Dancing with the devil...


Niall s'assit seul dans la bibliothèque du lycée et regarda les autres élèves défiler sans se stopper pour lui parler, ou au moins le saluer. Personne ne venait à lui. Et pourtant, il croyait avoir fait les efforts nécessaires pour être mieux intégré; mais apparemment, rien ne l'aidait vraiment. Il était même invisible aux yeux de sa propre équipe de soccer...
Il hésita à éviter la cafétéria mais l'image de lui, encore seul, essayant de manger ces horreurs sans aucun humain prêt à l'amuser, le dégoûta trop. Donc il finit aux toilettes, renvoyant avec puissance le contenu de son petit déjeuner trop copieux et resta tête contre cuvette glaciale une longue partie de l'après-midi, peu excité par la perspective de croiser d'autres personnes.
La vérité était que Niall détestait le monde entier, pas seulement Louis et "son père". Et ce serait simplifier les choses de lui donner l'excuse de l'abandon de la part de la figure paternelle. L'adolescent était une mauvaise personne et il en avait parfaitement conscience. Il ne regrettait pas et n'était pas tenté par un changement possible. Mais parfois, il devenait faible et rêvait d'avoir de réels amis qui pourrait l'admirer, le vénérer. Et surtout des partenaires de crime...ça, cette notion, cette image le faisait réellement planer.
Pendant un temps, il avait cru à cette illusion d'amitié qu'il avait eu avec Harry, Zayn et Louis...malgré tout ce qui aurait pu le détacher d'eux. Et maintenant, Louis semblait avoir obtenu la garde des 2 jeunes hommes et l'ancien blond se retrouvait seul. À broyer encore plus de noir, se cachant derrière sa fierté. Et tentant de les manipuler encore un peu...
Niall ne voulait pourtant pas s'avouer vaincu et laisser passer le comportement de "son frère". Il devait se venger et c'était la seule chose qui le motivait encore à arpenter le lycée.

*

Louis ne pouvait pas se résoudre à cette solution. Il ne pouvait pas juste abandonner Zayn. Ce bébé, il le désirait, et son copain aussi. Et son père les aurait soutenu, il le savait. Il aurait aidé le châtain à rester fort et à suivre son cœur et son instinct. Donc il ne fuirai pas. Sa vie lui ouvrait grand les bras et il ne pouvait y renoncer.
Keith était encore et à jamais dans son cœur; Zayn, Liam et Harry étaient bien présents. Tous l'aideraient et partir ne le sauverai pas. Il resterai ici et tenterai de rester courageux. Il devait le faire: pour Zayn et leur merveilleuse petite fille.

Donc quand son amoureux apparut sur le pas de la porte, les mains sur les hanches, toujours son corps parfait prêt à contenter Louis, celui-ci ne put que sourire sincèrement.
"Content de voir que tu rayonnes de nouveau...", c'était dit un peu nerveusement et le châtain se rapprocha immédiatement, attrapant les mains de Zayn.

"Ouais...j'avais besoin d'une jolie vue et maintenant, c'est fait... Câlin?", accompagné d'un sourire éblouissant.

"Tu veux me dire ce qui n'allait pas?", mais Louis secoua la tête, et lâcha ses mains pour les croiser dans le bas du dos du métis.
"Tu es sûr? On devrait plus se parler non? Toi et moi, on doit mieux communiquer...sinon, on risquerait de se reprendre la tête pour rien. Et j'veux pas de ça."
"Moi non plus." Zayn vint se serrer contre lui et prit son visage entre ses délicates mains.

"Donc qu'est-ce qui ne va pas?"
"Je... j'ai eu un moment de panique... J'me sentais pas terrible, et je m'en voulais. Un peu."
"À propos de...du bébé? Je croyais que...que tu étais heureux maintenant?", la peur vint s'insinuer en lui et Louis resserra son emprise sur son corps, frottant de son nez le menton de Zayn qui était parfaitement à sa hauteur.
"Je le suis. Je le suis, crois-moi. J'ai juste flippé...un instant. Mais je sais que toi et moi, on va réussir. On va être de super parents, je sais pas trop comment on va faire ça, mais..."

"On va le faire, Lou'. Toi et moi, et Harry nous aidera aussi. On va y arriver."
"Et quoi qu'il arrive, on s'en sortira."
"Donc pas de fuite?", demanda un Zayn tentant de cacher son inquiétude.
"Pas de fuite, promis." Et son sourire...le métis ne put que l'embrasser tendrement.
"Ça te dirait de sortir un peu? J'étouffe ici, pas toi?"
"Hum...tes parents rentrent bientôt, c'est ça?", Zayn eut un court rire.
"Yep, en partie pour ça. Pas envie de les voir là. Je craquerai sûrement et leur annoncerai le bonne nouvelle..."

"Sauf que...ça risque de pas leur plaire, donc..."
"On devra leur dire éventuellement...sauf si... (Il semblait hésiter à poursuivre sa pensée, et opta pour une option moins risquée. Et Louis fit semblant de n'avoir pas compris) sauf si tu te sens prêt à te montrer comme nouvel élève en surpoids à tout le monde."
Louis lui pinça les fesses et Zayn le plaqua contre la porte, souriant.
"On décidera de comment faire plus tard, d'accord? Là, on va juste aller se promener un peu et ne pas stresser à propos de tout ça."
"On va au moins essayer, ouais" et son sourire était presque serein.

*

"On est bien là, non?", Zayn, yeux fermés, était paisiblement allongé contre Louis. Ce dernier lui caressait les cheveux, inlassablement depuis qu'ils s'étaient posés. Mais son esprit n'était pas entièrement tranquille.
"Non? T'aimes pas? Si t'as froid, prends mon pull, Loulou."
"C'est pas ça... Je me demandais juste...non, non, rien du tout. Tu veux un truc à boire? J'ai vu un stand sympa là-bas." Ne se relevant pas, mais rouvrant les yeux, Zayn rebondit.
"Dis-moi, mon cœur."
"C'est rien, je stresse juste pour...le lycée. Et la suite. Tout ça n'était pas du tout au programme et...j'ai nulle part où aller pour le moment et je...", il peinait à en parler et essayait d'en parler légèrement mais Zayn ressentait parfaitement son anxiété. Il le comprenait mais ne savait comment procéder.
"Le lycée? Tu dira juste que t'as laissé tomber tous tes régimes. (Comme si Louis était adepte de ce genre de choses.) Et pour un endroit...tu pourrai rester avec moi jusqu'à la fin de l'année. (Hésitant clairement) Ou tu pourrai essayer de discuter avec ta mère."
"Tu sais très bien ce qu'elle en pense, non? Je suis un monstre, une anomalie pour elle...", il soupira puis embrassa la tempe de son amoureux, le père de son enfant. Yep, toujours bizarre à accepter.

