⋆★Chapitre 1- Adam et Justin ⋆✩

⋆★Adam

Je déteste la Saint Valentin. C'est la pire des putains de fêtes du monde. Déjà, c'est une fête commerciale, ensuite, c'est cucul à mort et enfin, c'est extrêmement discriminatoire envers les pauvres célibataires comme moi.

En d'autres termes : ça me fout le seum.

Ça. Me. Fout. Le. Seum.

Dans mon lycée, ils ont envoyé un formulaire où on peut déposer une déclaration anonyme (ou publique, enfin, pour le 1% de suicidaires de l'établissement) qui sera redistribuée dans les classes le jour de cette fête à la con.

Non mais sérieux, pourquoi appeler ce truc une fête ? C'est de la provocation pure. On est le matin du 14, aujourd'hui, et dans quelques minutes je vais : 1. pouvoir vomir face à la masse dégoulinante de couples ; 2. pouvoir être étiqueté comme "célib'".

Et, je dois l'avouer, le fait sous-jacent que je ne recevrai rien me rend quelque peut... Triste. Un sentiment d'injustice me mange dès que je pense au 14 février. Les températures remontent enfin un peu, et paf- douche froide sur mon cœur.

Pff, je deviens philosophe. Ça ne devrait même pas m'atteindre : c'est inutile d'être triste pour ça...

Bon OK, j'ai encore menti. Je serai pas triste, mais jaloux de tout ces gens avec leur vie parfaite dans un couple parfait avec la lettre parfaite.

Beurk beurk beurk, me rappelle mon subconscient.

Ouais, c'est dégueulasse en fait. Amour mes couilles.

Je souris un peu. Le sol sous mes pieds est froid et humide : je viens de sortir de la douche. Roh, c'est bon, la douche c'est le seul moment où mes pensées hautement philosophiques de drama queen en manque d'amour apparaissent.

Mes mains agrippent ma serviette, qui vient fourrager dans mes cheveux. Ma serviette est toute rêche, c'est désagréable : le sèche linge est cassé, du coup tout sèche à l'air libre, et cela donne ce toucher rude.

Mon alarme sonne. Merdouille, ça c'est l'alarme de 7h45, celle qui dit "là t'es censé marcher en direction de l'école. T'es pas en train de marcher ? Merde, Adam, t'abuses !". Bref, celle qui me dit que je suis en retard. J'ai une petite tonnes d'alarmes pour les matins : la première je l'entends pas, la deuxième je l'éteins, la troisième j'l'éteins, la quatrième je considère l'idée de me lever, la cinquième j'abandonne, la sixième je me rendors, la septième je jette mon tel. Et quand la huitième sonne, je suis obligé de me lever pour l'éteindre : ce qui achève de me réveiller . Enfin, "réveiller", tout est relatif. Disons que j'arrive à marcher, ce qui est déjà pas mal.

Après je me douche, je mange (si j'ai le temps, et j'ai souvent faim... Haha. ), je marche (je cours) vers le lycée. Et j'reviens parce que dans 98% des cas, j'oublie mon sac.

Je m'appelle Adam Leter, j'ai 16 ans, et je suis présentement occupé à haïr la Saint-Valentin de tout mon cœur. Tout en courant le plus vite possible vers le lycée. L'air fouette mon visage et si ça continue, je vais pleurer. Parce que je vais être seul aujourd'hui ? Mais non, j't'ai d'ja dit que c'est parce que le vent me pique les yeux.

