Chapitre 7
Avril. Une semaine après le concert pour les enfants, Louis arriva au Barbican et découvrit une nouvelle partition dans sa boîte aux lettres – une à ajouter à la Symphonie Héroïque de Beethoven et l'Ouverture de Tannhäuser, qui étaient déjà au programme de leur prochain cycle de concert. Il sortit le paquet de feuilles et regarda le titre. Concerto pour violon en La mineur, Op. 53 de Antonín Dvořák. Pour violon et orchestre symphonique. Une note tomba au sol et Louis se pencha pour la ramasser.
Cette œuvre m'a tout simplement fait penser à toi – H.
Louis fronça ses sourcils. Il n'était que vaguement familier avec ce concerto, il ne l'avait jamais joué. Il pensait se souvenir que Dvořák l'avait écrit pour Joseph Joachim, un violoniste incroyablement connu et très respecté du 19ème siècle, que Dvořák avait apparemment grandement admiré. Mais Joachim l'avait rejeté, et Dvořák n'en avait jamais composé d'autre.
Ce qui expliquait pourquoi il ne s'appelait pas « Concerto pour violon n°1 en La mineur, pensa Louis. Il n'y avait pas de numéro deux.
Il ressentit un petit pincement au cœur, en pensant que Harry pouvait associer cette histoire avec lui. Puis il mit la partition sous son bras et commença à chercher un bureau vide dans lequel il pourrait s'exercer pendant une heure ou deux avant la répétition avec sa section. Il n'y avait rien de disponible, tout était occupé par des membres du conseil semblant grincheux avec leurs têtes baissées ou alors fermé à clé. Louis était sur le point de se diriger vers la salle de concert pour s'installer sur la scène principale (légèrement ridicule) lorsque Liam Payne passa sa tête par une des portes et l'appela.
« Tu cherches un endroit où jouer ? »
Louis hocha de la tête. Liam sourit et lui fit un signe de la tête, invitant Louis dans son bureau. « Viens, alors, divertis-moi pendant que je fais semblant de trier ces réservations pour le dîner de Grimshaw avec la BBC. »
« Ooh, on va à nouveau passer à la télé ? » demanda Louis, réellement excité. L'OSL y était passé une fois auparavant pendant la titularisation de Louis en tant que premier violon, un dimanche après-midi pour le public de retraités aux cheveux gris. Ça avait fait une audience décente. Louis avait apprécié imaginer une version miniature de lui-même passant dans la télévision à moitié cassée d'une vieille dame, la divertissant pendant qu'elle faisait sa vaisselle.
« Ce n'est pas encore sûr, » répondit Liam, semblant un peu honteux d'avoir vendu la mèche. « Je n'étais pas supposé en parler. Mais entre nous, ils semblent très enthousiastes pour faire quelque chose pour le dernier cycle de concert de Harry. Ils pensent qu'il peut amener une audience plus jeune. »
Louis hocha pensivement de la tête alors qu'il mettait en ordre ses partitions sur l'un des pupitres bancals qui semblait toujours apparaître dans des coins étranges et s'accumuler en haut des escaliers. « C'est logique. Et merci, Payne, de me laisser m'entraîner ici. »
Les oreilles de Liam rougirent. Louis crut l'entendre marmonner quelque chose ressemblant à « il ne s'est pas trompé de nom cette fois, au moins... »
Louis sourit et roula ses yeux alors qu'il attrapait son archet et commençait à accorder son violon. Regardez-moi. En train de devenir un grand sentimental, je suis. Il essaya de se focaliser sur le premier mouvement du Dvořák, passant doucement ses doigts sur les notes de la phrase d'ouverture avant d'amener son archet jusqu'aux cordes. Peut-être parce que j'ai passé tout le weekend dans le grand lit doux de Harry Styles. Pas à m'exercer comme j'aurais dû le faire. Louis grinça coupablement des dents. Il laissa son esprit divaguer à nouveau vers le torse nu de Harry, à moitié couvert par un drap blanc immaculé, sa propre main caressant la peau rougie. Des croissants au beurre le lendemain matin, seulement légèrement brûlés parce que Louis avait distrait Harry avec une fellation contre le comptoir de la cuisine, des miettes et des rires. S'amuser à se battre sur le lit pour quelque chose de stupide, que Louis n'arrivait même pas à se rappeler... S'embrasser. Tellement de baisers.
Louis secoua sa tête, essayant de s'éclaircir les idées. S'exercer. Beaucoup de pratique ; c'était ce dont il avait besoin.
Il laissa finalement ses doigts virevolter, faisant résonner la mélodie traditionnelle tchèque que Dvořák avait tissé dans le concerto. Il y avait une sorte de désir dans le premier mouvement, pensa Louis. Une attente amère, remplie de désir. Il découvrait la musique en la jouant, et il la trouvait bizarrement familière pour une œuvre à laquelle il n'avait jamais réellement porté d'importance dans le passé. Presque comme un écho musical à des sentiments qu'il avait eus auparavant.
« Où te cachais-tu, Concerto pour violon en La mineur ? » murmura-t-il alors qu'il laissait son archet sculpter une série de transitions et des doubles cordes de virtuose en continuant vers le deuxième mouvement. Une chose au sujet de Harry Styles, pensa-t-il en clignant des yeux de surprise aux phrases magnifiques qui se formaient sous ses doigts, une des nombreuses choses... Il sait clairement comment composer le programme d'un concert.
Harry Styles. Dès qu'il eut dit silencieusement le nom, quelqu'un frappa à la porte.
« Je pense que j'ai entendu le son distinctif d'un Tommo par ici, » dit Harry, passant sa tête plein de boucles dans le bureau. « Hé, Liam. »
« Le Barbican a eu un vrai problème cette saison avec cette infestation de Tommo, » déclara Liam.
Louis souffla et tourna sa page, ayant l'intention de les ignorer et de commencer à travailler sur le deuxième mouvement. Il s'entraînait seulement depuis quinze minutes ; il n'appréciait pas cette interruption. Mais il sentait les yeux de Harry brûler dans son dos, juste entre ses omoplates, et il ne put pas s'empêcher de se retourner pour lui faire face.
« Bon, les plaisantins, si vous en avez fini avec votre spectacle humoristique, » dit-il malicieusement, « j'aimerais revenir à la musique. » Il repoussa sa mèche et lança un regard plein de défi à Harry.
Celui-ci répondit avec une moue qui n'aurait vraiment pas dû être mignonne, mais qui fit quand même louper un battement au cœur de Louis. « J'pensais que tu voudrais peut-être venir prendre un café avec moi. »
« J'ai déjà bu mon café du matin, » dit Louis en fronçant ses sourcils, résistant à la tentative déraisonnablement adorable de Harry à faire un air triste, « et maintenant, je m'entraîne. Ce qui est ce que je devrais être ne train de faire, puisque quelqu'un vient de me filer un concerto solo. »
Harry fit un grand sourire. « Tu l'aimes bien ? »
« Il est... » Parfait. Merveilleux. Comme s'il avait été écrit pour moi, et que tu le savais et je... Louis soupira. « Allons prendre ce café, Styles. »
Il rangea son violon et rassembla ses partitions en une pile indisciplinée, faisant un clin d'œil à Liam en sortant. Et si Harry remarqua que Louis attendit jusqu'à ce qu'ils soient à l'extérieur du Barbican et dans la prochaine rue pour glisser sa main autour de sa taille, sous le tissu gris rugueux d'une de ses flanelles d'hipster, il ne dit rien.
T'es tellement sexy, putain
Où /es/-tu ?
Haha caché
...
Tu crois que quelqu'un remarquerait si on s'envoyait en l'air contre ces grandes fenêtres
Je pense que Paul le gardien pourrait le remarquer, oui
Oh. Alors t'es partant ?
Arrête de m'espionner comme un pervers et viens ici
Harry verrouilla son téléphone, mais il ne put pas se résoudre à le poser sur son bureau. A la place, il fixa simplement l'écran noir pendant une minute, ses pensées flottant agréablement vers Louis, la forme de son visage, la sensation de sa barbe quand ils s'étaient embrassés plus tôt dans la matinée, dans le taxi les amenant au travail. Quand ils s'étaient embrassés comme des adolescents éperdus, en réalité, jusqu'à ce que Harry sorte du taxi en trébuchant et se dirige vers le Barbican Centre, les vêtements froissés et avec des traces rouges de brûlure causées par la barbe de Louis tout autour de sa bouche pour son rendez-vous avec Grimshaw. Il se souvint des yeux rieurs de Louis alors qu'il avait refermé la portière derrière lui pour son court trajet jusqu'à St. Luke's. Bon Dieu, pensa Harry, il n'y a rien de mieux dans le monde entier qu'un Louis Tomlinson heureux. Il sourit doucement alors qu'il en rêvait éveillé, ayant oublié ce qu'il était en train de faire avec la partition qui était actuellement étalée sous ses coudes.
Je peux toujours te voir
Harry sentit ses joues rougir, ses épaules essayant automatiquement de se replier et se cacher alors qu'il regardait à travers la vitre de son bureau au Barbican qui se trouvait en mezzanine au second étage. Louis était là quelque part. Harry fronça ses sourcils et tira sa langue, surprenant accidentellement Janet Ingersoll, qui fit un petit soubresaut confus alors qu'elle traversait le lobby en direction de l'entrée de la partie administrative.
« Oh, non ! Je ne – » Harry lui fit un signe de la main, mais elle s'était déjà glissée à travers la porte. « Merde. »
HAHAHAHA
Harry se coinça presque un doigt en tapant sa réponse, le visage chaud et l'excitation tordant son estomac.
T'es le pire ; t'es où ? tu peux venir m'embrasser s'il te plaît ?
