n'irai pas, toi? C'est à cause de toute votre histoire qu'il est comme ça à mon avis. Va le voir: il te suffit d'avoir juste un peu de courage."
"Nope, mauvaise idée. Très mauvaise. Je risque de pas pouvoir me retenir si... Non, non, je peux pas... Il doit être en train de se doucher et il est tellement... (Harry lui fit les yeux ronds, espérant avoir mal entendu) Ooohh merde, tu vois? Encore ma queue qui parle! Vas-y, allez!"
Il le poussa légèrement mais son ami ne bougeait pas, le fusillant du regard.
"Peu importe comment tu réglera les choses, Lou'! Z a besoin de toi. Maintenant. Alors parle-le lui, baise-le (Louis leva la tête vers le ciel, tentant de rester calme), fais-ça, peu importe! Mais vas-y."
Louis poussa un long soupir et finit par acquiescer. Harry sourit, plutôt fier de lui.
"Allez, dépêche-toi! Tu risquerai de rater son cul! On se voit demain. Passe une bonne soirée, Lou'."
Et avec ça, le bouclé disparut, laissant un Louis dans la merde.
Tous les joueurs étaient déjà partis, les vestiaires étaient vides donc cela ne voulait dire qu'une chose: Zayn était encore sous la douche. Il le maudit un instant et entra quand même.
Grâce au bruit du jet d'eau, il sut dans quelle cabine il était: Louis se déshabilla en marchant et devant la porte, il marqua une hésitation.
"Y a quelqu'un? J'ai bientôt fini. Ne verrouillez pas la porte!"
"Ce n'est que moi, Z. Je peux entrer?"
Il y eut un silence et Louis crut que Zayn allait lui faire le coup du "qui êtes-vous?". Comme si après toutes ces années, il ne connaissait pas le son de sa voix.
"Je suis nu, Louis."
"Sacrée info. Perso, je m'inquiéterai pour ta santé mentale si tu te douchais habillé. (Il entendit un rire étouffé et esquissa lui-même un sourire) De plus, ça ne m'a jamais gêné auparavant donc bon... Toi, ça te dérange?"
Pour toute réponse, la porte s'entrouvrit.
Louis avait toujours évité de se doucher ici: c'était tellement serré et peu confortable. Mais se retrouver coincé contre Zayn sous un jet d'eau chaude...c'était autre chose. Quelque chose qu'on ne pouvait pas se refuser surtout.
Le châtain entra donc dans le petit espace, se retrouvant aussitôt plaqué contre le carrelage froid du mur. Mais cela ne le dérangeait pas: le corps musclé et caramel de Zayn était contre lui. Et qui oserai s'en plaindre? Pas son membre en tout cas...
"Tu es déjà prêt, on dirait... (Le regard doux caramel de Zayn le mata d'en haut en bas et Louis se tortilla contre lui) Mais je ne suis pas d'humeur, dommage, hein?"
"Je ne suis pas venu pour ça, donc tu peux aussi ranger ton engin. Sauf si en bonus, j'y ai droit."
Zayn s'appuya un peu plus contre lui, coupant quelques secondes le souffle de Louis.
"Pour quoi d'autre alors, Louis?"
"Je venais m'excuser. J'ai été con l'autre jour. Enfin c'était une des nombreuses fois où j'ai fait le con avec toi. Je le sais maintenant et je suis venu m'excuser. Et j'espère vraiment que ce n'est pas à cause de moi que tu as mal joué ce soir..."
Zayn était agréablement surpris mais cela ne lui suffisait pas.
Il se frotta contre Louis, son membre collé contre celui de son ami, les deux déjà tendus.
"Tu veux que je m'excuse mieux, c'est ça? Okay, okay... Je suis un connard égoïste qui était obsédé par ton corps et qui est toujours de mauvaise humeur. Conclusion? Je vais essayer de changer, d'accord? J'arrêterai de faire le con avec toi, j'arrêterai de mal te traiter parce-que tu es mon meilleur ami et je ne veux pas te perdre. Je ne peux pas te perdre."
C'était quasiment une déclaration d'amour et Louis détestait cela: il se sentait faible. Et encore trop excité pour penser plus loin.
"Je n'ai pas choisi le meilleur moment, ni endroit pour parler sérieusement, hein? Je m'excuse aussi pour ça."
La bouche de Zayn s'avança brusquement vers son visage mais pas comme il l'espérait.
"Meilleur ami? Tu es encore sur ce terme, on dirait... (Il était clairement las) Et comment ça "était obsédé" par mon corps? On dirait que tu réagis encore, alors ne me fais pas croire que c'est déjà du passé."