"Elle était seulement sous le choc, Lou'. Je pense qu'elle regrette ce qu'elle a dit."
"Comment tu peux en être aussi certain? Elle ne m'a même pas appelée depuis que je suis parti...pas une seule fois. Et je sais ce que ça signifie: je ne me fais pas d'illusions. Plus maintenant."

"Elle attend sûrement de te voir en vrai pour s'expliquer. Elle t'aime, Lou' et elle s'inquiète comme tout bon parent, c'est tout..." Il essayait de les convaincre tous les deux, en tout cas.
"T'es adorable, Zy...mon dieu, je t'aime tellement."
"Boo? Tu es mon soleil, compris? Et je dépérirai si tu me quittais."
"Ça risque pas, adorable idiot." Il frotta son nez contre celui de son copain, les yeux fermés, humant son odeur.
"Tu me sens là?"
"Oui, je profite de la puissance de ta testostérone, bébé." Zayn en rigola et réunit leurs bouches.

"On peut pas rester ici indéfiniment? Je nous construirai une immense géniale cabane et voilà! Viens, on reste ici!"
"Loulou? Ma fille ne vivra pas dans un parc." Et le châtain eut un petit rire mignon, n'osant rouvrir les yeux, de peur que ce moment magique ne soit qu'imaginaire...
"Alors où te vois-tu nous vivre tous les 3?"
"Tous les 4. On aura un chien, chéri. Ce n'est pas négociable."
"Ça me va parfaitement. Un shiba?"
"Pourquoi pas... Et pour notre endroit...on pourrait vendre l'appartement de ma grand-mère et avec cet argent, et ce sera un paquet, on pourra se trouver un coin paisible et calme, mais où...pas vraiment encore de pistes."
"Et pourquoi pas rester là-bas? À New-York? C'est une ville géniale! Ça me tenterait bien...", il se plaisait déjà à imaginer leur future réalité: un immense appartement tout en vitres, en hauteur; courant après leur petite fille pour essayer de la coiffer correctement pour son premier jour d'école... Et elle était déjà si merveilleuse...vraiment prête à couper le souffle de tout le monde.
"Une grande ville pareille pour élever un enfant? Je sais pas trop, Lou'..."
"On a encore notre temps, tu sais? On n'est pas obligé de se décider aujourd'hui."
"Je sais, je sais...mais ça passe tellement vite..."

Louis lui pinça doucement le ventre et Zayn se rapprocha encore.
"Arrête de parler comme un adorable petit papy, Malik."
"On organise quand notre soirée de fiançailles, au fait?" Cette fois-ci, Louis rouvrit les yeux et s'assit correctement, un peu effrayé de jeter un œil vers son irrésistible amoureux.
"Pardon?"
"Je te rappelle que c'est toi qui m'avait dit que tu voulais m'épouser." Louis se tourna entièrement vers lui, haussant un sourcil; et Zayn retint son rire.
"Et tu ne m'as jamais répondu..."
"On devait partir, Lou'...mais je savais quelle réponse j'allais te donner. Si t'es toujours partant, bien sûr."
Louis attrapa les mains de Zayn et les embrassa tour à tour, et...wow, Zayn pouvait avoir de réelles fossettes quand il souriait autant.
"Donc ça veut dire que tu le veux toujours?"
"Si j'accepte d'avoir ton bébé, pourquoi je refuserai de devenir ton mari?"
"Ma femme, Boo. Tu seras ma femme." Et le châtain ne put que se jeter sur lui pour le punir grâce à d'intenses chatouillis. Si seulement la vie pouvait ralentir et les laisser profiter de cet instant un peu plus longtemps...

*

"Hey." Il semblait presque timide et Harry faillit lui demander pourquoi, mais il n'était pas venu là pour retomber dans ce foutoir. Ryan lui fit signe qu'il pouvait rentrer à l'intérieur mais Harry resta campé sur les petites marches.
"Je cherche Louis. Je n'ai pas de nouvelles. Il est à la maison?", Ryan s'avança vers l'adolescent, qui recula un peu trop rapidement et faillit dévaler les marchés mais il fut retenu.
"Non, il n'est toujours pas revenu. Il est sûrement chez Zayn."
"Donc...votre mère ne l'a toujours pas contacté?", il était visiblement dégoûté par la réaction de Mrs Tomlinson.
"Nope...elle n'est pas prête. Mais elle prendra la bonne décision, fais-moi confiance." Harry manqua perdre le contrôle de lui-même et laisser échapper un fou rire. Pourtant, la main de Ryan le tenait toujours et c'était presque agréable.
"Te faire confiance? Sérieusement? Comment tu peux oser me sortir ça?", le jeune homme parut réellement embarrassé mais finit par esquisser un faible sourire.
"Tu te fous de moi en plus?"
"Non, non! Je suis juste content que tu te dresses face à moi. T'as plus de cran qu'avant."
"Et toi, t'as l'air faible...ça va?", il s'en voulut immédiatement, mais la main le stressait et le rendait plus enclin à tomber dans le panneau.
"Je...je...oui, oui. Trouve Louis et envoie-moi un message pour me prévenir, s'il te plaît."
"Te prévenir? Tu peux pas le chercher toi-même?"
"Louis et moi, on n'a jamais été très proches, tu le sais, donc...il voudra sûrement pas me voir. Mais je m'inquiète pour lui, quoi qu'il arrive."
"D'accord...okay, je te dirai si j'le trouve... Bon, je vais...", mais il se stoppa net quand la main qui le retenait encore glissa pour lui tenir la main pour de vrai.
"Tu veux fumer un truc avec moi d'abord?", et le bouclé secoua la tête, n'y croyant pas.
"T'as toujours pas arrêté ça? Je croyais que...", Ryan l'interrompit.
"Si j'arrête ça, tu pourrais...peut-être...me donner une autre chance?"
"Une autre chance? De quoi tu parles exactement?", échouant à paraître détaché et déjà loin de cette maison de malheur...il la détestait ardemment. On l'avait traité comme de la merde ici, on s'était servi de lui, on lui avait piétiné le cœur plus d'une fois à l'intérieur... Et il était prêt à fuir en courant.
"Tu sais très bien, Styles...s'il te plaît? Penses-y au moins. J'aimerai vraiment qu'on...réessaye."
"J'ai une copine, Tomlinson. Et de toute façon, ça ne m'intéresse pas."
"Vraiment?", et le bouclé ne put que remarquer l'eau se former dans ses yeux, mais Ryan détourna vivement son visage. Il n'était même pas encore prêt à tout pour se faire pardonner, et à lui montrer qu'il pouvait tout lui dire, Harry le sentait.
"Je...j'essaye surtout de ne pas y penser parce-que...ce truc, c'était n'importe quoi. Tu le sais, hein? Ce n'était pas vraiment une bonne chose..."
"Mais j'ai changé... Maintenant, je suis une meilleure personne. Et tu pourrais me mettre à l'épreuve si tu veux."
"Non, je suis heureux là, donc...s'il te plaît...ne rends pas les choses compliquées." Ryan leva les mains en l'air et secoua doucement la tête.
"Non, non, je ferai pas ça... Préviens-moi juste quand tu trouves Louis et demande lui de m'appeler, s'il te plaît."
"Bien sûr. C'est ton frère, je le ferai, ne t'inquiètes pas." Le jeune homme sembla décider au dernier moment de modifier ses prochains mots: "Merci, à bientôt."
Et il rentra précipitamment sans attendre de réponse d'Harry.