Deux minutes plus tard, quelqu'un toqua à sa porte. Harry se leva rapidement pour l'ouvrir, tellement pressé que sa chaise roula et heurta son bureau dans un grand fracas. Il découvrit Louis de l'autre côté, rigolant toujours silencieusement. Le bord de ses yeux bleus étaient ridés de joie, son visage vif et lumineux et Harry avait juste envie de le toucher, de passer son pouce sur la joue de Louis, de tracer ses os.
« Embrasse-moi, » dit-il.
Louis posa ses mains sur le torse de Harry, le poussant dans le bureau alors qu'il refermait la porte avec son talon. Harry ne loupa pas son regard hésitant vers les fenêtres, ou la façon dont il les poussa derrière le porte-manteau avant d'enrouler ses bras autour de son cou et de se mettre sur la pointe des pieds pour sceller leurs lèvres. Louis venait juste d'arriver de St. Luke's, Harry pouvait le dire ; il avait le goût d'un mélange de colophane, d'huile pour pistons et de craie, l'odeur commune et légèrement comme à la maison de toutes les salles de répétition. Harry l'adorait. Il aimait les bruits étouffés qu'ils faisaient ensemble, il aimait la langue de Louis explorant sa bouche, il aimait passer ses mains à travers ses doux cheveux. Bon Dieu, il pourrait faire ça toute la journée. Ce qui lui fit penser...
« Attends, t'as pas dit que t'étais occupé jusqu'à dix-sept heures aujourd'hui ? » demanda Harry, mettant fin à leur baiser pour venir jouer avec le col de Louis, savourant la sensation du violoniste plus petit se blottissant dans ses bras.
Louis hocha de la tête, lui souriant doucement. « Mais c'est beaucoup trop drôle de te taquiner. »
Harry se raidit involontairement à sa phrase. Il pouvait sentir l'inquiétude se réveiller dans son ventre, mélangée au même pic d'excitation automatique qui semblait toujours se manifestait à chaque fois que Louis lui rappelait, bien que par inadvertance, leur adolescence. Harry ne pensait plus l'apprécier. Au début, ça avait été excitant, bon Dieu, tellement excitant. Le sang de Harry battait à travers son corps rien qu'en pensant à la voix moqueuse de Louis, en pensant à comment il pouvait la faire taire à présent, parce qu'il l'avait. Il l'avait à présent ; il pouvait poser ses mains sur lui, les glisser sous sa chemise et... C'étaient le genre de pensée qui ferait durcir si rapidement le sexe de Harry qu'il aurait presque été pris de vertige. Mais dernièrement, tout ceci commençait à être un peu nauséeux, en quelque sorte – malsain, comme une impasse. Et réellement, un peu injuste envers Louis.
Harry était toujours blessé, c'était le problème. Il y avait toujours une petite partie de lui tenace qui avait peur de ne pas pouvoir être aimé, d'être harcelé et complètement détesté ; c'était un réflexe qui revenait faiblement à chaque fois qu'il était avec Louis. Son esprit voulait se nourrir de cette insécurité, il voulait faire revenir tous ces horribles sentiments jusqu'à ce que Harry les combatte à nouveau. La panique serra sa gorge. Harry lécha ses lèvres, laissant tomber ses mains des épaules de Louis pour gentiment le repousser. Louis fronça ses sourcils, abandonnant.
« Ça va ? » demanda-t-il.
« Ouais, c'est juste... » Harry mordit sa lèvre. Il savait que ses joues étaient rouges ; il pouvait sentir tout son corps réagir, la nouvelle étroitesse dans son jeans. A travers le brouillard formé par le mélange de ses émotions compliquées et volatiles, il mourait d'envie de Louis. Il le voulait tellement, toujours. Et maintenant qu'il put voir une lueur de blessure passer dans les yeux de Louis, une pointe de honte et de doute.
« Je suis désolé, » dit soudainement Louis. Son visage était pensif. Silencieux. « On ne devrait pas... on devrait, probablement, arrêter de se galocher dans ton bureau. »
Harry hocha de la tête, se priant de se calmer. « Ce n'est pas professionnel, » chuchota-t-il.
« Ouais. »
Harry regardait le sol, pinçant sa lèvre inférieure légèrement gonflée entre son pouce et son index, poussant le tapis du bout du pied. Il pouvait sentir Louis en train de le fixer, ce qui lui donna l'impression que sa nuque irradiait de chaleur et ça ne fit rien pour aider le problème dans son pantalon.
« Je – » commença-t-il à dire, juste au moment où Louis laissa échapper quelque chose dans une précipitation bruyante et gênée. Harry rigola, relevant sa lèvre pour regarder à nouveau Louis dans les yeux. « Désolé, quoi ? »
« Non, » dit timidement Louis. « Toi d'abord. »
« Hein-hein, » Harry secoua sa tête, son sourire s'élargissant sur son visage alors qu'il observait Louis se tortiller. « Je suis très intéressé d'entendre ce que t'as à dire. »
Louis roula des yeux, une teinte rose apparaissant sur ses pommettes. « Je demandais si tu voulais m'emmener dîner quelque part puis me ramener chez toi pour que tu puisses, tu sais, me ravager. »
Harry ne put contenir les nouveaux gloussements qui bouillonnaient dans sa poitrine. « Mais il est seulement seize heures. J'ai encore du boulot à faire. »
« Eh bien ! » Louis écarta ses bras en grand. « Un déjeuner d'affaire tardif, alors. On peut parler de mon concerto. »
« Ça sonne, techniquement, comme du boulot. »
« Parce qu'on est professionnel ! » déclara joyeusement Louis.
« Exactement. » Harry se retourna pour rassemblait la partition de la Symphonie Héroïque, la rangeant dans son sac à bandoulière pour pouvoir travailler dessus plus tard chez lui. (Après avoir préparé Louis, doucement et délibérément avec sa langue et ses doigts doux et crochus.) Il y avait quelque chose d'autre bougeant à travers son corps, soudainement, un autre sentiment. Chaleureux et libre, et... joyeux.
Harry déposa un baiser dans le cou de Louis avant d'ouvrir la porte.
Bon Dieu, le Dvořák se goupillait bien. Louis souriait alors qu'il commençait le troisième mouvement, conscient que Harry le regardait depuis le lit. Ses yeux sombres parcourraient le torse de Louis, les muscles contractés de ses bras, se délectant de son corps. Fixant sans vergogne son sexe légèrement en érection. Louis n'avait jamais fait de répétitions tout nu auparavant, mais Harry avait demandé à l'entendre jouer entièrement le concerto, maintenant qu'il l'avait mémorisé. Un concert privé.
« Et pas d'habits. »
Le sourire de Louis devint encore plus large. Le thème d'ouverture du troisième mouvement était juste tellement joyeux, absolument merveilleux. Ça lui était venu si facilement, l'interprétation. Maintenant qu'il le jouait pour Harry – le jouait réellement pour lui, observant les expressions changeantes sur son visage et mettant en forme les phrases en réponse, sentant sa peau rougir sous l'attention alors que Harry le fixait du regard, fasciné – ça sonnait encore mieux. Comme si son cœur chantait.
Alors que Louis se lançait dans le furiant pour la dernière fois à environ la moitié du mouvement, descendant d'une octave, il sentit ses membres se détendre. Il se laissa simplement aller, laissa sa tête partir ailleurs. Il laissa les sensations dans son corps porter la musique plutôt que la partie analytique de son cerveau qui avait habituellement le contrôle. Il ferma ses yeux, respirant profondément, pas certain de comment il était arrivé à ce nouvel état mais voulant le retenir. Ce fut à cet instant qu'il sentit les lèvres de Harry autour du bout de son sexe.
Louis haleta, ses doigts se tendant sur son archet et faisant grincer ses cordes d'une façon qui ne sonna réellement pas terrible, considérant les origines folks de la mélodie. Il frissonna, perdant le tempo pendant une seconde.
« Continue de jouer, » murmura Harry. Puis il lécha le bout du sexe de Louis, enroulant sa langue autour de son gland sensible alors qu'il utilisait une main pour retirait doucement le prépuce.
Louis fit ce qu'il lui a dit. Ses cuisses tremblèrent, le souffle chaud de Harry faisant naître de la chair de poule dessus alors qu'il expirait. Il joua la section suivante du mouvement, des humeurs contrastées, le soupçon d'une valse lyrique avant un certain nombre de transitions complexes qui menait au final triomphant de l'œuvre. Harry le prit en bouche ; Louis pouvait presque sentir la vibration des cordes dans son sexe alors qu'il continuait ses doigtés, à peine sous contrôle. Il gémit lorsque Harry passa légèrement ses dents le long de sa hampe. Il venait juste de jouir ; ils venaient de finir une partie de jambe en l'air paresseuse quelques minutes avant que Harry ne le pousse à jouer, et maintenant son sexe était un peu sensible. Ça le mettait à rude épreuve, tellement que c'en était presque douloureux et Louis avait juste besoin de plus de friction, plus, il avait besoin de...
« Putain, H, » murmura-t-il, ses poumons brûlant parce qu'il n'arrivait pas à respirer suffisamment. Son torse était gonflé comme un ballon, et il risqua un regard vers Harry. Bon Dieu. Il était obscène, ses lèvres pulpeuses avaient une teinte rouge plus foncée que d'habitude là où elles étaient enroulées autour de Louis, ses sourcils froncés de concentration alors qu'il ouvrait sa gorge. Ses cheveux étaient emmêlés, ses parfaites petites boucles humides de sueur dans son cou rose. C'était comme si Louis regardait le meilleur porno au monde, c'était comme... Eh bien, ce n'était pas seulement du porno, cependant. C'était ça le truc. C'était Harry, faisant ça pour lui. Harry avec les yeux brillants et un rire doux. Harry dont la voix était si basse et monotone lorsqu'il parlait, qui racontait tellement d'histoires nulles avec un tel charme. Harry qui avait une fossette, qui s'habillait bizarrement et qui était devenu ami avec Gerald Courtenay sans y réfléchir à deux fois. Harry le génie.