*

⋆✩Justin

On est le 13 février. Mes mains sont moites tandis que je fixe l'écran de mon ordinateur, sur lequel est affiché le formulaire "Saint Valentin 2022", d'un air paniqué. D'un air paniqué parce que je suis paniqué. Très paniqué. Je stresse. J'ai l'impression que mes paumes crachent de l'eau- eet non, c'est de la sueur Justin, me rappelle mon adorable conscience- et j'ai aussi l'impression que ma poitrine va se déchirer tellement mon cœur bat fort. Il bat genre, très fort. Je relève mon regard, que j'avais baissé vers mes mains, sur la petite mention, en haut à gauche du formulaire en ligne : reste(ent) 5 minute(s). Tout est déjà rempli, la mention anonyme, le prénom du destinataire avec le nom en majuscule, le mot : "Adam..." Mais la petit flèche est statique sur envoyer. Mes doigts glissent sur la souris. J'arrive pas à appuyer. Je me demande si ça vaut vraiment la peine. Je me relis encore une fois. Je trouve que le début est moche, j'peux pas commencer direct par son prénom, c'est-

Ma main a glissé. C'est envoyé. Envoyé envoyé envoyé envoyé envoyé merde merde merde merde merde merde meeeerde !

- Merde ! Merde, merde ! je crie.

Mon cœur semble hésiter : s'arrêter ou continuer à battre ? Il repart, plus fort qu'avant. La honte et la peur le font s'emballer, le regret le fait pulser comme un dément, le souvenir de ma putain de main glissant sur ce putain d'envoyer le fait presque imploser.

J'ai honte. Qu'est ce que j'ai fait.

- Chéri, tout va bien ? demande ma mère depuis le salon.

- Non ! je réponds dans un sanglot étouffé.

Ce soir là, je me suis couché à 21h. J'ai éteint toutes les lumières, je me suis allongé dans mon lit, j'ai fixé le plafond (enfin, ce que je pensais être le plafond, pasque j'voyais rien) et j'ai repensé à la première fois que j'ai vu Adam Leter.

C'était un jour de pluie. Deux semaines après la rentrée, il était censé faire beau non ? Non, il pleuvait et j'avais froid. Les professeurs avaient laissé les fenêtres ouvertes à cause du Covid.
Et Adam est entré dans la classe. Je me souviens bien, on était en anglais. Il est entré sans même toquer, comme ça, en ouvrant la porte d'un coup brusque. Il était trempé. Ses cheveux noirs pendouillaient misérablement sur sa tete, ses cils étaient collés par la pluie, et des gouttes coulaient le long de son manteau pour s'échouer sur le sol. Et pourtant, il était magnifique. Il était habillé de noir et ses yeux bleus avaient l'air de briller. Il avait le souffle court, et sa poitrine se soulevait chaotiquement en dessous de son col roulé noir.

Le professeur a haussé un sourcil.

- Bienvenue, a-t-il dit. La prochaine fois, toque. Quand on fait sa rentrée deux semaines en retard, qu'on arrive à 8h13 au lieu de 8 heures tapantes, et qu'on inonde la classe, on a au moins la décence de toquer.

Adam a baragouiné un truc qui devait signifier son approbation, puisque le prof a acquiescé.

Adam est partit tout au fond de la classe. Il s'est assis au tout dernier bureau, une place de 1, loin du reste de la classe. Tout le monde soupirait ou levait les yeux au ciel face à son attitude, et j'étais étonné qu'ils ne soient pas en extase devant le charme du garçon. Il a sortit une feuille un peu abîmée sur les cotés, un stylo mâchouillé, qu'il a commencé à mastiquer de plus belle, et il m'a regardé.

Ses billes perçantes se sont plantées dans mes yeux marron, et il m'a fusillé du regard. Je me suis retourné. J'ai essayé d'écouter. J'ai pas réussi.

Je m'appelle Justin Otilis, je suis en train de penser aux yeux trop bleus d'Adam, et j'ai peur d'avoir commis la pire bêtise de toute mon existence.

Et puis, quel genre de mec chelou se couche à 21h pour passer sa nuit à pleurer- penser ?

*

 ⋆★✩ 

Chapitre 1 fini ! Ça aurait du sortir le 14, mais j'ai fait la cover et tout entre temps et puis jsuis tombée malade donc... C'est un peu en retard!

Mais c'est là ! ;D
Dites moi ce que vous en pensez, la suite arrive bientôt eeeeet...

Bonne Saint Valentin ! (ou mauvaise pour les célibataires. hehe.) U.U

⋆★✩


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