*

"S'il te plaît, rends-moi service..."
"Tu pourrais rester 2 ou 3 nuits max, Lou'...sinon ma mère va poser des questions, et sûrement appeler ta propre mère... D'ailleurs, ça y est, tu lui as parlé depuis?" Il se doutait bien que non, vu que son ami venait le supplier de s'incruster chez lui.
"Je sais qu'elle est au courant et ce qu'elle en pense, donc...non. Et c'est pas près d'arriver."
"Tu devrais, Lou'. Elle était juste sous le choc: elle va vous soutenir. Et ton frère aussi. Ils s'inquiètent tous les deux pour toi. Et Ryan m'a demandé que tu l'appelles dès que je te voyais."

"J'ai vraiment pas envie de parler de ça maintenant, Harry. De base, je cherchais juste un endroit où crécher un peu, pas un psy." Son ton presque accusateur ne plaisait pas du tout à son ami.
"Appelle-les. Ou va carrément la voir; et là, plus besoin de chercher un refuge. Tu as une maison, Louis."
"Plus vraiment maintenant...et au lieu de m'aider, tu veux me forcer à faire le mauvais choix. C'est pas cool, Styles." Son visage était fermé et il semblait prêt à lui tourner le dos et repartir d'où il venait.

"Je ne comprends juste pas! Au lieu d'essayer, tu préfères t'isoler exprès! Elle comprend sûrement mais a peur de venir vers toi parce-que tu peux être...", il se stoppa net, laissant le châtain le dévisager, l'air presque méchant.
"Parce-que je peux être quoi? Vas-y, dis le, Harry. Sois franc." Et il en grondait déjà, paré à mordre, mais pas sensuellement comme avec Zayn.
"Tu peux être vraiment trop têtu. Et dramatique." Louis tentait de se calmer par la seule force de la pensée; mais visiblement, il manquait d'entraînement.
"Dramatique? Moi, dramatique? Vraiment? Woah! Merci pour cette parfaite observation! Qu'est-ce que tu veux que j'te réponde sérieusement? Franchement, Harry...", et il était passé de vexé à presque sanglotant en l'espace de secondes. Et son ami s'en voulait un petit peu.

"C'est vrai...on dirait que tu veux que les choses restent merdiques. Tu ne fais même pas d'efforts." Là, il allait peut-être un peu trop loin...mais c'était trop tard et Louis ne serai pas clément, Harry le savait.
"Et en quoi elles le sont? Je suis heureux là! Entièrement heureux! Tout ce que je veux, c'est avancer le temps et vivre ma vraie vie; mais en ce moment, tout va bien!" Mais ses yeux semblaient vouloir le vendre et l'abandonner. Harry souhaitait juste que Louis voit la vérité en face et agisse en conséquence. Mais soit il était aveugle, soit naïf... Le bouclé pressentait que Louis n'allait pas si bien que proclamé. Et il ne rayonnait pas comme toute femme enceinte... Mentionner cette comparaison n'aiderai probablement pas le cas de l'adolescent donc il garda cela pour lui-même.

"Si quelque chose ne va vraiment pas, je suis là, Lou'. Je serai toujours là. Quoi qu'il arrive." Mais Louis lui répondit par un petit rire cruel.
"Ne dis pas un truc pareil, j'suis pas con. Tu me prouves que tu me soutiens pas là; et après, t'oses essayer jouer la carte du super ami qui comprend tout et peut tout arranger? Désolé mais ça fonctionne pas là." Harry, conciliant, savait très bien que c'était ses inquiétudes et doutes qui le faisaient ainsi réagir, donc il n'en fut pas blessé.
"Alors dis-moi ce que tu veux et je t'aiderai."

"Arrête de m'emmerder avec ma mère. Et laisse-moi rester ici quelques jours. S'il te plaît." C'était douloureux pour lui de prononcer cette politesse, Harry n'était pas dupe: il le connaissait par cœur.
"Je veux bien demander à mes parents, Lou'; mais d'abord, je veux que t'ailles chez toi et parler avec ta mère. Promets-moi." Il attendait un autre éclat de rage de la part de son ami, mais seul un silence inconfortable s'installa.
"Louis? S'il te plaît, pense à ce bébé." L'adolescent finit par le fixer dans les yeux, tout animosité semblant envolée, et il finit par concéder la victoire.
"Je vais faire ça. Ça me réjouit pas et ça me fait flipper, mais je vais essayer d'arranger les choses. T'as raison: je dois le faire." Harry le prit aussitôt dans ses bras et Louis s'y laissa glisser un instant.

"C'est cool. Et après, si les choses ne vont pas mieux entre vous, tu pourra venir ici." Son ami réussit péniblement à lui montrer un sourire semblant presque sincère et il quitta le salon des Styles.

*

Bien entendu au même moment où Zayn tentait de convaincre ses parents d'accueillir Louis chez eux pour une période indéterminée, le châtain venait sonner chez son professeur préféré.
"Louis? Déjà de retour? Je croyais que t'allais t'installer chez les Malik?", il était étonné mais pas mécontent.
"Pour le moment, c'est pas gagné. Surtout du côté de sa mère. (Il tenta d'en rigoler mais ne réussit qu'à émettre un son étrange) Je peux toujours mentir à Harry pour ma mère et m'incruster chez lui. Mais comme t'es le seul qui ne me prend pas la tête pour aller voir ma mère..." Liam ouvrit entièrement la porte et lui fit signe d'entrer.