Louis sentit de la panique amère le traverser, même si une chaleur commençait à se répandre dans ses testicules, le bout de son sexe fourmillant alors que Harry commençait à le branler brusquement, l'emmenant au bord de l'orgasme. Pourquoi m'apprécie-t-il ? Qu'est-ce que j'ai fait pour lui à part... il mérite mieux... oh...
« Haz, je – »
Louis jouit dans un halètement alors qu'il jouait la dernière phrase de l'œuvre, une danse Tchèque joviale qui résonna dans le loft de Harry. Tout était chaud, une libération humide pour les trois dernières notes. Il laissa tomber son archet sur le lit moelleux et enfouit sa main droite dans les cheveux de Harry, tremblant toujours du contre-coup de son orgasme. Il caressa les boucles angéliques alors qu'il redescendait, les remettant en ordre sur le front de Harry avec un petit sourire alors que leurs yeux se rencontraient. Lorsqu'il fut presque mou, Harry se retira avec un dernier coup de langue enthousiaste.
« T'es tellement incroyable, » chuchota-t-il, fixant Louis.
Le cœur de Louis se serra dans sa poitrine, frémissant et balbutiant à deux fois sa vitesse normale. Je ne le suis pas ; je ne... suis pas comme toi.
« Tu crois qu'on devrait le faire de cette façon vendredi ? » demanda-t-il, prenant volontairement une voix légère. Il prit en coupe le visage de Harry alors que sa bouche s'ouvrait pour laisser échapper un de ces adorables rires étonnées, puis il essuya avec son pouce une goutte de sperme se trouvant sur son menton. Il appuya son doigt entre les lèvres humides de Harry jusqu'à ce que ce dernier le suce.
« J'suis pas sûr que ce serait pratique, » marmonna Harry, retirant le doigt de sa bouche avec un bruit de succion.
« Mais Eleanor aurait une vue vraiment sympa sur mon cul et mes couilles, » dit Louis, « Donc. »
Harry rigola et laissa Louis remettre son violon en toute sécurité dans son étui avant de l'attraper et le plaquer sur le lit. Il commença à embrasser son torse, Louis se tortillant sous lui avec impatience. « Sérieusement, cependant, » soupira Louis, tirant pour libérer un de ses poignet et venir recouvrir avec gêne la base de son cou. Il se redressa à moitié, luttant sous le poids de Harry alors qu'il se regardait dans le miroir qui était appuyé contre le mur en brique, « Je vais devoir trouver un moyen de couvrir toutes ces marques avant le concert. Es-tu un vampire en réalité, Styles ? Tu ne peux réellement pas te contrôler ? »
« Un, » dit Harry, le repoussant en arrière et embrassant une marque sur la hanche de Louis. « Deux. » Un suçon sur son ventre. « Trois, quatre, cinq... Mmm, j'adore te marquer. J'veux que tout le monde les voie. » Louis sentit un courant d'électricité sur sa peau à ces mots, à l'idée que Harry voulait le clamer. « Six... A moi... Sept... »
« En fait, celui-ci est de Thunder. »
Harry fronça ses sourcils, relevant sa tête du cou de Louis où il était en train de déposer un doux baiser. Il essaya d'haleter théâtralement dans une fausse surprise ; ce fut drôle et lent, aussi profond que sa voix. « Tu t'envoies en l'air avec ton violon ? » Il réfléchit une seconde de plus avant que ses yeux s'écarquillent. « T'as appelé ton violon Thunder ? »
Louis roula des yeux, se réprimant mentalement d'avoir laissé échapper ce détail. « Et alors ? C'est un bon violon ? »
« Tu sais, » dit Harry, se déplaçant vers le haut pour retirer la frange de Louis de devant ses yeux, passant ses mains à travers ses cheveux, « la plupart des instruments sont des femmes. Comme les bateaux ou les villes. »
Louis se tortilla, les sourcils froncés alors qu'il essayait d'ignorer à quel point c'était bon, ces petits contacts supplémentaires. « La plupart des instruments peuvent aller se faire foutre. »
Harry gloussa une fois puis mordit sa lèvre. « Mon violoncelle s'appelle Letitia. »
« Oh, merde, éloigne-toi de moi, Styles. »
« Non. » Harry captura les deux poignets de Louis dans une de ses grandes mains et commença à pousser son sexe complètement dur, toujours lubrifié, contre la cuisse de Louis. Il commença à se frotter contre lui avec de petits gémissements, balançant ses hanches d'avant en arrière. Louis sentit un frisson parcourir tout son corps, jusqu'à la plante de ses pieds. Il n'était certain de pouvoir à nouveau jouir – trois fois en deux heures demandait beaucoup d'effort, même lorsque Harry était impliqué – mais son sexe fit quand même un faible tressautement d'intérêt.
« Tu vas jouir sur moi, Styles ? » demanda-t-il doucement.
Harry hocha de la tête, un air de détermination féroce sur le visage alors qu'il regardait Louis droit dans les yeux. La respiration de Louis se coupa. Il était tellement beau, Harry était... tellement...
« D'accord, bébé, allez. Touche-toi pour moi. »
Harry baissa une main et l'enroula autour de son sexe, immobilisant toujours les deux poignets de Louis contre son torse avec l'autre. Ce n'est pas seulement du sexe, pensa Louis, ses yeux dans ceux d'Harry, fixant les pupilles dilatées de ce dernier alors qu'il se rapprochait. Ça ne l'est pas. C'est...
« Chéri, » murmura-t-il d'un ton d'avertissement. « Tu vas tout me dégueulasser. »
Ça fit gémir Harry. Louis sourit tendrement alors que Harry commençait à bouger ses hanches avec plus d'intention, frottant le bout humide de son pénis contre la peau douce juste en dessous de l'os pubien de Louis et se branlant furieusement. Louis se sentit bien, paisible et fiévreux et il eut l'impression que rien dans le monde n'était plus important que la lèvre inférieure tremblotante de Harry, ainsi que la façon dont il grogna, « Louis, plus – s'il te plaît... Je... Bon Dieu, ta voix. »
Louis soupira de contentement. « Tu sais, la première fois que je t'ai vu dans mon – dans ce bureau à St. Luke's, j'ai eu envie de toi. Je te détestais aussi, un peu ; je- je pensais que t'étais surestimé, pour être honnête, mais j'avais quand même foutrement envie de toi. Et puis j'ai regardé ces photos dans le magazine Esquire, et elles m'ont tellement fait bander, Harry. Tu m'as rendu tellement dur. Et je n'ai rien fait à ce sujet parce que ça semblait mal, et je me souvenais... je suis simplement resté couché dans mon lit, dur comme de la pierre. »
Harry grogna, ses paupières papillonnant alors qu'il s'activait sur son sexe, ses caresses devenant plus erratiques.
« Ça a été de la torture après ça. Je devais continuer à te voir. J'pouvais même pas me toucher à travers mes vêtements, et je devais regarder la forme de ta putain de grosse queue tous les jours en répétition. Au moment où tu m'as coincé contre cette porte après Don Juan, j'avais envie d'avoir ton sperme partout sur moi. Et en moi. » Louis était émerveillé, rien qu'en sentant Harry respirer, la peau de son torse chaude contre ses mains.
« Maintenant ? » demanda Harry. « Je peux ? »
« Oui, vas-y, chéri. »
Harry haleta alors qu'il recouvrit le ventre et les cuisses de Louis avec son sperme, se balançant en avant rythmiquement même après avoir terminé, frémissant, son sexe continuant à tressauter. Il libéra les poignets de Louis et ce dernier le tira en avant, son corps tremblant, appuyant son nez dans ses boucles et inspirant son odeur. Lilas, agrumes...
*
Plus tard, entièrement habillé, Louis picorait dans les restes des fajitas que Harry leur avait fait pour le dîner. Le soleil de fin de journée était caché par d'épais nuages, dissimulant les couleurs du coucher de soleil à travers les grandes fenêtres de Harry. Des ombres ocres et prune foncées étaient projetées dans le loft ; c'était ce moment de la soirée où quelqu'un devait allumer la lumière, mais personne ne voulait bouger.
« Est-ce que tu manges le fromage qui a solidifié sur l'assiette ? »
« Tais-toi, » marmonna Louis, un doigt dans sa bouche alors qu'il donnait un coup d'épaule dans celle de Harry en se tenant au comptoir. « C'est délicieux. »
Harry se pencha par-dessus lui, l'encerclant, et lécha son visage. « Eh bien, t'as un goût horrible. » Sa voix était profonde et tellement pleine de tendresse.
Louis essaya de lui donner un coup de coude dans l'obscurité, rigolant lorsque Harry l'esquiva. « Ugh, » Harry sourit, se penchant pour lécher l'autre côté. « Horrible. »
« On aurait dit que t'aimais bien mon goût, tout à l'heure... » répondit Louis avec un sourcil haussé.
Harry secoua sa tête, repoussant la main de Louis alors qu'il se retournait, s'avançant d'un pas pour l'acculer contre le comptoir. « C'est trop tard maintenant, t'as tourné. »
« Vraiment, Styles, ferme-la. » Louis le tira dans un baiser, sentant la peau de ses joues commencer à chatouiller là où Harry l'avait léché à cause de l'air frais. Ils s'embrassèrent pendant quelques minutes, appréciant le confort chaleureux de la bouche et des mains de l'autre alors que la soirée se refermait autour d'eux. Harry se baissa pour venir enfouir son nez dans le cou de Louis.