"Déjà du passé? Ça a beaucoup trop duré: on le sait tous les deux. Ça va finir par détruire notre amitié et ce n'est pas ce que je veux."
"Alors qu'est-ce que tu veux, Tomlinson?", Louis détestait quand Zayn l'appelait de cette manière: seul les adultes et ses ennemis le nommaient comme ça.
Et la réponse n'était pas aussi simple. Il détestait, non haïssait ce genre de questions. C'était trop vaste, trop important pour pouvoir y répondre nu contre son meilleur ami.
"10 millions de dollars, m'exiler dans un pays magnifique, rencontrer des acteurs, faire disparaître... Bref, beaucoup de choses! Tu sais que je déteste ce genre de choses, Z! Et répondre comme ça, c'est difficile."
"Qu'est-ce que tu veux de moi? C'était ça ma vraie question mais tu as fait semblant de ne pas comprendre. Pourtant tu es intelligent quand tu le veux. Alors réponds-moi qu'on en finisse. Que ce soit bon ou mauvais, je te prendrai ici, ne t'inquiètes pas."
"Z...", il ne voulait pas arrêter ça: il voulait tout de Zayn mais il ne pouvait pas juste l'admettre et prétendre que tout allait bien. Il ne pouvait juste pas.
"C'est une simple question: soit tu veux qu'on ne soit qu'amis et donc on fera comme si de rien n'était...soit on est ensemble. C'est simple."
Pas si simple, connard! Louis se maudit, et maudit aussi les médocs: ils ne semblaient pas beaucoup faire effet. Il se faisait violence pour ne pas craquer et donner des coups: ironique, n'est-ce pas?
"Zayn, je ne sais pas ce que toi, tu veux, donc..."
"Mais moi, je le sais parfaitement, donc donne-moi ta réponse et on verra ensuite."
Louis ne savait pas quoi en penser: le visage de son ami n'exprimait rien. Il voulait juste une réponse, mais on ne pouvait pas deviner ce qu'il désirait, lui. Et de toute façon, Louis préférait ne pas le savoir.
"Je veux qu'on redevienne de simples amis. Meilleurs amis. Nous deux contre le reste du monde, comme avant?"
Et sitôt dit, sitôt regretté, mais il ne pouvait plus faire machine arrière. Plus maintenant. Il ne pouvait plus faire souffrir son meilleur ami: il était le seul qui comptait pour lui. Et personne n'était obligé de le savoir.
Zayn posa ses mains sur les hanches de Louis, les ancrant presque pour se modeler dedans et Dieu que le châtain adorait cette sensation.
Il ferma les yeux et sa bouche s'avança quasiment sans lui demander son avis.
Il finit par la poser sur celle de Zayn, leurs lèvres bougeant de nouveau à l'unisson. Cette sensation aussi avait manquée à Louis.
Il faut peu de temps pour devenir accro à quelque chose, et encore moins de temps pour être triste de perdre ce quelque chose. C'était la seule leçon que semblait avoir retenu Louis de ce "bonus" pour le moment.
"Okay, donc juste amis? Ça me va. Une dernière fois avant de mettre un terme à tout ce merdier?"
Louis acquiesça et tenta d'afficher un sourire franc, mais il était triste.
Trop pour qu'aucun mot ne puisse décrire ce sentiment, ce vide qu'il ressentait déjà.
Ce fut rapide mais tendre. Ce fut aussi l'un des pires moments de la vie de Louis quand Zayn se retira de lui et sortit de la douche.
"Je dois y aller. Niall m'attend chez lui", dit-il, attendant Louis devant la porte. Il avait ramassé les vêtements du châtain et les lui tendait.
Louis sortit à son tour et les prit, les enfilant rapidement, sans regarder Zayn.
"Okay. Amuse-toi bien. Mais fais attention à toi. S'il te plaît."
"Faire attention à quoi? Niall est sans danger, Lou'."
"Non, il est tout sauf sans danger, Z. Alors fais gaffe."
"Lou'? Regarde-moi, s'il te plaît. (Le châtain lui obéit sans trop savoir pourquoi.) Ça ne va pas?"
Non, ça ne va pas du tout, Zayn. Pas du tout. Mais ne t'inquiètes pas pour moi, j'irai mieux bientôt.
"Si, si! Tu t'inquiètes toujours pour rien! Toujours!", il poussa un faux soupir mais Zayn savait qu'il appréciait que quelqu'un s'occupe de lui.
"Bah je t'aime, Lou'. Et on s'inquiète toujours pour ceux qu'on aime, c'est normal."
Il l'avait dit. Il avait dit les 7 lettres les plus importantes. Mais cela pouvait passer pour un simple "je t'aime" amical, non?