"Je te l'ai déjà dit: tu seras toujours le bienvenu si tu as besoin. Ou juste envie. Et j'ai bien compris le message pour ta mère." Louis esquissa un faible sourire avant de s'assoir sur le canapé beaucoup trop confortable qui s'offrait à lui.
"T'as que ça avec toi?"; en effet, il n'avait qu'un simple sac à dos qui ne pesait pas bien lourd.
"Je te rappelle que j'avais encore laissé des affaires ici... (Après un long soupir fatigué) J'ai l'impression de tourner en rond, Liam. Je m'incruste chez toi pour une raison, je m'en vais et finalement je reviens quelques jours plus tard... T'en as pas marre de moi, honnêtement?"
Son prof vint s'installer à côté de lui, portant un triste sourire.

"Honnêtement, non. Et c'est aussi un peu égoïste de ma part, tu sais... Sans toi ici, je prends conscience à quel point je suis seul. Donc que tu reviennes sur tes pas, ça ne me dérange pas du tout."
Pendant une interminable minute, ils se regardèrent juste, reconnaissant tous deux d'avoir pas mal de chance de s'être trouvés.
"Mais...attends! Avant que tu partes, tu ne m'avais pas dit que t'allais faire une échographie? (Louis acquiesça et Liam en sauta quasiment sur le canapé) T'attends quoi pour me la montrer alors? Je mérite bien ça, non?"
L'adolescent ne put qu'accéder à sa requête et il éclata de rire en observant Liam tenter de décrypter l'image.
"C'est quoi ça exactement?", il rapprocha l'échographie très près de son meilleur œil, clairement dépassé.
"Un pied, Liam. C'est un micro mini pied. D'autres éléments à éclaircir, peut-être?"
"C'est simplement...c'est super bizarre, non? Non pas que toi, tu sois étrange bien sûr, mais la chose en elle-même..."
"Je suis un mec qui porte un enfant: tu peux me qualifier d'étrange. C'est mieux que d'autres mots." Liam eut une irrépréhensible envie de le prendre contre lui, mais il s'était promis de ne plus franchir cette limite.
"Moi, je parlais du tout, en fait: qu'un être vivant pousse et grandisse dans le corps de quelqu'un... C'est prodigieux. Et un peu effrayant." Louis donna son approbation, pas du tout vexé.
"Un être vivant...j'espère que je ne vais pas sortir un animal de moi, quand même." Il avait adopté un ton très sérieux et le professeur sauta de nouveau pour lui face cette fois, lui attrapant une main.
"Louis! Ce sera un bébé, ne t'inquiètes pas! Bien sûr que ça ne va pas être...", mais il se stoppa net en remarquant que le lycéen se retenait d'éclater de rire.
"Heureusement que t'es pas prof de biologie! Tu créerai une vraie panique et aucun ado ne penserai à s'accoupler!" Et il ne put se retenir plus longtemps et vécut l'un de ses meilleurs fou rires. Liam, lui, l'observa, d'abord un peu vexé, mais il finit par céder à l'hilarité. C'était toujours contagieux ce genre de choses.

*

Niall avait déjà le plan parfait. Cette magnifique idée lui était venue comme par enchantement et il remercia son esprit si intelligent, toujours paré à le surprendre et à le pousser à se dépasser. Donc plan sans aucune erreur permise et d'une simplicité enfantine à effectuer sans la moindre hésitation: tout était déjà en place et il se tapota fièrement l'épaule.
Quand elle ouvrit la porte, elle paraissait déjà vouloir le voir déguerpir mais elle resta polie. Niall appréciait beaucoup cette douceur.

"Niall? Tu ne devrai pas être au lycée?", tentant de conserver une voix tendre. Comme une vraie maman qui s'inquiète juste pour un de ses enfants rentré trop tôt. Mais Niall avait déjà une mère. Paumée, complètement à l'ouest mais une mère quand même.
"Louis est dans le coin? Vu que je ne l'ai pas vu au lycée, je m'inquiétais."
"Tu t'inquiétais pour lui? Après les horreurs qu'il t'a dites quand tu étais invité chez nous? Tu es vraiment un garçon adorable, Niall."

Mais il ne l'était pas du tout et cette déclaration l'agaça immédiatement. Mais il n'était pas encore temps pour la réelle partie du plan, donc il lui sourit juste.
"J'essaye de passer outre, Madame Tomlinson. Après tout, votre deuil à tous les deux est encore très récent... Je peux comprendre qu'il soit encore sous le choc. Donc...il n'est pas encore là?"

"Louis ne vit plus ici depuis des semaines, Niall. Je crois qu'il reste chez Harry." Elle tentait de paraître indifférente mais il sentait qu'elle en était blessée.
"C'est à cause du bébé? Il ne voulait pas vous imposer ça?"
Ça? Elle trembla légèrement mais ne nia pas.
"Je ne sais pas comment tu l'as su avant moi, mais oui, on peut dire ça." Elle s'en voulait...l'adolescent n'était pas dupe et ça l'aiderai à plus s'insinuer.
"Vous ne voulez pas le récupérer? Vous ne voulez pas faire la paix avec lui?", essayant d'inclure un peu d'émotion dans sa voix. Mais c'était difficile pour un sociopathe...

"Je ne sais pas vraiment... Il croit que je le prends pour un monstre, Niall. Je ne vois pas comment le convaincre du contraire. J'étais juste...je ne m'y attendais pas et l'avoir appris de cette manière... Je croyais qu'il me faisait assez confiance pour se confier à moi. Mais apparemment pas."

L'adolescent en eut presque pitié mais le plan n'était même pas réellement enclenché...et il avait besoin de le mener à terme, quoi qu'il arrivait.
"Je peux essayer de vous aider. Avec votre fils, on a une relation difficile mais je le connais bien. On peut en parler tranquillement autour d'un café si vous voulez."
Elle hésita un instant, mais se sentant seule et désemparée, elle ne voulait pas vraiment refuser. Elle ouvrit grand la porte et l'encouragea d'un signe de tête à entrer. Niall la remercia gentiment et fit son entrée, caressant lentement la lame de son couteau se trouvant dans sa poche.