« Je n'arrive même pas à décrire à quel point tu joues bien ce concerto, » marmonna Harry, sa voix aussi douce et lente que du sirop coulant alors que sa bouche remontait le long de la mâchoire piquante de Louis. « Ça me rend... Bon Dieu, t'es merveilleux ; t'as pas idée de ce que tu me fais. »
« Oh, j'en ai une, » répondit Louis de façon taquine. Il passa un doigt sur la bande de peau exposée entre le tee-shirt de Harry et la ceinture de son jeans, et il le sentit frissonner. « Tu vois ? »
Harry se recula, roulant ses yeux, une expression douce sur son visage alors qu'il fixait Louis du regard. « C'est un peu embarrassant, » dit-il. « Mais je suis en quelque sorte venu à Londres pour toi. Je ne veux pas dire que – » Ses yeux s'écarquillèrent. « Ton jeu ! Je suis venu ici pour ton jeu. J'veux dire, je suis vraiment content de ce qu'il se passe, » il tendit un bras pour venir peloter les fesses de Louis, soulignant ses paroles, « mais je pense que tu devrais savoir que j'ai suivi ta carrière et que j'ai toujours aimé la façon dont tu jouais, et j'ai choisi... je voulais te diriger. »
Il y eut une pause tandis que Harry rougit, ouvrit sa bouche pour ajouter quelque chose d'autre, puis il la referma et haussa des épaules.
« C'était magnifique, » dit Louis. Il tapota la joue de Harry avant de glisser hors de son étreinte, se retournant pour ramasser le reste des assiettes sales. « Quels autres orchestres tu considérais ? T'as dû avoir beaucoup de propositions. »
« Quelques unes, » acquiesça Harry. Louis ne remarqua pas la légère déception sur le visage de Harry, ses traits se durcissant légèrement, comme s'il avait espéré que Louis réponde à sa confession d'une façon différente. « Le seul autre auquel j'ai sérieusement pensé était le Philarmonique de Berlin. Ils ont Florian Weil. »
Louis étouffa un petit rire. « Florian Weil, hein ? » Il ne put pas empêcher sa poitrine de se serrer de jalousie en pensant à Harry s'intéressant à d'autres violonistes. Surtout les allemands charmants avec de longs cheveux foncés qui ressemblaient Daniel Day-Lewis dans Le Dernier des Mohicans. Il grinça des dents alors qu'il imaginait Harry regardant des vidéos de Weil, observant ses épaules larges et ses mains gracieuses alors qu'il jouait sa célèbre version de la Malédiction de Thaïs. Pas que... Louis savait qu'il ne serait pas à la hauteur des attentes de Harry, pas à la fin, pas après que Harry se fut habitué à coucher avec lui et commença à voir les défauts dans son jeu. Mais Florian Weil n'est pas si génial. Pourquoi Florian Weil ? Et puis,
« Qui appelle son enfant Florian, de toute façon ? » grogna Louis, mettant les assiettes dans le lave-vaisselle, faisant semblant d'être nonchalant alors que des sentiments forts prenaient doucement place dans son corps. « Flo. Comment ça va, Flo. Bon vieux Flo. » Il haussa ses épaules et fit une expression exagérée de dégoût.
« C'est un prénom très commun en Allemagne, » dit Harry. « Et en fait, son surnom est Flo. On est de bons amis ; on a beaucoup traîné ensemble quand j'étais à Berlin pendant un moment. Il m'a appris un peu d'allemand. »
Louis laissa tomber la poêle à fajitas dans l'évier plein de mousse avec un plop puis il grogna. « D'accord, Styles, je sais à quel point t'es expérimenté et cool comparé à moi, pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. »
« Quoi ? » Harry releva son regard de là où il était en train d'essuyer le comptoir, ses sourcils froncés de confusion. « Je ne suis pas... »
« Il est surmédiatisé de toute façon, » continua Louis, entendant sa voix un peu haute, un peu stridente, mais il était soudainement incapable de contrôler son ton amer. « Super surestimé. »
« Bien, » acquiesça Harry, ses épaules tendues alors qu'il regardait fixement le marbre mouillé du plan de travail. « Tout le monde est surestimé à part toi, n'est-ce pas Louis ? »
Il laissa tomber le chiffon et s'éloigna en secouant sa tête, Louis le fixant du regard. « Je ne... » essaya-t-il de dire, essuyant ses mains savonneuses sur son pantalon, tout son corps soudainement tendu de peur. « Tu sais que je ne pense pas que... » Harry lui fit signe de se taire, grimpant les escaliers en colimaçon menant à son lit. Louis l'entendit se coucher sur le matelas.
Putain. Louis mordit l'intérieur de sa lèvre, regardant fixement le loft sombre. Souhaitant que Harry allume une lampe ou autre pour que Louis puisse au moins le voir là-haut. Il ne savait pas quoi faire. Il n'avait pas mis Harry en colère avant, pas pendant qu'ils faisaient ça, en étant dans l'espace l'un de l'autre tout le temps, et il n'avait aucune idée de comment il était supposé régler ça. Harry ne peut possiblement pas penser que c'est toujours ce que je ressens à son sujet... Qu'il est surmédiatisé. Ce n'est pas un idiot manquant de confiance en lui comme moi. Louis se sentit brusquement et inexplicablement frustré à l'idée que Harry puisse ne pas être sûr de lui. Et il y avait une irritation perverse qui flottait dans sa poitrine, voulant savoir pourquoi Harry serait suffisamment stupide pour prendre en compte l'opinion de Louis à son sujet, alors qu'il ne valait de toute évidence rien. Il avait été nul pour lire Harry. Pendant tout ce temps, il s'était inquiété pour tout, et il ne pouvait toujours pas... Il n'arrivait toujours pas à comprendre. Pas du tout. Alors il finit de nettoyer, prenant plus de temps qu'il n'en avait jamais passé dans sa propre cuisine à essayer de rendre tout impeccable. Il débattit avec lui-même pour savoir s'il devait partir. Est-ce que Harry se demandait ce qu'il faisait toujours dans son appartement ? Peut-être qu'il devrait simplement... Ou devrait-il essayer de s'expliquer ?
Louis baissa ses épaules, une main sur la poignée, la manche de sa veste à moitié relevée sur son bras gauche. Il ne voulait pas partir. Pas alors qu'il pouvait toujours sentir les mains de Harry sur lui, pas après la journée qu'ils avaient passé l'un contre l'autre, le sang chaud, se faisant rire. Se faisant jouir. Les nerfs de Louis s'embrasèrent ; il frissonna en se souvenant de la façon dont il avait joué, et de quoi Harry avait eu l'air, le joli arc de ses lèvres et la courbe de ses hanches, le regardant depuis le lit avec un regard intense. Le magnifique et merveilleux Harry. Il était comme une sorte de trésor sur lequel Louis avait réussi à tomber, un petit diamant brillant caché par l'univers, qui se trouvait avoir été assigné à la Cabane Dogwood même s'il était trop jeune...
« Oh, puis merde. » Louis secoua la manche de sa veste et la lança sur le dossier du canapé. Il monta lentement l'escalier pour découvrir Harry endormi, couché en boule et serrant un oreiller contre son torse. Louis fut à moitié soulagé qu'il n'ait pas à s'expliquer, n'ait pas à expliquer quoi que ce soit. Pas tout de suite. Harry avait un froncement tempétueux sur le visage, mais ses joues étaient sèches. Pas de trace de larmes. Louis retira ses vêtements et se coucha à côté de lui. Il posa une main sur son dos pour sentir le rythme de ses profondes respirations, inspirer puis expirer. Inspirer, expirer.
Louis espérait qu'ils n'auraient pas à en parler le lendemain matin.
« Quel est le nom de notre équipe, alors ? » demanda Harry, se poussant plus loin sur le banc pour que Louis puisse s'assoir à côté de lui dans le box. Niall les avait invités pour un quiz dans un pub à la dernière minute. Apparemment aucun des autres joueurs de cor d'harmonie n'avait pu se libérer, à part Gladys, et ça semblait être une bonne façon de se détendre avant un concert.
« Les Biscuits, » dit Niall d'un air absent, regardant par-dessus son épaule vers Gladys, qui était en train d'inscrire leur équipe auprès du maître du quiz.
Louis fit une grimace. « Les Biscuits ? » demanda-t-il, sceptiquement. « Euh. Est-ce que les noms d'équipe ne sont pas supposés être des jeux de mots ou quoi ? »
Niall haussa des épaules, indifférent.
« Vous êtes des joueurs de cor d'harmonie, bon Dieu ! » dit Louis. Il donna un coup de coude à Harry, souriant en coin, puis il fit un signe de la tête vers Niall. « Les Corps à Corps, voilà ! J'en ai trouvé un pour vous. Parfait. On est fin prêt ! Il. N'y. A. Pas. De. Quoi. »
Harry rigola et roula tendrement des yeux. Il retint un sourire à la façon dont la cheville chaude de Louis bougea contre la sienne alors qu'il s'installait totalement sur le banc. Louis avait appuyé leurs jambes l'une contre l'autre sous la table dès qu'ils avaient été assis. Il avait été inhabituellement démonstratif pendant toute la journée, réellement, et Harry suspectait que ça pouvait être sa façon de s'excuser pour la petite dispute au sujet de Florian Weil qu'ils avaient eu la veille. Y penser fit des choses étranges au cœur de Harry, ça le rendit heureux et bizarrement inquiet tout à la fois.
Niall se retourna vers eux, prenant une gorgée de sa bière. « Tu peux voir ça avec Gladys, Tommo. C'est elle le capitaine, pas moi. »
Il était évidemment extrêmement impressionné par les capacités de Louis à faire des jeux de mots, ce qui fit encore plus rire Harry. Il se sentait particulièrement heureux parce qu'il pouvait sentir Louis s'agiter à côté de lui. C'était encore mieux quand Louis était remonté ; il était beaucoup plus susceptible d'attaquer Harry avec des baisers pour soulager la tension.
« Eh bien, Mme Howard, » dit Louis lorsque Gladys revint à leur box et s'assit à côté de Niall.
« Oui, M. Tomlinson ? » répondit-elle, ne levant pas son regard de là où elle organisait le matériel de leur équipe ; une feuille de score, un carnet à réponse, et trois mini-crayons tous alignés sur la table.
« Les Biscuits, Gladys ? Réellement ? » continua Louis.