Louis resta figé un instant, toujours yeux dans les yeux avec Zayn.
"Oui, c'est totalement normal. Allez, va rejoindre ton pote."
Ce n'était pas froid, juste étrangement dit. Et Zayn se sentit encore plus bizarre quand Louis s'approcha brusquement pour l'embrasser furtivement sur la bouche.
"Dernière fois! Promis." Il esquissa un sourire et Zayn acquiesça, faisant un salut de la main et quittant la pièce.
Dès que son ami fut assez loin pour ne pas l'entendre, Louis vomit.
Il vomit encore et encore, jusqu'à paraître encore plus pâle qu'un fantôme.
Ce n'était pas la première fois que ces désagréables nausées se manifestaient ces derniers jours et Louis se sentait affreusement mal depuis le début de la semaine.
Mais il détestait les médecins, les hôpitaux, les analyses et tout ce bordel... La dernière fois, ils n'avaient pas été foutus de sauver son père alors il ne leur faisait pas confiance.
Mais il n'eut pas d'autre choix que d'y aller quand sa mère insista encore et encore quelques jours plus tard.
Elle disait s'inquiéter pour lui et Louis détestait lui faire ça, donc il s'y rendit seul. Sa mère l'aurait encore plus gonflé sur place.
Ses tremblements avaient repris et il avait ces horribles flashbacks coincés dans sa tête. Il avait passé beaucoup trop de temps dans cet hôpital l'année dernière et il ne souhaitait qu'une seule chose, mais au moment où il allait partir, son nom fut appelé.
Le destin se foutait vraiment de sa gueule. Officiellement.
Dès qu'il s'assit en face du médecin, ses nausées reprirent mais il les réprima.
"Quels sont vos symptômes?"
"J'ai des nausées. Une bonne partie de la journée. Ça fait des semaines que je suis fatigué sans vraie raison. Soit j'engloutis tout ce qu'il y a dans le frigo, soit l'odeur de la bouffe me dégoûte. Et j'ai quelques sautes d'humeur. Je crois. Difficile à dire dans mon cas."
Il tenta d'en rire mais il se stoppa net quand il sentit le gout du vomi remonter.
"Les toilettes sont juste à côté", indiqua le médecin du doigt et Louis s'y précipita. Se purgeant complètement.
Quand il revint, le médecin avait un air soucieux.
"S'il vous plaît, ne me dites pas que je suis boulimique. Je ne pourrai pas supporter ce genre de truc. Y a des tonnes de médocs à prendre, non? J'en ai déjà et je déteste ces foutues pilules..."
"Quels médicaments prenez-vous régulièrement?", Louis regretta d'en avoir parlé: il aurait dû se taire. Il détestait être jugé.
"Juste les Antartix. Pour calmer mes crises de nerfs. Je prends ça depuis la mort de mon père."
Le médecin le fixa longtemps sans rien dire et cela n'a rassura pas du tout Louis.
"Ne vous inquiétez pas, je suis mon traitement: je ne vais pas m'attaquer à vous. Vous savez ce que j'ai?"
"Hum...je vais être obligé de vous poser des questions assez personnelles, Mr Tomlinson."
"Mr Tomlinson, c'est mon père. Appelez-moi Louis, s'il vous plaît. Allez-y avec vos questions: ma mère veut juste savoir ce que j'ai."
"Très bien, Louis. J'aimerai savoir où vous en êtes sexuellement. Si vous êtes actif: à votre âge, ça me paraîtrait normal. Alors?"
"Oui, je le suis."
"Et vous vous protégez?", Louis avala de travers sa salive et le médecin reposa sa question.
"Non. Vous croyez que ce serait une MST? Ça pourrait être ça? Mais...si mon partenaire était comme moi, vierge avant ça, c'est impossible, non?"
L'homme se racla la gorge, comme cherchant le moyen d'amorcer la suite sans brusquer son patient. Mais Louis avait besoin d'être rassuré, lui.
"Cette personne n'a pas pu me mentir sur ça... Je l'aurai su..."
"Votre partenaire vous a peut-être bien dit la vérité. Je ne vais pas vous juger, d'accord, Louis? Mais je voudrai une réponse honnête. (L'adolescent acquiesça, plus que nerveux à présent) Est-ce votre seul partenaire? (Louis acquiesça) Est-ce que ce partenaire est comme vous? (Le châtain fit signe qu'il ne comprenait pas) Un homme?"
Là, Louis aurait préféré ne pas avoir compris, mais il ne pouvait pas jouer la carte de la surdité: trop jeune, non? Il n'avait donc qu'une seule solution.