*

Louis avait besoin de faire avouer Niall. Cela le tourmentait que le jeune homme s'en sorte après avoir tué son père et tenté de s'en prendre à son enfant. Il ne pouvait continuer à vivre dans une réalité où cet enfoiré ne payait pas pour ces crimes... Il devait se débarrasser de lui, maintenant, avant qu'il ne soit trop tard.
Donc il raconta à Liam qu'il avait besoin de prendre l'air et il se rendit chez les Horan. Caressant son ventre, déterminé mais tentant de rester calme.
Même s'il adorait les psychopathes sur écran et dans les livres, l'idée de tuer quelqu'un ne l'intéressait pas du tout. Même si la personne le méritait plus que n'importe qui d'autre... Il lui était pourtant impossible de laisser Niall s'en sortir et le laisser libre comme un innocent.

Il devait donc le punir mais sans aller jusqu'au bout. Il devrait se résoudre à le laisser vivre...et ça, sa fureur avait du mal à l'accepter. Louis se répétait seulement qu'il ne voulait pas devenir un meurtrier et tâcher davantage le nom de son père. Et cela devrait suffire.
Mais rien que la vue de l'autre adolescent mettait tout son corps en ébullition. Il se répétait, se promettait qu'il n'en viendrai pas à asséner le coup fatal; mais voir cette vermine s'approcher de lui réduisait toutes ses valeurs morales à un simple bruit de fond désagréable et facile à oublier...

"Qu'est-ce que tu fous là, abruti? Tu cherches ton petit copain? Malheureusement il ne m'a pas fait l'honneur de sa présence aujourd'hui. Réessaye demain." Il osait arborer ce sourire malfaisant, celui qui dévoilait son véritable visage. Apparemment, Niall n'en avait plus rien à faire que son beau masque craquèle devant les autres. Ou alors tous étaient aveugles à ce mal sur pattes.
Si seulement le châtain avait enregistré les aveux de son "frère" le jour où ils s'étaient croisés au cimetière...tout serait plus simple. Et déjà réglé. Mais il avait été sous le choc, ne s'attendant pas à pareille confession.

"Je sais bien qu'il n'est pas ici. Il doit m'attendre chez lui. (Avançant de quelques pas et Niall en fit autant) Je ne suis pas venu pour lui. Je suis venu pour te faire une promesse."
L'autre adolescent eut l'air étonné et un de ses sourcils se leva, attendant impatiemment la suite. Toujours portant cet affreux rictus.

"Ah bon? Je t'écoute, petit frère. J'ai hâte de savoir ce que ton cerveau de dégénéré a concocté. (Pointant le ventre de Louis) Le morveux a pas trop morflé? J'ai entendu que t'avais été tabassé... Il y a encore tellement de haine dans ce pauvre monde... C'est dommage, hein?"
Mais il n'avait pas l'air inquiet par la situation actuelle, son horrible sourire lui faisait encore face.

"La petite se porte à merveille, merci de prendre des nouvelles. (Il caressa son bidon doucement et le sourire de Niall flancha immédiatement) Tu as cru que tu avais réussi ton coup? Cet enfant est déjà très fort...il va lui en falloir de la force pour rejoindre cette famille, non? Si on peut l'appeler comme ça, bien sûr. Donc...quel était ton plan? Te débarrasser de la descendance de ce père que tu haïssais assez pour tuer? Une vie prise n'était pas assez?"

"Maintenant tu veux me faire passer pour un tueur de bébé? Woah...même venant de toi, c'est trop, petit frère."
Louis n'était pas assez calme pour ne pas se laisser piéger.
"Ne m'appelle surtout pas de cette manière. Tu n'as jamais eu ce droit. Tu avais prévu de le tuer depuis longtemps, hein? Ne mens pas. J'ai au moins le droit de savoir toute la vérité."
Niall haussa les épaules, presque désinvolte, et combla la distance entre eux.

"Que veux-tu savoir de plus, Louis? Tu as tous les éléments: je te déteste, je le haïssais et j'ai eu envie de le tuer. Que rajouter? Tu n'espèrais quand même pas des excuses, des remords, ou voir de la culpabilité sur mon visage? Regarde-moi bien, Louis. (Ce dernier ne put que le faire, son cerveau prêt à exploser et ses mains prêtes à frapper) Tu vois des remords là? Il méritait ce que j'ai fait. Et quant à toi...tu aura aussi ce que tu mérites. Ça, c'est ma promesse. Les choses se déroulent comme je l'espérais... Et quand tu pondra, ce truc aura un grand frère aimant. Tu ne lui manquera pas, mais ne pleure pas, pitié. C'est beaucoup trop tôt pour ce genre de choses."

"Ce n'était pas prévu, mais...tant pis." Il fonça dans l'estomac de Niall, chargeant tel un taureau excité par du rouge. Son "frère", ne s'y attendant pas, ne put réagir directement: il atterrit violemment par terre, les éclaboussant de boue. Et tout ce que voulait le corps de Louis, c'était admirer tout ce sang éclater. Lui trancher la jugulaire, lui arracher ses tripes, l'éventrer du nez jusqu'au nombril... Il inventerai probablement même des nouvelles formes de torture. Son principal moteur: il n'avait pu sauver son propre père, mais il sauverai son enfant, quoi qu'il en coûte.
Passé le choc, Niall se releva, son masque décontracté totalement tombé à présent, et frappa le crâne de Louis. Celui-ci recula mais demeura debout, toujours blindé par sa nouvelle détermination. Il ne désirait que remplir son champ de vision de rouge sang et Niall le supplierai de le laisser vivre. Mais il avait fini d'être faible.

"Je suis presque impressionné. Moi qui pensais que tous les pédés s'écroulaient comme des châteaux de carte! Tu leur fais honneur." Il applaudit faiblement, semblant se préparer à foncer dans le tas dès que l'occasion serait faite.
"Donc tu confirmes? Que tu ne t'intéressais pas vraiment à Zayn?"

"Je voulais juste ce que tu avais. Je voulais te voir mourir à petit feu de jalousie. Et j'aurai pu réussir si Zayn n'avait pas su pour ce machin. (Il désigna vaguement le ventre de Louis, clairement dégoûté cette fois) J'ai fait l'erreur de lui dire...je pensais qu'il serait révulsé par l'idée: j'ai eu tort. (Il haussa encore les épaules et Louis voulut les lui déboîter sur le champ) Tous les pédés sont trop sensibles; ça, c'est certain."
Qui regretterai vraiment la mort de Niall? À part sa mère...leur mère d'ailleurs.