Gladys leva son regard, lui souriant avec une sorte de tolérance bienveillante. « Louis, mon cher, cher, garçon, je fais ce genre de quiz avec le même nom d'équipe depuis avant même que tu sois né... Je ne vais pas en changer maintenant parce que, quoi ? Vous voulez faire une sorte de... » Elle fit un mouvement flottant dédaigneux avec une de ses élégantes mains manucurées, « d'insinuation sexuelle stupides à propos d'un cor d'harmonie ou quoi ? »
« Dis-lui, Gladdo ! » s'exclama Niall avec un énorme grognement de plaisir, essuyant la bière de sa bouche avec le dos de sa main et gloussant. « Biscuits pour la vie ! »
Louis s'affala de façon théâtrale contre le dossier du banc, correctement réprimandé.
Les yeux de Gladys pétillèrent ; elle était clairement attendrie. « Désolé, Tommo. »
Harry rigolait silencieusement à côté de Louis, mordant sa lèvre. Il dut s'assoir sur ses mains pour ne pas enrouler un bras autour de lui pour le réconforter, même s'il savait que Louis réagissait de façon aussi dramatique pour l'effet comique.
« Pourquoi Les Biscuits ? » demanda Harry à Gladys, espérant se distraire. Il prit une petite gorgée de bière.
Niall posa un coude sur la table, posant son menton dans sa main et regardant Gladys avec un air un peu rêveur. « J'adore cette histoire, » marmonna-t-il. « C'est romantique à mort. »
« Oh vraiment ? » Louis se redressa, attrapant sa propre pinte, sa voix joyeuse et pleine d'intérêt. Le cœur de Harry loupa un battement à la façon dont il avait collé leurs chevilles plus fermement en entendant le commentaire de Niall, une sensation chaude de plaisir se répandant à travers son corps.
Gladys tapota le bras de Niall. « T'es tellement mignon à toujours vouloir me faire plaisir. » Ils gloussèrent tous les deux, tous les deux rassurés en sachant que ce n'était absolument pas un fardeau pour lui.
« Pour répondre à votre réponse, M. Styles, » dit-elle, se tournant vers Harry, « j'ai rencontré mon mari à l'université. Nous travaillons un cet horrible petit café ensemble, le Swinton. » Elle fit un petit mouvement de la tête et un léger rire à ce souvenir, et Harry sentit un sentiment amer dans son ventre. « Il s'appelait Alan Cooke, mon mari. » Gladys rigola à nouveau après l'avoir dit puis elle fit une pause pour regarder Harry droit dans les yeux. « Il est décédé il y a seize ans et j'ai toujours un frisson en disant son nom à voix haute... Alan Cooke. »
Louis Tomlinson, pensa Harry, incapable de s'en empêcher. Louis Tomlinson, Louis Tomlinson. Son cœur se serra à la stupide décharge électrique que ça envoya dans son corps, à chaque fois. Louis écarta encore plus ses jambes, poussant leurs genoux l'un contre l'autre et Harry déglutit fortement, hochant de la tête vers Gladys pour qu'elle continue.
« Bref, c'était Cooke avec un e, » expliqua Gladys. « C-O-O-K-E. Et c'était très important pour lui, ce e à la fin. Il s'énervait toujours si quelqu'un l'écrivait sans le e sur le planning, il s'assurait toujours de le spécifier lorsqu'il disait son nom, ce genre de chose. Alors on le taquinait à ce sujet. 'Cookie', qu'on l'appelait tout le temps. » Elle secoua sa tête, roulant ses yeux pour elle-même. « Jusqu'à ce que finalement, étant une vraie maîtresse de l'humour, je me suis rendue compte qu'on devrait réellement l'appeler Alan Biscuit, à la place. »
Harry luttait fortement pour ne pas sourire largement. C'était comme si son cœur prenait trop de place dans sa poitrine.
Gladys éclaircit sa gorge. « Cependant, on ne sortait pas encore ensemble à l'époque. J'avais deux ans de plus que lui, et j'utilisais ça comme un moyen de me protéger de ce que je ressentais réellement pour lui. Je ne faisais que le taquinait ; je n'étais définitivement pas en train de filtrer. Alan Biscuit était peut-être grand, roux, intelligent, gentil et faisait de bons sandwichs au salami spécialement pour moi, mais c'était un bébé et ce n'était certainement pas un coup de cœur ! »
Ils rigolèrent tous légèrement. Harry dut brièvement fermer ses yeux, serrant ses poings. Il avait tellement envie de serrer Louis contre son flanc, il mourrait d'envie de tendre une main et la poser sur sa cuisse.
« Jusqu'à un dimanche soir, on avait tous prévu d'aller faire un quiz dans un pub, toutes les personnes travaillant chez Swinton. C'était plus moins un truc hebdomadaire. Le nouveau quiz du dimanche soir au White Swan était pour les gens du milieu. Mais cette fois-ci, il s'est avéré que Alan Biscuit et moi étions les deux seuls à y avoir été. » Harry se déplaça joyeusement à sa place ; les yeux de Gladys pétillaient si fort. « Et j'ai pensé que j'allais être très drôle, alors j'ai dit, « Je vais nous inscrire ! » et j'y suis allé et j'ai inscrit notre équipe sous le nom Les Biscuits. Et je suis retournée vers Alan en me sentant fière de moi-même, et quand il a vu ce que j'avais fait, il a dit, 'Oh Les Biscuits, hein ? Au pluriel ? Quoi, on est marié maintenant ?' » Gladys rigola doucement, un tremblement d'émotion dans son rire. « Et soudainement, j'ai simplement su. J'ai su que c'était Alan et ça allait continuer à être Alan pour moi pendant un long, long, moment. Et j'ai dit, 'Si je me marie à toi, Biscuit, je garde mon propre nom.' Puis il a ri, a pris ma main et voilà. »
Harry laissa échapper un long soupir mélancolique à la fin de l'histoire. Il devait probablement avoir des étoiles dans les yeux, parce que tous les autres éclatèrent de rire. Harry rougit légèrement, mais se joignit à eux.
« D'accoooord, très bien, » geignit doucement Louis, gloussant toujours. Il tendit une main par-dessus la table et serra celle de Gladys, lui souriant. « Je suppose que Les Biscuits est un nom d'équipe acceptable après tout. »
« C'est très gentil de ta part, Louis, » répondit Gladys.
« Ne vous en faites pas, » dit Louis, faisant un haussement joyeux d'épaule et un petit signe de la main. « Maintenant, est-ce que vous êtes bon ? Parce que, personnellement, je préfère gagner que perdre de façon générale. »
Harry mordit l'ongle de son pouce, fixant de façon absente sa bière pendant un moment alors qu'ils parlaient de leur stratégie d'équipe, de leurs points forts et faiblesses. La jambe de Louis était toujours agréablement collée à la sienne sous la table et la charmante histoire de Gladys s'attardait dans sa tête, ça aurait dû être merveilleux, mais Harry ressentit une mélancolie sous-jacente à la place.
Louis ricana à côté de lui, de cette façon parfaite dont lui seul le faisait, ses yeux se plissèrent joyeusement en réaction à quelque chose que Niall avait dit. Il secouait sa tête, comme s'il attendait simplement la fin des absurdités de Niall pour parler à son tour. Le cœur de Harry loupa un battement en le voyant puis se remit à battre douloureusement.
Louis Tomlinson, pensa Harry, la même exaltation douce que tout à l'heure parcourut son corps quand il avait prudemment prononcé le prénom de Louis dans sa tête. Est-ce qu'il pense à toi de cette façon ? Est-ce qu'il le fera un jour ? se demanda-t-il, alors que Louis et Niall continuaient. Tu ne sais pas. Tu ne sais même pas, espèce d'imbécile désespéré. L'émotion serra sa gorge et fit presque piquer ses yeux. Il est juste là à côté de toi. Il est là et il te manque quand même.
« C'est quoi tes meilleures catégories, H ? » demanda Louis, inconscient, donnant un coup de coude à Harry juste au moment où il leva sa pinte pour boire une gorgée. Les yeux de Louis brillaient dans la lumière tamisée du pub. Il était terriblement beau.
Tu vas devoir lui parler. L'idée fit un énorme nœud dans son estomac. Tu sais que tu dois lui parler.Harry le savait depuis un moment. Tout était toujours trop indéfini. Pour lui, enfin. Il l'avait obstinément ignoré ; il désirait toujours la présence de Louis.
« Hmmm ? » dit Louis pour l'inviter à répondre lorsque Harry ne le fit pas. Sa bouche se courba en un petit sourire méchamment taquin. « Les pantalons moulants ? Soin pour boucles ? Le protocole pour une séance photo nu au bord d'une route ? »
Harry réussit à éloigner toutes ses pensées émotionnelles gênantes, puisqu'il y avait des choses beaucoup plus urgentes.
« Oh, et quel est ton domaine d'expertise, hein, Tommo ? » demanda-t-il, souriant en coin, faisant un signe de la tête vers Niall pour s'assurer qu'il écoutait. « Être un casse couille court sur pattes ? »
Les yeux de Niall s'illuminèrent. Il éclata de rire, sa bière débordant de sa pinte. « Sous-catégorie : Que faire quand tu ne peux pas atteindre... »
« Vous pouvez tous les deux aller vous faire foutre, » dit Louis, roulant ses yeux et croisant ses bras sur son torse alors qu'ils rigolaient tous les deux. Il réprima un sourire, cependant, Harry put le voir aux bords de ses yeux.
« D'accord, messieurs, » déclara Gladys, levant un doigt et le pointant vers là où le maître du quiz s'était installé derrière eux, indiquant qu'il était temps d'écouter. « Ça suffit. Concentrons-nous, c'est sur le point de commencer. »
Louis soupira de protestation, comme s'il n'était évidemment pas à blâmer.
« Oh, tais-toi, Pointe des Pieds, » dit-elle, et il y eut tellement de rire et de douleur au ventre ensuite qu'ils entendirent la première question de la soirée seulement lors de la deuxième lecture.