"Vous êtes bien sous secret professionnel? C'est comme une séance avec un psy? (Le médecin hocha gravement la tête) D'accord... Oui, c'est un homme. Donc où est le problème? J'ai un truc grave? Ça peut se soigner au moins?"
"Je pense pouvoir dire que vous attendez un enfant."
Louis, après un petit moment d'hébétude, partit en fou rire incontrôlable. Il ne semblait pas pouvoir s'arrêter et le médecin l'observait juste, attendant qu'il se calme.
"Vous êtes fort! Très fort! Wow...piouf! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant marré. Pour un médecin, vous êtes doué. Mais plus sérieusement, maintenant j'aimerai savoir ce qui cloche chez moi. Encore."
"J'étais très sérieux, Louis. Les médicaments que vous prenez servent à freiner votre fertilité. Votre mère vous les a surement donné, se doutant que votre orientation sexuelle poserait des ennuis. Ces pilules ne servent qu'à cela, pas à réfréner votre violence."
"Ma fertilité? Mon orientation sexuelle? Je ne comprend pas."
"Votre mère ne vous a pas mis au courant mais en tant que médecin, je suis censé vous le dire, donc voilà. Vous avez la possibilité de porter des enfants et..."
"Mais stoppez-moi ces conneries, merde! Je suis un mec, un vrai! Vous voulez que je vous le prouve? (Il se leva brusquement et baissa son pantalon, puis son caleçon. Le médecin détourna les yeux et lui fit signe de se rhabiller.) Vous avez bien vu? C'est une queue pas un utérus, donc..."
"Louis, je sais que ça peut paraitre...fou, mais je ne vois que cette possibilité pour les symptômes que vous présentez. Il existe de très rares hommes, et c'est bien entendu un secret bien gardé, qui peuvent porter un bébé et vous semblez en faire partie. Vous êtes très jeune et je comprend que ça puisse paraître étrange mais..."
"Prouvez-le. Prouvez-moi cette grosse connerie que vous venez d'inventer et je me tairai, mais il va falloir faire très fort."
"Vous voulez que je vous sorte les dossiers de patients? Même si je les avais, je ne pourrai pas juste vous les montrer comme ça. La confidentialité compte beaucoup, non? Mais peut-être que si vous êtes prêt à..."
"À faire quoi? Dites-le et je le ferai si ça peut faire taire ces absurdités."
"Une échographie, Louis. Vous devriez accepter d'en faire une pour nous prouver que j'ai tort. Ça vous irait?"
"Le truc avec le gel glacé sur le bide? Merde... (Il n'avait pas du tout l'air enchanté mais si c'était le seul moyen pour prouver qu'il n'était pas un monstre, il accepterai.) D'accord. Faites-moi ça."
Il était bien évidemment très anxieux quand il monta sur le fauteuil incliné. Pourquoi un médecin inventerait une chose de ce genre? Louis pourrait le poursuivre en justice pour une chose pareille, non? Donc pourquoi un homme intelligent risquerait sa carrière pour une mauvaise blague?
L'adolescent ne comprenait vraiment pas...
Il sursauta violemment quand son ventre fut à découvert puis une autre secousse le parcourut quand le gel arriva dessus.
Il y eut un long silence: le médecin étalait le gel à l'aide de l'appareil, fixant l'écran relié. Aucun bruit, rien, aucune forme et Louis allait s'en prendre violemment au vieil homme quand soudain, un battement, puis deux...
On aurait dit un cœur. Un coeur qui semblait battre là-dedans, dans son ventre à lui. Louis Tomlinson devenait officiellement fou.
"C'est quoi ce bruit? C'est vous qui le faites? Arrêtez-ça!"
"Louis, regardez l'écran, s'il vous plaît. Je ne vous ai pas menti. Vous avez bien un bébé en route. Il n'a qu'un mois donc il n'est pas très grand, ni très visible mais il est bien là. Regardez bien, approchez."
Le châtain cessa de regarder l'homme et s'intéressa à l'écran: on y distinguait bien une toute petite forme. Une trop petite pour qu'il puisse l'appeler par un nom spécifique, mais il y avait effectivement quelque chose en lui.
Dans son ventre.
"J'ai toujours su que j'étais un monstre. Maintenant j'en ai la confirmation."
*
AUTHOR'S NOTE:
Voilà un new chapitre tout chaud promis plus tôt certes, mais il est là maintenant, non?
J'espère ne pas perdre des lecteurs, okay?
J'ai cette idée d'en faire une mpreg depuis le début, et cela arrive peut-être un peu trop tôt mais je suis tellement excitée d'essayer ça :)
Des commentaires, avis positifs ou négatifs, quoi que ce soit?
Mercii à vous de me liire en tout cas.
Biisous biisous
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top