"Tu savais que notre mère t'a abandonné parce-que tu pouvais porter un gosse? C'est pas horrible, ça? Ça te rend pas triste? Tu veux une épaule pour pleurer ou un coup de pied dans la gueule? Ton choix, petit frère."
"Et toi, c'est notre père qui ne te voulait pas. Peut-être qu'il a direct su que t'étais un monstre...ça fait pas mal, ça? Le tuer a tout arrangé dans ta tête? J'ai pas l'impression. T'es plutôt obsédé par ma vie. Tu préfèrerai perdre tes couilles ou tes yeux? Ton choix, grosse merde."

Niall ne répondit même pas: il courut avec tout l'élan qu'il put vers Louis, mais celui-ci eut le temps de bouger et son "frère" finit contre un arbre. Cette fois, le choc fut plus assommant. On aurait dit qu'il n'y avait plus personne là-haut.
Louis vint lentement jusqu'à lui, comptant repousser le moment où il devrai prendre une décision. Il avait le dessus à présent: il avait le pouvoir de vie ou de mort sur cet enculé. Et il ne parvenait pas à trancher.
"Tu sais que je n'arrêterai pas tant que tu ne sera pas aussi à terre. N'oublie pas: je ne suis pas aussi faible que toi." Pourtant, il galérait à reprendre son souffle et ne tentait pas réellement de se remettre debout.

"Tu t'arrêtes jamais de menacer, hein? Tu veux ma mort juste parce-que tu n'as pas de père? Ou parce-que je suis capable d'accepter qui je suis et pas toi?"
Il était sincèrement curieux pour le coup... Louis avait besoin de comprendre le pourquoi de cette haine insensée. Et pour quelle raison? Probablement parce-que cela deviendrai encore plus facile de l'achever là, tout de suite. Sans regrets et sans foutue culpabilité débile. Il voulait demeurer quelqu'un de bon. Et tuer Niall serait s'écrouler à son niveau... Louis n'était peut-être pas assez humain pour avoir le cran de supprimer toute menace contre sa famille.
"Tu ne me tuera pas. Ni aujourd'hui, ni jamais. T'as pas ce truc en toi, t'as pas cet instinct de conservation. T'es qu'un lâche. Et tu regrettera d'être aussi gentil, crois-moi."
Évidemment...son "frère" ne lui ferai pas l'honneur de répondre à ses questions légitimes. Ne savait-il pas lui-même pourquoi il était autant rongé par la haine et ce désir meurtrier? Ou jouait-il encore avec Louis?

"Tu ne les sauvera pas. Aucun d'entre eux. Je vais massacrer tous ceux que tu aimes. Ta salope de mère ne pourra pas dire le contraire. (Là, Louis se rapprocha un peu plus, pas sûre de comprendre) Ils y passeront tous quand tu t'y attendra le moins. Et toi? Tu sera inutile, incapable de riposter."
C'était trop pour l'adolescent: Niall suggérait-il qu'il s'en était pris à sa mère? Est-ce qu'elle était vivante? Peut-être pourrait-il accuser les hormones pour avoir craqué et tué le jeune homme?
Louis jeta un œil à la ronde: la rue était toujours déserte. C'était le moment parfait pour tenter quelque chose d'irrémédiable. Mais il n'avait rien sur lui pouvant lui servir d'arme...

Une main l'empoigna brusquement, le faisant tomber sur Niall. Il sentit une lame entrer en lui, juste au-dessus du ventre. Il roula de l'autre côté et compressa un instant la blessure. Et la fureur qu'il sentait imploser en lui battait à plate couture la douleur ressentie.
Son "frère" se releva enfin et se planta juste au-dessus de Louis, son corps entre ses jambes.
"Tu vois ce couteau? Je venais juste de le nettoyer, Loulou. Il m'a bien servi tout à l'heure; ça, c'est certain. Je te montrerai bien l'œuvre d'art que j'ai créé mais...on a plus trop le temps. Ils vont venir pour toi."

Louis réalisa qu'il n'aurait sûrement plus d'autre occasion: il leva haut un genou et heurta de plein fouet l'entrejambe de Niall. Ce dernier jura et lâcha son couteau. Louis ne perdit pas une seconde: il ramassa le couteau et le planta dans l'abdomen de Niall. L'adolescent tomba à terre et Louis le planta de nouveau, cette fois en plein cœur. Une fois, deux fois...à multiple reprise. Son "frère" n'eut pas le temps de prononcer le moindre dernier mot. Il gisait mort et Louis resta figé sur place un moment, observant le visage perdre ses couleurs.
Enfin du silence, fut la première pensée de Louis. Il se releva avec difficulté, gardant un œil sur le corps.
"Ils reviennent toujours dans les films...", murmura l'adolescent. Peut-être l'espérait-il un peu... Mais pour le moment, son geste n'avait aucune signification. Tout ce à quoi il pensait, c'était sa mère. Est-ce que Niall s'en était vraiment pris à elle ou avait-il menti pour le déstabiliser? Devait-il appeler Ryan? Ou devait-il d'abord se débarrasser de l'arme et se faire soigner? Qui pouvait l'aider?

*

"Mais le bébé va bien? Louis! Il va bien?", fut la première réaction de son cher Harry. Et Louis se demanda s'il avait pris la bonne décision.
"Je ne sais pas, mais ça ne l'a pas touché. Normalement. Je pense." Mais le principal concerné n'était pas plus paniqué que ça... Les mots de Niall résonnaient encore en lui... Mais si Harry n'y avait pas fait allusion, tout allait bien, non? Sa mère était bien en vie et toujours révulsée par sa situation...

"Il faut aller à l'hôpital! Tout de suite!", Harry était clairement terrorisé, lui.
"Hors de question. Désinfecte-moi et colle-moi un pansement et ça ira. S'il te plaît. C'est tout ce dont j'ai besoin."
Le sang...il en avait vu couler, oui...mais cela n'avait pas été aussi thérapeutique qu'il l'espérait... Deux énormes yeux ahuris accueillirent sa requête.
"Un pansement? Un simple petit pansement pour une blessure au couteau? Oui, ça devrait le faire! (Louis acquiesça faiblement) Non, Louis! Ça ne suffira pas! T'es con ou quoi? Comment c'est arrivé?"