Deux heures plus tard, Les Biscuits était au coude à coude avec les J'viens de Quizzer mon pantalon au moment de la question finale. Louis était hors de lui et il exprimait sa culpabilité d'avoir donné la mauvaise réponse à la dernière question (« Qui John McEnroe a-t-il battu pour accéder à la finale de Wimbledon en 1980 ? ») en remettant toute la faute sur Harry, facétieusement. Ou à moitié facétieusement, en fait.
« Tout est de ta faute, Styles, » dit-il, repoussant sa frange de devant ses yeux et lança un regard noir à ce qui semblait être le capitaine de l'autre équipe, comme s'il espérait l'apeurer pendant la petite pause avant la grande question finale.
« Quoi ? D'où tu sors ça ? » dit Harry dans un grincement, ses sourcils s'haussant dans un outrage exagéré.
« 'Peut-être que c'était Jimmy Connors,' » dit Louis, imitant la contribution de Harry à leur remue-ménage lors de la réponse précédente dans un murmure aigu.
« Oh, d'accord. Alors suggérer la bonne réponse fait que c'est de ma faute ? D'accord, j'essayerai de m'en souvenir pour la prochaine fois, » se moqua Harry, enfonçant l'un de ses longs doigts dans le flanc de Louis.
Louis courba son torse vers la droite, utilisant son coude pour bloquer l'attaque de Harry alors qu'il laissa échapper un petit gloussement. « Eh bien, si tu avais parlé avec un peu plus d'assurance... j'dis juste que... » il laissa traîner sa phrase.
Harry grogna d'un air incrédule, ressentant une affection si frustrante envers Louis même s'il était insupportable. A cause de ça, en réalité. « Bien sûr, tu n'étais pas fermement résolu à dire que c'était Ivan Lendl depuis le début. Tu n'as pas écarté l'opinion de tous les autres, ou quoi. Nope ! Tellement ouvert à la contribution des autres, comme d'habitude. »
« Exactement, » dit Louis, souriant à Harry avec un air de satisfaction. « Mince, Hazza, t'es vraiment bon pour faire des résumés d'événements qui viennent juste de se produire. C'est un talent incroyable. »
Harry éclata de rire, secouant sa tête avec une exaspération pleine de tendresse. « T'es foutrement ridicule. »
Louis haussa à nouveau ses épaules, souriant, ses yeux pétillant de plaisir à la réaction de Harry.
Harry ne s'était pas rendu compte qu'ils étaient observés jusqu'à ce que Niall fasse un bruit d'amusement de l'autre côté de la table.
« Quoi ? » demanda Louis avec prudence, le rose sur ses joues identique à celui sur celles de Harry.
« Je n'ai rien dit, » dit Niall, prenant une gorgée de bière avec un air plutôt fier de lui. Il rigola lorsqu'il vit les regards qu'ils lui lancèrent en réponse. « D'accord, très bien. C'est juste, vous voyez, je suis quand même très content d'avoir eu raison à votre sujet. » Il fit un signe entre eux avec son verre. « Sur le fait que vous allez bien vous entendre. »
Harry sentit une piqûre d'embarras parcourir son dos, et il recommença à mordre l'ongle de son pouce.
« J'veux dire, vous êtes tous les deux si sacrément bizarres, » dit Niall, secouant sa tête. Son visage s'illumina soudainement, comme s'il venait juste de se souvenir de quelque chose. « Vous avez plus de choses en commun que ce que vous croyez ! Genre, la dernière fois, j'étais à Tesco en train d'acheter du pain à l'ail parce que j'avais envie d'en manger, et le Boléro est passé dans le magasin. Une putain de version Muzak du Boléro. Je me suis rendu compte que genre, bordel de merde ! Je n'ai jamais rencontré deux personnes qui détestent le Boléro autant que Harry et Louis. Jamais dans ma vie. »
Harry se figea à sa place, les mots de Niall lui tombant dessus comme mille litres d'eau glacée. C'était comme si son cœur avait cessé de battre dans sa poitrine et son corps s'était vidé de tout son sang. Il ne clignait pas des yeux. Il ne respirait plus.
« Tu sais, Haz, » continua Niall, complètement inconscient que le monde tel qu'ils le connaissaient était en train de disparaître. « J'ai toujours trouvé que c'était étrange que tu ne l'écoutes jamais. Puis j'ai été à un concert, il y a quelques années, avec ce loser, et il s'est levé dès qu'elle a commencé ! Putain, il m'a abandonné, Louis... »
Harry était juste vaguement conscient du fait que Niall était en train de parler, à présent. Son choc initial était passé et il était plongé dans la chaleur maladive et oppressante d'une humiliation du passé et du présent. Baaa-ba-da-da-da-da-da-dut-da-da-dahhh... De la sueur perla sur sa peau glacée. Le mélange entre la honte et la douleur était si écrasant et tranchant, Harry pensait qu'il pourrait s'étouffer avec ; il pouvait presque sentir la bile à la base de son œsophage.
Il fixa droit devant lui avec un air absent, priant pour que Niall ne remarque pas sa gêne et à quel point il était au bord des larmes. Louis l'avait probablement déjà lu sur son visage. Il se sentait totalement exposé, les profondeurs de ses insécurités d'enfants mises à nu. Louis Tomlinson. Harry était tellement conscient de la présence de Louis à côté de lui sur le banc, c'était comme s'il était assis à côté d'un fil électrique chargé.
Puis la main de Louis se posa sur celle de Harry sous la table. Ce dernier fit un doux son involontaire, son cœur remontant dans sa gorge et y restant. Il dut fermer ses yeux, sur le point de pleurer pour une raison totalement différente maintenant que les petits doigts chauds de Louis s'enroulaient autour des siens. La prise de Louis était ferme et rassurante, il serrait la main de Harry à des intervalles réguliers, passant occasionnellement son pouce en de petits cercles sur la peau délicate du dos.
Harry put sentir le pouls de Louis accélérer lorsque son poignet se colla contre le sien. Ça lui fit désirer tellement de choses, il en mourrait absolument d'envie. Il se sentait plein à ras bord, plein d'émotions inexprimées et incroyablement fortes. Louis Tomlinson, pensa à nouveau Harry, juste au moment où celui-ci appuya le bout de ses doigts dans la paume de sa main. Il soupira, et serra la sienne en retour.
« Je pense qu'on devrait miser les quinze points, quoi qu'il arrive. Le tout pour le tout ! » dit Gladys, sa voix sonnant toujours lointaine aux oreilles de Harry. Le maître du quiz avait dû annoncer que c'était la question finale.
« Comme vous voulez, Howard, » entendit-il Louis croasser, sa voix craquant légèrement.
« Vraiment ? » demanda Niall, comme si lui et Gladys s'étaient attendu à devoir lutter un peu plus. « Génial ! Allez les Biscuits ! En route pour gagner ! »
Ils finirent par prendre la quatrième place, mais Harry n'arrivait pas à s'en soucier. Louis continua de tenir sa main jusqu'à ce qu'au moment où ils partirent.
Dès qu'ils montèrent dans le taxi pour aller à Hampstead, Louis tira Harry vers lui, glissant rapidement un bras autour de ses épaules. Il arrangea avec soin la position de Harry contre lui, ainsi son corps était presque perpendiculaire au sien, ses longues jambes s'étendant dans toute la largeur du véhicule, l'arrière de la tête de Harry reposant contre la clavicule de Louis, juste en dessous de son menton. A part Louis murmurant l'adresse de Harry au chauffeur et leur installation, ils passèrent le trajet en silence. Louis garda son visage appuyé contre les cheveux de Harry, inspirant de temps en temps son odeur d'une façon qui fit gonfler le cœur de Harry. Il guida ce dernier dans son immeuble avec une main dans le bas de son dos.
Ce ne fut que lorsqu'ils furent en sécurité dans l'appartement de Harry et qu'ils eurent retiré leurs chaussures, se tenant presque timidement l'un à côté de l'autre dans l'entrée, que Harry releva la tête pour risquer de regarder Louis droit dans les yeux. Il laissa échapper un rire étranglé et nerveux à ce qu'il y vit, ébranlé et submergé par la douceur qui brillait dans les yeux de Louis alors qu'il le regardait, presque infiniment tendre. Il ouvrit sa bouche pour parler, mais il finit par prendre une inspiration saccadée à la place, incapable de maîtriser toute l'émotion s'agitant en lui.
« Oh, » dit Louis d'une voix étouffée, « Haz. » C'était doucement pondéré, la façon dont Louis le prononça, sa voix dense et presque larmoyante, et ça remplit Harry d'une joie agréable et terrifiante.
Louis fit un pas vers lui, levant doucement une main pour caresser sa joue. « Harry, » chuchota-t-il, à bout de souffle, alors qu'il appuyait son pouce contre les lèvres légèrement entrouvertes de Harry. L'air hésitant et retroussé de Louis fut plein de respect lorsqu'il continua. Il balbutia calmement, ne brisant pas le contact visuel. « T'es tellement – t'es tellement beau. Tu dois – tu dois le savoir. T'es tellement beau à mes yeux, Harry. »
Harry avait observé Louis avec des paupières lourdes, et elles se fermèrent aux paroles de Louis, une chaleur traversant son corps. Il était tellement excité qu'il se balançait légèrement d'avant en arrière, comme une sorte de métronome humain gardant un battement irrégulier.
Louis bougea sa main jusqu'à la nuque de Harry, le stabilisant avec un contact familier.
« Harry, je – » commença Louis, se coupa et déglutissant fortement. Il frottait son pouce sur la peau de la nuque de Harry, comme il le faisait souvent, mais il y avait un tressautement nerveux dans ses mouvements, une saccade qui n'était normalement pas là. Ça réconforta un peu plus Harry et il soupira, ses yeux s'ouvrant doucement pour pouvoir regarder Louis.