Louis grogna exagérément de douleur pour détourner l'attention et cela fonctionna à merveille. Harry l'aida à s'allonger correctement sur le canapé et lui retira doucement son t-shirt. La plaie était légère mais saignait abondamment. Et le bouclé faillit défaillir une ou deux fois en l'observant.
"Rappelle-moi pourquoi on n'appelle pas des secours?"
"S'il te plaît, Harry. Aide-moi." Son ami croisa le regard désespéré et suppliant de Louis et finit par accepter.
"Crois-moi: je resterai devant l'hôpital quand t'accouchera. Je net 'approcherai pas du tout ce jour-là."
"J'avais pas prévu de t'inviter de toute façon." Les deux en rigolèrent brièvement.
"Tu peux au moins me dire comment c'est arrivé?"

Louis aurait voulu pouvoir lui dire la vérité, mais il n'avait pas encore tout à fait assimilé son acte. Et lui raconter ferait de lui un complice, non? Il n'en était pas certain mais il ne voulait pas tenter sa chance. Il ne souhaitait surtout pas qu'Harry le regarde d'une autre manière... Il ne supporterai pas d'être vu comme un assassin.
"C'est tout ce qui t'importe? Tu peux pas plutôt, je sais pas moi, me sauver la vie?", tenta t'il sur le ton de la plaisanterie. Harry parut hésiter à insister puis se ravisa: son meilleur ami avait besoin de lui.
"Tu ne veux pas que j'appelle Zayn? Il sera sûrement plus doué que moi à ce genre de choses..."
Bonne idée en effet: faire venir le futur flic secourir un meurtrier. Un meurtrier qui se trimballait avec l'arme du crime sur lui... Mais il n'avait vu que cette solution sur le moment. Son silence inquiéta Harry.

"Ne me dis pas que vous vous êtes repris la tête? Rohlala...vous êtes pas croyables."
"Tu crois que c'est vraiment le sujet le plus urgent là, tout de suite?", pointant sa plaie toujours ouverte. Harry se releva vivement et revint avec de quoi le désinfecter et recoudre. Louis s'assit brusquement, pas sûr de vouloir ça.
"On n'a pas trop le choix si tu ne veux pas voir des professionnels, Louis." Le jeune homme se leva abruptement, ou plutôt essaya et retomba aussi sec sur le canapé. Harry sembla sur le point d'en rire mais la situation actuelle ne s'y prêtait pas forcément.
"Soit tu m'aides tout seul, soit tu me laisses partir."
"Comme si j'allais te laisser tomber et t'obliger à te promener comme ça..." Il soupira et se donna du courage pour recoudre le plus proprement possible la plaie.
"Ils t'ont pas raté, hein? Ils t'ont volé quelque chose? T'as appelé les flics?", mais Louis joua la carte du sourd. Peut-être que cela fonctionnerai.

*

Zayn avait besoin de réfléchir et de demander conseil à quelqu'un, mais celui à qui il pensait n'était plus des leurs... Il décida quand même de se rendre sur la tombe, priant pour que cela l'aide un peu.

"Bonjour, monsieur Tomlinson. J'ai eu beaucoup de mal à venir ici...je ne suis pas venu depuis l'enterrement en fait...je suis désolé. Je vous aimais beaucoup et pour moi aussi, ça a été difficile... Mais je devais rester fort pour Louis. Il l'est bien sûr, grâce à vous, mais il a quand même besoin d'aide. Comme tout le monde quand on perd quelqu'un. Mais je ne suis pas venu pour...pour pleurer ou pour dire que Louis a été détruit par votre départ. Je suis là parce-que votre fils et moi, on est ensemble depuis quelques temps maintenant et...je ne sais pas si vous le saviez, mais...votre fils peut avoir un enfant et...c'est ce qui lui arrive en ce moment. Bien sûr, ce n'était pas prévu... (Il retint un petit rire nerveux, comme si l'homme pouvait sortir de terre et l'attaquer après cette annonce) Mais c'est arrivé et maintenant, Louis panique. C'est comme s'il avait pris conscience de la situation d'un coup et voulait...s'enfuir, tout stopper. Mais c'est trop tard pour ça. (Il resta muet un bout de temps) Il est porteur d'un miracle mais je crois qu'il ne voit pas ça comme ça. Il est effrayé, et c'est normal. Je le suis aussi, mais je veux être là pour lui. Pour eux. J'aimerai juste savoir comment lui faire comprendre que je ne le laisserai pas tomber. Que même si tout ça va être compliqué, je ne fléchirai pas, je ne fuirai pas. Je voudrai qu'il ait une totale confiance en moi, mais...mes mots ne suffiront pas. (Il s'agenouilla près de la pierre tombale et la caressa doucement) Je ne le laisserai pas tomber, monsieur. Ça, je peux vous le promettre. Et je ferai tout pour l'assurer de mon engagement. (Il esquissa un léger sourire, comme ressentant encore l'état complice qu'il avait avec le père de Louis) C'est vraiment dommage que vous ne puissiez plus nous donner votre bénédiction. Je sais que ça aurait été important pour Louis. Et moi aussi. Mais je vais devoir me contenter d'imaginer la réponse qui me convient... J'ose espérer que si vous me voyez ou m'entendez, vous êtes de mon côté. Du côté de mon amour pour votre fils. Je vous promets de tout faire pour qu'il ait une vie heureuse et comblée. (Il se releva brusquement, sentant que rester plus longtemps lui ferai perdre tous ses moyens. Son sourire s'éteignait déjà peu à peu) Je reviendrai bientôt. Pour vous donner des nouvelles de votre fils et de notre enfant. C'est une petite fille, au fait. Et j'espère recevoir vos félicitations aussi."
Il quitta rapidement le cimetière, pressé de retrouver sa lumière vibrante.

*

Zayn rentra donc chez lui, espérant voir Louis débarquer à n'importe quel moment. Il avait réussi à convaincre ses parents de recueillir Louis quelques temps. Il patienta, faisant les cent pas jusqu'à ne plus tenir: il essaya de l'appeler mais aucune réponse. Même pas de répondeur lui offrant une alternative; et ça, c'était étrange. Il eut immédiatement un mauvais pressentiment...
Il attrapa ses clés, son portable et fila chez leur professeur. Louis était sûrement revenu ici en attendant.
L'adolescent prit une profonde inspiration avant de toquer à la porte de Liam. Celui-ci ouvrit rapidement, comme s'il attendait déjà quelqu'un.