Louis laissa échapper un petit rire plein d'angoisse, secouant sa tête. Il prit une profonde respiration et essaya à nouveau. « Je- Je voulais simplement que tu saches à quel point – à quel point je suis désolé. » ça sortit dans un murmure rauque, mais sa voix devint un peu plus confiante lorsqu'il continua, la prise de sa main se faisant plus ferme dans la nuque de Harry. « Je suis tellement désolé en ce qui concerne le Boléro, Harry. Je – Je suis désolé pour tout ça. La façon dont j'ai agi à l'époque. La façon dont je t'ai traité... C'était – Je... ça me tue, Harry. Je suis tellement désolé. Tellement désolé. »
Harry fit un petit bruit peiné. Il pouvait voir dans les yeux de Louis qu'il s'agissait d'excuses sincères, et ça avait tellement de signification pour lui qu'il n'arrivait pas à correctement articuler une réponse ; il était trop bouleversé, c'était trop à la fois. Il ferma ses yeux et se pencha en avant pour appuyer son front contre celui de Louis, respirant profondément en même temps que lui pendant quelques instants. Le cœur de Harry battait si fort qu'il allait presque sortir de sa poitrine, son système nerveux dans un désordre total, et sentir leurs corps se toucher d'une manière aussi simple le maintenait en quelque sorte au sol.
« Harry, » murmura Louis d'une voix rauque, son front toujours contre celui de Harry, ses doigts glissant à travers ses boucles. « Je suis juste réellement déso— »
« C'est bon, Louis, » chuchota Harry. Il se recula, se tenant bien droit, mais restant suffisamment proche pour caresser d'une main rassurant le dos de Louis, la laissant s'installer de façon possessive au-dessus de ses fesses. « C'est bon. »
Harry tira sur sa lèvre inférieure avec son pouce et son index alors qu'il regardait Louis de haut, ses yeux parcourant le visage de Louis comme s'il essayait de le mémoriser. Il y avait tellement d'autres choses dont il devrait parler avec Louis à cet instant, tellement de choses qu'il voulait lui dire, et tellement de choses qu'il avait besoin de lui demander.
Il prit une inspiration et ouvrit sa bouche pour parler, mais rien ne sortit. Il ne savait même pas par où commencer. Ou comment le faire.
Louis avait le regard levé vers lui avec une telle transparence, mais voir Harry avoir du mal à parler avait ramener une méfiance dans les traits de son visage. Ses yeux étaient plein de prudence à présent, comme s'il avait peur de ce que Harry pourrait être sur le point de dire. L'esprit de Harry retourna en arrière, lorsqu'ils étaient au pub, à la façon parfaite dont Louis avait tenu sa main, sa chaleur, et il rendit compte qu'il avait également peur. Il craignait que s'il parlait tout de suite, il ruinerait ce beau moment fragile entre eux. Il ne voulait pas effrayer ce Louis ; il voulait le gardait.
Alors il déglutit ses émotions conflictuelles et fit preuve de témérité à la place, tirant Louis dans ses bras, cherchant ses lèvres et l'embrassant avec ferveur. Louis laissa échapper un petit bruit de surprise mêlée à du plaisir puis il répondit à son baiser dans la même mesure, sa langue s'enfonçant immédiatement dans la bouche de Harry, habile, caressant la sienne et le faisant gémir.
Ils se déplacèrent jusque dans le salon et Louis accula Harry contre un des murs. Harry ressentit une sorte de bonheur vertigineux et grisant à l'attention totale que lui portait Louis, frissonnant à la façon dont ses mains étaient avides de lui, parcourant tout son corps alors qu'ils s'embrassaient. C'était, toujours, quelque chose de si enivrant, la façon dont l'empressement désespéré de Louis correspondait au sien. A quel point ils fonctionnaient bien ensemble. Bon Dieu. Louis. Harry avait envie de le dévorer.
Il pelota le merveilleux cul de Louis et enfonça le bout de ses doigts dans la chair, comme il savait que Louis aimait, gagnant un grincement étouffé mais ravi pour ses efforts. Ça le fit glousser contre les lèvres de Louis dans une exaltation ridicule.
« Tais-toi, » dit Louis, brisant le baiser et gloussant lui-même un peu. Il donna un petit coup de poing dans le ventre de Harry, le faisant s'écarter légèrement sur le côté. Cependant, Harry ne relâcha pas sa prise ferme sur les fesses de Louis.
« Non, non. Je ne me tairai pas, » roucoula taquinement Harry dans l'oreille de Louis, sachant que ça l'agacerait. « Je sais ce que vous aimez, M. Tomlinson. »
Harry prit une inspiration saccadée, faisant également un petit grincement lorsque Louis passa une main sous son pull, frôlant la peau de son torse et caressant avec son pouce son téton droit avant de le pincer.
« Je sais ce que t'aimes aussi, » chuchota Louis, sournois et légèrement taquin. « Et autant t'aimes ça, » il passa à nouveau son pouce sur son téton, appliquant plus de pression, « je crois vraiment que t'aimes encore plus mon cul que moi. N'est-ce-pas, Styles ? »
Encore plus de sang se précipita dans la région sud de Harry alors qu'il s'appuyait totalement contre le mur et écartait ses jambes, calant Louis entre ses cuisses. Il malaxa la chair de la fesse droite de Louis, appréciant la façon dont les paupières de ce dernier papillonnèrent.
Il ne réussit qu'à laisser échapper un faible son en réponse.
« Je parie que t'es pressé d'enfoncer tes dents dedans, » murmura Louis, embrassant le cou de Harry.
Ce dernier rougit, grognant à cette idée. Un frisson d'envie parcourut sa colonne vertébrale.
« Je pense que, » dit Harry, sa voix rauque, son pouls battant dans la chaleur de son visage. Il bougea sa main droite jusque dans le bas du dos de Louis puis il la glissa à l'intérieur de son pantalon, passant ses longs doigts sous l'élastique de son sous-vêtement et caressant légèrement sa raie. « Je pense que, » recommença-t-il, lorsque Louis haleta et se cambra contre lui au contact, se frottant subtilement contre la hanche de Harry puis poussant son bassin vers sa main. Il éclaircit sa gorge. « En fait, je pense que c'est un favori partagé, Louis. »
« Mon Dieu, Hazza, » grogna Louis, enfouissant son visage chaud et rouge contre le pull de Harry quand le majeur de Harry glissa finalement entre ses fesses.
Harry pouvait sentir le sexe chaud de Louis contre lui, durcissant déjà dans son pantalon, et il dut prendre une inspiration profonde et mesurée pour se calmer avant de continuer. « A quoi tu penses ? Hmm ? Parce que je parie que tu penses à mes mains sur tes fesses nues, tout comme moi, hein, Lou ? Les serrant et les écartant. Te léchant, doucement et lentement, juste comme tu aimes ça. »
Louis frémit contre lui, tressautant rigidement et laissant échapper un petit gémissement. « Putain. Harry. S'il te plaît, » gémit-il. « S'il te plaît. »
Il leva le regard vers Harry, une couleur intense se répandant sur ses pommettes, sa respiration saccadée, ses yeux infiniment bleus. Il semblait aussi follement excité que Harry, et juste tellement, tellement douloureusement ouvert à lui. De l'affection passionnée et vulnérable brillaient en face de Harry ainsi qu'un désir fou d'une intensité qu'il n'avait jamais vu auparavant. Ça fit cesser de battre le cœur de Harry ; c'était la chose la plus belle qu'il n'avait jamais vu... ça fit céder quelque chose à l'intérieur de lui.
« Putain, Louis, » dit Harry, ruiné. Il leva la main qui n'était pas enfouie dans le pantalon de Louis pour couvrir ses propres yeux. Sa voix était teintée de désir. « Bien-bien sûr. Ouais. Evidemment. »
Ils rigolèrent tous les deux alors qu'ils chancelaient en montant l'escalier en colimaçon, instables sur leurs jambes. Harry suivait Louis, le laissant le tirer par les doigts. Louis continua de lui sourire de cette petite façon qui donnait en quelque sorte l'impression à Harry qu'il pourrait s'évanouir.
Lorsqu'ils arrivèrent en haut des escaliers, ils enlevèrent doucement les vêtements l'un de l'autre. La respiration de Harry se fit de plus en plus profonde au fur et à mesure que la peau dorée de Louis était révélée. Ça le surprenait parfois à quel point c'était toujours aussi délicieux de regarder Louis, comment ça semblait devenir de plus en plus délicieux à chaque fois.
« Comment tu me veux ? » demanda Louis.
Harry dut détourner ses yeux du sexe luisant de Louis pour répondre. « Sur – sur le ventre, » finit-il par dire, toussant dans sa main.
Il guida Louis sur le lit, empilant les oreillers sous ses hanches et s'installant derrière lui entre ses jambes. Il passa doucement ses mains le long des flancs de Louis, pour commencer, mordant sa lèvre de pur bonheur à la chair de poule qu'il y fit apparaître.
Voir Louis comme ça, sa tête tournait sur le côté, contre le lit, ses cils charbonneux sur sa joue, la ligne gracieuse de sa colonne vertébrale se cambrant jusqu'à la généreuse courbe de ses fesses – ça coupait toujours le souffle de Harry. Particulièrement ce soir, pensa-t-il, un frisson de tendresse le traversant.
« T'es tellement magnifique, Lou, » murmura-t-il, avant de déposer une ligne de baiser le long de son dos, mordillant doucement la peau douce. Louis se tortilla sous ses attentions, se cambrant à chaque baiser et laissant échapper les plus jolis petits gémissements, le genre qui rendait Harry absolument fou et qui allait directement à son sexe. « Tellement magnifique, toujours Louis, toujours, » dit Harry, alors qu'il déposait ses lèvres contre les fossettes à la base du dos de Louis.
Il malaxa les fesses de Louis en faisant des petits cercles, les soulevant un petit peu, comme s'il testait le poids.