"Oh! Monsieur Malik. Heureux de vous voir. (Semblant hésiter) Vous voulez entrer?"
"Non, non, non merci! Je venais juste récupérer Louis comme il n'a pas sa voiture. Il est prêt?" Le sourire de Liam faiblit aussitôt.
"Euh... Louis est parti depuis des heures. Il m'a dit que vous veniez le chercher pas loin. Je ne comprends pas."

"Merde...", fut la seule chose valable que Zayn put laisser échapper. Il ne devait pas paniquer, ne pas s'affoler: Louis voulait seulement avoir un peu de temps tout seul. Il n'aurait jamais pensé à blâmer ce besoin, c'était évident... Mais il aurait apprécié d'être tenu au courant pour ne pas plonger dans l'inquiétude. Il avait bien compris que Louis flippait et avait beaucoup de mal à accepter leur situation. Mais il voulait l'épouser...c'était lui qui avait été à l'origine de cette demande. Donc il ne ferai pas ça pour ensuite fuir Zayn, si?

"Vous savez où il peut être? Zayn? Tu sais où il est?", ce tutoiement soudain était vraiment bizarre.
"Je ne suis pas sûr, mais il voulait sûrement juste se vider la tête..." Mais lui-même n'arrivait pas à complètement y croire... Son ventre se nouait de plus en plus et ses mains commencèrent à trembler.
"Zayn, je suis certain qu'il est sain et sauf, okay? Il avait juste besoin de se dégourdir les jambes, c'est tout. On ne va pas s'inquiéter sans raison."
Pourtant, leur professeur n'avait pas l'air particulièrement serein. Et ce fut la goutte qui fit déborder l'adolescent.

"On ne va pas s'inquiéter? On? Depuis quand vous faites partie de la famille? Pourquoi vous vous immiscez autant dans cette histoire d'ailleurs? Je trouve ça chelou depuis le début, mais je faisais confiance à Louis à votre propos. Vous pouvez m'expliquer pourquoi vous vous souciez autant de Louis?", ses poings se serrant d'eux-mêmes. Liam leva les mains en signe de paix.

"Parce-que c'est mon élève et que je veux qu'il s'en sorte, c'est tout. Zayn, tu sais très bien comme moi que Louis est sous beaucoup de pression en ce moment et il a besoin de plus de monde possible. Surtout s'il est en train de perdre sa mère..."

"En train de perdre sa mère? Qu'est-ce qu'il vous raconte au juste? Vous croyez tout connaître de lui, de sa famille et même de nous tous? Vous croyez quoi? Qu'il a terriblement besoin de vous, de votre aide? Il nous a nous! Nous, on le comprend, on le soutient sans le juger, sans en faire des caisses comme vous, compris? Vous n'avez rien à faire dans sa vie, rien du tout! Vous êtes un simple cafard! Et il n'a pas besoin de vous!"
Il tenta de reprendre sa respiration, d'apaiser son cœur qui s'emballait un peu trop. Face à lui, l'homme ne paraissait pas blessé, ni même en colère. Comme s'il comprenait parfaitement que Zayn avait besoin de se défouler sur lui, et qu'il accepterai sans broncher.

"Je ne l'ai jamais jugé, Zayn. Je m'inquiète pour lui, pour son futur. Il est brillant, très intelligent et curieux et je ne veux pas qu'il gâche tout. Je veux juste m'assurer que tout ira bien pour lui. Quoi qu'il se passe."
Même énoncé aussi doucement, Zayn avait la nette impression qu'il lui faisait la leçon, qu'il le remettait à sa place, tentant de lui montrer qu'il lui était supérieur. Et ça? Ça ne plaisait pas du tout au jeune homme qui se contenait pour ne pas lui en foutre une. Après tout, il voulait éviter de se faire exclure du lycée.

"Ça, c'est mon job! C'est à moi de faire attention à lui, de l'aider à surmonter tout ça. C'est à moi qu'il doit tout dire, à moi qu'il doit demander conseil! Pas à un prof flippant un peu trop proche de lui!"
"C'est un père que tu veux être pour lui, Zayn? Parce-qu'on dirait que c'est ce que tu veux. Moi, je veux juste être son ami, c'est tout. Rien de flippant là dedans."
"Et vous n'avez aucun droit à me dire qui je suis pour lui, compris? Louis est mon fiancé, le père de mon bébé et vous? Vous, il vous oubliera dès qu'il partira d'ici."

*

Quand Ryan rentra chez lui, la première chose qu'il remarqua fut une longue empreinte rouge par terre. Comme si on y avait traîné...un corps? Il fallait vraiment qu'il arrête la drogue. Et en pénétrant dans le salon et en voyant encore plus de rouge, il se demanda pourquoi cette hallucination avait l'air aussi réaliste... Il n'avait pas changé ses habitudes: il se fournissait toujours la même came, encore et toujours la même depuis qu'il avait commencé. Alors pourquoi d'un coup les effets seraient aussi différents? Il faillit en rigoler, mais se stoppa net en voyant une main bouger faiblement.

Ryan contourna le canapé et découvrit sa mère couverte de cet affreux rouge allongée par terre. Sa main continuant de s'agiter faiblement. Ses yeux, eux, bougeaient dans toutes les directions comme appelant à l'aide silencieusement.
Était-ce réel? Il s'agenouilla près d'elle et vint poser ses doigts sur son cou pour vérifier. Pour vérifier quoi exactement? Son pouls? Ryan se frappa le crâne à sa bêtise: bien sûr qu'elle respirait encore! Sa main lui demandait de l'aide!
Il sortit son portable et composa le numéro des urgences, débitant mécaniquement le peu d'infos qu'il avait face à lui mais n'oubliant pas de donner la bonne adresse.
Il attrapa ensuite la main flottante et la tint avec les siennes, l'air toujours hagard du gars qui ne capte rien. Elle semblait vouloir parler... Quand elle toussa plusieurs fois, il sentit un liquide tiède couler contre sa cuisse, celle-ci reposant contre le corps de la blessée. Il essaya de compter combien de plaies elle avait, mais il en perdit le compte, s'emmêlant les pinceaux...

"Louis... Louis...", ce n'était pas son nom à lui...est-ce qu'elle délirait elle aussi? Mais peut-être qu'elle voulait en dire plus? Il l'encouragea à lui parler, serrant sa main entre les siennes.

"Quoi, Louis? Je ne sais pas où il est, maman..." Harry ne l'avait toujours pas prévenu en tout cas.
"Louis...il est...il est...en danger...", et son souffle s'assoupit d'un coup.

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