« C'est le cul parfait, » croassa brusquement Harry, se penchant en avant pour enfoncer prudemment ses dents dans la fesse gauche, souriant quand Louis haleta. Il embrassa le fantôme de la morsure puis s'accroupit à nouveau. « Est-ce que tu peux réellement me blâmer ? Tellement parfait. J'y pense tout le temps, » dit-il, se permettant de le serrer à nouveau de façon satisfaisante et l'observant rebondir lorsqu'il y donna une petite tape.
N'importe quel autre soir, Louis aurait répliqué avec une sorte d'objection subtile à l'éloge de Harry, il lui aurait fait savoir d'une quelconque manière qu'il trouvait que les compliments étaient exagérés et immérités. Il aurait grogné d'incrédulité ou roulé des yeux, ou fait une remarque sarcastique tout en se tortillant légèrement, mal à l'aise sous cette attention positive. Pas cette fois. Cette fois, quand Harry leva son regard vers Louis, il vit un rougissement de plaisir s'épanouir sur le profil du visage de Louis et se répandre le long de son cou. Louis semblait complètement détendu et heureux dans sa position vulnérable et pendant une stupéfiante seconde, Harry ressentit tellement de chose pour lui qu'il crut qu'il pourrait en pleurer.
« Louis, » murmura Harry, bouleversé. Il baissa sa tête pour se mettre à la tâche l'attendant.
Il écarta soigneusement les fesses de Louis et passa légèrement sa langue sur son entrée dans une série de petites léchouilles taquines, grognant quand Louis se cambra en réponse et un spasme visible parcourut les muscles de son dos. Tout l'air sortit des poumons de Louis alors que Harry continuait, et il fit un bruit étouffé, enfouissant totalement son visage dans les draps.
Harry aimait toujours ça, il aimait la façon dont ça rendait doucement Louis fou. Mais c'était particulièrement intime et merveilleux ce soir, alors qu'il s'occupait de Louis, mordillant et suçant son entrée, le faisant trembler, avant de l'ouvrir encore plus et pousser sa langue à l'intérieur. Louis gémissait pleinement et se tortilla contre la pile d'oreiller lorsque Harry fit pénétrer un doigt humide à côté de sa langue.
« Harold, » dit Louis d'une voix étouffée. « Bon Dieu. »
Harry garda sa main gauche en mouvement sur la hanche de Louis, malaxant occasionnellement sa fesse alors qu'il continuait de préparer Louis, le pénétrant doucement, faisant aller et venir sa langue. Il sentit Louis devenir rigide sous lui, la cambrure de son dos encore plus prononcée qu'auparavant, et pendant une seconde il pensa que Louis avait joui.
« Putain, » souffla Louis, haletant et repoussant la tête de Harry avec une main moite, tordant son cou pour le regarder. « Putain. Harry, c'est trop. Arrête. S'il te plaît. J'veux pas venir tout de suite. Je-j'veux te chevaucher. J'veux tellement te chevaucher. »
Le cœur de Harry loupa un battement à l'expression désespérée et pleine d'espoir sur le visage de Louis. Son propre sexe, douloureusement dur, tressauta entre ses jambes.
« Oh, » laissa-t-il échapper, prenant une inspiration irrégulière. « Ouais, d'accord. »
Louis se retourna sur le dos et sourit à Harry, tellement nébuleux et beau que c'était douloureux pour Harry de le regarder.
« C'est mon autre préféré, » dit Louis, presque timidement, comme s'il lui confiait un secret. Son torse continuait de se soulever rapidement alors qu'il tendait une main pour venir caresser la joue de Harry. « Te chevaucher. »
Harry déposa un baiser sur la main de Louis, fermant ses yeux, son cœur battant rapidement puis loupant un battement lorsque Louis murmura doucement, « Joli, joli garçon. »
« Est-ce que tu penses être prêt ? » réussit à demander Harry, alors que Louis recommençait à bouger, invitant Harry à se coucher sur le dos là où il le voulait et se penchant sur le côté pour attraper le lubrifiant sur la table de nuit à sa gauche.
Louis hocha de la tête, soupirant son assentiment.
Il rigola doucement au son que Harry fit quand il enroula finalement sa main autour de son sexe négligé, le lubrifiant. Louis travailla efficacement, chevauchant Harry et se positionnant sur lui, plaçant les mains de ce dernier sur ses hanches avant de s'aligner avec son sexe. Il le fit doucement pénétrer en lui, soupirant de plaisir avec sa tête penchée en arrière, exposant sa gorge. Il était une telle vision.
Les doigts de Harry s'enfonçaient dans la peau de Louis une fois qu'il fut complètement en lui, sa respiration sortant en de rapides petits halètements, accablé par la chaleur étroite et parfaite de Louis autour de lui.
« Harry, » gémit Louis alors qu'il commençait à bouger doucement, balançant ses hanches. Il baissa son regard vers Harry avec des yeux scintillants et tombants, appuyant ses paumes contre le torse de Harry alors qu'il se levait et se baissait en rythme sur son sexe. « J'ai tellement envie de toi, tout le temps. Tellement beau. »
Harry ne put pas empêcher la façon dont il commença à donner des coups de reins vers le haut, se collant au rythme tortueusement lent et s'accroissant que Louis avait instauré, venant à sa rencontre.
« C'est tellement bon. Tellement bon, » haleta Louis, totalement ruiné au-dessus de lui.
Il avait commencé à se caresser, se balançant toujours sur Harry, de plus en plus rapidement à présent. La bouche de Louis était grande ouverte par l'assaut de sensation, et Harry pouvait voir qu'il était de plus en plus proche de l'orgasme par la façon dont il avait commencé à serrer la mâchoire. Il était en admiration devant Louis, une chaleur se propageant dans son propre ventre, en fusion et incandescente. Il devenait fou de plaisir, ses hanches s'enfonçant dans Louis, effréné pour qu'ils jouissent en même temps.
« C'est toujours tellement bon avec toi, toujours, » sanglota presque Louis. « Le – » sa respiration se coupa. « Le meilleur. Toujours, toujours. »
« Louis, » gémit Harry, sentit une vague d'émotion électrique aux mots de Louis. Le meilleur. C'est vrai. Toujours. Toujours.
Louis jouit soudainement, son sexe pulsant entre eux, lorsqu'il entendit Harry dire son prénom. Cette simple vision fut si puissante que Harry ferma involontairement ses yeux, sa respiration saccadée. Ses hanches donnèrent plusieurs à-coups secs dans la chaleur étroite du corps de Louis et il le suivit, le plaisir le traversant par grandes vagues.
Louis se laissa tomber sur lui, tremblant légèrement.
« Je ne bougerai plus jamais, » marmonna-t-il contre le torse de Harry, sonnant autant épuisé que lui.
Harry rigola faiblement, passant une main réconfortante le long du dos de Louis avant de retirer son sexe mou du corps de Louis.
« C'est tout dégueulasse, » soupira Louis. Il se pelotonna contre le flanc de Harry et passa un doigt dans du sperme qui avait atterri sur le ventre de Harry.
Harry hocha simplement de la tête, pas prêt à parler. Il était si émotionnellement et physiquement épuisé, il savait qu'il allait s'endormir d'une seconde à l'autre.
« Concert demain, » lui rappela Louis, vaseux et sans aucune raison, faisant échapper un gloussement à Harry et hocher à nouveau de la tête.
« Je sais, » murmura-t-il, tirant Louis encore plus contre lui.
Tu dois toujours lui parler, pensa Harry, un pincement d'inquiétude se déplaçant au bord de son esprit alors que ses yeux se fermaient. Après ce cycle. Après le Dvořák. Il ne voulait pas compromettre la performance de Louis avec un bouleversement émotionnel.
Harry soupira avec mélancolie, le même bonheur étrange plein d'inquiétude que plus tôt serrant son cœur. « Tu vas être tellement génial, Louis. » Ce fut la dernière chose qu'il dit avant de s'endormir.
Les derniers applaudissements pour l'Ouverture de Tannhäuser se turent, et il y eut un silence total dans la salle. Juste quelques toux étouffées et le bruissement des programmes alors que Louis se levait de sa chaise, quittant Eleanor et sa partition pour allait se tenir devant l'orchestre, seul. Il cligna des yeux, une fois puis deux, à cause des lumières vives qui brillaient depuis la passerelle au-dessus de la scène. Elles rendaient presque impossible le fait de voir le public comme autre chose qu'une collection de formes floues et silhouettes sombres qui ne semblaient pas tout à fait réelles. Louis eut presque l'impression qu'il était sous l'eau.
C'était bizarrement réconfortant.
Les applaudissements reprirent quand Harry réapparut de l'aile, hochant aimablement de la tête vers le public alors qu'il traversait la scène. Ses mains étaient croisées modestement devant lui, sa baguette blanche serrée dans son poing droit et pointant vers le sol. Ses pieds étaient traînants, légèrement en dedans comme d'habitude. Louis leva Thunder à son menton presque avant que Harry soit sur le podium, les doigts se tordant légèrement alors qu'il visualisait les premières notes du concerto. Une énergie nerveuse descendit le long de sa colonne vertébrale, frappant l'arrière de ses jambes. Je peux le faire. Louis prit une profonde respiration, essayant de se calmer, pour empêcher ses mains de trembler. Des mains fermes, tellement important, pensa-t-il, bêtement. Indispensable pour un violoniste professionnel. Maintenant arrête de penser à des trucs aussi merdiques. Concentre-toi. Concentre-toi.
Louis jeta un regard vers Harry juste au moment où il leva ses bras pour préparer l'orchestre. Dans la fraction de seconde avant qu'il les baisse, il rencontra le regard de Louis, et l'adoration dans ses yeux stupéfia Louis. Féroce et passionnée, et sans aucune peur. Ça lui coupa le souffle, effaça toute pensée analytique de son esprit. L'orchestre était déjà à la moitié de leur phrase d'ouverture avant qu'il revienne à lui-même et il se rendit compte qu'il était supposé commencer à jouer dans une mesure.
C'est parti.
Son violon chanta.
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